Car nous finirions toutes par nous marier – pas avant nos dix-huit ans, fallait-il espérer, mais tout de même avant de fêter nos vingt-et-un ans. Je crois toutefois qu’aucune d’entre nous ne liait mariage et passion. nous avions eu l’exemple de nos parents, de nos tantes et oncles, de nos sœurs avec leur mari. Nous n’étions pas idiotes. Nous comprenions que le désir était une chose dangereuse, à manipuler avec précaution – comme une mère le fait d’un flacon de parfum ancien, précieux, qu’elle transmettra à son aînée le jour de ses seize ans.