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Critiques de Arcadi Strougatski (124)
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Visite d'un autre monument de la science-fiction mondiale, et cette fameuse Zone qui, peut-être, vous marquera pour la vie.



Quelque chose s'est produit à divers endroits du monde, laissant ces espaces affranchis des lois de la physique ; où l'on y trouve de curieux artefacts aux étranges propriétés, collectionnés sans mesure par les plus riches, se les procurant auprès de « stalkers », sorte de prolétaires-braconniers annonçant les liquidateurs de Tchernobyl, parcourant au péril de leur vie ces Zones où rien n'est établi…



Les frères Strougatski représentent la tête de pont de la SF soviétique, souvent présentée comme moyen de contourner la censure afin de parler politique.

Dans ce livre paru en 1972, c'est davantage le capitalisme aveugle qui est pointé du doigt, si l'on veut à tout prix lui trouver un sens hors de l'histoire, surtout là pour nous en conter d'altérité, voire d'aliénation, tout en laissant de vastes latitudes d'interprétations…



Une ambiance très réussie, car très « proche », à travers ce parlé populaire, ce quotidien de l'étrange, ces caractères heurtés, et cette novlangue des objets de la Zone.

Avec une relative économie et très peu d'emphase, les auteurs arrivent à faire naitre des sensations extra-sensorielles, bien qu'hautement sensuelles, dont la traduction fait ce qu'elle peut pour les retranscrire.



Une lecture que l'on prolongera avec le visionnage de ce chef-d'oeuvre absolu du cinéma mondial, son adaptation par Andreï Tarkovski, variation plutôt libre de ce classique de la littérature, aux images définitives, permettant l'arrêt de toute consommation audio-visuel pour de nombreuses semaines.

Un film dont la singularité exige cette lecture préalable, sans bien-sûr la rendre obligatoire, le contraire restant possible sans m'apparaître souhaitable…





P.S : et j'hésite à mentionner le blog éponyme de notre « gargouille » de la critique littéraire nationale… bien que nous lui devions bon nombre de mise en lumière de saines lectures, ainsi que de nécessaires et esseulés coups de gueule sur son petit milieu, peuplé d'auteurs et de leurs équivalents qui crissent, tous semblables à ces peintres-pompiers du 19ème siècle, dont la popularité, ou non, chez leurs contemporains aura davantage marqué l'histoire de l'art que leur postérité artistique, bien qu'un tableau de Bouguereau reste plus intéressant qu'une certaine littérature…

Ne pouvant insérer qu'un seul lien, je vous laisse rechercher l'adresse de son blog — laissant de côté certains aspects rebutants, regorge de bons conseils à qui sait dépasser un certain formalisme (hum… si seulement il avait la capacité de se mettre à la place de son lecteur…) — et vous donne l'accès direct à une version en bonne qualité, sous-titrée en anglais, du film Stalker, à regarder dans le noir et le calme absolu, muni si possible d'un excellent équipement audiovisuel…

bisous


Lien : https://www.youtube.com/watc..
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L'arc-en-ciel lointain

La Science-Fiction souffre malheureusement souvent de « manques littéraires », comme si un complexe d'infériorité, possiblement entretenu, l'habitait au point de l'enfermer dans une chambre mal-aérée tapissée de posters.

On y distingue volontiers les oeuvres de plus grandes envergures stylistiques, renforçant ce phénomène ourobore d'un préjugé de médiocrité.



On a aussi coutume de distinguer les auteurs de SF provenant de pays victimes d'une certaine censure, sondant leur écrits à la recherche de paradigmes transposables dans leurs réalités, postulant qu'ils recourent à l'imaginaire pour s'exprimer librement.



Les frères Strougatski ont été le fer de lance de la littérature SF de l'Union Soviétique ; leur chef-d'oeuvre "Stalker" est rangé parmi les classiques du genre.

Leur plume est singulière, et volontiers qualifiée de littéraire ; certains leur donnant davantage de crédit grâce à une lecture politique des métaphores employées.



Toute cette introduction pour vous signifier l'emprunte d'un certain doute quant à la vocation contestataire de tous leurs écrits ; comme en cour de sémiologie, ou bien sur le divan d'un psy, on va parfois chercher un peu loin le symbolisme des choses, son présumé sens caché… comme si le premier degré n'était pas suffisant… que le professeur voit dans la couleur du bleu de travail porté par le jeune Jérémie Renier — dans la scène d'ouverture de « La Promesse » des Frères Dardenne — autre chose que sa couleur « naturelle » en est un mémorable exemple ( Univ' Toulouse le Mirail - 2002 ).



Bien-sûr, ils seront victimes de censures, comme quasiment tous les « bons » écrivains soviétiques, s'attaquant par exemple dans « Le lundi commence le samedi » au sublime appareil bureaucratique de leur pays…

Mais en 1963, c'est davantage l'individualisme et le scientisme qui en sont les cibles dans cet « Arc-en-ciel lointain », nom d'une planète peuplée de physiciens jusqu'au-boutistes et de leur drôle de petite société.

Point de drapeau pour notre actuelle anastasie, donc.



L'ami babéliote steka, énorme pourvoyeur de lectures et de cultures (allez voir ses listes, si vous avez besoin de faire exploser votre bibliothèque) aurait sûrement dû écrire son billet de présentation ci-dessous pour un autre livre de la fratrie, celui-là étant davantage anti-occidental qu'autre chose.

Il est surtout l'occasion pour nos deux frères d'écrire, comme à leur habitude, de savoureux dialogues. C'est souvent ce qui a l'air de les intéresser en premier : comment se comporte l'Homme dans une situation aliène ; comment se constituent valeurs et normes débouchant sur de nouvelles confréries ; comment en vient-on forcément à jargonner ( et le plaisir d'en inventer les termes qui vont avec… ), etc.



Pas de « Hard-Science » ici, ou tout autre volonté d'en faire une intrigue scientifique plausible, simplement une comédie de moeurs dans une lointaine planète, bien agréable, malgré la couverture « Fleuve » pas très adaptée ( Denoël savait beaucoup mieux les faire… ).

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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Certains livres se lisent sans déplaisir mais sans réelle passion non plus, et pourtant, même des semaines après la lecture, on y repense encore.

C’est le cas avec « Stalker » un roman de science-fiction pas déplaisant, mais où j’ai toutefois eu la tentation de sauter certains passages un peu rébarbatifs ou trop obscurs à mon goût.



L’histoire est pourtant originale, on suit plusieurs stalkers dans leur quotidien, un stalker, c’est un homme qui récupère au péril de sa vie des choses abandonnées des années plus tôt par d’étranges visiteurs non terrestres venus d’on ne sait où, et qui sont depuis repartis vers un ailleurs indéterminé, en laissant sur Terre des tas d’objets, comme des rebuts après un pique-nique.

Ces objets, pour la plupart, on ne sait même pas ce qu’ils sont ni à quoi ils servent, et la Zone, l’endroit où les visiteurs s’étaient brièvement installés, est désormais considérée comme hautement contaminée, car d’étranges maladies, infections et malformations touchent ceux qui s’en approchent.



