
Et puis, il y avait ce que racontaient les journalistes.
Au début, en salle télé, on captait le 20 heures qui annonçait : « Aujourd’hui sept cent obus sont tombés sur Sarajevo ! » Nous, on n’en avait entendu qu’un seul et on se demandait pourquoi ils racontaient ça.
Tous les soirs, devant PTT Building, il y avait UNE JOURNALISTE, ASSEZ CONNUE, j’ai oublié son nom, qui faisait le point des combats. Je me souviens, elle parlait du siège de Gorazdé, des Serbes qui étaient aux portes de la ville et s’apprêtaient à l’investir, et justement ce soir-là arrive le sergent qui était avec moi, il revenait de Gorazdé.
Il était allé réparer les pompes à eau du stade de foot. Je lui demande : « comment ça s’est passé ? – Normal, sans problème. – La journaliste, en bas, elle est en train de dire que Gorazdé va être complètement anéanti par les Serbes… »
Et lui me répond : « Cà m’étonnerait ! La route principale est minée ! Alors, avant qu’ils arrivent… »
Bref, ON NE COMPRENAIT PAS POURQUOI LES JOURNALISTES RACONTAIENT N’IMPORTE QUOI.
Heureusement, on avait trouvé le moyen de communiquer avec nos familles. […]
On rassurait chez nous après les informations : « A la télé ils ont dit ça et ça ! – T’OCCUPES PAS, C’EST PAS VRAI… »
(PTT BUILDING, SARAJEVO, 1994, p. 161)
Au début du XIe siècle, le chroniqueur bourguignon Raoul Glaser écrit : "Comme approchait la troisième année qui suivit l'an Mil, on vit dans presque toute la terre, mais surtout en Italie et en Gaule, réédifier les bâtiments des églises (...). On eût dit que le monde lui-même se secouait pour dépouiller sa vétusté et revêtait de toutes parts un blanc manteau d'églises."
(page 38)
À Baden. De Gaulle part pour Baden-Baden. Il n’a pas songé utiliser l’armée mais a craint, malgré tout, un coup d’Etat communiste.