Au programme de cette émission :
Le coeur de l'Angleterre, Jonathan Coe, Folio (https://www.librest.com/livres/le-coeur-de-l-angleterre-jonathan-coe_0-7153223_9782072922664.html?ctx=8eff791de070d85b1502247cd0509386) - Diomede les Peruzzi, Antonio Pennacchi, Globe (https://www.librest.com/livres/diomede--les-peruzzi-antonio-pennacchi_0-7152830_9782211302579.html) - L'Etat a toujours soutenu ses territoires, Laurent Davezies, Seuil/ La République des idées (https://www.librest.com/livres/l-etat-a-toujours-soutenu-ses-territoires-laurent-davezies_0-7143964_9782021451535.html?ctx=7a89b7aa3f9f2a6c9ab274fcac0f94a2) - Des fortifs au périf, Jean-Louis Cohen, André Lortie, Pavillon de l'Arsenal (https://www.librest.com/livres/des-fortifs-au-perif-jean-louis-cohen_0-7372625_9782354870560.html?ctx=7656891646b97ba36122966e28300363)
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La classe ouvrière est désormais une espèce en voie d'extinction [...]. Nous nous sommes éteints. Culturellement. Politiquement. Numériquement parlant. Comme les mammouths.
Que dites-vous ? Qu'un prêtre ne devrait pas tirer ? Hé, ce sont des théories d'aujourd'hui, et de toute façon je ne vois pas de grande différence entre tirer soi-même et bénir ceux qui tirent à votre place. Ce sont des hypocrisies de la modernité. Plus nous progressons et plus nous faisons des manières.
Quoi qu’il en soit, pour être honnête […], je vais vous raconter la vérité jusqu’au bout, tout au moins telle que je la connais et telle que mes oncles me l’ont relatée : nous avons, nous aussi, magouillé un peu.
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. C'est quand on meurt qu'on est dans la merde.
Il y a encore quelques années, vous vous en souvenez sans doute, tout le monde était démocrate-chrétien ou communiste, et tout le monde a proclamé du jour au lendemain son appartenance à la Ligue lombarde ou au parti de Berlusconi. Si vous les regardez bien, les gens qui préparent les biftecks, les saucisses et les haricots secs aux fêtes de la Ligue les ont auparavant préparés aux fêtes de l'Unità, chez les communistes. Ainsi va le monde, qu'est-ce que vous croyez ?
Là où pullulaient autrefois chambres de travail, ligues et sections socialistes, les gens déchiraient en masse leur carte pour s'inscrire au Fascio, dont la force, la détermination, l'idée unique sautaient aux yeux : "Ces types-là vont réussir. Ou plutôt ils ont déjà réussi." Exactement ce qui s'est produit ensuite le 25 juillet 1943 : la veille tout le monde était fasciste, et le lendemain tout le monde était anti. Ou en 1989-1994 : avant les gens étaient tous communistes et démocrates- chrétiens, après ils ne juraient plus que par Berlusconi et la Ligue lombarde. Le vent tourne, mon ami, et quand il tourne, la tempête arrive.
C'est justement là le drame de la condition humaine: on est presque toujours condamné à vivre dans le tort en estimant avoir raison.
C'était la fatalité. Nous sommes comme des brindilles dans le vent du destin
Nous allons là où le vent nous porte.
L'oncle cordonnier
Il n'avait même pas été journalier, il ne s'était pas penché une seule fois sur la terre. Dans sa vieillesse il n'a cessé de se plaindre de mal de dos et de maudire le jour où il était venu ici : "L'est trop basse, la terre", ne pouvait-on la placer un peu plus haut ?
Croyez-moi, la prochaine fois que l'aigle impérial - serrant l'Imperium entre ses serres - s'envolera au-dessus des fatales collines de Rome, comme le disait le Duce, il vaudra mieux convoquer la fédération de chasse et le faire abattre comme un vulgaire pigeon.