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Critiques de Arnaud Bétend (29)
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Batchalo

Février 1939, un campement de Tziganes vient de s'installer dans une petite ville de Bohème. Malheureusement, deux enfants du village ont disparu, dont celui de Josef, un policier. Très vite, la population les tient pour responsables et va les voir. Leur chef, Chachu et Silenka, une femme à fort caractère, leur expliquent que dix des leurs ont également disparus. Il n'y a plus trace d'eux à partir de l'orée de la forêt. En effet, des empreintes ont été retrouvées ainsi que des marques de lutte. Tous pensent que ces enfants ont été enlevés. Plutôt que de s'embrouiller, Josef propose aux Tziganes d'unir leur force afin de partir à leur recherche. D'abord réticents, ces derniers acceptent et ce sera le début d'un long périple pour tenter de savoir ce qu'il est advenu des enfants...



Michaël Le Galli nous offre un très bel album sur la différence culturelle, l'amitié entre deux peuples que tout oppose, la tolérance et la force qu'ils mettront ensemble pour retrouver leurs enfants. Tout comme les Juifs, les Tziganes étaient un peuple que les nazis ont voulu exterminer pendant la seconde guerre mondiale et l'on se rend compte de toute la violence que ces gens ont subie, notamment les camps de concentration. Très bien documenté sur le sujet, l'auteur nous offre ainsi une belle leçon d'histoire, une histoire dramatique et trop peu connue. Sur des tons sépia de toute beauté, un trait finement travaillé et précis et un encrage soigné, ce très bel album nous montre une fois de plus toutes les horreurs de la guerre.



Batchalo... l'horreur dans toute sa splendeur...
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Batchalo

Batchalo !

Bonne chance !



Février 1939 . Bohême .

Des enfants ont disparu .

Qui incriminer d'autre si ce n'est ce groupe de cikani installé depuis peu aux abords de la ville .

Villageois et Tsiganes se font face . Le ton monte . La confrontation semble inévitable .

Seulement voilà , de jeunes enfants manquent également à l'appel dans les rangs gipsy , bamboléoooo !

Josef , qui s'inquiète également pour son fils Roman volatilisé , décide de partager le quotidien de ces gens du voyage dont il ignore tout des us et coutumes . Le but ultime étant de découvrir au plus vite la raison de ces multiples évanouissements dans la nature , djobi , djoba !

Gadjo il est , gadjo il restera . La route s'annonce périlleuse en cette période de grands troubles mais pourrait bien présenter quelques bon côtés pour peu que la jolie Silenka daigne poser ses yeux de drabarni - sorcière guérisseuse - sur lui...



S'il est un sujet brûlant par les temps qui courent , c'est bien celui des roms . Daho et sa chanson de soutien «  WE à rom «  n'y ayant rien changé .

Ce magistral récit interpelle tout en éduquant , y a pas de mal à se faire du bien .

Un lourd tribut payé dans les camps nazis et c'est un autre regard porté sur une communauté décimée par l'horreur concentrationnaire la plus absolue .

L'on sent un véritable travail de recherche de la part des auteurs . Preuve en est ce dossier final , confirmant , si besoin était , ce perpétuel sentiment de malaise ressenti tout au long du récit . Difficile de se marrer à l'évocation des travaux de Mengele , d'Auschwitz-Birkenau et autres rappels du même acabit .



Des tons essentiellement ocres et c'est un ciel de plomb qui vient prendre ses quartiers d'hiver sur près de 80 planches .

L'amour , quel qu'il soit , apparaît ici comme un frêle esquif balloté par les flots tempétueux d'une Histoire aussi froidement déterminée qu'un char d'assaut de la Panzerdivision .

Triste histoire en une triste époque...

Incontournable .
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Batchalo

En 1939, en Bohème, des enfants disparaissent. Aussitôt les villageois accusent les roms sauf que chez eux ce sont des dizaines d'enfants qui ne sont pas revenus, enlevés. Le voyage commence alors pour les retrouver.



Cette bande dessinée nous raconte une bien triste histoire : celle d'une famille de tsiganes sous le régime nazi. Leurs enfants sont enlevés pour réaliser des expériences, les adultes sont parqués dans les camps de concentration.

