A la différence de ses lettres et des livres qu'il échangeait avec Vittoria Pole, les œuvres de Michel-Ange ne furent ni détruites ni réquisitionnées (même si l'on essaya parfois de les démolir). Libérées de toutes les manipulations raffinées dont elles furent entourées pour permettre au camp orthodoxe de l’Église de les annexer, alors même qu'elles avaient été pensées contre lui, ces œuvres représentent peut-être aujourd'hui l'un des documents les plus vivants de cette foi singulière et dangereuse tuée dans l’œuf par le concile de Trente. Cette foi coûta à certains la vie, à d'autres la prison. A Michel-Ange, elle coûta l'amère solitude dans laquelle se consumèrent les dernières années de sa vie.