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Critiques de Antoine-Marin Lemierre (1)
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La Veuve du Malabar ou l'empire des coutume..

Antoine-Marin Lemierre s’est fait connaître par de la poésie didactique qui le mènera à l’Académie, et c’est tout naturellement qu’il se lance en 1758 dans la tragédie avec un certain succès, dans la tradition des tragédies voltairiennes. La veuve de Malabar, créée en 1770 s’inscrit dans cette veine. La pièce a eu un succès modéré lors de la création, mais beaucoup plus lors de reprises. Apparemment, lors de ces reprises, la Comédie Française a osé des mises en scène à grand spectacle, ce qui n’avait pas été le cas à la création. La principale source documentaire de Lemierre paraît avoir été l’Essai sur les mœurs de Volaire, qui évoque les sacrifices des veuves consécutives à la mort de leurs mari en Inde, pour condamner impitoyablement ces pratiques.



Nous sommes donc dans une ville « sur la côte de Malabar ». La ville est encerclée par une armée européenne qui s’apprête à la prendre. Une trêve est en discussion. Le Grand Bramine veut profiter de ce répit pour précipiter la montée au bûcher de Lanassa, veuve du Malabar. Il a peur que les étrangers interdisent ces pratiques et il veut à tout prix qu’elles perdurent. Un jeune bramine, devenu religieux malgré lui, doit la mener au bûcher, malgré sa répugnance. D’autant plus qu’il découvre qu’elle est sa sœur. Lanassa n’aimait pas son mari, qu’elle a épousé contre sa volonté, elle aimait un Français, mais l’épouser était impossible. Elle ne voit pas d’autre solution que la mort, pensant avoir perdu son amour, et subissant la pression du clergé et de sa famille. Mais le général qui encercle la ville est l’amour perdu de Lassana, et il veut à tout prix faire interdire les sacrifices des veuves, sans même savoir que sa bien-aimée est concernée. Une sorte de course contre la montre s’engage.



Dans la veine de Voltaire, Lemierre critique l’emprise du clergé sur les consciences, et les horreurs que cela peut provoquer. Même si le cadre du récit est exotique, il y a quelques petites similitudes entre le Grand Bramine et un certain clergé catholique, la pièce s’inscrit donc, même si de manière assez discrète, dans une mise en cause de la religion officielle et du poids de l’Église. Les coutumes et les oppressions ancestrales pouvant être détruites par la nouvelle pensée, sous-entendu philosophique. Lemierre donne le beau rôle au général français, laissant tout de même entendre une mission civilisatrice des épopées coloniales de l’époque, qui peuvent permettre de renverser les superstitions et traditions barbares.



La pièce est relativement bien construite, avec une indéniable efficacité dramatique et une grande fluidité dans la versification. Mais c’est bien moins concluant que Voltaire par exemple, pas très original, et très daté sur un certain nombre d’aspects. Sans oublier quelques invraisemblances. A réserver à ceux qui s’intéressent à l’époque.
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