J'ai trouvé leur périple très émouvant. On ressent leur désir de liberté, la fraternité qui les unit, et leurs croyances qui les séparent des villageois.

Bien sur, la seconde partie de l'histoire, qui de se déroule au tristement célèbre camp de Birkenau, est bien plus sombre.

On termine la bande dessinée par un cahier historique.



Le dessin est très joli, tout en monochromie sépia. Il donne un côté nostalgique au récit.
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Batchalo

Les Tsiganes comptent parmi les groupes qui, de par leur origine/religion/orientation sexuelle, ont été systématiquement traqués par les Nazis.

Moins connu que celui des Juifs, leur massacre n'en est pas moins dramatique et leur mode de vie particulier est sans doute en partie responsable de cette méconnaissance.

Cette BD a le mérite de tenter de combler cette lacune et on sent que les auteurs ont fait un important travail de recherche afin de relater, le plus fidèlement possible, le calvaire de ce peuple.

Cette histoire est glaçante et pointe du doigt certaines recherches qui ont été conduites par des médecins nazis sur les Tziganes et les jumeaux.

J'ai été touchée et émue même si j'ai trouvé certains ressauts de l'histoire fort peu crédibles, à commencer par la gémellité factice des deux enfants. Je ne vais pas m'étendre cependant, la force des personnages et les messages d'espoir qu'ils portent malgré tout méritent seuls d'être retenus.

Cette histoire poignante est servie par un dessin riche et bien traité mis en avant par des camaïeux bruns, bruns comme le triangle qu'ils portaient sur la poitrine.

Je suis heureuse de voir que les minorités souvent (et pendant longtemps) délaissées du devoir de mémoire apparaissent de plus en plus dans les BD historique. Dans la même veine, je conseille 'Triangle rose' qui raconte le destin des prisonniers homosexuels.
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Batchalo

Février 1939, dans une ville de Bohème. Les nazis enlèvent des enfants tziganes pour mener des expériences abjectes au nom de la pureté raciale. Leurs parents partent à leur recherche, accompagnés d’un « gadjo » prénommé Josef, mais ils sont rapidement arrêtées par la police et déportés au camp de travail de Lety puis à Auschwitz. Placés dans une section baptisée Zigeunerlager (camp tzigane aussi appelé « camp de famille » puisque les déportés peuvent y rester avec les leurs) ils vivent dans des conditions difficiles, notamment à cause des ravages provoqués par le typhus. Le 22 mars 1943 a lieu le premier gazage de tsiganes et dans la nuit du 1er août 1944, Himmler expédie dans les chambres à gaz les survivants du « camp de famille ».



Un album très documenté qui revient avec une grande rigueur historique sur le génocide tsigane, une tragédie qui, rappelons-le, n’a été reconnue par le parlement européen que le 3 février 2011. Un pan méconnu de l’holocauste où l’on découvre les terribles motivations du Reich : pour le docteur Ritter, chef de L’institut de recherche pour l’hygiène raciale et la biologie de la population, les tsiganes représentent un danger de dégénérescence pour les allemands. Il préconise donc dans un premier temps le rassemblement de cette communauté dans des camps de travail forcé et la stérilisation massive. Son but est d’éviter tout métissage et, à terme « d’éliminer ces êtres indignes de la société. »



Michaël Le Gali a aussi souhaité mettre en valeur les traditions propres au peuple rom, leur vocabulaire, leurs croyances, leur façon de rendre la justice, leur passion pour la musique et la difficulté pour eux, nomades dans l’âme, de se voir à ce point priver de liberté de mouvement dans les camps. Liant la petite et la grande histoire, il insère dans son récit une part non négligeable de fiction, notamment à travers le personnage de Josef, le gadjo témoin et narrateur de ce voyage au bout de l’horreur. C’est sans doute dans cette part de fiction que réside les quelques faiblesses de l’album. La voix de Josef est souvent trop « neutre », comme détachée des événements qu’elle relate, d’une froideur presque clinique. Il manque ce petit supplément d’émotion qui aurait donné à l’ensemble davantage d’ampleur.



