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Critiques de Antoni Ferdynand Ossendowski (32)
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De la présidence à la prison



En voilà un titre qui intrigue. Automatiquement on cherche dans sa mémoire pour trouver l'identité de ce malchanceux, mais bien que la politique, à un certain niveau, ne soit pas considérée comme une profession à haute risque, dans le sens d'être déménagé brutalement d'un palais à une cellule, pour les autres risques, il y a les gardes du corps.

Mais là, je ne vois pas tout de suite. Je donne ma langue aux chats.



D'abord un mot sur l'auteur, qui était loin d'être un homme simple. Ferdynand Ossendowski est né en 1876 à Ludza dans l'Empire tsariste (et actuellement en Lettonie) et mort 68 ans après à Zólwin, à 22 kilomètres au sud-ouest de Varsovie.



C'était un homme surprenant à cause ou plutôt grâce à ses multiples talents : scientifique de formation (maths, physique, chimie) à l'université de Saint-Pétersbourg et à la Sorbonne (chez le célèbre Marcellin Berthelot) ; grand voyageur et explorateur (Constantinople, Inde, Corée, Japon, Chine...) ; révolutionnaire et collaborateur d'Alexandre Koltchak ; professeur à l'université et à l'institut d'études politiques de Varsovie ; conseiller du gouvernement polonais et un des écrivains les plus populaires de son temps, bien qu'il ait fallu attendre la chute du communisme pour lever l'interdit qui frappait son oeuvre.



Entre 1905 et sa mort, l'auteur a publié 52 ouvrages, dont exactement 20 furent traduits en Français. Parmi ses publications, il y a la nouvelle "Noc" (ou la nuit), une biographie de Lénine et son fameux "Bêtes, hommes et Dieux : À travers la Mongolie interdite 1920-1921".



Ferdynand Ossendowski a été un ami de sa brillante compatriote, Marie Curie (1867-1934), et a rencontré à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, un autre aventurier légendaire, le baron Roman von Ungern-Sternberg (1885-1921).

J'ai crû bien faire en ajoutant à la biblio de Babelio une photo de Ferdynand et son épouse Zofija, tous les 2 dans une pose bien typique : penchés sur une carte, en l'occurrence d'Afrique.



En 1903, les Russes, sur l'initiative du grand veneur de l'empire des tsars, Dmitri Bezobrazoff, obtinrent des concessions forestières importantes dans la Vallée du Yalou en Corée, ce qui inquiétait gravement le Japon. Le ministre des finances, le comte Serge Witte, avait insisté auprès de Nicolas II sur l'énorme danger qu'un conflit avec le Japon présentait, hélas, sans succès. Il y avait, en plus, une invraisemblable sous-estimation de la puissance de l'armée japonaise.



C'est à ce moment que Ferdynand Ossendowski arriva à Vladivostok, "l'impératrice d'orient", pour des recherches scientifiques et que le récit commence. Faute d'un bâtiment pour son laboratoire, il dût s'installer dans ceux de la compagnie des chemins de fer.



Une des tâches prioritaires pour notre héros consiste à trouver pour le gouvernement russe de l'huile de soja en quantités quasi industrielles. Cette mission lui permet de parcourir cette région frontière entre la Mandchourie et la Mongolie dans tous les sens et comme l'auteur est un observateur exceptionnel, il en résulte quelques belles pages de description de cette contrée pittoresque et encore très peu connue à l'homme occidental.

Ses observations ne se limitent pas à l'homme, puisqu'attiré par les oiseaux exotiques, il observe également le vol des ibis, flamants roses et oies de l'Inde.



Ces pérégrinations n'étaient cependant pas sans danger. Près de la frontière coréenne des bandes de Khoungouzes (peuples d'origine mongole), sous la conduite du seigneur de guerre, Chang Tso-lin (1875-1928), un Chinois à la solde des Japonais, harcelaient les armées russes et il valait mieux ne pas tomber entre leurs mains. Et d'autres bandes d'irréguliers, qui attaquaient les trains et dépôts russes, étaient tout autant à éviter. Sans oublier les soldats japonais isolés, mais bien armés, qui étudiaient le terrain et étaient des adversaires dangereux.



Bref, c'était un "Far East" fort animé, avec ses John Wayne et Clint Eastwood aux yeux bridés.



