« Le sommeil est le cousin de la mort « .p 19.
Nous ne savons jamais vraiment pourquoi nous agissons comme nous agissons. La partie de notre cerveau dont la tâche consiste à générer des raisons se moque éperdument de la vérité ... pour elle, seule compte la vraisemblance.
Si on écarte l’amour et l’amitié et les liens familiaux, la chance, la religion et la spiritualité, le désir d’améliorer l’humanité, la musique et l’art, la chasse et la pêche et l’agriculture, la suffisance, les transports publics et privés depuis les bus jusqu’aux bicyclettes, si on écarte tout cela, l’argent est ce qui fait tourner le monde. C’est en tout cas ce qu’on dit.
J’ai tout de suite été séduit par l’histoire et par la première de couverture. Grossière erreur … Autant dire que je ne comprends ABSOLUMENT pas les critiques positives de ce roman.
Je ne sais pas si cela vient de la traduction mais les dialogues sonnent faux.
Si l’intrigue de base est plutôt cool, on peine à savoir où veut réellement nous emmener l’auteur. Seule la dernière ligne de ce roman a au moins le mérite de nous provoquer un petit effet de surprise mais ça s’arrête là.
Ni bon, ni mauvais. Inutile
C’était là un de ces instants cruciaux dans une vie, impossibles à balayer d’un éclat de rire par la suite, et dont le souvenir provoque toujours un frisson. Car même s’il avait eu le sentiment de ne pas avoir le choix, le sentiment que personne n’aurait pu agir différemment dans cette situation précise, il devait bien reconnaître qu’il avait été mis à l’épreuve, pour la simple raison qu’il aurait tout aussi bien pu s’éloigner, faire comme s’il n’avait pas vu ce qu’il avait vu, se soustraire de l’événement, se convaincre même de son absence en s’imaginant être parti un peu trop tôt ou arrivé un peu trop tard ; se dire qu’en vérité cette tragédie n’était pas tombée sur lui, mais qu’elle l’avait simplement frôlé, sans même qu’il la remarque, et qu’elle s’était résolue seule, sans aide extérieure, ainsi que la nature l’entendait.
Comme avec le sommeil, mais au moins quand on dort, on se réveille toujours là où on s’est assoupi. Je sentais que des choses m’étaient arrivées sans que je le sache, ce qui était évidemment le cas, et je fus saisi par la troublante sensation de ne plus être le même qu’avant mon anesthésie. Un temps s’était écoulé, une partie de mon corps m’avait été extraite, on avait rasé un carré de poils sur ma jambe pour y fixer je ne sais quelle électrode, mais selon toute évidence, je devais encore être moi-même.
Avec G, il avait eu la conviction d’aller quelque part, de bâtir une vie et, à présent, il se sentait de retour à la case départ. Pour absurde que cela lui parût par la suite (il lui deviendrait même impossible de reconstituer son état d’esprit d’alors, de saisir son intensité), l’absence de G dans sa vie semblait implacable et omniprésente – sa première pensée au réveil, la dernière avant de tomber de sommeil.
Il regretta de ne pouvoir gommer cet événement de sa mémoire avec la même facilité, tout en se fustigeant de penser une chose pareille. Il avait sauvé la vie d’un homme – avait accompli la plus grande des bonnes actions –, comment pouvait-il souhaiter l’oublier ? Tout résidait en somme dans la distance qui séparait l’action en elle-même de sa définition : il ne parvenait à réduire la première à la seconde.
Il devait probablement faire partie de ces personnes qui détestent être seules. Si j’avais été plus attentif, ou si j’avais su ce qui m’attendait, j’aurais sans doute décelé un soupçon de désespoir dans son regard. Qui sait ? Mais c’était sans doute impossible à discerner. Pas encore, du moins.
Dès l’instant où l’on pénètre dans un aéroport, on suit une pléthore de procédures et de formalités spécialement conçues pour nous faire passer d’un point A à un point B. Cesser de réfléchir et devenir une simple marchandise à transporter.