- Les pactes et les traités que nous avons imposés aux cieux et à l'enfer sont encore jeunes. Les belligérants testent leurs limites, cherchant par là à éprouver les nôtres. Une guerre entre l'en-haut et l'en-bas menace à tout instant d'éclater : une guerre qui nous forcerait à intervenir, anéantirait des mondes entiers et menacerait l'équilibre cosmique. (Le Conseil Ardent)
"Je me demande parfois si la Création mérite tous les efforts que nous faisons pour la sauver." Bien sûr, Guerre n'était pas assez sot pour articuler ces mots devant le Conseil...
- Pourquoi diable est-ce toujours à moi qu'on fait porter le chapeau ? ne put s'empêcher de bougonner Widdershins.
Elle ne pensait pas qu'on l'entendrait, mais son murmure ne fut pas perdu pour tout le monde.
- A cause de tes cachotteries, suggéra Igraine. Et de ton impétuosité. Et puis, il faut bien le dire, tu te retrouves au coeur des ennuis trop souvent pour ton propre bien. Sans compter ce je-ne-sais-quoi d'étrange, voire de surnaturel, qui émane de toi et que certains d'entre nous peuvent percevoir. Mais, par-dessus tout, je dirais que c'est parce que tu as vraiment le don d'énerver au plus haut point ton entourage.
La Création telle que vous l'imaginez n'est qu'un fantasme.
Un monde unique, un univers unique, au coeur d'une unique réalité, forgé exclusivement pour l'humanité et gouverné par un Tout-Puissant clément et bienveillant ? Après la mort, une existence éternelle de récompense ou de châtiment ? Des anges qui virevoltent au-dessus de vos têtes après avoir prêté serment d'allégeance à un Père dont ils comprennent et exaltent le Verbe ?
Voilà, au mieux, un malentendu chargé d'espoir; au pire, un mensonge délibéré.
Pas d'allié. Pas de refuge. Pas de foule où disparaître. Aucune idée de l'endroit où elle devrait aller, ni, quand bien même, de l'itinéraire à suivre pour y parvenir.
Certes, elle avait connu des situations plus critiques. Mais pas récemment.
- Olgun ? [...] Comment se fait-il que la moitié des gens que je rencontre essaient de me frapper ?
Une pause.
- Oui, oui, je sais, tu n'as pas besoin de me le dire. Parce que l'autre moitié ne me connait pas encore assez bien. Ha, ha, ha ! Très drôle. Fais-moi penser à t'abandonner dans un panier sur le perron d'un orphelinat.
- C'est peut-être une victoire, mon frère, nécessaire qui plus est; mais c'est une victoire sans honneur. (Guerre)
[...]
- Inepties. Seule la victoire compte. Peu importe la façon dont on l'obtient. (Mort)
- Prêt ? demanda-t-il (Mort), la voix étouffée par les rafales de neige et les grincements de la glace.
Poussière, qui pour l'heure n'était plus qu'une boule de plumes noires ébouriffées blottie contre le torse du Cavalier, répondit par un regard de dégoût doublé d'un croassement résigné.
- Un petit rhume ne va pas te tuer. (Il marqua une courte pause.) Cela étant, je suis fasciné de voir qu'un bec peut paraître aussi renfrogné.
Dis-moi, Olgun, je me demande : les dieux ont-ils une raison particulière de ne pas donner un cerveau à tout le monde ? Est-ce que c’est censé être drôle ? Ou y a-t-il simplement eu rupture de stock à un moment donné ?
(p. 221)
Laissez moi deviner, major: vous vous apprétiez à me dire, de la façon la plus respectueuse qui soit, que je suis un vieil imbécile à la mémoire courte, qui ne sait pas distinguer un poignard d'assassin d'un couteau à beurre, et qui ne saurait détecter une menace même si celle ci lui mordait un attribut dont, en ma qualité de dignitaire de l'Église, je ne peux reconnaître l'existence sur ma propre personne?
Voilà des semaines qu'ils tentaient sans succès de mettre la main sur Madeleine Valois. On eût dit que l'élégante n'existait tout bonnement pas en dehors des réceptions huppées - et pour cause.
Pendant tout ce temps, ils avaient cherché une femme de la noblesse, quand ils auraient dû traquer une voleuse.