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Citation de Cielvariable


– Bonjour, garde. Vous m’avez l’air bien p’tite, aujourd’hui, pour être toute seule comme ça dans le bois ! J’espère que vous avez quelque chose de plus chaud à vous mettre parce que le chauffage, là-dedans, c’est pas un chauffage central.

Blanche montra son manteau et M. Simard approuva. Émilien monta les bagages et aida finalement sa sœur à pénétrer dans l’habitacle.

– Aussitôt que toute la neige va être fondue, tu vas me voir arriver. C’est une colonie, Blanche. J’espère que tu t’attends pas à trouver le confort de Montréal.

Blanche répondit en souriant que si elle avait espéré autant de confort, elle serait restée en ville. M. Simard, visiblement satisfait de sa réponse, ferma la porte et Blanche essaya de distinguer la route qu’ils prenaient à travers une vitre givrée que, malgré les rayons du soleil, l’essuie-glace ne parvenait pas à éclaircir.

Blanche regarda l’hiver printanier et essaya de ne pas s’étonner. Les sept années qu’elle avait vécues à Montréal lui avaient tellement caché les saisons qu’elle devait renouer avec celles-ci. Ils passèrent à travers des sentiers presque inexistants. Blanche aperçut une maison minuscule, faite de bois équarri à la hache, dont la cheminée dégageait une fumée qui noircissait, avant qu’elle ne touche le sol, la neige qui l’affrontait, soulevée par des tourbillons de vent.

– Un relais de bûcherons ?

– Non. Une maison de colons. Dans celle-là, je pense qu’ils ont huit ou neuf enfants.

Blanche ravala péniblement sa salive, ne quittant pas la petite maison des yeux. Elle venait de comprendre l’énormité de la responsabilité qu’elle avait acceptée.
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