L’écriture est rapide, saccadée, il y a beaucoup de dialogues (pas toujours compréhensibles d’ailleurs, car l’absence d’explications concernant tout ce phénomène est assez vite épuisante et frustrante pour le lecteur).

J’ai pourtant aimé cette ambiance qui n’est pas celle d’une fin du monde, ici, la vie s’accroche même si l’espoir lui, parait totalement illusoire, tout semble vain, noir, sinistre, la mort sous toutes ses formes semble s’être insinuée partout et dans tout.

J'aurais quand même aimé avoir plus d'explications à la fin, je me suis sentie un peu lésée, comme si on m'avait appâté avec une belle énigme mais qu'à la fin, on me disait :"t'as pas compris ? bah, tant pis !"
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Le petit

Le Petit (Малыш) est un roman écrit par les frères Strougatski en 1971 qui fait partie du ‘Cycle du Midi’.



La planète Pantha est menacée par une catastrophe (explosion de son propre soleil) et le gouvernement terrien a donc autorisé le transfert de la population sur une autre planète. C’est le projet « Arche » : découvrir une planète susceptible d’accueillir les Panthiens.



L’histoire est racontée par Stas Popov, le cybertechnicien de l’équipe d’exploration composée de 3 autres personnes : Guénnadi Komov (le chef du groupe), Maïka et Wanderkhouzé.



La planète semble totalement inhabitée jusqu’à la découverte de la carcasse d’un vaisseau d’exploration disparu depuis une dizaine d’années. Le journal de bord a été effacé et il leur faudra faire des recherches afin de découvrir pourquoi le vaisseau s’est écrasé.



Ils se rendent rapidement compte que le couple avait un bébé et qu’il a survécu au crash. Élevé et modifié par les autochtones, c’est un « Mowgli cosmique ».



« La planète avait soigneusement mâché et rongé le bébé humain, mais avait fini, apparemment par le rendre conforme à elle-même. »



L’équipe va faire la connaissance du ‘petit’ et les dissensions vont apparaître au sein du groupe sur ce qu’il convient de faire : ils ne voient pas les choses sous le même angle.



Le thème est intéressant mais j’ai trouvé les personnages mal campés (un peu fades) et j’ai parfois eu du mal à comprendre certains aspects de l’histoire. J’ai trouvé la narration un peu discordante.



Ce roman a été adapté en téléfilm en 1987 (https://www.imdb.com/title/tt5429726/).









Challenge XXe siècle 2024

Challenge multi-défis 2024 (83)

Challenge mauvais genres 2024

Challenge Fleuve Noir Anticipation

Challenge duo d’auteurs SFFF 2024

Challenge littérature slave orientale
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La Seconde invasion des Martiens

Voilà un roman bien étrange ! « La seconde invasion des martiens » est un roman déconcertant et inattendu. Passée la surprise, je dois dire que si le récit ne correspond en rien en ce que j'en attendais il s'avère très réussi.



Tout d'abord, il faut que je précise que je n'ai pas lu « la guerre des mondes » de Wells et que je n'ai dont pas pu goûter pleinement l'hommage que le duo soviétique rend à Wells. Je sais simplement que les deux romans adoptent la forme du récit sous forme de journal.

« La seconde invasion des martiens » a vraiment un ton inattendu et singulier. Il s'agit bien d'un roman de science-fiction et pourtant les éléments relevant du genre sont à peine perceptibles. le roman évoque bien une invasion extraterrestre mais les martiens sont davantage évoqués que montrés. Les frères Strougatski s'attachent à dépeindre la façon dont est vécue cette invasion par les habitants d'une petite ville banale. Avant d'entamer ce roman, j'avoue que je pensais me trouver face à un texte austère, sérieux, très 1er degré. Je dois dire que c'était là un a priori sans fondement, sans doute un préjugé lié à la nationalité soviétique des auteurs. J'avais totalement tort. Les frères Strougatski proposent là un récit plein d'ironie, ils jouent souvent sur l'absurde, adoptent parfois un ton acide, en tout cas le roman est assez drôle.



Le propos est très intéressant et malheureusement totalement d'actualité. « La seconde invasion des martiens » est avant tout une satire politique, qui tient finalement plus de la fable pamphlétaire que de la SF. Le roman fustige la tendance des Hommes à accepter docilement toutes les dérives totalitaires du moment que ça n'entame pas leur petit confort. Ils sont en effet assez pathétiques les personnages des Straougatski, un troupeau sans conviction, versatile, pour qui tout se vaut quel que soit le régime, prêt à tout accepter par lâcheté, prêt même à se faire pomper les sucs gastriques en échange de quelque monnaie. L'humanité ne ressort pas grandie de cette dénonciation vitriolée mais très drôle. De plus, le texte a vraiment une dimension intemporelle et universelle, les auteurs ayant la brillante idée de ne pas l'ancrer dans un contexte déterminé en optant pour des noms de personnages issus de la mythologie grecque.



Cela faisait longtemps que je voulais découvrir les frères Strougatski et je ne sais pas si cette « seconde invasion des martiens » est vraiment représentative de leur oeuvre mais en tout cas ça m'a bien donné envie de lire d'autres titres des frangins.



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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Ce roman désespérant m’a totalement enthousiasmé, ce n’est pas un paradoxe, c’est juste de la science fiction russe...

J’avais vu le film d’Andrei Tarkovski à la fin des années 80, c’est un film très étrange, l’introspection des personnages, comme souvent chez ce cinéaste prend le dessus sur le genre, l’aspect science fiction n’est pour Tarkovski qu’un prétexte, un médium, et il s’est surtout concentré sur la dernière partie du roman. À la lecture de celui-ci, je ne m’y suis pas vraiment retrouvé, mais ma vision du film commence sérieusement à dater. Ce n’est qu’assez récemment que j’ai découvert qu’il était issu d’un roman de science fiction russe. J’ai tout de suite eu envie de le découvrir, mais j’ai pris le temps avant de me lancer. Je ne suis pas surpris par l’ambiance qui n’est pas sans rappeler l’ambiance du cinéma russe underground des années 70/80, avec des personnages taiseux, une économie qui ne fonctionne que dans l’illégalité, le trafic, les magouilles, les personnages qui s’autodétruisent, par l’alcool, la bagarre, du brouillard, une lumière blafarde, beaucoup de cigarettes, des odeurs nauséabondes, des friches abandonnées, des tas d’ordures, l’abandon, la saleté, la boue... c’est tout un monde en ruine, sans espoir. Un stalker est un homme qui va dans la Zone, une zone visité puis abandonnée par des extraterrestres. Les dangers sont multiples, mais ils y ont laissé de nombreux artefacts, d’une technologie infiniment plus avancée que la nôtre. Le stalker se livre donc à un marché noir illégal au péril de sa vie. Ils sont nombreux à y laisser leur peau. Le livre va se diviser en quatre périodes de la vie de Redrick Shouhart. On suit son évolution, dans cette société désœuvrée, c’est noir. l’écriture est assez froide, s’attachant aux détails, normal, car dans la zone, il ne faut négliger aucun détail. Le ton dégage une certaine neutralité, pas la moindre emphase. N’allez pas y voir non plus un roman de hard science, les explications restent évasives, et le système économique et politique est à peine abordé, ce n’est pas non plus ni une dystopie ni du post-apocalyptique, ça pourrait aussi bien se passer ici, demain que dans 100 ans. Le personnage passe plus de temps à boire et à fumer qu’à causer, de tout cela se dégage une atmosphère lourde, oppressante, glaçante. Évidemment, il y a une critique de la société soviétique d’alors, on est en 1972 au moment de la publication, quelques petites dizaines d’années plus tard dans le récit. Cela transparaît dans ce roman, mais c’est surtout une longue allégorie sur le thème de l’espoir ou plutôt de son absence. J’ai vraiment adoré la fin, certes frustrante dans un premier temps et pourtant totalement inéluctable et finalement vraiment marquante. Très différent du film, ce roman n’en est pas moins fort.