Tout au long de ses voyages en Sibérie orientale, les Russes avouèrent à notre auteur "que le peuple n'avait plus aucune illusion". À ce propos, Ossendowski qui les connaît bien, note l'espoir repartaît et disparaît facilement chez eux, mais cette fois-ci "on considérait la guerre comme perdue". (page 93).



La guerre russo-japonaise a duré un peu plus d'un an et demi (de février 1904 à septembre 1905) et a été remporté par le Japon, qui y a "gagné" une partie du sud de la Mandchourie et la moitié de l'Île de Sakhaline. Le nombre de victimes est estimé à 156.000 morts.

Cette défaite russe a eu des conséquences énormes et a contribué incontestablement à la chute de la dynastie des Romanov et à l'avènement de la Révolution d'Octobre 1917.



Celui qui est allé de la présidence à la prison, fut l'auteur lui-même, qui en 1905 fût arrêté et condamné à mort, mais a eu sa peine commuée en travaux forcés. Deux ans plus tard, il fût libéré mais avec un "Wolf ticket" ("volchiy bilyet"), une espèce de papier d'identité avec toutes sortes de restrictions, entre autres en matière de fonctions, titres et déplacements.



C'est un peu cynique de ma part, mais grâce à ce fameux ticket et pour notre plus grand bien, le pauvre Ferdynand Ossendowski se mit à écrire !

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Bêtes, hommes et dieux

Bêtes, Hommes et Dieux.



A travers la Mongolie interdite, 1920-1921.



Ce n’est pas que de la littérature de voyage, un énième compte-rendu d’un écrivain en mal d’aventures, l’écriture d’une expédition folle à travers les contrées les plus reculées et les plus sauvages que m’offre aujourd’hui Ferdynand Ossendowsky. Non. Cela se passe au-delà des simples mots qu’il peut utiliser de sa plume. J’y retrouve de la magie, de la spiritualité, du non-rationnel qui marque d’une empreinte indélébile une telle aventure, le genre de truc à vous transformer un gars jusqu’à la fin de sa courte vie.



Bêtes. Dans ce qualificatif, j’y vois surtout la sauvagerie des hommes, et surtout des « rouges ». Contraint à la fuite sans attendre sous peine de se voir devant un peloton d’exécution, l’auteur prend son fusil, quelques cartouches dans sa besace et affronte le froid, l’hiver, neiges et glaces, pour traverser la Sibérie centrale. Des rencontres parfois humaines, d’autres crapuleuses voire guerrières. Éviter les bolcheviks, les sympathisants, les représailles, les voleurs ou les mendiants prêts à vous vendre ; Se défendre avec son fusil, son couteau, sa machette ; Trouver un abri, s’isoler, se réchauffer, croiser des regards teigneux et impénétrables, sentir les bonnes âmes en un clin d’œil et repartir, toujours plus vers l’Est, toujours plus vers le Sud. Du courage, notre auteur n’en manque jamais, de la ténacité et un certain esprit de survie pour plonger toujours vers l’antre des ténèbres. Préférer le noir aux rouges.



Hommes. Derrière lui la Sibérie, devant la Chine, la Mongolie et le Tibet. Au fur et à mesure de ses avancées dans ces si lointaines contrées, Ferdynand (au bout du second bouquin, je me permets quelques familiarités) y croise des Hommes, de ceux qui possèdent âme et courage, armes nécessaires pour survivre dans une région si hostile et inhospitalière. Des hommes, des paysans, des fonctionnaires toujours prêts à lui apporter leurs aides, à le cacher des espions bolcheviks, à le conduire à travers montagnes plaines immenses et déserts terrifiants. Il troque le cheval contre le chameau, il dodeline plus qu’il ne galope mais l’essentiel est toujours d’avancer, son objectif, et de rester en vie pour me raconter quelques années plus tard ses perceptions de la vie, ses rencontres magiques, ses moments d’intenses émotions qu’une telle aventure lui a octroyé.