Au niveau graphique, le dessin réaliste et le choix des tons sépia donnent une patine particulière parfaitement adaptée au propos.



Un album instructif abordant un sujet trop méconnu, qui sonne comme un hommage des plus sincères au peuple tsigane et à la tragédie qui l’a frappé. Il est juste regrettable qu’il soit plus didactique que poignant.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Batchalo

En démarrant cette BD, je ne connaissais pas l’histoire, j’avais été attiré par cette couverture que j’avais trouvée magnifique. Je ne savais donc pas que j’allais être entraîné dans le drame du peuple tzigane au cours de la seconde guerre mondiale. Les faits historiques sont très bien montrés, aussi bien les persécutions et l’extermination dont ils ont été victimes que les expériences médicales sur des enfants.

Un dossier à la fin nous offre plus de détails sur l’histoire de ce peuple et même la défiance qu’ils inspirent encore aujourd’hui.

Les dessins sont superbes, la couleur unique très bien choisie.

Une bande dessinée nécessaire qui vous poursuivra quelques temps.
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Batchalo

Encore une fois c'est la couverture de cette BD qui m'a pousser à l'emprunter...Et après lecture quand je la regarde, les paroles d'un certaine chanson de Renaud me reviennent en tête :

"Jamais une statue ne sera assez grande

Pour dépasser la cime du moindre peuplier

Et les arbres ont le cœur infiniment plus tendre

Que celui des hommes qui les ont plantés "



J'ai vécu une leçon d'histoire : celle des tziganes dans la seconde guerre mondiale ; utilisés comme cobayes humains par certains personnages qui auraient été Docteurs ; puis déportés et exterminés !!

Mais étrangement c'est un aussi, une histoire d'espoir : à aucun moment ils ne renoncent.

Et en plus, ce qui compte pour une BD : j'aime beaucoup les dessins, cette mise en couleur "brou de noix" donne une ambiance très particulière.

C'est une lecture qui m'a touchée, par le témoignage qu'elle apporte, mais aussi par ces personnes profondément humains et attachants.



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Batchalo

L'histoire commence en Bohême en février 1939, des enfants du village ont disparu. Tout de suite les villageois suspectent les Rroms qui ont installés leur camp près de la ville, activant le mythe des bohémiens ou romanichels voleurs d'enfants. mais des enfants des Rroms ont aussi disparus. la colère des villageois retombés, les Rroms vont prendre la route à la recherche des enfants, ils seront secondés par Josef, le gadjo policier, dont le fils a aussi disparu.



Le périple décrit est le moyen de présenter la montée de la répression et de la persécution des Rroms par le régime nazi : la notion de sous race et de sous hommes, les expériences médicales du docteur Ritter puis de Mengelé. On voit aussi l'évolution de la considération de cette population : la libre circulation, puis l'interdiction de circuler, puis la rétention dans des camps de travail pour finir dans les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau.



Les auteurs nous permettent d'appréhender la culture de ce peuple itinérant et les valeurs qui le porte. Ils introduisent des éléments de langue, profitant du fait que Josef a intégré le groupe de voyageurs. Nous découvrons leurs croyances et le rôle de différents personnages au sein du groupe : la patriarche, la guérisseuse, la place des femmes. Nous découvrons aussi leur passion pour la musique et leur habilité pour travailler le métal (étamage).



Il ressort de ces planches de réelles valeurs : respect de la parole donnée, l'amitié, la notion de famille parfois au sens élargi, le respect des traditions, la justice au sein de la communauté...



Deux histoires sont menées en parallèle : celle de la disparition des enfants et leurs parcours, le parcours de la communauté de Chacu... L'histoire d'amour entre Silenka, la romni et Josef, le gadjo, montre comment l'amour permettait de supporter l'horreur et de survivre.



Le choix des couleurs est judicieux pour le thème, la couleur brune rappelant des documents d'époque. Le jeu des lumières et des éclairages donne encore plus de force au dessin.



Ce livre est un bon moyen de sensibiliser à une partie peu connue de la seconde guerre mondiale : le génocide des tziganes. Le cahier pédagogique à la fin du livre est un bon complément de la BD.



Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin, je conseille la lecture de "Tziganes : une mémoire française 1940-1946" de Kkrist Mirror. C'est l'histoire du camp d'internement de Montreuil Bellay, près de Loudun. Ce camp est reconnu depuis quelques années comme un lieu de mémoire de la répression des tziganes. Un mémorial devrait y voir le jour.
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Batchalo

Une superbe lecture !

J'ai choisi ce livre dans les rayons de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne un peu par hasard. La couverture m'a intrigué, je l'ai ouvert, j'ai tourné quelques pages et je l'ai mis dans mon sac sans jeter un œil au quatrième de couverture.

Mon seul regret est peut-être d'avoir finalement lu ce quatrième au milieu de ma lecture. J'ai alors compris où devait nous mener l'ouvrage.



Les auteurs nous transportent, pendant la Deuxième Guerre mondiale, en Bohême, dans l'actuelle République tchèque.

Nous sommes immergés aux côtés de Josef dans le monde des Rroms. Des enfants du village ont disparus, aucun doute à avoir, c'est forcément un coup des nomades. Mais leurs enfants aussi ont disparus. Josef le policier décide de partir avec eux sur les traces des enfants enlevés.

Pendant des mois, ils vont les chercher et il va découvrir ces personnes, leur mode de vie, leurs croyances et leur culture.

Et puis les griffes nazies vont se refermer sur eux. Ce sera l'enfermement, les camps de travail, de concentration...



Dans ce superbe ouvrage nous en apprenons plus sur un drame très longtemps resté caché, le sort des populations nomades sous le régime nazi. Eux qui avaient pourtant les mêmes origines supposées que les aryens vont finir par être considérés comme une sous race à éradiquer.



Le dossier final de quelques pages est passionnant, et revient notamment sur les pseudos expériences médicales réalisées par les nazis et l'un des plus célèbres d'entre eux Mengele sur les populations tziganes et entre autre sur les enfants pour faire avancer une pseudo science raciale.



Le parti pris de la couleur sépia est superbe et les dessins sont d'une finesse et d'un réalisme assez saisissants. Un vrai plaisir pour les yeux que de tourner les pages.

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Batchalo

Plus qu'une bande-dessinée, un témoignage sur un aspect peu connu des affres de la seconde guerre mondiale: le drame tzigane et les expériences pseudo-scientifiques pour tenter d'expliquer les origines de la race aryenne.

La réalité des camps d'extermination, des expérimentations sur les enfants, du génocide perpétré par les nazis avec des multiples complicités dans toute l'Europe...

Et au milieu de tout cela, des enfants qui essaient de vivre, des adultes qui essaient de survivre et de s'enfuir et des hommes et des femmes qui essaient de s'aimer...

L'auteur nous offre un travail documenté sans être scolaire, une histoire de personnes mais surtout d'un peuple encore aujourd'hui méprisé.

Un ouvrage à mettre entre toutes les mains.
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Batchalo

Il faut dire que les roms ne sont pas très appréciés en Europe. On ne se soucie que très peu de leur sort. Ils sont les victimes d'une peur irrationnelle. Ils font l'objet de fantasme et de stéréotypes.



Constitués d'une multitude de groupes et de famille, les populations tziganes trouveraient leur origine dans le nord de l'Inde, région du Penjab, qu'ils auraient quitté au Xème siècle pour une raison inconnue. Depuis, ils ont sillonné le Proche-Orient puis plus tardivement l'Europe avec leurs roulottes.



Il faut savoir qu'ils ont également été les victimes des camps de concentration nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. L'histoire de cette bd basée sur des faits réels commence en février 1939 en Bohême où des enfants sont enlevés. Un policier tchèque va joindre ses efforts pour les retrouver avec une communautés de roms. Malheureusement, ils vont être confrontés à l'horreur perpétuée par les nazis aidés de scientifiques acquis à leur maudite théorie sur les races.