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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

"Tombé du ciel, à travers les nuages" n'est pas toujours un "heureux présage", n'en déplaise à Jacques H. La preuve :

Dans les années '90, la Terre a été brièvement visitée par des extra-terrestres qui n'ont pas cherché à entrer en contact avec les habitants, mais qui y ont laissé leurs déchets. Des années plus tard (c'est à dire à notre époque), ceux-ci sont toujours analysés par des scientifiques, et recherchés par des stalkers, ces individus suffisamment fous pour se glisser -illégalement- dans les "Zones de la Visite" interdites pour les dérober afin de les revendre au meilleur prix.



Curieux roman que cette oeuvre de science-fiction soviétique écrite par deux frères au début des années '70. C'est en effet de la SF sans soucoupes volantes ni rayons laser, mais ponctuée de phénomènes bizarres liés au passage de ces voyageurs d'outre-espace, et qui ne sont pas le centre de l'histoire. Et j'ai aimé cette approche décalée, cette intrigue qui se développe davantage autour des Terriens, et en premier lieu Redrick Shouhart, stalker aguerri.

J'ai également apprécié l'ambiance étrange qui imprègne ce roman, où l'on devine certaines choses, où rien n'est ouvertement explicité, et où pourtant la vie continue, nimbée de fatalisme russe : "L'acte le plus héroïque de l'humanité, c'est d'avoir survécu et d'avoir l'intention de continuer...". Ca crée un décalage saisissant, accentué par le caractère incroyablement touchant de quelques personnages. J'ai d'ailleurs été surprise et profondément bouleversée par certaines de leurs réactions, et j'ai retrouvé avec émotion cette façon très slave de mettre son âme à nu.

En fait, plus que de la SF, c'est un roman réaliste dans un contexte insolite, et c'est très perturbant, mais très beau aussi. de la science-fiction pour ceux qui n'en sont pas particulièrement fans.



A noter que le terme "stalker" a depuis été repris et attribué à ceux qui explorent la zone d'exclusion de Tchernobyl, pour en ramener des photos, ou des objets irradiés.
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Cela faisait bien longtemps que ce texte mythique me faisait de l’oeil et que je repoussais sa lecture, de peur d’être déçue, tant les avis des amateurs de Science-Fiction sont contrastés. Ce qui est sûr c’est que les auteurs, aussi célèbres et populaires qu’ils aient été en URSS, ne s’attendaient pas à une telle postérité. A commencer par le film de Tarkovski, extrêmement différent du roman, même si ce sont les frères Strougatski qui sont les auteurs du scénario. C’est un peu comme si le film était un autre chapitre du livre, l’aventure d’un autre Stalker, ou du même, plus tard. Ensuite, il se trouve que le film m’avait semblé trop énigmatique, déconcertant, jusqu’à ce que je me retrouve dans une église en ruine en banlieue de Moscou en 1984 (pas un peu abîmée, mais une vraie ruine, dangereuse, comme si l’église avait été bombardée peu avant, le genre de truc où chez nous il y a des panneaux d’interdiction d’entrer et du grillage), et que j’ai eu quelques instants la sensation de me retrouver dans le film. Là-dessus arrive Tchernobyl, sa Zone et puis de fil en aiguille, les Stalkers de Tchernobyl, et puis le jeu vidéo qui jongle sur tout ça… Dur de revenir aux sources !

Côté déception, en dehors du décor de la Zone, c’est bien peu futuriste, le décor censé se situer en 2020, ressemble comme deux gouttes d’eau à une banlieue quelconque des années 70 n’importe où dans un pays un peu industrialisé. Bien peu futuriste comme technologie !

Quand au texte, on dirait que les auteurs ont pris un malin plaisir à le rendre sinon hermétique (ça, c’est plutôt l’univers du film), du moins abscons. En fait la plupart des éléments énigmatiques finissent par s’éclaircir : on comprend et le sens du titre, et l’origine de la Zone (en fait il y en a cinq sur toute la Terre). Et il faut bien dire que ça c’était une idée super originale, digne des plus grands noms de la Science-Fiction. Quand aux noms bizarres des différents pièges de la Zone (« calvitie des moustiques », « gelée des sorcières »,...), on apprend que c’est l’argot des Stalkers, assez imagé, il faut bien le dire. Mais les révélations prennent du temps, et c’est un peu irritant, ça rend le texte résistant à la lecture. Quant aux artefacts rapportés et objets de trafic, l’absence de précision sur la nature de ce qu’ils apportent en matière de technologie n’est pas pour rien dans le transfert de la Zone du roman à celle de Tchernobyl dans l’imaginaire collectif, russe, tout au moins.

Pour les lecteurs qui passent outre les deux premières parties, la suite est bien plus intéressante : avec la troisième partie, centrée sur un autre personnage, nous comprenons l’évolution des environs de la Zone dans le temps, et puis enfin, dans la quatrième partie, nous sommes vraiment dans la Zone, et c’est vraiment une partie excellente et qui vaut l’effort d’avoir lu tout le reste. C’est aussi de cette partie-là que se rapproche le plus film.

Au final, ce livre vaut la peine d’être lu, et il reste à faire un livre bien documenté sur la naissance d’un mythe, à partir d’un roman de 1972, sans grand prétention, mais qui avec son univers étrange, glauque et fascinant, a ouvert en grand les portes de l’imaginaire.
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La Seconde invasion des Martiens

Quelle était la première invasion, le roman ne le dit pas, c’est sans doute une référence à H.G. Wells et à la guerre des monde. Mais la référence s’arrête là.