Dieux. Au-delà de l’immensité des plaines de Mongolie, l’auteur découvre la « religion en jaune ». Dans ces montagnes, règne une atmosphère étrange. Des nuages, des volutes qui surplombent les falaises, des monastères et des hommes qui vivent de prières, de spiritualités, de magie presque. Ce ne sont plus des hommes, ce sont des saints, des Dieux vivants qui font forte impression auprès de notre écrivain-aventurier. Des rencontres marquantes qui frappent les esprits et apportent son lot de mysticisme surnaturelle. Ces hommes en jaune n’ont pas du tout la même vision du Monde, des autres que lui – que nous. Ferdynand au terme de son voyage, en reste profondément perturbé comme si il avait senti un étrange phénomène : celui de se sentir initié à une nouvelle religion qui en profondeur va chambouler votre âme.
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Bêtes, hommes et dieux

Voilà un récit d’aventures comme je les aime : un homme fuyant les Rouges et qui, pour vivre, va devoir affronter la Nature et ses éléments déchaînés.



Nous sommes en Russie (Sibérie centrale), il fait froid, ça caille à mort dehors, mais notre homme va se mettre sur la route pour échapper à la mort, alors qu’il peut tout aussi bien mourir dehors. Mais au moins, il mourra libre.



Quel périple ! À pied, à cheval ou à dos de chameau, notre auteur arrivera au Thibet (oui, avec un h), avant de remonter vers le haut.



Ne vous fiez pas à la couverture de chez Libretto, elle est très belle, mais à aucun moment nos aventuriers fuyant les Rouges, ne voyageront avec un traîneau tiré par des chiens !



Son voyage est tout sauf un voyage de santé ! Il faut sans cesse surveiller ses arrières ou ses avants, des fois que les bolcheviks surgiraient. Les rencontres peuvent être bénéfiques, mais aussi terriblement meurtrière. On a des traîtres partout, des vendus à l’ennemi, des Rouges déguisés en gentils monsieur.



Survire dans les étendues glacées, dans les montagnes abruptes, savoir chasser, faire du feu, suivre des pistes, viser juste, savoir soigner ses blessures et celles des autres, bref, faut s’accrocher pour survivre !



La première partie est dédiée à la fuite, à la survie, tandis que la deuxième sera plus politique, faite de rencontres des peuplades, des nomades, des guerriers. La dernière est plus mystique, plus spirituelle, dédiée à la religion en jaune, au bouddhisme. Le tout donnant un récit de voyage qui change un homme, autant dans sa chair (suite à tout ce qu’il a vécu) et dans son âme.



Mon seul bémol sera pour la traversée du désert de Gobi, dont l’auteur ne donne que quelques détails, alors que la traversée n’a pas dû être une partie de plaisir. J’aurais aimé avoir la description de ce périple aussi.



Une belle aventure (même si sans doute romancée), un beau récit humain, un périple de dingue, des rencontres marquantes, qu’elles soient faites avec des gens qu’on n’a pas envie de croiser ou les autres, ceux qui ont aidé l’auteur et sa troupe (oui, il parti seul et par un prompt renfort…).



Un récit parfait pour l’aventurière du fond de son canapé que je suis. Une visite de l’Asie comme on n’en fera plus.


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Bêtes, hommes et dieux

Russie, Mongolie, 1921. Un incroyable récit de voyage.



Tour à tour pourchassé par le tsar puis par les bolcheviks, Ferdynand Ossendowski, polonais né dans l’actuelle Lettonie en 1876, géologue ayant grandi à Saint-Petersbourg, enseigné en Sibérie, à Tomsk puis à Vladivostok, après un passage par Paris, nous entraîne dans sa fuite au travers des espaces infinis de l’Asie centrale.



Au croisement des intérêts de la Russie, la blanche et la rouge, de la Chine et de la Mongolie, il nous initie aux relations complexes et ambiguës entres ces peuples. On y croise les trois Bouddhas vivants de la religion jaune, le Roi du Monde et le baron von Ungern-Sternberg, personnages tous autant légendaires que bien réels. Et l’usage omniprésent du poison n’est pas sans rappeler une certaine actualité…



Un petit regret toutefois, la traversée du désert de Gobi ne fait l’objet que de quelques lignes. De la part d’un géologue bien au fait des difficultés de l’exercice, on se serait attendu à plus.