Ce récit est non seulement très bien dessiné mais également bien scénarisé. Il y a un dosage parfait entre les faits historiques et l'intensité dramatique. L'auteur a réalisé un gros travail de recherche notamment au centre de documentation de la Fédération nationales des associations solidaires d'action avec les Tziganes et les Gens du voyage à Paris.



C'est une première pour le dessinateur mais quelle claque. La couverture est magnifique et traduit le ton sépia des 74 pages. Il a su nous captiver d'emblée par un dessin soigné. J'applaudis des deux mains pour un travail de haute qualité sur une belle histoire d'amour familiale.



Je ne vais pas reparler du devoir de mémoire qui semble gaver une partie des lecteurs. Cependant, cette bd permet de découvrir une partie moins connue, mais tout aussi macabre, des abominables actions nazies. Une bd sur un sujet difficile mais néanmoins nécessaire pour comprendre ce que ce peuple a subi. Et peut-être qu'après lecture se développera un sentiment nouveau : celui de les regarder sous un autre angle.
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Batchalo

Batchalo raconte l’histoire d’un groupe de tziganes tchèques pendant la Seconde Guerre Mondiale, un destin tragique trop méconnu de l’histoire. J’ai trouvé le propos édifiant, intéressant, mais je n’ai pas vraiment accroché. Le graphisme ne m’a pas particulièrement plus, le trait est un peu raide, la mise en page une eu rigide, et surtout l’effet de sépia est totalement raté. La tentative de rendre les images un peu rétros ne fonctionne pas, elles semblent être trempées dans l’acide, les nuances de lavis tournent vers un orange agressif et franchement désagréable. De plus le ton de l’histoire est assez froid, à la limite du compte-rendu. Si le propos m’a touché, l’histoire en elle-même ne m’a pas passionné et l’émotion qu’un tel sujet aurait pu, ou aurait dû me procurer n’était pas au rendez-vous.
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Batchalo

D’un fait divers d’apparence assez simple - la disparition d’un groupe d’enfants, principalement des Rroms – le récit glisse rapidement vers le récit de la tragédie vécue par les Rroms pendant la 2e guerre mondiale, à savoir la persécution par les nazis dont ils sont victimes (avec les exécutions, les atroces expériences « scientifiques » sur les enfants). Déjà ostracisés par les sédentaires, la destinée de ce peuple va évoluer vers le génocide.

Ce récit est aussi en fil rouge, une histoire d’amour entre Silenka, une « drabarni » (guérisseuse, sorcière pour les Rroms) et Josef, un « gadjo » (un non-Rom) également à la recherche de son fils enlevé avec les autres enfants.

Le scénario de Michaël Le Galli est tiré au cordeau, les beaux dessins d’Arnaud Bétend, dans une mise en page assez classique, donnent une réelle densité au récit et le choix des tons sépia conviennent parfaitement à l’atmosphère de l’histoire.

Un dossier documentaire complète utilement le récit, en retraçant l’histoire du peuple tsigane, la politique nazie les concernant, et la situation des Rroms aujourd’hui.

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Batchalo

Allemagne 1939. Les populations tziganes sont présentées comme un danger pour la société. Depuis 1935, ils n’ont-ils pas été qualifiés de « criminels irrécupérables » par le second volet des lois de Nuremberg?



D’abord placés sous surveillance, ils vont être ensuite chassés, internés et exterminés.



Dans cet album de Le Galli, nous allons suivre le parcours, plus exactement l’enquête de Josef un gadjo, de Silenka jeune tzigane et sa famille pour retrouver leurs enfants respectifs disparus.



Plusieurs sujets sont abordés par l’auteur : la différence culturelle entre un peuple itinérant et les sédentaires, la fraternité devant les horreurs de l’histoire, les exterminations nazies et expériences sur les adultes et enfants, l’histoire du peuple tziganes.

Le dossier de fin d’album est très bien documenté et mérite une lecture complète.



Quant au dessin, précis, réalisé en monochromie sépia très expressive, il renforce les côtés de tristesse et nostalgie présents dans ce récit.