La science-fiction des frères Strougatski est loin du Space opera. Ces martiens, on ne sait même pas s’ils existent, c’est de l’ordre du simple ragot, d’une rumeur qui se propage au bistrot. On est dans une petite ville de province, les personnages portent des noms grecs, on est à 42 km de Marathon, mais ces noms grecs ne servent qu'à rendre un peu plus universel le propos. Le sujet n’est pas une histoire de lutte contre les martiens, ces martiens ne sont qu'une sorte d’allégorie, celle d’un pouvoir qui prend des décisions absurdes, ou pas… C’est loufoque, dans ces moments où l’inquiétude, la terreur ou l’angoisse devraient prendre le dessus, notre héros s'inquiète de savoir s’il continuera à toucher sa retraite, et n’oublie jamais sa collection de timbres.

Les auteurs ne s’intéressent qu’aux comportements, vis à vis d’un pouvoir inique, de décrets arbitraires, ils décrivent les processus de soumission, d’aveuglement volontaire, de lâcheté, mais avec un humour détaché, absurde. Les noms grecs pourraient suggérer un ton dramatique, de tragédie, mais au contraire, ils soulignent la médiocrité des personnages de cette histoire, notre Apollon n’a rien d’un Apollon.

Évidemment, ce roman écrit sous le régime soviétique est bien plus sournois qu’il voudrait nous le faire croire, comment ne pas y voir une critique du régime d’alors (l’arrivée de Leonid Brejnev au pouvoir en 1964 ?). Le sujet principal, c’est la désinformation et la politique incohérente auxquels sont soumis les citoyens soviétiques, et c’est aussi un constat désabusé sur la nature humaine.

Arcadi et Boris Strougatski utilisent la science-fiction comme prétexte pour des romans sur la société soviétique et sur l’humanité en général, c’est aussi valable pour “Stalker” ou pour “Il est difficile d'être un dieu”. Les amateurs de space opera ne s’y retrouveront sans doute pas, mais personnellement, j’adore cet état d’esprit, ce ton détaché, cette utilisation de l’absurde pour aborder des sujets graves, cette lecture m’a amusée, pour ses différentes saynètes, mais aussi et surtout pour son ironie acide et désabusée.
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Dans la Zone, le ciel n'est plus. Les oiseaux qui survolaient le vaste territoire mordent maintenant la poussière au milieu des carcasses de voitures. Seules quelques personnes osent pénétrer ce lieu interdit où l'atmosphère peut passer du glacial au brûlant en une fraction de seconde. C'est de cette manière que les Stalkers risquent leur vie. La gueule brûlée par les phénomènes surnaturels de la Zone afin d‘en extraire les matières premières et les ramener en lieu sûr.



Avec cet écrit sobrement intitulé Stalker: Pique-Nique au bord du chemin, écrit entre 1970 et 1972, les frères Strougatski ont pondu un roman crasseux qui continue d'influencer les codes de la science-fiction. Analyse.



Stalker est d'abord un style d'écriture qui va de pair avec l'ambiance générale de l'histoire. On y respire l'alcool à plein nez et les phénomènes étranges n'ont de cesse d'exacerber la violence des protagonistes. Cela se reflète dans leur langage, jamais avare d'insultes:



“J'en ai la chair de poule. Va te faire…! Mais quel crétin: Parler de choses pareilles avant de partir? Ces binoclards, il n'y a rien à faire, ils pigent que pouic!”



Ce style direct et brumeux à la fois reflète l'atmosphère brutale de la Zone. Il est difficile d'avoir des détails précis sur cette fameuse partie de territoire où les extraterrestres ont laissé des traces plus inattendues les unes que les autres, mais la force de ce genre d'écriture est de laisser de l'espace à notre propre imagination.



Comme l'expliquera Boris Strougatski dans la postface, le vocabulaire utilisé est délibérément rugueux et c'est ce qui dérangera la maison d'édition. Elle tentera, pendant plus de huit ans, d'atténuer la vulgarité présente dans le roman, avant de céder et de sortir le livre dans sa version originale.



Tarkovski a, très tôt, compris le potentiel cinématographique du roman et en a fait un film culte sorti en 1979. La trame de base est la même mais le propos du film a une portée directement plus philosophique. Considéré comme une oeuvre majeure du 7ème art le Stalker de Tarkovski permet une deuxième lecture plus profonde du roman. Ainsi la violence de Redrick Shouhart (le personnage principal) n'est qu'un faire-valoir pour tenter de sonder la nature humaine: Pour faire face à des situations inconnues l'être humain utilise ses vieux réflexes que sont l'exploitation et l'égo:



“C'est ainsi que chez nous, à Harmont, on appelle ces têtes brûlées qui, à leurs risques et périls, pénètrent la Zone et y volent tout ce qu'ils peuvent trouver.”



Au delà de cette relation privilégié entre le film et le roman, bon nombre de films de science-fiction reprennent les codes du livre Stalker. Même dans la mini-série déjantée "Coincoin et les Z'inhumains” de Bruno Dumont il est question de phénomènes extraterrestres incompréhensibles.



Ce roman est aussi devenu culte grâce un événement bien réel lui puisque l'on a donné le nom de Stalkers aux hommes et aux femmes qui ont tenté d'étouffer le coeur du réacteur en fusion de Tchernobyl lors de la catastrophe du même nom. Ou quand la réalité rattrape la fiction. Il suffit de changer la visite extraterrestre dans la Zone par un accident nucléaire et le roman ne dirait pas autre chose que la réalité de Tchernobyl en 1986:



“Nous enfilons les combinaisons, je vide le petit sachet d'écrous dans la poche sur ma hanche et nous clopinons à travers toute la cour de l'Institut vers la sortie de la Zone. C'est comme ça, les règles, chez eux, faut que tout le monde voie: voilà les héros de la science qui vont se faire trucider sur l'autel au nom de l'humanité, de la connaissance et du Saint-Esprit, amen. Ça ne rate pas ; de toutes les fenêtres jusqu'au quatorzième pointent des têtes compatissantes, tout juste si on n'agite pas des mouchoirs. Seul manque l'orchestre.”



Ces mises en perspectives, tout d'abord avec la culture cinématographique de science-fiction et ensuite avec l'accident de Tchernobyl, me semblent importantes pour comprendre le roman à sa juste valeur.



Conclusion:



Stalker: Pique-nique au bord du chemin est une oeuvre qui se lit sans respiration. le genre d'histoire qui peut nous avaler d'une traite, tel un shot de vodka dans un bar, et nous recracher en plein dans une zone où nos sens sont mis à rude épreuve. Par ici des sables mouvants, par là de l'air vicié qui nous brûle soudainement la gorge. Stalker peut être cela. Mais cela peut tout aussi bien se révéler d'un ennui profond pour celui/celle qui n'est pas près à se frotter à des phrases simples qui s'enchaînent aussi rapidement que des actions de type série B. C'est typiquement le genre d'histoire que l'on aime ou que l'on déteste pour des raisons identiques mais nous ne pouvons pas sous-estimer le pouvoir d'influence que continue à avoir un tel livre dans la culture “SF”.


Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Redrick Shouhart est un stalker. Contre rétribution, il accepte de pénétrer dans la Zone près de la ville de Harmont ; là où, quelques années auparavant, des extra-terrestres ont abandonné des objets extraordinaires représentant une petite fortune pour ceux qui savent les utiliser. Mais être stalker n'est pas sans risque. Entrer dans la Zone peut se révéler dangereux, à la limite de la légalité parfois et, surtout, laisser de graves traces psychologiques...



Avec ce Stalker, il s'agit de ma première incursion dans l'oeuvre pour le moins foisonnante des frères Strougatski (je dirai en fin de chronique pour quelle raison cela est important). Par là-même, ce roman marque mon entrée en littérature de science-fiction russe (pour ne pas dire soviétique). A vrai dire, j'aurais pu tomber beaucoup plus mal.



Le titre original de ce roman paru en 1972 est Pique-nique au bord du chemin (c'est d'ailleurs le sous-titre de la dernière version poche, parue chez FolioSF en 2013). Le pique-nique est ici celui des extra-terrestres qui se sont arrêtés au bord du chemin (notre Terre) et y ont laissé des miettes de leur technologie, très certainement obsolète de leur point de vue. Et les humains ne sont ici que de pauvres créatures réduites à l'échelle inférieure, un peu comme des fourmis qui viendraient chercher ces restes de repas. Dans ce roman, des extra-terrestres nous ne sauront rien, ou pas grand-chose. Ils sont partis depuis bien longtemps et seule cette technologie qui reste incompréhensible pour le genre humain laisse en creux une preuve de leur passage. Mais ce n'est pas sans conséquences sur l'humanité. Si certaines personnes s'y retrouvent (comme souvent), nombreux sont ceux qui souffrent plus ou moins directement à cause de ces objets. Les stalkers bien sûr, qui sont en première ligne, mais aussi leur famille. Par effet de ricochet, c'est la société toute entière qui se trouve perturbée. En effet, la Zone a parfois une influence assez étrange sur son environnement immédiat. Quand elle donne une nouvelle "vie" aux gens qui sont morts et enterrés depuis bien longtemps, par exemple (Fabrice Gobert a-t-il lu Stalker avant de créer sa série Les Revenants ?). Il plane d'ailleurs une drôle d'ambiance mélancolique sur ce roman. Est-ce cela que l'on appelle "l'âme russe" ? Je ne saurais le dire...



Ce court roman fourmille d'idées, qui sont toutes traitées de façon intéressante. Ce n'est pas un traité de philosophie, mais les deux frères Strougatski savent apporter par leurs écrits un éclairage sur le monde qui nous entoure, sans jamais être moraliste. D'ailleurs, en faisant le choix de placer cette histoire dans une ville imaginaire mais dont le nom est à connotation anglo-saxonne (pas russe, ou soviétique, en tout cas), ils parviennent à rendre leur propos universel. Ils observent les petits travers de la société, mais se gardent bien de dire que tel système est meilleur que tel autre. En effet, le départ (plus que l'arrivée, dont il n'est pas question ici) des extra-terrestres semble avoir niveler les relations entre les individus, tout en les exacerbant. Oui, ça semble paradoxal, mais c'est ainsi que j'ai ressenti ma lecture enthousiaste de ce Stalker. Seulement voilà, une seule lecture ne me paraît pas tout à fait suffisante pour bien appréhender toute la richesse de ce qui y est dit. J'y reviendrai très certainement bientôt pour m'y replonger...



Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aapprécié ce grand petit livre, petit par le nombre de pages, mais grand par ce qu'il raconte - qu'il n'a pas fini d'ailleurs de me raconter, longtemps après que je l'ai refermé - et la façon dont il est raconté. Parce que, oui, le style développé par Arkadi et Boris Strougatski est magnifique. Je ne sais pas si on peut qualifier un style de roublard, mais c'est le mot qui me vient quand je pense à la plume des deux frères russes.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Les mutants du brouillard

Le titre russe est Гадкие лебеди (Les cygnes laids) mais après lecture je trouve que le titre "Les mutants du brouillard" n'est pas si mal trouvé que cela.



Le style est un peu marginal mais cela est probablement dû à une mauvaise traduction.



Victor est écrivain et se retrouve dans une ville (on ne cite pas son nom, je suppose qu'elle est imaginaire) où il pleut tout le temps.



L'histoire commence avec une dispute avec sa femme Lola au sujet de leur fille Irma qui a 12 ans. Elle veut s'en débarrasser. Lui n'a pas l'air plus concerné que cela...



Les enfants de la ville sont tombés sous l'influence des "hommes de la pluie". Ils sont devenus si intelligents qu'ils ne supportent plus leurs parents :



"... L'humiliation, pensa-t-il. Oui, bien sûr. On leur a flanqué des gifles, on les a traités de lie de la société, on les a chassés comme des clochards importuns, c'étaient quand même des pères et des mères qui aimaient malgré tout leurs enfants, ils les battaient, ils étaient pourtant prêts à leur sacrifier leur vie, ils les dévergondaient par leur exemple, ils n'agissaient cependant pas sciemment mais par ignorance..."



Qui sont ces hommes de la pluie? Des lépreux? Des mutants? Des extra-terrestres? Que veulent-t-ils? En fait, j'ai trouvé cet aspect de l'histoire assez secondaire car les auteurs n'en disent pas assez. Je pense que c'est un prétexte, une mise en contexte pour parler d'autre chose comme l'éducation des enfants et l'intolérance pour citer ce qui m'a le plus interpellée.



La fin est assez bancale... ou alors je ne l'ai pas comprise.



Pour la petite histoire, ce roman a été interdit en Union Soviétique et n'a pu être publié que par le "Samizdat" à l'étranger chez l'éditeur de Soljénitsyne."



Une découverte intéressante que je vais probablement relire plus tard pour comprendre la fin... s'il y a quelque chose à comprendre.
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Cor Serpentis

Je poursuis mon exploration de la SF russe avec un recueil repéré dans les « Étoiles rouges » de Viktoryia & Patrice Lajoye. J'ai eu la chance de le trouver dans l'arrière boutique d'un bouquiniste pendant mes vacances.



Dans l'ensemble, j'ai trouvé le recueil très bon.



La nouvelle que j'ai préféré est ‘Cor serpentis' d'Ivan Efrémov (1959). Elle raconte l'histoire des membres de l'équipage du Tellour pour une mission d'exploration dans l'espace qui les ramènera sur Terre 700 ans après leur départ. On suit leur quotidien, leurs interrogations sur ce que cela implique. Quand ils se retrouvent en situation de premier contact, Mout Ang (le capitaine) sort de la bibliothèque le texte d'un auteur américain antique. Son nom n'est pas cité mais il s'agit de Murray Leinster. En 1945, il a écrit «Premier contact » la première nouvelle du genre. Ils n'ont pas l'intention que cela se passe de la même manière pour eux.



Ensuite vient ‘Méa' d'Anatoli Dnéprov (1958) dans laquelle un homme raconte comment il a créé un robot et comment celui-ci est devenu incontrôlable au fil de ses améliorations.



