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3.8/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Arménie
Né(e) à : Üsküdar (Turquie) , le 03/08/1903
Mort(e) à : Saint-Raphaël (France) , le 20/08/1974
Biographie :

Armen Lubin né à Üsküdar, près de Constantinople, le 3 Août 1903. D'origine arménienne, il apprend le français au cours de ses études au lycée Berberian. En 1922, il fuit la Turquie pour échapper aux persécutions politiques et s'installe à Paris où il devient photographe.
Membre actif du mouvement littéraire arménien en France, il publie plusieurs romans sous le nom de Chahan Chahnour : "Retraite sans chanson" (Nahantche Arantz Yerki) paru en 1929 est le premier d'entre eux. Vers 1936, il est atteint d'une tuberculose osseuse qui le contraindra à de nombreux séjours hospitaliers. C'est en 1945 qu'il commence à écrire en français sous le pseudonyme d'Armen Lubin. Il connaît alors une certaine notoriété et remporte des prix littéraires.
"Le passager clandestin" publié en 1946, "Sainte Patience" en 1951, "Transfert nocturne" en 1955 ou encore "Les Hautes Terrasses" en 1957 forment son œuvre poétique dans laquelle il transcende la douleur par une écriture tendre, souvent gaie et amère, et à l'écoute des êtres les plus faibles.
Touché par sa longue maladie il décède le 20 Août 1974 à Saint-Raphaël (Var).
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Source : http://lafreniere.over-blog.net/article-30785348.html
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Bibliographie de Armen Lubin   (7)Voir plus

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Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

"Armen" d'Hélène Gestern, coll. 1er mille, Arléa, 2020. Interview & extrait du livre. Index de la vidéo 0:13 Qui était Armen Lubin ? 0:50 Comment l'avez-vous découvert ? 1:21 À quel moment avez-vous décidé de raconter la vie d'Armen Lubin ? 2:02 Il est beaucoup question d'exil et d'écriture dans le livre... 3:08 Photographies d'archives liées à Armen Lubin 3:42 Extrait lu par l'auteur Vidéo : Hélène Gestern & Lucie Lesvenan Musique : morceau méditatif joué au Duduk, flûte traditionnelle arménienne.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Armen Lubin
Les mots c’est rien



Les mots c’est rien
ça marche devant
Une forêt vient derrière
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Quand reviennent porteurs de lance
Les novembres pluvieux
Un chien savant chien immense
Fait des comptes mystérieux
Il compte il compte il recommence
Tous les chagrins s'appellent absence
Tous les chagrins porteurs de lance.
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Les heures nocturnes s'avancent
Chacune ayant de l'essence
Et un briquet en main,
Ainsi s'avancent les heures
Parce que la mort n'est rien
Et qu'un rien nous fait peur.
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JE NE PEUX PAS ETRE

Je ne peux pas être
Partout à la fois,
Et ni me permettre
De faire la loi.

A la cuisine
Il me faut aller,
A la cuisine
Pour m'y attabler.

Qu'est-ce qui me lacère,
Me brûle chair et peau?
Tout ce que Dieu me sert
Est servi trop chaud.

Jamais desservi,
Je n'arrête pas
De louer la vie,
De médire des plats.
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Par personne interposée
(à Marcel Bisiaux),

L'innocence ne se montre que de face
Et nous l'accueillons, nous lui faisons une place,
Car c'est le plus beau des mensonges,
Un sourire l'accompagne pour qu'on y songe.

Quand la beauté consciente nous échappe
(Ah que nous sommes lésés !)
Quand la beauté consciente nous échappe
Il faut bien agir par personne interposée.

Ainsi s'épanouissent dans un espace réduit
Des liserons fantaisistes et des capucines,
Et aussitôt l'espace cesse d'être réduit.

Et aussitôt le ciel d'en haut s'éclaircit
Pour s'être interposé dans l'affaire,
L'écluse s'ouvre et l'eau chante clair
Comme l'innocence, le plus beau des mensonges,
Une libération l'accompagne pour qu'on y songe.

(extrait de "Sainte patience").
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EN PAYS LOINTAIN

J'espère en la solitude où l'attente me cloue,
En pays lointain seul l'espoir vient au rendez-vous.

C'est une belle route qui touche les pays qui ondulent,
Route imaginaire et route de cœur crédule.

L'espoir est cette voie phosphorescente que je crée,
Voie de phosphore que l'attente réduit en pavés.

