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Citation de Charybde2


L’immortalité de Göchkeit cadre mieux avec le personnage. L’oncle s’était promis de vivre plusieurs siècles et il laissait entendre à son entourage qu’il ne reculerait pas devant les moyens à employer. Ses discours me donnaient le frisson : des demi-mots aussi repoussants que des mains d’étrangleur. Je l’imaginais en train de parcourir en grognant son existence démesurée ; sur son chemin, marqué par son odeur particulière, l’odeur de sueur saignante des Göchkeit, il dépassait les uns après les autres tous les membres de la famille, moi y compris. Je le suivais des yeux ; il conservait au cours des ans sa démarche d’ours, ses gestes hoquetants. J’avais mis longtemps à le réaliser, mais finalement j’avais saisi la nature de cette promenade effrayante : il se nourrissait de la mort des autres. J’avais une barbe blanche de vieillard ; il se retournait vers moi pour m’embrasser. Je vacillais ; c’était mon tour.
Tant pis pour mon image de marque auprès du public : je m’arrête là dans mes commentaires sur cette disparition.
Il y a des insolences qui sont dangereuses. Que ce fussent chutes dans des escaliers sombres ou soupes automnales trempées soudain aux amanites, il m’a toujours semblé que l’oncle était responsable des accidents survenus aux membres de son clan.
Et je ne tiens pas à m’effondrer avant l’heure sur ces feuilles éparses que je noircis, sans lumière, en hâte, malgré les menottes qui m’entravent les chevilles et les poignets.
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