J'ai aimé de façon égale ‘Le procès du Tantalus' de Victor Saparine (1959) et ‘Une pierre tombée des étoiles' de Valentina Jouravléva (1959).



La première est centrée sur les virus qui sont détenu dans une prison de haute sécurité après avoir étés éradiqués de la nature. La deuxième raconte la chute d'une météorite sur Terre. Celle-ci contient un cylindre de métal avec un être vivant à l'intérieur…



Je n'ai pas du tout aimé la nouvelle des frères Strougatski ‘Six allumettes' (1958) qui raconte une histoire abracadabrante sur l'influence des neutrinos sur le cerveau.



Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture. Un livre que j'ai dévoré. Je suis vraiment contente d'être tombée dessus.











Challenge XXe siècle 2023

Challenge mauvais genres 2023

Challenge littérature slave orientale

Challenge multi-auteures SFFF 2023
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Il est difficile d'être un dieu

Les deux premiers chapitres j’étais clairement septique ! C’est ça les écrivains de SF supers célèbres? C’est surtout que j’avais pas compris où l’on allait car j’ai l’habitude de ne pas lire la quatrième de couverture. Et puis soudain ,tout s’éclaire et je me dis ,mais quelle bonne idée cette intrigue !Une société mi fasciste mi-nazie d’une planète lointaine ,observée par des historiens de la terre ,qui eux maîtrisent la technologie et ont du recul sur les sociétés. Mais c’est formidable !! D’autant plus lorsque l’un de ces observateurs commence à vouloir changer les choses dans cette société qui bannie la culture et l’intelligence , qui pourchasse les intellectuels et met le peuple au pas. Va-t-il prendre le risque d’intervenir ? C’est clair que je voudrais le faire ! Il est difficile pour Roumata d’être comme un Dieu sur cette planète grâce à son avance technologique et de ne rien faire . Et j’ai beaucoup aimé voir son évolution ,mais aussi la description de cette société dictatorialeScien



Ce livre est pour moi une très bonne surprise ,de par son originalité et son sujet notamment ! Il a été adapté au cinéma en 2014 , en noir et blanc , et je suis curieuse de le voir du coup . Amateur de Sf ,ce livre est un classique qui doit passer entre vos mains !
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Les revenants des étoiles

J'ai découvert ce titre dans Russkaya Fantastika. Vu les larges chapitres consacrés aux frères auteurs j'avais certaines attentes... je reste sur un avis assez mitigé.



Le 7 novembre 2017 la fusée Taymir quitte la terre vers la galaxie de la Lyre avec 6 passagers à son bord. "Le but particulier poursuivi était d'atteindre le "mur de la lumière" (300.000 km/sec.) et de vérifier les théories sur "l'espace-temps" en fonction de vitesses accélérées variées."



Le 9 octobre 2021 (le jour de mon 47ème anniversaire ^^) ils étaient déclarés perdus corps et âmes.



2167 - la fusée Taymir revient sur terre avec deux survivants : Serge Ivanovich Kondratiev, le pilote et le docteur Gérard Slavin.



L'accroche est vraiment attirante hein? Pour le reste tout n'est que déception. Est-ce dû à la traduction? Sans parler des quelques coquilles et fautes d'orthographe... Kondratiev a eu la colonne vertébrale cassée (en quatre endroits), le diaphragme déchiré et la calotte crânienne défoncée... mais ce n'est pas grave car il y a les ptérocars! Quand à savoir ce qu'est un ptérocar... le mystère reste entier.



J'ai cherché le mot "détritination" mais je n'ai rien trouvé. Et ce n'est pas le seul mot bizarre qui n'est pas expliqué. Je me suis aussi demandée quelle est la différence entre téléaudioviseur périscopique et un stéréoviseur?



En fin de compte on n'apprend "rien grand chose" sur cette société du XXIIème siècle si ce n'est qu'ils vont sur Vénus comme nous allons à la mer et qu'il y a des robots et des machines qui automatisent les gestes du quotidien (exemple l'UKM 206 pour laver, rincer et coudre).



En conclusion : rien de bien convainquant. Dommage, l'idée de départ était vraiment bonne.



Challenge multi-défis (29)



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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

J'attendais énormément de ce Stalker. Il faut dire que le bougre sait aguicher. Un titre accrocheur, une magnifique couverture, sobre mais explicite. Et surtout, une quatrième de couverture à faire saliver n'importe quel fan de science-fiction, dont je fais partie (bave). Mais ce qui m'a le plus intrigué dans cette fameuse quatrième de couverture, ce n'est pas tant le résumé de l'histoire, mais plutôt le petit paragraphe qui suit.

Il est dit que les frères Strougatski sont les auteurs de science-fiction russes les plus connus au monde et (comme pour achever ceux qui n'auraient pas encore cédé à la tentation), que le roman a eu un tel impact sur le XXe siècle que c'est sous le surnom de stalkers (du nom du livre donc) qu'on désigne les hommes et femmes ayant étouffé le coeur du réacteur en fusion de Tchernobyl...Il ne m'en fallait pas plus pour aller m'acheter ce trésor de la littérature russe. Je me suis précipite dans ma chambre, me suis enfermé à clef et, caressant la couverture, j'ai lâché dans un sifflement inhumain: "mon précieuuuuuuuux".

Hélas, j'ai vite déchanté après avoir passé le prologue, car il s'est avéré que Stalker n'était pas le livre tant attendu. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. La première chose qui m'a gêné lors de ma lecture, c'est le flou (artistique?) sur les pièges que comporte la zone. Les noms (plus exotique les uns que les autres) n'aidant pas non plus à ce faire une idée de leur nature, je me suis retrouvé un peu perdu. Rien de bien méchant, mais j'ai trouvé ça étrange de donner des noms "enfantins" à des choses aussi horribles. Nous avons droit par exemple à des "calvitie de moustique" (j'essaye encore de comprendre pourquoi ce surnom), ou encore à de la "gelée de sorcière" et autres joyeusetés du même genre. Nous avons droit plus tard dans le récit à l'explication de ce que provoquent certains de ces pièges et aussi pourquoi ils portent des noms aussi bizarre. Je ne spoile pas grand chose en vous disant (et de toute façon on s'en doute) que c'est de l’argot de stalker et que même les scientifiques n'y comprennent pas grand chose...c'est dire.

Autre détail étrange, la technologie. L'histoire se déroule aux alentours de 2020 et nous parlons encore de cabines téléphoniques, de clous en guise de portes-manteaux, de machines à écrire...etc. Pourquoi pas, après tout, il y en a encore de nos jours. Mais où sont donc les téléphones portables, les ordinateurs et tous les autres joujoux technologiques qui devraient normalement exister et même être dépassés (ou au moins améliorés) en 2020. Je sais bien que le livre a été écrit en 1972, mais quand même, c'est pas comme si à cette époque là il n'y avait eu aucune source d'inspiration en littérature ou même au cinéma. Alors oui de temps en temps on entend quand même parler de quelques objets / inventions "futuristes" propre à l'univers du livre, comme la fameuse batterie "etak" par exemple, mais rien d’extraordinaire non plus.