Une plongée dans le monde de la pensée et des mythologies asiatiques à lire absolument. On pourra aussi se référer avec intérêt à l’entretien des Nouvelles Littéraires avec l’auteur du 26 juillet 1924 - en accès libre sur la toile.
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Esclaves du soleil

Un voyage réussi est pour l'humble lecteur que je suis, un voyage où on arrive pur, débarrassé des scories de notre quotidien et de ce qui fait notre "moi". C'est bien pour cela que Paul Bowles, maître incontesté de la littérature de voyages, aimait les voyages lents, si lents qu'ils permettent à l'esprit de se défaire de ce qui le pollue pour se laisser pénétrer par le nouveau lieu, ses hommes, ses ambiances. Or, l'auteur d' "Esclaves du soleil"arrive en Afrique de l'Ouest bardé de certitudes, d'expériences et de références et si son voyage est réussi, ce n'est que de son seul point de vue. Il ne sert, tout comme son écrit qu'à légitimer la rationalisation à posteriori de ses croyances en matière de colonisation, de relations entre Blancs et Noirs. Bien évidemment, il voyage en bourgeois, reçu de part et d'autre, par les administrateurs coloniaux. Hormis quelques descriptions enrichissantes concernant la faune et la flore, ce récit de voyage en Afrique, reflet de la bien-pensance de l'époque pouvait intéresser tous ceux qui en 1925 ne pouvaient guère facilement se rendre sur le continent noir. Aujourd'hui, il reste un témoignage, mais franchement, comme dirait George Clooney, des idées de Ferdynand Ossendowski sur l'Afrique coloniale: "Who cares?"
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Esclaves du soleil

Ce fut une très belle découverte que la lecture de ce livre d'Ossendowski, auteur polonais que je ne connaissais pas.

Au fil de ses notes de voyage en Afrique de l'Ouest, Ossendowski nous révèle son Afrique, une Afrique riche, colorée, dangereuse et belle et tient un compte-rendu rigoureux de l'esprit et des moeurs des autochtones. On apprend beaucoup beaucoup de choses concernant l'histoire des régions traversées, les animaux, la végétation, les us et coutumes locales basées sur beaucoup de superstitions et dans lesquelles les sorciers jouent un rôle essentiel. C'est passionnant d'un bout à l'autre et remarquablement bien écrit. L'auteur, assez idéaliste défend ardemment l'idée d'une colonisation bienfaitrice et indispensable au bien-être des noirs. On peut être un peu sceptique, même si la médecine et les techniques européennes ont pu être des bienfaits pour les africains.

En tous cas l'auteur éprouve un grand respect pour eux décrivant les moeurs en refusant tout jugement, et son regard sur l'Afrique est vraiment passionnant.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Libretto pour cette belle lecture faite dans le cadre de la Masse Critique.
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Bêtes, hommes et dieux

Ce récit de Ferdinand Ossendowski n'est que peu comparable aux récits d'évasion connus tel celui de Slavomir Rawicz qui avait inspiré Sylvain Tesson pour son Axe du Loup.

Ici, on retrouve un fugitif forcé de prendre la fuite devant l'arrivée des bolcheviks et qui entreprend de se diriger vers le sud à travers la Mongolie puis vers les Indes britanniques.

Obligé de rebrousser chemin devant le danger, il retourne en Mongolie et nous offre un voyage qui est autant un chemin matériel que spirituel.

On apprend beaucoup sur la spiritualité bouddhiste à la lecture de cet ouvrage intéressant, qui réclame néanmoins une certaine concentration.

Intéressant.
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Esclaves du soleil



C'est le récit du voyage de Ferdynand Ossendowski et son épouse en Afrique.



Rappelons que ce voyage a eu lieu en 1925. Pour le lecteur d'aujourd'hui le propos est pour le moins étonnant. Outre l'utilisation des termes de nègres, négresse... le discours parle du bienfait de la colonisation, de moins française. le voyage se passe chez les officiels. Il est évident que l'auteur est envoûté mais quelle valeur a ce témoignage sur la réalité de la vie des africains ?



Je ne réitérerai pas une lecture de Ossendowski.





Challenge ABC 2019-2020





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Asie fantôme : A travers la Sibérie sauvage 1898..

