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3.47/5 (sur 360 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly sur Seine , le 11/02/1959
Biographie :

Antoine Sénanque est né en 1959, à Neuilly sur Seine. De sa carrière d’interne chef de clinique, il tire un premier roman coup de poing, "Blouse", brûlot acéré contre la médecine qui lui vaudra la reconnaissance du public autant que les foudres de ses pairs.

En 2007, il reçoit le prix Jean Bernard pour son second ouvrage, "La Grande Garde". Neurologue expérimenté, il parvient à rendre palpable la tension d’un service de chirurgie et dépeint les rapports de pouvoirs au sein du monde hospitalier. L’écriture de Sénanque est chirurgicale, précise, brutale et sans concession, pleine d’humeur et d’humour, toujours.

En 2006-2007, Antoine Sénanque change de cap pour passer sur le tard une licence d’histoire à la Sorbonne, expérience qui lui inspirera "L’ami de Jeunesse", sorti en 2008 et pour lequel il reçoit le prix Découverte Figaro. D’Histoire, il est aussi question avec "L’Homme mouillé", récit singulier où s’entremêlent mythologies anciennes et esprit scientifique, suivant les aventures de son anti-héros, Pal Vadas. Une percée dans les aspirations spirituelles d’Antoine Sénanque qui se poursuit avec son nouveau roman paru en mai 2012, "Salut Marie". L’auteur y fait jaillir de sa plume truculente le questionnement insolent et subtil d’un personnage ordinaire et morose confronté à l’apparition de la Vierge Marie.

En 2016, il publie "Jonathan Weakshield". En 2023 la première édition du prix littéraire des Écrivains de marine, lancée par l’association du même nom, a couronné, Antoine Sénanque pour son roman "Croix de cendre", paru chez Grasset.





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Source : http://www.antoine-senanque.com/
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« Qui a des morts ?... Qui a des morts ? »
Moi, j'ai des morts. Moi, mon propre sonneur, j'ai de quoi remplir ma charrette avec le gâchis de ma vie d'homme, avec le jeune Guillaume qui repose dans ma mémoire, le moine ardent que j'étais, celui qui tenait ses mains propres à l'eau de sa foi en Christ, avant de les souiller de sang… Qui a des morts ? Moi j'ai des morts : tous ces hommes de bien qui avaient mon visage et qui n'ont pas survécu. Ces hommes justes, ces hommes doux, ces hommes d'espérance que la peste m'a arrachés. Ces hommes heureux que je n'ai pas su retenir, que je n'ai pas su maintenir en vie et dont je garde les dépouilles dans une fosse intérieure où reposent, sans paix, tous les hommes que j'ai été. Oui, j'ai des morts…
(p.78)
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Tu verras, Antonin, murmura le prieur soudain pensif, les souvenirs ont des bras. Pour nous enlacer comme ceux d’une mère bienveillante et réchauffer nos cœurs ou bien serrer nos gorges pour étouffer notre soif de vivre.
(p.162)
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Tu voulais savoir la différence entre Platon et Aristote ? Demande au lion. Pour le sculpter, Platon l'aurait cherché dans sa tête, Aristote dans la pierre. L'un croyait que la mémoire contenait le modèle de toutes choses, l'autre que rien ne pouvait exister sans la matière.
Platon aurait demandé à l'artiste de copier le lion qui posait dans son esprit, Aristote lui aurait dit de l'extraire du marbre où il attendait sa main habile pour le libérer.
L'un va chercher la beauté hors du monde, l'autre le trouve ici-bas. Tu as compris ?
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-… Tous ces morts, Antonin, qui n'ont pas besoin de terre pour être ensevelis et qui se retrouvent dans les cheminées éteintes. Toutes ces croix de cendre que nous devons leur dresser… Et comme eux, sans sépultures, nos espérances, nos joies, nos certitudes… Combien de croix de cendre à tracer sur le sol de nos cellules pour nos désillusions ?
(p.275)
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En 1219, un concile interdit définitivement au clergé de l'exercer (la médecine), ordonnant aux moines qui étudiaient la santé des hommes de retourner à l'étude de la santé de Dieu. La profession médicale revient alors aux laïcs des universités qui se prétendaient clercs. Quelques monastères continuèrent à prodiguer des soins malgré l'interdit, mais leurs moines ne pratiquaient jamais de saignée, ni d'acte chirurgical. Un vieux principe leur interdisait : Ecclesia abhorret a sanguine, "L’Église a horreur du sang". La chirurgie avait été abandonnée aux barbiers qui possédaient dans leurs échoppes des lames assez coupantes pour l'exercer. On jugeait que leur habileté à manier le ciseau sur les barbes leur donnait une compétence pour les gestes chirurgicaux que le diable devait pratiquer avec eux puisqu'ils s'achevaient presque toujours par l'infection et la mort de leur patient.
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Comme le disait un sage :
"Être superstitieux est un comportement d'ignorants, mais ne pas l'être porte malheur."
P76
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Il avait reçu la parole dun homme qui ne trahissait pas son prochain. Guillaume avait sa confiance, mais son passé d'inquisiteur le lui avait appris : un homme de confiance restait toujours un homme qu'on n'avait pas encore soumis à la question.
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Sa bouche édentée paraissait faite pour le venin. Il avait d'ailleurs un œil de serpent, à moitié crevé par une brûlure ancienne qui avait opacifié sa pupille, la striant de taies jaunes qui l'étiraient verticalement comme celle d'une vipère. Quand il parlait, il penchait la tête vers son épaule pour explorer le champ éteint de son œil aveugle. Sa tonsure était irrégulière, il était sale et puant. Il exhibait sa pauvreté d'apparence comme preuve de sa foi, un bon franciscain devant paraitre plus mendiant que les éclopés pourrissant aux portes de l'église et donner ainsi leçon d'humilité aux frères dominicains pervertis par le luxe.
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Parfois, il me semblait que la langue des femmes était parlée par le monde. Les beautés de la nature avaient leur voix. Nul besoin d’exercice ou de devoir. Pour les comprendre, il suffisait de les contempler.
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Toulouse était une ville de brique, ce qui en faisait une ville de chrétiens. La brique était la signature de la pauvreté, moins chère que la pierre, elle convenait aux ordres mendiants et elle avait la couleur du sang des Cathares qui avaient fait de la cité la capitale des Dominicains.
- J'aime bien cette ville, dit Robert.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas...on y sent la foi.
Ils avaient croisé des dizaines de pèlerins sur la route, plusieurs avec les pieds ensanglantés qui tachaient les chiffons enveloppant leurs chausses. Des campements de fortune se dressaient partout, le long de la vie principale, la voie Tolosana. Compostelle était au bout. Deux cents lieues de marche, si l'on arrivait à franchir les montagnes. Pour les vieux pèlerins, le bout s'appelait Toulouse. On les enterrait au cimetière Saint-Michel avec leur coquille sur le cœur. La rumeur disait que dans l'hôtel-Dieu qui les recueillait, les aidants leur parlaient en espagnol pour leur faire croire qu'ils avait atteint Saint-Jacques.
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