Anton Radevski

La caverne souterraine qui abrite ATLAS [acronyme de A Toroidal Lhc ApparatuS ], une des plus vastes au monde, posait en soi des questions techniques inédites. ATLAS étant plus léger que les roches qui l'entourent, la caverne a tendance à s'élever légèrement avec le temps, comme une bulle remontant dans un verre d'eau. Malgré son sol en béton armé de 5 m d'épaisseur, elle gagne ainsi 0,5 mm par an avant stabilisation.
Six ans après les travaux, l'installation d'ATLAS a pu commencer. Venues des quatre coins de la planète, les pièces du détecteur ont afflué vers le CERN par la mer, les airs, le rail ou la route. Restait alors un défi : introduire les composants dans la caverne à l'aide de deux grues. Les 8 bobines de l'aimant, de 25 m de long et 100 tonnes devaient être inclinés à 45° avant d'entreprendre leur descente dans le puits d'accès, plus large de seulement quelques centimètres.
L'installation des composants plus petits n'a pas été moins délicate. La couche externe du détecteur est composée de 700 pièces de la taille et du poids d'une voiture, qui devaient être mises en place et alignées dans la caverne au millimètre près. Malgré la masse impressionnante de ses composants, ATLAS est globalement plutôt léger pour sa taille. Pour cause : les différentes couches du détecteur doivent observer les particules qui les traversent sans les perturber. Si l'on jetait ATLAS à la mer dans un sac plastique géant... il flotterait!