Dès le début de sa « quête », l’auteur a su me mettre à l’aise avec les noms barbares de contrées aussi froides qu’enneigées des steppes orientales. Pour cela, il s’est mis à me conter de grandes aventures humaines, passionnantes entre steppe et taïga, une virée à travers le Far-East à la rencontre d’hors-la-loi et de justiciers, de barbares et de tartares, de tigres et de bisons. Une ode sauvage à de lointaines contrées dont peu de romans se sont aussi bien attelés à les décrire. Une nature sauvage et magnifique, ses dangers font peur, son parfum enivre, sa beauté subjugue. « Asie Fantôme » est un véritable livre d’Aventures avec un grand A, d’Amour aussi pour la Nature et pour l’Asie, une Asie si peu décrite dans notre littérature contemporaine. Vladivostock, l’Altaï, les confins de la Mongolie et aussi l’île de Sakhaline comme vous ne l’avez (et ne la verrai) jamais…



Des parties de chasse orgiaques aux recherches scientifiques dans les mines de sel. Ces deux prétextes ont souvent servi à l’auteur d’excuses pour partir à la découverte de ces nouveaux territoires sans loi, parfois barbares, toujours sauvages. Et ainsi confronté aux rudes tempéraments de la steppe, l’auteur croise plus facilement l’âme des gens, des tartares et des mongoles, des paysans et des voleurs, des assassins et des humains. Pour moi, ce fut également une grande découverte, celle d’un formidable roman d’aventures épiques et d’un auteur qui nul doute, trouva son inspiration dans Jules Verne et qui inspira un certain Nicolas Bouvier…
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Bêtes, hommes et dieux

Voici un ouvrage assez particulier. Le livre relate les aventures d'un homme, Polonais, qui est amené à fuir précipitamment afin d'éviter d'être mis à mort par les bolcheviques. L'action se situe dans les années 20, et nous propulse sur des chemins historiques et géographiques situés aux confins de la Russie, de la Mongolie, de la Chine, du Tibet. On découvre des paysages saisissants, des croyances ancestrales, des rivalités profondes, des peuplades fières, des êtres charismatiques, des héritages historiques millénaires.

Difficile de faire la part des choses entre mythe et réalité, entre roman et témoignage.

Cependant l'aventure est palpitante, le rythme assez soutenu, et les descriptions assez dépaysantes permettent de se projeter dans des décors grandioses.

Du point de vue de l'écriture cela pourrait tout de même paraître un peu daté. Parfois on regrette un manque de profondeur dans les détails de l'histoire, cependant c'est tout à fait digeste et reste, nonobstant ce style ancien, captivant.

Pour les amoureux d'aventures avec un grand A, d'histoire récente, et de mysticisme.

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Bêtes, hommes et dieux

Ferdynand Ossendowski est né en 1876 dans l’actuelle Lettonie. Scolarisé à Saint Pétersbourg, il enseigna ensuite en Sibérie occidentale. Après la révolution de 1917, il fuit la Russie.

'Bêtes, Hommes et Dieux', est le récit de cette fuite en 1920 et 1921, fuite que la guerre civile a transformée en un long et périlleux périple à travers la Mongolie.

La biographie de l’auteur et le récit qu’il fait de ces deux années sont particulièrement riches en événements, en rencontres, en retournements de situations et en hasards heureux pour lui. Ce livre permet notamment de voir, et parfois de comprendre, la manière dont les « rouges » et les contre-révolutionnaires « blancs » se sont affrontés en Mongolie, ainsi que la complexité des rapports de forces à cette époque entre diverses nations ou tribus présentes dans cette zone. L’ouvrage est cependant parfois fastidieux à lire. J’ai en particulier trouvé que l’auteur consacrait une place trop importante à présenter les diverses croyances ou superstitions des peuples et des personnes qu’il a croisées, qu'il décrit sans critiquer.



Parmi les récits autobiographiques de fuites de la Russie du XXe siècle, j’ai très nettement préféré 'A marche forcée' de Slavomar Rawicz (Du cercle polaire à l’Himalaya, 1941-1942), et surtout l’excellent 'Aussi loin que mes pas me portent' de Josef Martin Bauer (Un fugitif en Asie soviétique, 1945-1952). Ces deux récits laissent probablement une grande part à l’imagination de leurs auteurs. Ce ne sont pas uniquement les époques dans lesquelles ils se déroulent qui les différencient, mais aussi leur construction et sujets principaux.
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Bêtes, hommes et dieux

Comme dans de nombreux textes concernant le Tibet et la Mongolie et écrits entre 1880 et 1955, la véracité des faits et informations fournies dans « Hommes, Bêtes et Dieux » du polonais Ferdynand Ossendowski (1876-1945) est à considérer avec la plus extrême réserve. Partant du principe que tout l'art du menteur (et du romancier) et de mentir au plus près des faits véritable, Ossendowski n'en délivre pas moins un livre pour le moins palpitant, du strict point de vue romanesque s'entend.



