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Citations de Arnaud Dudek (122)


"Choisir c'est renoncer, choisir me pétrifie .
Je crois que je n'aime pas le changement ."
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Des amis lui ont proposé de dîner chez eux, il a décliné. Aucune envie de s'extasier sur les progrès de leur bébé, ses premiers pas, sa première dent, ses premiers mots. Augustin marche en canard, sa canine pousse de travers, il beugle "baba" quand on lui montre un cheval, tout cela est d'un intérêt très relatif. Au lieu de féliciter les parents d'Augustin pour le splendide étron verdâtre que ce dernier a déposé dans sa couche, Simon choisit de se frotter au monde, de boire beaucoup, de ne surtout pas rentrer seul.
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On le sait, L’Escalator souffre d’un déficit d’image dans le cinéma comme dans en littérature. Au rayon ressorts narratifs, les artistes lui préfèrent l’escalier, ou bien l’échelle. Assez rare qu’un personnage de roman franchisse une étape importante de sa vie sur un Escalator. Roméo ne déclare pas sa flamme à Juliette depuis un escalier mécanique.
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"Jules n'est pas guéri car on ne guérit pas de ce dont il souffre, une douleur qui ne s'éteindra pas tant que la vérité ne se fera pas sur Céline , une douleur qui ne s'éteindra peut- être jamais ..".....
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Simon a vingt minutes de retard, ils n'ont pas réservé, est ce que cette table vous convient, souhaitez vous prendre un apéritif, je vous apporte la carte.
- Je peux te demander quelque chose?
- Je t'écoute.
Il l'écoute, et tout de suite le coude d'un catcheur mexicain vient s'abattre sur son plexus solaire. il lui faut une bonne trentaine de secondes pour retrouver son souffle.
- Me présenter à tes parents?
Dans sa tête Simon a quitté le restaurant, volé une voiture et rejoint l'autoroute. Il se mêle au ballet des camionnettes et des berlines racées, slalome parmi des crédits à la consommation et les familiales couvertes d'autocollants de parcs d'attraction, tant pis pour les rognons de veau flambés à l'armagnac, qui sont pourtant très bons, spécialité de la maison.
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«  Je ne grandis pas dans un centre - ville rempli de néons et de bâtiments trop hauts , mais dans un village de cent cinquante - trois habitants avec des cabanes dans les arbres, des marronniers, des chèvres à poil ras, un bout de terre situé à quinze kilomètres au sud de la capitale régionale.

Pas de machines urbaines dans mes oreilles , ni marteaux - piqueurs , ni badauds avinés , ni Klaxons , ni sirènes.

Juste le souffle du vent dans les arbres, le pépiement des oiseaux , le tintement des cloches , et puis quelques vocalises de coqs face aux nuages, dès l’aube » ....
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Leur existence était confortable, faite de promenades en forêt, de jus d’orange sans pulpe, de prélèvements automatiques sur compte commun et d’amis assortis au tapis du salon.
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Quelques mois, quelques années à ce rythme, sans se poser de questions : voilà, il le sait, ce qui peut arriver de mieux. Mais la suite du scénario ne sera pas forcément à son avantage. Elle voudra changer la décoration du salon. Déménager. Avoir un enfant. Il la quittera pour toutes ces raisons. Ensuite, la situation se compliquera sacrément. Elle le menacera à l'aide d'un saladier, s'effondrera sur le canapé, jettera tous ses vinyles aux ordures. Ou tout se passera bien : Marie se détachera gentiment de lui, il la recroisera un an plus tard au rayon des surgelés, oui, enceinte de trois mois, lui dira-t-elle dans un sourire. Et il titubera jusqu'à la caisse en semant des clémentines.
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Infiniment grises, doucement pluvieuses, certaines fins de matinée ne savent même pas crier.
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À côté de moi, un enfant d'une dizaine d'années explique à sa mère que les fourmis tisserandes peuvent porter jusqu'à cent fois leur masse. Cent fois, fichtre ! Accidents de voiture, chats perdus, et puis tout, tout le reste : pour nous, les humains, c'est déjà une prouesse de nous porter tout seuls, et de nous porter bien.
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«  Il avait besoin que je fasse pour lui ce que les fils font pour les pères: leur porter témoignage qu’ils ont de la substance , qu’ils ne sont pas seulement une absence qui sonne creux.
Qu’ils comptent pour quelque chose quand bien peu de choses comptent»...


