Interview Antti Tuomainen sur RVLpolar à la plage 2019
Je trouvais plutôt inutile, dans la vie, d’aller au-devant des difficultés ; elles vous trouvaient bien assez vite d’elles-mêmes.

Nous savourons différentes préparations contenant chacune l’équivalent d’une cuillérée de nourriture. Leur présentation respecte des figures géométriques de base et leur poids est négligeable par rapport à celui de l’assiette. La portion la plus légère – du lièvre fumé et de l’oseille d’Åland, sous une forme presque invisible – pèse à peu près autant que la moustache dudit lièvre……Les verres de vin se multiplient devant nous. On nous sert en effet avec chaque plat une goutte du nectar recommandé par la maison pour l’accompagner, mais il est difficile d’en prolonger la dégustation quand on ne fait qu’une bouchée du mets. Et nous avons donc tous les deux devant nous une rangée de verres. Les vins sont loin d’être aussi différents les uns des autres que les descriptions que le serveur en donne. Nous croulons sous une avalanche d’adjectifs imprécis – ulmacé, flamboyant, aimable, souple, charnu, nerveux, herbacé et des dizaines d’autres – et d’informations clairement douteuses sur de petits domaines bios du nord-est de l’Italie. Je suis néanmoins conscient que le but d’un dîner aussi fortement tarifé n’est pas de relever le manque de logique de qui que ce soit ni d’exposer des arnaques, mais de rester assis face à face, et longtemps.
Juhani avait peut-être misé au poker bien plus qu’il n’en avait les moyens, mais ça ne me regardait pas, sauf en ce qui concernait les difficultés du parc d’aventure. Il était parfaitement possible que mon frère se soit adonné à des jeux de hasard. C’était même probable, au vu de tout le reste. Les gens dotés d’une vision floue et irréaliste des probabilités sont enclins à tenter leur chance même quand ils n’en ont aucune – qu’il s’agisse d’argent ou de relations humaines. C’était aussi pour cela que je ne jouais jamais à rien. À mes yeux, ce genre d’activité revenait à nager dans une piscine à moitié remplie de requins. Même s’ils n’en occupaient que la moitié, elle leur appartenait.
À l’époque, il parlait comme tout le monde, mais depuis ses stages de formation, on aurait dit un hybride de conteur d’histoire du soir et de négociateur de prise d’otages. Ça ne collait pas avec ce que je savais de lui.
- Les imprimantes sont comme ça. C'est leur nature, elles impriment quand on n'en a pas besoin. Mais quand on en a besoin, la cartouche est vide et les feuilles restent coincées à l'intérieur. La machine annonce que la connexion est coupée et qu'elle ne reconnait pas l'ordinateur d'où on essaie d'imprimer. Je pense que l'idée même du numérique de se passer de papier vient de ce que les imprimantes ont conduit tant de gens à la folie et à l'autodestruction. (âge 175-176)
GROUCHO : Alors, passons aux choses sérieuses.
Mon nom est Spauling.
CHANDLER : Roscoe W. Chandler.
GROUCHO : Geoffrey T. Spauling.
CHANDLER : Que signifie le " T " ? Thomas ?
GROUCHO: Edgar.
Marx Brothers, L'Explorateur en folie
C est un coup dur. Quelqu' un trempe son biscuit dans la tasse où tu devrais boire.
Les hommes étaient comme des toboggans : c'était à l'arrivée, une fois en bas, que l'on s'apercevait qu'on avait perdu son portefeuille. Olivia avait déjà donné.
- Je cherche le tueur.
- Il est mort, le tueur, a rappelé Chico. Tu l'as dit.
- Le tueur du tueur. Le tueur qui est mort et qui n'a pas eu le temps de tuer. Ce n'est pas dur à comprendre.
Il ne ressemblait pas à un meurtrier professionnel. Mais allez savoir, les gens n'en finissent jamais de vous surprendre.