De plus, le texte contient quelques clichés faisant toujours penser aux années 70-80 comme le port du chapeau et la légendaire petite bouteille de whisky cachée dans la poche intérieure d'une veste.

C'est tout? Non, il y a aussi les femmes. J'insiste mais on se croirait encore une fois plus dans les années 70-80 qu'en 2020. A aucun moment, on ne parle des femmes au travail. On parle quand même beaucoup des scientifiques, mais il n'y a que des hommes. Peut-être une femme stalker alors? Après tout, comme dit dans le résumé du livre, il y avait des hommes et des FEMMES pour étouffer le réacteur en fusion de Tchernobyl. Non plus...mais que font-elles alors? Elles sont secrétaire, réceptionniste, ou femmes au foyer. Et je ne vous parle même pas de la soumission dans cette dernière catégorie. Les hommes sont de véritables pachas.

Je chipote? Bon peut-être un peu, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi les frères Strougatski ont choisi 2020 si c'est pour se retrouver sans aucun changement par rapport à la vie des années 70. Je veux bien que "la visite" ait pu bouleverser l’évolution aussi bien des mœurs que de la technologie, mais un retard de presque 40 ans...

Je peux comprendre que ces détails soient sans importance pour certains lecteurs, mais moi lorsque je lis que des visiteurs venus sur Terre, ont abandonné des objets et que nous sommes en 2020, j'imagine tout, sauf une stagnation de nos mœurs et technologies. Moi en tout cas, ça m'a bloqué.

Si il n'y avait que ça, je pense que j'aurais pu apprécier un peu plus Stalker. Malheureusement les mauvais points ne s'arrêtent pas là. Au début de ma critique je parlais d'un "flou", d'un manque de description et d'explication. Mais cela ne s'arrête pas aux pièges de la zone, mais s'étend sur une grande partie de l'univers du livre. Cela peut parfois avoir du charme dans certains récits, mais là c'est trop. A tel point que je me suis parfois demandé si lors de l'écriture du livre, les frères Strougatski n'ignoraient pas eux mêmes où ils allaient, créant ainsi l'univers au fur et à mesure de l'avancement de l'écriture. Evidemment les réponses (pas toutes, mais certaines) finissent par arriver, mais il faut attendre les deux dernière nouvelles pour ça, ce qui a (heureusement) un peu relevé mon intérêt pour Stalker.

Les bon points selon moi, se trouve justement dans ces deux dernière nouvelles (la troisième et la quatrième). Dans l'avant dernière, nous en apprenons un peu plus sur Richard H. Nounane, faisant ainsi une pause avec les péripéties du personnage principal Redrick Shouhart, dit "Red". Personnage que d'ailleurs je ne peux supporter tant il est macho, égoïste, méchant et vulgaire. Donc ce changement (dans mon cas) tombe plutôt bien et nous permet ainsi de comprendre l'évolution autour de la zone. C'est d'ailleurs dans cette nouvelle que j'ai pu véritablement, et pour la première fois depuis le début du livre, apprécier un dialogue. Enfin quelque chose d'intéressant et de constructif (et non simpliste et vulgaire comme auparavant), faisant avancer l'histoire et donnant vie à tout ce qui se trouve autour de la zone: Les stalkers, le marché noir, les entreprises, les scientifiques, la ville...etc. On sent bien depuis le début, que les frères Strougatski veulent concentrer l'essentiel de l'histoire sur les conséquences de la visite et non pas forcement sur la zone elle-même (bien qu'étant assez importante dans et pour l'histoire). Et c'est chose (enfin) faite...après avoir lu les 3/4 du livre. Mais bon, comme le dit l'expression: mieux vaut tard que jamais, et puis comme je l'ai déjà souligné, je trouve qu'à partir de cette nouvelle, tout va en s'améliorant.

Le dernier récit par exemple, est entièrement consacré à la zone. Pas juste trois ou quatre pages comme dans les précédentes nouvelles, mais bien l'intégralité du texte. Et là je dois avouer que les auteurs ont fait preuve de talent. La zone est comme un terrain miné, chaque faux pas peut être fatal. Aussi, c'est avec un rythme lent et angoissant que nous suivons ces deux stalkers en quête du saint Graal des artéfacts extraterrestre, la "boule d'or". J'ai beaucoup aimé ce qu'on fait les frères Strougatski de la zone. Faire d'un immense périmètre extérieur, une sorte de huis clos. On ressent comme un enferment, oppressant et étouffant. Le temps semble avancé au ralenti, parfois même s'être tout simplement arrêté. La logique devient illogique et/ou inversement.

Vraiment, les auteurs ont créé un univers au potentiel énorme. J'en vient presque à me dire qu'il aurait été bon que les frère Strougatski offrent leur idée à un écrivain de talent, car j'ai parfois eu l'impression de lire un livre pour enfant. Des dialogues (pour la plupart) un peu fades, vulgaire et hachés. Un manque de descriptions sur tout en général. Des ellipses de plusieurs années entre les nouvelles...etc. Je me dis qu'avec un meilleur style et surtout, plus de page pour compensser ces fameuses ellipses, j'aurais pu adorer ce livre. Non pas que je l'ai detesté, mais comme dit au début de ma critique, je pense que j'attendais trop de cette oeuvre. De plus, je pense m'être gaché la lecture involontairement en restant bloqué sur certains détails. D'ailleurs, chose étrange, mais bien que n'ai pas accroché plus que ça au livre, j'ai envie de lui laisser une seconde chance. Alors que d'habitude, si je n'aime pas ou que j'ai été simplement déçu par un livre, je n'ai pas forcement envie d'y remettre le nez. Là, malgré ses nombreux défauts, quelque chose m'attire, et me pousse à une seconde lecture. Je me dis qu'avec certaines explications en main, je pourrai peut-être l'apprécier un peu plus.

Toujours est-il que pour le moment, je donne mon avis tel quel après ma première lecture, en espérant que je changerai mon opinion par la suite. Car même si il ne sera jamais un livre culte à mes yeux, je peux néanmoins comprendre qu'il ait eu autant de succès lors de sa sortie qui date quand même d'il y a 40 ans.

Un livre à lire au moins une fois pour se faire une opinion sur une légende de la science-fiction russe.
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

Je ne me rappelles plus comment le choix de ce livre c'est fait, j'avais envie de me "mettre" à la SF, mes dernières lectures de ce genre datant un peu...certainement la notion "d'exotisme", d'une littérature et d'une vision différente, la SF vue de derrière le mur .

Elle date un peu cette vision, mais serait elle si différente aujourd'hui? Internet aurait-il pu changer l’âme slave, la sinistrose ambiante, pas sur. L'ambiance est lourde, sans avenir, juste trouver le moyen de "bouffer" et de pas se faire "bouffer". Le changement apporté par une "visite" extraterrestre, tout comme le changement qui a suivi la "chute" du mur entre l'est et l'ouest, n'a pas réussi à franchir une barrière de ce coté de la terre.