Richard Ford , Canada .
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Clara, tiens, parlons-en. Master deux en management et administration des entreprises, stages, avortement, un jour contrat à durée indéterminée, césarienne, pro­motion, liposuccion abdominale. Plus tard Clara met­tra un pansement sur le genou d’un fils intrépide. Le surlendemain ce fils ira à la fac et Clara devra meubler son premier appartement d’étudiant (canapé-lit com­ mode trois tiroirs armoire deux portes coulissantes), puis l’aider à emménager dans les trois suivants. Bref.
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« Elle voudra changer la décoration du salon. Déménager. Avoir un enfant. Il la quittera pour toutes ces raisons. Ensuite, la situation se compliquera sacrément. Elle le menacera à l'aide d'un saladier, s'effondrera sur le canapé, jettera tous ses vinyles aux ordures. Ou tout se passera bien : Marie se détachera gentiment de lui, il la recroisera un an plus tard au rayon des surgelés, oui, enceinte de trois mois, lui dira-t-elle dans un sourire. Et il titubera jusqu'à la caisse en semant des clémentines. »

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Mon père, David Hintel, s’est tué le mardi quatre septembre deux mille un. A l’heure du thé, il a avalé une bouteille d’insecticide. (..) Grâce aux facturette retrouvées dans ses poches, on sait que l’insecticide avait été acheté deux semaines plus tôt dans un supermarché du jardinage qu’il n’avait guère l’habitude de fréquenter ( pas vraiment la main verte, mon père, capable de faire crever un cactus). Le même jour, il s’est rendu dans un magasin de jouets. Boîte de Playmobil, duo Prince et Princesse. A la caisse, on lui a sûrement demandé s’il désirait un d’emballage cadeau. Puis une stagiaire prénommée Sabrina ou Jennifer a emballé l’achat dans du papier de couleur vive, l’a ceinturé d’un ruban et demandé si c’était pour un anniversaire (ça ne l’était pas) et a collé un sticker Plaisir d’offrir. A la jardinerie, on ne n’a pas dû lui demander si c’était pour un empoisonnement. On ne demande jamais rien à ceux qui achètent de l’insecticide.
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"Certains silences sont des libellules enfermées dans des sous-sols immenses . "
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Des vies, Jacob Hintel en a eu plusieurs. Chapitre un : débuts timides dans un quartier de pavillons ouvriers en bordure d’une voie ferrée. Un groupe de copains désoeuvrés, des tournois de football sur le terrain vague, des ronds de fumée derrière le hangar délabré. Le brevet, les filles, les mobylettes et puis l’usine d’embouteillage, le travail à la chaîne comme les parents. Les filles encore, Sylviane, Sylvie, Solange. Françoise. Françoise et ses faux airs de Mylène Demongeot, un diabolo menthe au Café des Sports, un premier baiser devant Fantômas se déchaîne.
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Le bonheur ressemble parfois à un frisson que l'on rapporte chez soi en soupirant. 
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Mon père, David Hintel, s’est tué le mardi quatre sep­ tembre deux mille un. À l’heure du thé, il a avalé une bouteille d’insecticide. Le drame s’est produit au sous- sol d’une boutique encombrée de câbles réseau, de disques durs et de cartes mères, une pièce sans fenêtres aux murs peints en jaune.
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On a d'avantage à dire à des gens que l'on voit tous les jours (un nouveau canapé en cuir, un cheval de Troie dans le PC de Berthier, un excellent chinois boulevard Foch, oh et puis je t'ai pas raconté, les locataires du dessus déménagent) qu'à un camarade perdu de vue depuis dis ans (j'ai rencontré une femme, on vit ensemble, je travaille, voilà voilà voilà).
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Même à la campagne, il y a peu de vrais silences. Toujours un insecte qui bourdonne ou un chat qui ronfle, toujours un peu de vent dans les volets, une pluie légère qui vient caresser les vitres, la voix claire des roitelets, toujours un peu de bruit blanc pour cajoler la poussière. Il y a peu de vrais silences.
Et puis il y a tout ce que nous ne sommes pas dit ce jour-là, avec mon père.
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