A découvrir sans hésitation!
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Batchalo

Bohême 1939, c'est une bande dessinée tout en sépia qui est là pour rappeler le traitement fait aux gitans par les nazis. Le dessin est magnifique mais les faits sont horribles. Enlèvements d'enfants, expériences médicales, exécutions sommaires, ce peuple opprimé va être l'un des premier à subir les tourments imposés pendant la deuxième guerre mondiale.
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Batchalo

En février 1939, dans un village de Bohême arrive un groupe de roulottes abritant des Cikani, autrement dit des Tsiganes. Ils sont des habitués des lieux, passant régulièrement dans le coin pour proposer leurs services de chaudronniers aux habitants et des liens se sont parfois tissés entre les enfants des villageois et les enfants de Rroms. Mais cette fois, l'atmosphère est tendue car deux enfants du village ont disparu depuis leur arrivée. Quand la police locale vient enquêter dans le camp, ils finissent par découvrir que dix enfants rroms ont aussi disparu. Roman, le fils de Josef, un des policiers, fait partie des disparus et son père décide de s'associer aux Tsiganes pour suivre leurs traces et tenter de retrouver les enfants, kidnappés par les Allemands pour pouvoir étudier le peuple tsigane, considéré par les nazis comme une race dégénérée …

Ce n'est pas tous les jours que le sujet du peuple Rrom dans le contexte de la seconde guerre mondiale est abordé, que ce soit en roman ou en bande dessinée. Souvent méconnu, le destin des Tsiganes sous le régime nazi a été aussi horrible que celui des Juifs, étant étudiés sans humanité par les médecins allemands (entre autres, le terrible docteur Mengele), exploités jusqu'à la mort ou bien carrément gazés dès leur arrivée en camp de concentration. Cet album met en lumière ces évènements, histoire de nous rappeler combien ce peuple a pu souffrir et continue finalement à être mal compris. Le dessin sépia est superbe, très réaliste et j'avais presque la sensation de regarder de vieilles photos ou un vieux film en lisant cette bande dessinée. Le trait est fin, parfois subtil, très détaillé mais sans lourdeur et j'ai beaucoup apprécié ce graphisme. Quant à l'histoire, elle est très intéressante, très poignante, même si je n'ai rien découvert que je ne connaissais déjà. Mais je pense que le sujet reste quand même peu connu d'une granfe majorité et j'espère qu'une telle lecture permettra à une majorité de lecteurs de BD de le découvrir. On sent que les auteurs se sont appuyés sur des recherches soignées et l'album est complété par un petit dossier pour en apprendre un peu plus sur le peuple tsigane en général et plus particulièrement sur ce qui s'est déroulé pour eux pendant la seconde guerre mondiale. On découvre des gens solidaires, très unis, très attachants, une façon de vivre et un folklore très coloré malheureusement ternis par les exactions nazies. Voilà une lecture que j'ai trouvé enrichissante et émouvante !
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Batchalo

En 1939, dans une petite ville de Bohème, deux enfants tchèques disparaissent. Or au même moment un groupe de "Zigueuner" stationne là. Ces "rroms" (ou "voleurs de poules", comme ils sont parfois - encore - appelés) deviennent des suspects privillégiés, d'autant plus qu'ils s'apprêtent aussitôt à quitter les lieux, en pleine nuit... Ils prétendent vouloir quitter la ville pour aller rechercher certains de leurs propres enfants, qui auraient aussi disparu sans explication.



Commence alors une longue recherche des jeunes disparus, à travers une Europe sous domination fasciste. Or le régime hitlérien, et beaucoup parmis ceux qui agissent sous sa protection ou sous son influence, considèrent ou doivent considérer les tsiganes comme des êtres ethniquement impurs, presque aussi indésirables que les Juifs ...



Cette histoire poignante et magnifique rappelle des épisodes douloureux, et en partie méconnus, des années de la seconde guerre mondiale en Europe. Un dossier explicatif de six pages en fin d'ouvrage situe parfaitement l'histoire de ces enfants disparus et de leurs familles dans ce contexte historique, tout en amenant le lecteur à s'interroger sur la situation actuelle des Roms. J'ai lu cette postface après une vingtaine de page de la bande-dessinée : à ce stade du livre, ceci a peut-être supprimé un peu du suspense ménagé par son auteur mais m'a surtout permis de mieux comprendre son propos.



