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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Alexis Lucchesi, alias Anton Ljuvjine, est un écrivain.

Né au début de la dernière décennie du vieux XXe siècle, il dit de lui-même n’être pas "un avachi des Lumières" mais "l’Enfant de la foudre".

Il a publié ses premiers textes dans la revue "Les Cahiers de Tinbad".

"Fantasia" (2017), son premier livre, est à la fois pamphlet et manifeste poétique expérimental.

Quand il n’écrit pas, il joue de la musique brésilienne.



Source : www.editionstinbad.com
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Bibliographie de Anton Ljuvjine   (1)Voir plus

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Certes, le Bataclan. Plus que la musique rock, c'est la vision du monde, la pauvre petite sensibilité afférente à cette disposition d'esprit qu'il faut combattre. À bien y regarder, il n'est pas une chaussette démocratique qui ne soit rock, c'est-à-dire inexpugnablement infantile et niaise, sensible à la rose, humanitaire... On les retrouve tous au JT de France 2, qui professent leurs bons sentiments empreints de coquetterie rebelle. Les milliardaires adorent le rock. Pigasse adore le rock. Macron, Houellebecq, etc. Dylan prix Nobel et les Stones sur la lune, pourquoi pas ? Tant qu'on reste accessible et vague, ici pour attendrir le chamallow. C'est le vulgaire qui se pâme en surface, torche son simplisme, ses répliques, ses reliques... Le globe se dope à la pose, à l'angliche, épris de sirop et de tendresse pelucheuse. Et on suit tout ça. On applaudit. On se prosterne. On copie... Le rock est un personnage de Bernanos qui a eu l'indélicatesse de ne pas se supprimer.
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Je suis venu répandre les supplices, détruire les villes monstrueuses, tordre les langues aux voluptés profanes. Obscène, je ferai pleurer les fillasses intraitables ; mon Pactole débordera de cris : je serai une capitale d’expiations.
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Ce n’est pas un héritier qui vous parle, un khâgneux blême ou un normalien tout confort. Les meilleurs livres, je suis allé les chercher sans guide, sans initiateur d'aucune sorte, dans une société déshéritée qui n'a même plus de pères pour pouvoir s'apitoyer sur des ruines. L’épicentre de ma pensée a finalement été mis au jour. Je n’ai plus à dire l’esprit qui s’effrite ou s’affaisse à mesure que la réflexion triture le nerf et fore des galeries d’angoisse qui s’effondrent sur elles-mêmes. Je n’ai plus à dire la conscience qui échappe, se faufile entre les doigts — la conscience qui se rétracte. Je n’ai plus à lutter contre le vide et les appels d’air, matérialiser, sculpter l’absence qui progressait en cercles concentriques. Je n’ai plus à considérer les blancs et les espaces, l’écho — même altéré — du senti des choses ; tout ce qui participait, non pas à ce que j’étais, mais à ce que j’aurais pu être. Je n’ai plus à fixer le non-élucidé, l’entraperçu, ni à épingler les fragiles papillons que j’attrapais dans mon filet usé. Car désormais, je sais penser. Le triomphe est total.
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Oh ! Mille fois les outrages de la Passion plutôt que leur bien-être bio, leur tout-confort-sans-risque d’hypocondriaques morts-nés ! Je suis vaincu d’avance et pour cette raison j’épuiserai toute ma force. Puisque l’époque est au culte de la gagne, alors je veux tout perdre. L’Église a abandonné ses ouailles à la modernité : profitons-en pour pratiquer une foi de pureté, sans subversion étatique, au plus près de la puissance du Christ. Le but de cette vie est la délivrance de l'Esprit et du Cœur. Monter plus haut. Rester digne. C’est ce que je suis venu chercher ici, sur la feuille de mon Calvaire.

