AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Zebra


page 50 [...] Il leva avec précaution le mince rayon de lumière vers la paroi, comme un détective qui enquête pour trouver des traces dans le néant, évita l'espace de la malade, surtout son corps, en faisant courir lentement le point lumineux sur le lit, partant du haut. Il cataloguait. Un : la poche de plastique pleine de cette matière laiteuse, avec un petit conduit qui descendait sous le drap : la nourriture. Deux : à sa droite une sorte de drainage qui aboutissait à un récipient à côté du lit. Trois : l'appareil à oxygène qui bouillait dans l'eau avant d'arriver dans le nez mais qui ne faisait aucun bruit, dont le tuyau s'était détaché quand elle avait retiré le respirateur. Quatre : une petite bouteille blanche suspendue la tête en bas avec un petit tuyau très fin qui faisait un coude où les gouttes se cognaient l'une après l'autre pour descendre vers le bras à un rythme immuable : la morphine. A ce rythme, sans variation tout le jour et toute la nuit, les médecins administraient la paix artificielle à un corps que la douleur aurait sans cela secoué violemment comme une tempête. Il aurait voulu détourner le regard, mais n'en fut pas capable, comme si le rythme monotone de la chute provoquait en lui un état de fascination, d'hypnotisme. Il pressa le petit bouton et éteignit la lumière. Et alors il les entendit, les gouttes. Elles commencèrent avec un bruit sourd et souterrain, comme si elles venaient du sol ou de la paroi : ploc plof, ploc plof ...[...].
Commenter  J’apprécie          220





Ont apprécié cette citation (21)voir plus




{* *}