DE Madrid et de la cour de Charles Quint : “Fui me de allí lo mejor que pude”
Je m'enfuis le plus vite que je pus.
“ sabía que navegando en el Océano se observan cosas admirables, determiné de cerciorarme por mis propios ojos de la verdad de todo lo que se contaba, a fin de poder hacer a los demás la relación de mi viaje, tanto para entretenerlos como para serles útil y crearme, a la vez, un nombre que llegase a la posteridad.”
Je savais qu'en naviguant sur l'Océan on observait des choses admirables, je décidais de m' assurer de mes propres yeux de la vérité de tout ce qui se racontait, dans l'idée de faire le récit de mon voyage, autant pour les divertir que pour leur être utiles et me créer , aussi, un nom qui arriverait à postérité.
Mercredi 28 novembre 1520, nous sortîmes du détroit et entrâmes dans la mer Pacifique, où nous demeurâmes trois mois et vingt jours sans prendre de vivres ni autres rafraîchissements. Nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant de l'urine que les rats avaient faite dessus après en avoir mangé le bon, et buvions une eau jaune infecte. Nous mangions aussi les peaux de bœuf, qui étaient sur l'antenne majeure (afin qu'elle ne rompît les haubans) et qui étaient très dures à cause du soleil, de la pluie et du vent. Et nous les laissions quatre ou cinq jours en mer puis les mettions un peu sur les braises, et les mangions ainsi. Et encore de la sciure de bois et des rats qui coûtaient un demi-écu l'un, et encore ne s'en pouvait-il trouver assez.
Les gens dudit lieu [le Brésil] donnaient, pour avoir un couteau ou un hameçon pour prendre du poisson, cinq ou six poulailles, et pour un peigne deux oisons. Pour un petit miroir ou une paire de ciseaux ils donnaient tant de poissons que dix hommes eussent pu en manger. Pour une sonnette ou une aiguillette, ils donnaient un plein couffin dudit fruit nommé 'batata', lequel a le goût d'une châtaigne et la longueur d'un navet, et pour un roi de carreau, qui est une carte à jouer, ils me donnèrent cinq poulailles et pensaient bien m'avoir trompé.
Après cela il le conduisit au château d’arrière, et s’étant fait apporter la carte et la boussole, il lui expliqua, à l’aide de l’interprète, comment il avait trouvé le détroit pour venir dans la mer où nous étions, et combien de lunes il avait passé en mer sans apercevoir la terre.
Le roi, étonné de tout ce qu’il venait de voir et d’entendre, prit congé du capitaine, en le priant d’envoyer avec lui deux des siens pour leur faire voir, à son tour, quelques particularités de son pays. Le capitaine me nomma avec un autre pour accompagner le roi.
Ces hommes vont nus comme les autres, mais ils sont si jaloux de leurs femmes qu'ils ne voulaient point que nous allassions en terre les braies découvertes, parce qu'ils disaient que leurs femmes pensaient que nous avions toujours le membre en ordre.