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3.85/5 (sur 34 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Blogueur spécialisé dans les cultures de l'Imaginaire sur Cosmo Orbüs depuis 2010, Antoine St. Epondyle est également membre du Mouton Numérique depuis 2017.

Il écrit sur la science-fiction, les jeux de rôle la métafiction, et explore avec un regard critique les évolutions de la société actuelle.

Passionné par la dimension politique de la science-fiction, il utilise ses analyses d’œuvres pour interroger nos sociétés futures et actuelles, notamment à travers l’impact des nouvelles technologies sur nos vies.

En 2015, il signe "Cyberpunk Reality", un essai qui observe le monde actuel sous le prisme de la culture cyberpunk.

Son ouvrage, "L'étoffe dont sont tissés les vents" (2019), est une analyse philosophique de "La Horde du Contrevent", le roman culte d'Alain Damasio.

son blog : https://cosmo-orbus.net/blog/
page Facebook : https://www.facebook.com/Saint.Epondyle
Twitter : https://twitter.com/CosmoOrbus
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
) Sov est la figure d’identification principale de l’auteur, qui trace son carnet de contre pour baliser le terrain aux générations futures, et ce malgré les chances extrêmement faibles que le texte lui survive. La vanité de la quête du Contrevent fait écho à celle de l’écriture. ) Sov porte la mémoire de ces vies passées à contrer ; pas la connaissance intime de la nature du vent (domaine de X Oroshi) mais la stricte transcription de l’expérience vécue, des formes de vent rencontrées et des chemins pris.
C’est pour cette raison que le scribe est le personnage dont le mûrissement au fil des années est le plus évident. Son rôle est de transcrire le vent, autant dire la vie, et de l’apprendre ce faisant. Il doute en permanence de sa légitimité, de l’utilité d’écrire, et de la Quête en elle-même. Deux fois il tombe amoureux et deux fois il rêve au renoncement. Malgré la lourdeur de sa tâche, ) Sov est le plus proche de nous.
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Il y a des lectures qui nous bouleversent. Pour moi, La Horde du Contrevent fut de celles-ci. Ouvrage inclassable quoique rangé au rayon « science-fiction » de nos bibliothèques, le roman d’Alain Damasio déroute souvent, désarçonne parfois, rebute certains au premier contact. Et pourtant son large succès, tant public que critique, ne se dément pas depuis sa parution initiale en 2004.
Suite à ma lecture de La Horde, je crois ne pas être le seul à avoir gardé aux narines un certain parfum d’énigme. Serais-je passé à côté de quelque chose ? Au-delà de l’aventureuse équipée de la 34e, de son traceur Ω Golgoth et de ses acolytes, que donne à lire La Horde du Contrevent ?
C’est pour répondre à cette question que j’y suis revenu. Pour chercher à comprendre. Le livre que vous avez entre les mains est une proposition d’analyse.
En science-fiction plus qu’en toute autre littérature, il en va des grands textes comme des mythologies. Les mondes que donnent à explorer les œuvres du genre ouvrent sur mille chemins de compréhension, voies multiples aux visions parfois contradictoires mais rarement sans issue. Combien d’analystes de Lovecraft, Huxley, Dick et Orwell pour combien de vérités ? À l’instar d’un territoire connu dans sa globalité, certaines œuvres se prêtent à des explorations successives, où chaque voyageur arpente ses propres chemins, ouvrant des pistes neuves ou suivant les autoroutes du sens commun. En commençant mon analyse de La Horde du Contrevent, cette idée m’a d’abord tétanisé, tenté que j’étais par une approche « objective ». Mais comment dénicher la vérité du texte, si personne n’en retire tout à fait la même chose ?
Je me suis alors souvenu de Roland Barthes et de « la mort de l’auteur » ; que l’intention de celui qui écrit ne prévaut pas sur la compréhension de celui qui le lit. Que ce sont aussi la tête et les tripes du lecteur qui font la littérature. Je devais me rendre à cette évidence terrifiante : pour comprendre ce que La Horde du Contrevent avait à me dire, il me fallait quitter toutes ses analyses et commentaires, laisser de côté ma propre admiration de l’œuvre, et revenir au texte. Je n’avais que lui.
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Sous la forme d’injonctions, les termes « fuit, pur fou » sont à comprendre sous la définition de la fuite deleuzienne. En disant « fuit » cette première version intelligible de l’origine du monde décrit une déterritorialisation et engage à ne pas s’abriter. Fuir, pour Deleuze, c’est « tracer une ligne, des lignes, toute une cartographie » car c’est le mouvement d’arpenter le terrain qui crée le terrain lui-même.
Le « lemme » et la « stance » achèvent le premier stade de la création en lui donnant sa force évocatrice. Nous avons vu précédemment comme le livre confère leur pouvoir aux mots. On ne s’étonnera donc pas de trouver dès le premier stade de la création mention de ce pouvoir linguistique, le « lemme » est l’unité autonome permettant de porter un sens, il peut être écrit, parlé, signifié par gestes ou par tout autre moyen. La genèse de l’univers de La Horde nous indique toutefois que ce lemme est d’ores et déjà « lié » pour former la « stance ». Une notion de lien qui s’avèrera essentielle dans le rapport à la vie du roman. Cette dernière parcelle de la création brute porte la puissance poétique du monde de La Horde. Dès ses premiers méandres, il est une poésie du mouvement.