Ossendowski possède pourtant dans son curriculum vitae assez de références véritables pour troubler le lecteur moyen, ce qu'il ne se prive pas de faire. N'est-il pas un scientifique authentique, ayant même usé ses fonds de culotte sur les bancs de la Sorbonne ? N'a-t-il pas été lié, plusieurs fois, aux milieux révolutionnaires russes ? Ou n'a-t-il pas pris parti, en définitif, pour la coalition de russes blancs qui a lutté dramatiquement contre les révolutionnaires bolcheviques ? Aventureuse, la vie d'Ossendowski l'a été, sans nul doute doute possible, mais pas dans les termes proposés par son récit. Pour s'en convaincre on consultera les éléments biographique de l'amiral Alexandre Koltchak, remarquable officier de marine russe, au gouvernement duquel Ossendowski fut un temps associé. La guerre entre bolcheviques purs et durs et leurs opposants, à la fois socialistes, militaires tsaristes, cosaques en mal de conquêtes ou sympathisants capitalistes, a été, comme toute guerre civile, d'une complexité bien réelle et soumise à des rebondissements spectaculaires de toutes sortes.



Même si Ossendowski pratique son propre « montage romanesque » des événements, il en restitue souvent assez bien l'extrême confusion qui préside à la plupart de ceux-ci et l'extrême violence qui les caractérise presque tous. Il est probable que certains épisodes historiques décrits dans le livre soit assez conformes, en terme d'ambiance, à ce qui fut réellement vécu par l'auteur ou par les autres combattant de la guerre civile. L'ensemble des détails historiques sera malgré tout à recevoir avec réserve. Ces derniers semblent avoir été étudiés plus en détail par certains auteurs (on cite souvent le livre de Louis de Maistre « Dans les coulisses de l'Agartha, l'extraordinaire mission de Ferdinand Anton Ossendowski en Mongolie" paru chez Arché (Milano) en 2010, que je n'ai pas eu l'occasion de consulter) qui tendent à démontrer la fausseté pure et simple d'un grand nombre des épisodes évoqués dans l'ouvrage.



Car outre la guerre civile, Ossendowski évoque également la vie religieuse et spirituelle des peuples de Mongolie et de l'Himalaya, et ses nombreuses rencontres avec leurs principaux responsables charismatiques. Ossendowski accrédite la thèse de l'existence, « quelque part », du fameux et fantasmatique royaume souterrain de l'Agartha, sur lequel régnerait le non moins fantasmagorique « Roi du Monde ». En ce domaine comme dans les autres, il semblerait qu'Ossendowski se soit largement inspiré d'autres auteurs ayant évoqué ce royaume merveilleux, tel l'écrivain chrétien Alexandre Saint-Yves d'Alveidre. Cela sera à vérifier.



Ce que y vrai toutefois et que l'on mesure grâce à ce livre ce que furent les rêves d'une génération qui assistait, impuissante, à l'une des grandes dislocation historiques des forces chrétiennes d'Occident (la Révolution russe) et qui semblait, à court terme, en annoncer beaucoup d'autres. Il est probable qu'à la fois, pragmatiquement, ce livre discrédite aux yeux de l'Occident, la poussée matérialiste des bolcheviques, et que, par ailleurs, ce dernier projette sur un Orient de pacotille, le rêve d'un renouvellement spirituelle de l'humanité. Ce dernier mouvement est, du reste, toujours sensible aujourd'hui et on le constatera par exemple dans la grande réussite du Bouddhisme sous nos latitudes.



«  Hommes, bêtes et dieu » rejoint donc une série de livres sur l'Orient pour le moins discutables, en terme de vérités historique d'une part, à la façon du fameux livre de Slavomir Rawitz « A marche forcé » qui évoque une évasion spectaculaire d'un goulag sibérien à travers désert de Gobi et l’Himalaya inventée de toutes pièces, et sur le plan spirituel d'autre part, tel l'ouvrage de Baird T. Spalding «  La vie des maîtres » ou la série d'évocations himalayennes de Lobsang Rampa (de son vrai nom Henry Cyril Hoskin) dont on sait aujourd'hui qu'elles n'ont été que de pures fictions pour le moins délirantes.