Et pourtant on s'accroche à la lecture, on" espère" pour les protagonistes...le dépaysement est certain, et la curiosité de découvrir la Zone nous tient tout le long du récit.

Mais pas sur de vouloir relire un autre livre des frères Strougatski, bien qu'ayant posté plusieurs citations, car cette SF là ne fais pas "décoller", elle nous ramène trop sur le plancher des vaches...maigres.

Cependant j'ai apprécié cette vision, remise dans le contexte de l'époque ou elle a été écrite. Un certain courage et l'opiniâtreté qu'ils ont eu à mener la lutte, pour que la SF russe existe, un moyen d'exprimer la résistance et de véhiculer l'idée d'un "ailleurs", à ce titre ce livre mérite d'être lu, un témoignage.
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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

En Résumé : J’ai passé un moment agréable de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une histoire de SF différente, où la vie va être bouleversée par la visite éclair avec une race alien. Aucun contact n’a eue lieu et pourtant tout va changer. Un récit qui offre pas mal de réflexions intéressantes sur la place de l’homme, son rôle et son évolution. La Zone se révèle angoissante, où la mort règne à chaque pas et seul l’instinct permet de survivre. Les personnages sont vraiment complexes et soignés, mais ils m’ont paru un peu froid, ce que je trouve dommage. Autre point qui m’a dérangé, le fait qu’il n’y ait pas de véritable fil conducteur et aussi l’impression d’un rythme et d’une tension toujours égale de la première à la dernière page. La plume des auteurs se révèle vraiment travaillée et efficace. Un roman qui, pour moi, n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais qui se laisse lire avec grand plaisir.



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Il est difficile d'être un dieu

En 1967, un sondage* est réalisé auprès des étudiants soviétiques de Moscou et Bakou pour connaitre leurs gouts en matière de science-fiction. Si, en occident, des auteurs comme Isaac Asimov, Robert Silverberg et Philip K. Dick dominent alors le genre, pour les étudiants russes, les frères Arcadi et Boris Strougatski s'imposent comme la référence en la matière et Il est difficile d’être un dieu emporte la première place des ouvrages préférés de ce public. Ma lecture terminée, je pense comprendre les raisons de cette estime : Il est difficile d’être un dieu intègre tous les ingrédients d'un (bon) roman populaire de science-fiction. Nous y viendrons...





Tout d'abord, commençons par le synopsis, nous sommes sur une planète lointaine et dans un futur indéfini. L'action prend place dans le royaume d'Arkanar à une ère qui ressemble à la fin du Moyen Age en Europe. Là-bas, il semble que la Renaissance doive attendre encore un peu puisque les gardes gris soutenu par le puissant Don Reba pourchassent sans relâche tout ce qui ressemble de près ou de loin à un intellectuel. Dégouté par ce spectacle Don Roumata qui n'est autre qu'un observateur Terrien sous couverture (Anton de son vrai nom), hésite à intervenir et à se jeter au cœur de la bataille alors même que ses supérieurs de l'Institut d'Histoire lui ordonnent de laisser les choses suivre leur cours naturel.





On l'aura noté, à l'instar d'un livre comme le Monde de Rocannon d'Ursula Le Guin, les frères Strougatski jouent à la fois sur le registre de la S-F mais également sur celui de la fantasy et nous donnent un monde dans lequel il est facile de s'immerger puisqu'il fait appel au décor de l'Europe médiévale très ancré dans l'imaginaire commun. De même les protagonistes et les enjeux sont facilement identifiables et passé les quarante premières pages on s'oriente aisément ce monde à la fois lointain et familier. Ces éléments, couplé à un rythme soutenu et à un style fluide instillés par les auteurs, en font un roman très accessible.





L'immersion est complétée par tous les ingrédients traditionnels du genre : Des intrigues et des complots, des duels à l'épée, des renversements de situation, une dose d'humour avec notamment les apparitions du gargantuesque baron Pampa. Rien de très original me direz-vous, mais pourquoi bouder son plaisir ?





Le livre n'est pourtant pas exempt de défauts : on pourrait regretter des personnages un peu trop archétypaux et manichéens, une ou deux ficelles un peu grosses (notamment un retournement de situation bien trop soudain aux environs des 3/4 du livre) l’absence ou quasi-absence de personnage féminin actif ou encore un chapitre d'introduction que j'ai trouvé assez moyen. Mais tout cela semble bien insignifiant en comparaison du plaisir pris par le lecteur une fois qu'il est happé par ce roman !





Le dilemme du héros Anton/Don Roumata (suivre sa déontologie et laisser périr des milliers d'innocents ou se jeter à corps perdu dans la bataille contre l’obscurantisme sans pouvoir prévoir quelles en seront les conséquences) est un débat qui n'a cessé d’être d'actualité et les exemples n'ont pas manqué pour le rappeler ces cinquante dernières années : on peut aussi bien penser aux Balkans dans les années 90, à l’Iraq en 2003 ou à la Syrie d'aujourd'hui. Outre cela, la question du sens de l'Histoire est posée et les réponses apportées par les auteurs ont de quoi étonner tant elles semblent décalées par rapport aux canons du genre puisque dans ce roman, même face à la tragédie, le personnage principal ne semble pas douter une seule seconde que la planète en question finira par se transformer en un monde idéal fait de républiques socialistes et pacifiques. De même, alors le courage, la résilience et les idéaux chevaleresques des médiévaux sont souvent vantés dans la fiction occidentale, on observe ici, que les hommes du futur, venus de la Terre, sont globalement très vertueux, intègres et courageux tandis que leurs homologues d'Arkanar sont pour leur majorité lâches et égoïstes. Après tout, pourquoi pas ? Le roman a également le bon gout d'éviter certains écueils et n'assène pas de morale péremptoire sur la question de l'intervention. En revanche, l'homme du futur, tout puissant du haut de sa science, comprendra comme il est difficile d’être un dieu passif et incompris.





Immersif, accessible, fluide, parfois drôle, toujours prenant, ce roman, s’il ne révolutionne pas le genre, en utilise à bon escient les meilleures recettes. Il reste abordable tout en oubliant pas d'évoquer des questions de fond passionnantes. Lire ce livre fut un véritable plaisir et je le recommande tant aux amateurs de science-fiction qu'à ceux qui n'y goutent qu'occasionnellement.





*Le sondage provient de Fantastika 1967 et a été repris dans le Bifrost 72 paru en 2013 et consacré à Ray Bradbury (p 128).

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Stalker : Pique-nique au bord du chemin

il me reste de ce livre, lu il y a 40 ans,un souvenir de quelque chose de génial. Je suis contente de savoir qu'il est traduit. C'est rare que les auteurs russes contemporains sont traduits en français. Je veux dire, les BONS auteurs russes contemporains.

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