Le graphisme en lui-même (formes et contours) est agréable. Toutefois, la lecture de l'album (et même celle du dossier) est rendue fastidieuse par le sépia, que j'ai trouvé plutôt désagréable. La couverture en est une illustration, mais ces coloris sont plus ardus à regarder pour les planches comportant des détails que pour un paysage en grand format.



Malgré cette réserve, je recommande la lecture de cette bande dessinée, pour son intrigue, et surtout pour son intérêt historique.



---- Un grand MERCI à Babelio (Masse Critique BD du 13/12/2012) et aux éditions Delcourt.
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Batchalo

Ce que j'en pense: Un groupe de tziganes s'installe en ville et des enfants disparaissent. Il suffit de cela pour faire démarrer une intrigue pleine de rebondissements. Le scénario est impeccable avec beaucoup de suspens. L'histoire se mêle à la grande Histoire et nous décrit les horreurs de la seconde guerre mondiale. Bref, j'ai totalement adhéré à cette BD et à son scénario.

J'ai apprécié l'imprégnation dans le monde des Roms. Au milieu de tout ces gitans, il y a Josef un gatcho courageux et aimant qui aide les tziganes et lui aussi se retrouve imprégner par cette culture. Bien que très nombreux, les personnages sont très charismatiques chacun à leur façon et avec chacun un passé spécifique.

L'écriture est délicate et transcrit bien la façon de parler des roms. J'aime le choix de narration, le mélange avec l'allemand. L'écriture est un petit bijou propre et travaillée.

Et si il n'y avait que ça... Le tout est complété par des dessins très détaillés et qui décrivent l'horreur de cette guerre. Le choix des couleurs est particulier mais j'y ai complètement adhéré. L'effet vieilli colle parfaitement à l'atmosphère générale de la BD.

Le sujet abordé dans cette BD est grave mais traité avec beaucoup de délicatesse et d'émotion. L'horreur est décrite avec pudeur ce qui accentue la violence de ce à quoi nous assistons. Je ne peux en dire plus sans spoiler le livre...



Bref: Une belle découverte dont je vous conseille fortement la lecture.
Lien : http://aufildesplumes.blogsp..
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Batchalo

Après lecture de la BD Des nouvelles d'Alain, j'ai continué à explorer les roms et leur histoire. Batchalo explore justement cette période de l'avant-guerre dans les années 30, lorsque les lois envers les Roms commencent à tomber et deviennent de plus en plus sévères. Jusqu'aux camps ...



Au final, j'ai été moins charmé que je n'aurais pensé l'être, principalement parce que la BD a une histoire qui se veut optimiste malgré tout et va passer quelques points un peu facilement (notamment l'intégration dans la communauté Rom, que je ne pense pas aussi simple) et finir sur une note d'espoir malgré tout. Mais l'ensemble m'a semblé un peu trop linéaire et les personnages trop classiques pour m'intéresser véritablement. Et c'est dommage, j'ai bien aimé l'idée de rappeler que les Roms furent victimes de l'acharnement et de la bêtise tout autant que d'autres.



Niveau dessin, par contre, j'ai beaucoup aimé ! Il y a une très belle mise en image de ce récit, des nuances de bruns parsemant les pages et donnant une coloration vieillotte et en même temps toutes les nuances qu'il faut à ce type de récit. Une bien belle représentation du genre !
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Batchalo

Si la BD sert à rire et à rêver, elle parvient parfois, grâce au talent de ses auteurs et illustrateurs, à nous toucher en profondeur. Matière à réflexion, elle met alors le dessin au service d’un thème fort et complexe, ici le désir et la privation de liberté ; la volonté de vivre dans la dignité. Autant de thèmes au final très actuels, qui nous plongent dans les heures sombres de l’histoire, à la rencontre d’instants de force et d’amour vrais.

Un récit original et documenté, superbement mis en image couleur sépia, ce qui confère à cet album une grande force et une belle sobriété. Une oeuvre poignante à découvrir pour son histoire, malheureusement vraie, mais également pour son traitement, toujours digne et jamais larmoyant.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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