Et le feu manque d'air et chancelle la patience,
Tandis que je vous espère, tout converge, tout s'élance

Toujours vers cette voie de mesure et d'envolée,
Le monde me revient seul et rien n'est comblé.

Venez me voir comme vient le vent
Par-dessus les peuples restés debout.

Les pins sont restés amis comme avant
Et les nuages défilent selon votre goût.

Je sais des promesses qui sont cruelles
Pour le cœur déçu mais toujours constant.
Venez me voir par les routes sûres du ciel,
Sûr est aussi le pont inexistant.

Vers l'horloge je me porte distant,
Vers celle de la place ou vers celle du cœur :
"Les dieux sont restés amis comme avant",
Vous ici, il n'est pas de monde meilleur.

Venez me voir en chapeau magique
Avec une plume nette dont sourit le bout.
Libérez, libérez la voix claire
Qui me pénètre par son clair "bonjour, vous".

Il en est qui moururent
De l'espoir qui s'invente
Dans le sein d'un murmure
Mais l'attente vaut l'attente.

Personne n'a vu fleurir
Les bois de la potence,
Mais des arbres en fleurs
Ont servi de potence.

La nuit venue l'idée me relance,
L'attente têtue recommence
En sens inverse, inapaisée,
L'arbre du sang se retourne, toute fusée.
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SANS RIEN AUTOUR

N'ayant plus de maison ni logis,
Plus de chambre où me mettre,
Je me suis fabriqué une fenêtre
Sans rien autour.

Fenêtre encadrant la matière
Par le tracé tendre de son contour,
Elle s'ouvre comme la paupière,
Se ferme sans rien autour.

Se sont dépouillées les vieilles amours
Mais la fenêtre dépourvue de glace
Gagne les hauteurs, elle se déplace,
Avec son cadre étonnant,

Qui n'est ni chair ni bois blanc,
Mais qui conserve la forme exacte
D'un œil parcourant sans ciller
L'espace soumis, le temps rayé.

Et je reste suspendu au cadre qui file,
J'en suis la larme la plus inutile
Dans la nuit fermée, dans le petit jour,
Ils s'ouvrent à moi sans rien autour.
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Jours de famine



La devanture n’est que rouge
Mais elle devient couleur sang-de-bœuf
Dès que sur la boutique peinte le soleil percute,
On a aussitôt un Bureau de Placement pour des brutes.

Vingt-quatre brutes se suivent dans une seule journée
Mais leur nombre s’était follement multiplié
À cause de la famine qui était grande, qui était debout,
Qui obligeait à manger avec des précautions lentes
Mais comme on ne mangeait que des clous,
Toujours la douleur faisait sentir sa pointe.

Et toujours on rompait les fils d’attente
Vers les hauteurs du boulevard de la Tempête
Où une pique en frappant à l’aveuglette
Restait fichée dans une poitrine vaincue,
Et toujours cela formait un angle aigu.
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Propos de table

Dans l'immense réfectoire
Moi je dis au vieillard;
"Grand-père, écoute voir."
Au vieillard qui me fait face,
Je dis mon impuissance
A manger des carottes aussi ligneuses.
"- Comment que t'as dit pour la carotte?"
J'ai dit que je ne pourrai pas,
C'est du bois, du bois, du bois.
"- Comment que t'as dit pour la carotte?"

Je vois l'immense réfectoire
S'éclairer par un oeil de verre:
"- J'ai mangé du bois durant des années
"Et j'en mangerai encore, me dit le vieux,
"Car c'est ainsi que moi
"J'escamote mon cercueil."L

Sa fourchette avait
En tout et pour tout
Trois dents et demies,
Mais elle appartenait à la série:
"Je sais ce que je dis",
Et non pas à la série:
"Peut-être par là, peut-être par-ci".
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L'EXODE


Nous étions partis et nous dûmes repartir
Le siècle était devenu un stand de tir.

Nous étions tous partis à cause de la paix
Troublée sciemment par la même trinité :
Par le pavé de l’ours
Par les cordons de la bourse
Par l’ombre du clocher.

Sur des poubelles tordues les dialectes se penchaient.

D'autre fois un ordre venait on ne sait d'où,
Entre deux étapes il soulevait des remous
Parmi les ballots et les grand-mères mal amarrés,
L'hyène sort sa bosse en quittant la forêt.

Et la peur était si grande chez le gosse affamé
Qu'il souriait en cachant son menu larcin,
Qu'il nous souriait comme on se protège,
Il souriait comme on se crée un repli de terrain.

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