Alors pourquoi continuer à lire « Hommes, bêtes et Dieux » et ses avatars ? Probablement parce qu'ils constituent des exercices littéraires réussis dont la cohérence est moins à rechercher dans la véracité des faits qu'ils exploitent, que dans la parfaite adaptation de ces derniers avec l'imaginaire d'une période donnée. L'analyse de ces données, dans la mesure où elles nous fascinent encore aujourd'hui, demeurent parfaitement d'actualité.
Lien : http://feuilles.de.joie@gmai..
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Bêtes, hommes et dieux

Lecture difficile par indigestion de violence. Un parcours ardu au milieu des terribles tensions entre la Russie soviétique et la Chine, en plein cœur d’une Asie Centrale tiraillée où tout le monde, hommes et bêtes, lutte pour sa vie. Certes on admire le courage, la ténacité, l’engagement forcené de tous les protagonistes, de quelque bord soient-ils, mais on est quand même bien content de retrouver son centre à la fin de la dernière page. À consommer avec prudence.
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Bêtes, hommes et dieux

En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à une grande aventure à travers la Sibérie, la Mongolie, le désert de Gobi, l'Himalaya, jusqu'en Chine. Cette attente était confirmée par la carte figurant au début du livre.

En réalité, l'auteur raconte en détail qu'une partie de son voyage et ceci de manière plutôt confuse. Ainsi, j'ai trouvé que son but n'était pas clairement défini puisqu'il se lance dans des écarts importants par rapport à l'itinéraire prévu, quelquefois certes contraint et forcé, d'autres de son plein gré, et dans ce dernier cas pour s'occuper d'affaires guerrières qui ne le concernent pas vraiment. Est- il réellement un fuyard comme il l'annonce au début du récit? On peut en douter à mesure que l'on progresse dans celui-ci.

Malgré cette déception de lecteur attendant autre chose, j'ai quand même découvert avec saisissement cette plongée dans l'enfer du bolchevisme, de la guerre entre rouges et blancs, des meurtres en séries, qu'il s'agisse de règlements de comptes ou de réelles actions guerrières.

Quant à la partie mystique du livre, elle ne porte guère de crédibilité en elle, avançant de telles énormités que l'on perd son temps à lire. Mieux vaut sur ce plan un bon texte de science-fiction dans lequel l'imaginaire est d'emblée accepté et même désiré par les amateurs.

Donc, soulagement en arrivant péniblement au terme de cette lecture.
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Bêtes, hommes et dieux

L'auteur, à l'hiver 1920, dresse un plan fou: gagner le Tibet à pied. Et commence ce récit fabuleux, où l'aventurier, d'abord réduit à l'état de bête traqué par les loups, se lie à quelques fuyards qui n'ont, eux non plus, rien à perdre, Sous la forme d'un récit d'aventures transparaît un vaste panorama de l'Asie centrale au lendemain de la révolution bolchevique : Mongolie des khans et des lamas, Tibet inaccessible, Chine puissante et fragile,,,sans oublier les portraits de quelques grandes figures comme le baron Ungern von Sternberg, officier russe d'origine teutonne converti au bouddhisme !

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Esclaves du soleil

Bilan mitigé: d'un côté ce livre est une mine d'informations sur l'Afrique du début du XXe siècle. On y découvre une Afrique sauvage, au début de son exploration, des peuples autochtones aux coutumes très spécifiques. Le lecteur découvre aussi quelques petites histoires. Par contre, au bout d'un moment cette étude anthropologique devient un peu ennuyeuse...
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Lénine

Reçu dans le cadre d'un masse critique.

Je ne m'étendrais pas sur le personnage... Lénine est un dictateur, je ne reviendrais pas sur l'idée qu'on peut se faire d'un tel personnage.



Je n'ai envie d'écrire QUE sur la forme du livre.



Ce bouquin est une merveille.

Un grand grand merci à Babélio et aux éditions Libretto car, vraiment, c'est 500 pages ou il n'y a pas une ligne du livre à jeter.



C'est, à mon sens, et toujours indépendamment du sujet qu'il aborde, LE bouquin à lire.



L'auteur a un style vraiment agréable. La vie du dictateur est relatée avec un œil critique passionnant. Je n'ai pas relevé un jugement de valeur, l'auteur aborde vraiment le sujet en étant je pense d'une objectivité à toutes épreuves.



