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Citation de giati


giati
27 septembre 2014
L'influence qu'lle exerçait sur moi grandissait de jour en jour, son charme jetait en moi des racines d eplus en plus profondes. Tandis qu'elle se démenait pour remettre en état son jardin si longtemps délaissé, j'observais ses belles mains industrieuses, j'admirais leurs doigts fins et habiles - je savais qu'elles avaient tenu pistolets, fusils, mitraillettes, que du sang avait coulé sur elles ; et voilà qu'à présent elles plantaient du jasmin et du chèvrefeuille, soignaient des jacinthes, je les voyais tantôt couvertes de terre, tantôt saupoudrées du pollen des fleurs.
Elle ne ressemblait en rien à mes pauvres camarades de classe, pour la plupart malingres, décharnées, osseuses. Dans son enfance, elle ne s'était pas nourrie d'épluchures, d'herbes sauvages et de pain moisi, on ne lui avait pas donné d'os à lécher. Son corps à elle avait été semé en des temps heureux, il s'était épanoui à loisir avant d'être rongé par les privations, par les famines. Athéna m'apparaissait comme le dernier échantillon vivant d'un monde lointain et oublié - je n'aurais pas été surpris d'apprendre qu'elle était tombé là d'une étoile inaccessible.
Je me demandais ce que je ressentirais si je la serrais dans mes bras, je laissais mes doigts rêver qu'ils se promenaient sur sa peau, qu'ils folâtraient dans ses cheveux. Quand je l'aidais à déplacer un lourd pot de fleurs, je faisais tout mon possible pour que nos mains se retrouvent entremêlées, je trébuchais exprès pour la faire trébucher à son tour, espérant que nous perdrions tous les deux l'équilibre et que nous roulerions ensemble par terre...
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