Il aura fallu renoncer aux illusions d'appoint, en appeler de manière intransigeante à la réduction de tous ces petits espoirs faciles, doucereux, ridiculement humains, quitte à flirter en permanence avec le suicide. Je crois avoir trouvé mieux : l'Espérance. Elle est pour moi l'expression d'un pessimisme qui ne renonce jamais. J'ai conscience d'être une aberration, comme l'onde d'un petit miracle. Je sens le Christ partout, à portée de nos âmes. Cette vérité ne me quitte plus. Je la tiens en moi et je la serre avec une douceur, un amour, une gratitude inexprimables, comme si je serrais dans mes bras la poitrine de l’unique femme aimée vraiment. Ma première parole est de dire : le prochain pas est possible. J'entends craquer et s'agrandir mon être. Grâce au Cœur, je peux tout vivre. J’ai vingt ans pour l’éternité.
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À l’heure du patrimoine qui tapine, de la destruction du langage et de la pensée, des cadences infernales, du stress concurrentiel, de la tyrannie aliénante de l’image, du fric généré sur le dos de la misère et des crises, le Saint est celui qui se souvient. Et qui lutte.
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Il n’a de toute évidence jamais été possible de débattre en dehors des règles préétablies par nos maîtres. La contradiction à l’intérieur du système est son plus sûr faire-valoir : l’opposition se greffe à cette polka de duplicité. On ne décèle plus l’imposture quand on a été soi-même annexé, vitrifié, concassé par la propagande océanique, les miradors insidieux et subliminaux. Cette dictature est comme toutes les autres dictatures : une seconde peau pour ses agents, fous zélés aux pupilles féroces, poussières de protoplasme… Chaque journaliste et chaque instit, chaque expert ou technocrate, comédien, chanteur, bouffon pour noces princières, tous ont embrassé le modèle occidental avant même de se déterminer ; ils sont devenus les prélats du brigandage universel, de la grande sape hystérique, l’arasement inexorable. Le système, pris de fureur prosélyte, a réquisitionné ses mercenaires ; il les a étreints au berceau, contaminés jusqu’à la moelle, s’insinuant dans chacune de leurs fibres, en suprématie de métastases. Les cervelles ont été nouées et dilapidées, asphyxiées enfin par un masque de chloroforme. Tous unis pour sabrer en profondeur, à la source même de leur manifestation, les sensibilités les plus affirmées. L’ère du soupçon est supplantée par celle de l’adhésion. Nous n’avons plus le choix qu’entre le suicide ou la transhumance.
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Le monde m’a fait méchant pour se venger de ma pureté.
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J’écris pour ruiner l’homme de masse, cet appendice outré de l’homme collectif, lequel avait encore le charme morbide, le magnétisme carnassier de la bête qui s’assume et va se finir à Verdun — dégueulis des tués gelés dans la mort, fracas de canons et piques appâtées de boyaux humains ! Primitif… Grégaire… Convulsions de naïveté patriote, invraisemblance pittoresque du désastre ; Voyage au bout de la nuit en gésine, c’est Cendrars et c’est Barbusse ! L’homme de masse a perdu les honneurs de la poudre. Ô combien plus pernicieux avec sa gélatine fanfaronne, ses airs affalés de sceptique tranquille, lui si strict et catacombal, qui se pique de bon sens et de raison !… Barbare torve de toutes les sourdines apocalyptiques, feignant d’ignorer le fléau de sa race, n’engendrant que la ruine — ruine des choses, ruine de l’âme — scellant l’humanité dans une expression de gargouille lépreuse. Le tourisme, cher monsieur, c’est encore pire qu’ Hiroshima.
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Il faut bannir le langage et agrandir les cœurs.
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Je voudrais être une force qui ne faiblit pas. Tandis que tout s’effondre au-dehors, encerclé par les techniciens grisâtres du désenchantement, face aux richards vaniteux, léthargiques, parvenus et frivoles, un homme debout a décidé de mourir d’un excès d’innocence, réduit enfin à l'état pur. Le souvenir de sa lutte sera comme une plaque de dartre incrustée dans la conscience des salauds et des vendus, tous ceux qui cherchent à se ménager des succès dans le monde et qui ne laisseront derrière eux qu’une bave luisante dans laquelle viendront s’empêtrer les démissionneurs de tous bords.
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