Je ne peux que recommander aux amateurs des biographies, des livres d'histoire, des témoignages de se plonger dans cet ouvrage.



Attention, certains faits sont très très choquants, surtout quand l'auteur parle de la Tcheka mais cela vaut vraiment la peine d'être lu.



J'ai eu la chance de pouvoir visiter deux fois la Terror Haza de Budapest, et lorsqu'on met ce sinistre endroit en lien avec les faits relatés dans le livre, cela fait vraiment froid dans le dos.



Un très très grand livre, une chance qu'il ait été traduit en français.
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Lénine

Précisons pour commencer qu'il s'agit d'un roman .

Laissons donc le soin aux amateurs d'Histoire de relever les imprécisions historiques.

Je ne cacherai toutefois pas mon appréhension à rencontrer certaines difficultés à cause de ma médiocre connaissance de l'Histoire de cet homme.

Heureusement ce récit est moins destiné aux amateurs de biographies historiques qu'aux férus de romans d'aventures.

Rappelons tout de même que Ferdynand Ossendowski a eu une vie qui mérite à elle seule un roman (lire Bêtes, Hommes et Dieux. À travers la Mongolie interdite 1920-1921pour cela).

Toutefois, à la lecture de ce roman , il est indéniable que l'auteur perçoit Lénine comme un être froid , déterminé et libéré de toute accroche sentimentale . Un exalté ...

Le maître d'oeuvre de la Révolution parvient à faire abstraction de la moindre émotion vis à vis d'une femme qui a subi la torture pour lui ou bien même de sa soeur qui tenta vainement de le garder près de lui.

Nous pourrions ainsi parler de portrait à charge ...

Alors oui, nous pouvons regretter le parti pris de l'auteur mais aussi le fait que ce dernier passe la description des trois années de Lénine dans une prison en Sibérie sous silence , sans parler de l'abus insupportable de l'adjectif "sardonique" qui revient toutes les deux pages (enfin ça , peut être est-ce dû au manque d'inspiration du traducteur) .

Mais une chose est sûre , c'est que le lecteur se laisse très facilement happé par les pérégrinations de Vladimir Ilitch Oulianov.



Et cela doit suffire pour vous encourager à lire ce bon roman.



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Lénine

Lenine de Ferdynand Ossendowski est publié chez Libretto. Comme son nom l’indique, il raconte la vie de “Lénine” ou plutôt Vladimir Ilitch Oulianov. En effet, dans ce roman historique on apprend pas mal de choses sur ce personnage clef de la Russie. Il y a beaucoup d’informations, voir un peu trop parfois. En effet, on est souvent dérouté par tout ce qu’il a pu entreprendre et on est un peu perdu, ce qui peu bloquer un peu la lecture.

Après ce livre, sans être addictif, reste un ouvrage intéressant. On connait finalement peu ce personnage aux idées extrêmes et le livre nous en apprend énormément. Un détail par exemple, il aurait apparemment des origines Mongol. Donc une bonne lecture intéressante, encore un livre qui mérite la peine de s’y intéresser.

En tout cas merci à Babelio et Libretto pour une opération Masse critique encore réussi.

Mis à part, Libretto ont d’autres livres de ce type qui racontent la vie de personnages un peu comme Lenine, pour ceux que cela intéresse je vous invite à aller jeter un coup d’œil à ce qu’ils proposent.

En tout cas merci à Babelio et Libretto pour une opération Masse critique encore réussi.
Lien : http://boutentraindelalectur..
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Bêtes, hommes et dieux

Ferdynand Ossendowski né en Lettonie, impliqué dans des mouvements révolutionnaires est arrêté et condamné à mort. Sa peine sera commuée en travaux forcés. Relâché en 1907. Il est nommé professeur quand éclate la révolution de février 1917. Rallié aux groupes contre-révolutionnaires, il est contraint de fuir. C'est cette fuite qu'il raconte: son itinéraire qui part de Krasnoïarsk en passant par la Mongolie extérieure, la Mongolie intérieure, le Tibet où il sera obligé de rebrousser chemin, refaire son parcours en sens inverse pour passer par la Mandchourie avant d'atteindre Pékin.

Ce témoignage unique est intéressant , il permet de se rendre compte de la situation compliquée dans cette partie de l'Asie suite à la révolution russe. Les descriptions y sont parfois incroyables!!
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