Mussolini avait trop longtemps défié le destin pour ne pas sentir la menace d'un possible revers. Comme l'heureux Polycrate, averti par de sombres pressentiments, il semblait soucieux d'éviter son sort. Il était préoccupé par son union avec Hitler, qui avait des forces infiniment plus grandes. Il se voyait entraîné dans une voie qu'il avait lui-même ouverte, prisonnier du système qui lui devait la vie, et des passions qu'il avait déchaînées, vers un but qui lui paraissait pour le moins incertain.
Ayant provoqué le vent, il craignait la tempête.
Extrait des mémoires de Grigore Gafencu, ministre roumain des Affaires étrangères