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La polyphrénie permet également de varier les types d'identification du lecteur aux personnages. Aristote en définit quatre types dans La Poétique. 1/ L'admiration telle qu'on peut l'avoir pour Golgoth (pour sa volonté), Oroshi (pour sa sagesse) ou Pietro (pour sa probité), et qui induit une forme de passivité du lecteur due à une relation de supériorité avec le personnage admiré (relation verticale, transcendante). 2/ La familiarité telle qu'on peut en avoir pour Coriolis ou Sov, plus proches de nous avec leurs doutes, failles et questionnements, et qui permet de faire écho aux problèmes du lecteur qui se place sur un pied d'égalité avec eux (relation horizontale, immanente). 3/ L'identification cathartique qui permet de purger les passions du lecteur à travers des personnages comme Golgoth et ses luttes psychologiques internes, en les déplaçant dans la réalité alternative du roman. 4/ Et enfin l'identification ironique, qui consiste à rire aux dépens des personnages, et qui n'est jamais utilisée dans La Horde.
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Si La Horde du Contrevent est un roman résolument philosophique, elle ne sombre pourtant pas dans le professoral ou l’encyclopédique (erreur classique des histoires « à concept » dans lesquelles un personnage finit par nous expliquer l’intention de l’auteur par le menu). Toute La Horde du Contrevent nous est racontée par les regards croisés de ses personnages – chacun enrichissant le récit de sa vision singulière du monde. Finalement, on ne connaîtra rien de l’univers que ce qu’ils voudront bien nous en dire, et qu’ils découvriront eux-mêmes au fur et à mesure. (…)
L’évocation du monde à plusieurs locuteurs fait circuler le lecteur dans le groupe, presque comme un hordier à part entière. La lecture de La Horde du Contrevent est nécessairement active, exigeante, elle demande une grande motricité pour appréhender, en même temps, vingt-trois façons différentes de voir le monde – et d’en parler. Par la suite la difficulté initiale d’identifier les personnages laisse place à une lecture plus instinctive.
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Sov s'en doute, mais l'univers de La Horde du Contrevent porte une morale. Comme tout univers de fiction, il est construit à la manière des contes de Caracole, comme "un cosmos local" avec "une ligne, celle de l'histoire, qui par[t] d'un début pour aller vers une fin" (p350). Les personnages qui suspectent le pouvoir de l'auteur sur leur monde et leurs vies se retrouvent donc dans la situation de chacun à l'égard de la foi. Doivent-ils agir en pleine confiance de celui qui guide leurs pas pour arriver à l'accomplissement du destin de leurs vies au détriment de leur libre-arbitre (foi) ? Réfuter toute influence supérieur et prendre leurs propres choix quitte à se berner quant à leur liberté (athéisme) ? Ou prudemment se ranger du côté de ceux qui ignorent, et faire de leur mieux sans avoir s'ils sont ou non, mus par un destin déjà écrit (agnosticisme) ?
Un personnage a-t-il raison de faire confiance à son auteur pour donner un sens à sa vie ?
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"A quoi bon ne pas se servir de la puissance souple et ramifiée de la syntaxe? A quoi bon ne pas comprendre qu'un "i" est un clou sonore, la voyelle de la stridence, des hautes fréquences, de la minutie, qui déchire, strie, perce ? Et que le "on" est un phonème sombre, lourd, sourd, qui jette sa masse de ténèbres et de lenteur dans les mots ? Les peintres ont la couleur et le trait. Les sculpteurs ont la matière, la masse et le volume. Nous, nous avons le matériel sensible le plus pauvre de toutes les disciplines artistiques, le plus cérébral du coup, alors il faut l'utiliser dans toute sa richesse sonore, articulatoire, et même optique en réfléchissant à l'impact des hampes et des jambages sur la lecture. "Paléolithique" n'a pas le même rythme visuel que "marmoréen". "Femme" ne dit pas la même chose optiquement que "fille" avec son double "l" enlevé."
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Alain Damasio est un ovni. L’un des plus grands auteurs de science-fiction contemporaine… ne lit aucun roman, surtout pas de SF et jamais de fantasy. Ses livres de chevet sont philosophiques, poétiques, politiques. Son crédo : écrire pour provoquer la pensée. User de la fiction comme d’une pioche pour fendre les crânes à grands coups d’imaginaire et y faire entrer les concepts comme autant de courants d’air. Aérer, faire respirer, sans concession ni simplification ; utiliser les possibilités du roman pour donner vie à sa propre philosophie.
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