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3.65/5 (sur 775 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Guingamp , le 26/09/1974
Biographie :

Arnaud Le Guilcher a travaillé pour le label Barclay où il s'est occupé entre autres, d'Alain Bashung, Marc Lavoine, Izia, Lou Doillon, Magyd Cherfi, Dionysos, Carla Bruni, Noir Désir, Yves Simon ou Juliette Armanet.

Il a depuis rejoint le groupe Wagram en tant que producteur audiovisuel.

"En moins bien" (2009), son premier roman, fut un vrai succès de presse, de librairie et de bouche-à-oreille. "Pas mieux" (2011) en est la suite. Dix ans plus tard "Toujours pas mieux", le dernier tome de la trilogie, parait chez Robert Laffont.

Ses romans "En moins bien", "Pas mieux", "Pile entre deux", "Ric-rac", "Capitaine frites" et du "Du tout au tout" sont disponibles en version poche chez Pocket.

Bibliographie :
- Toujours pas mieux
- Capitaine frites
- Ric-Rac
- Pile enter deux
- Pas mieux
- En moins bien
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Bibliographie de Arnaud Le Guilcher   (11)Voir plus


Entretien avec Arnaud Le Guilcher à propos de son roman Capitaine frites :

 
04/10/2016
 

Capitaine frites n’est pas le roman le plus simple à résumer… Comment le décririez-vous en quelques phrases à un lecteur curieux de savoir de quoi il en retourne ?

 

Je dirais qu’on rêve tous d’un couple synonyme d’amour fou, de complicité, de tendresse et de mots doux, qu’à la limite s’il y a une petite balade à Etretat avec un chien sur les épaules et un pull en laisse, pourquoi pas… et bien là c’est l’inverse. C’est le couple dans ce qu’il contient de plus barbare, de plus minable. J’ai essayé de forcer le trait pour que ça en devienne comique. J’ai joué l’outrance pour que ça devienne burlesque… Et pour tout arranger, j’ai fait évoluer mes personnages en Afrique, un territoire qui est à mille lieues de leur zone de confort. Je ne les ai pas épargnés. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop.

 

L’intrigue se déroule dans un pays fictif, le Konghia, un condensé de  tous les travers de certains pays d’Afrique Noire. Pourquoi avoir choisi un pays imaginaire ? Et comment se documente-t-on pour décrire fidèlement un pays qui n’existe pas ?

 

Que l’on parle d’Afrique ou d’ailleurs, c’est très compliqué de faire coller la fiction à la réalité d’un lieu, d’une situation politique, ou d’une époque. La plupart des endroits où je développe mes histoires sont des endroits imaginaires. Sandpiper, le théâtre, d’En moins bien, se trouvait quelque part aux US, La Sourle, le village de Ric-Rac quelque part en France… La géopolitique en Afrique est très complexe et je ne voulais pas ancrer mon histoire dans une réalité avec laquelle, de toute façon, mes personnages n’avaient pas grand-chose à voir. Je préfère évoquer des sensations, peindre les villes ou les environnements en creux… Pour Capitaine frites, j’ai mélangé mes souvenirs d’un voyage à Tombouctou et à Bamako, aux témoignages de copains qui ont un rapport privilégié à l’Afrique. Quand Charles Berbérian m’a fait suivre les illustrations qu’il avait faites pour le livre, j’ai été surpris par sa vision. Il avait imaginé Yabaranga, la capitale de ce pays, de manière beaucoup plus « ligne claire » que moi. Ca m’a beaucoup plu. Je trouve que nos deux visions de ce monde qui n’existe pas, lui donnent du coffre, presque une existence…

 

Le livre est particulièrement drôle. Le point de vue d’Arthur Chevillard, victime permanente mais détachée de la folie, de la bêtise ou de la malhonnêteté de ceux qui l’entourent, peut faire penser à une version actuelle d’Alphonse Boudard ou de Léo Malet. Avez-vous des influences en matière d’humour ?

 

J’aime Michel Audiard. Beaucoup. Cette joie érudite de jongler avec les mots. Le panache de ses personnages. Et cette façon de faire dire des phrases définitives même aux plus nuls d’entre eux. C’est admirable. Il y a beaucoup de respect chez Audiard pour les gens à qui il donne sa voix. J’aime les Podalydès et leur poésie un peu lunaire. Dans Comme un avion, Adieu Berthe… Il y a des instants où la réalité pose un peu les gants et où la fantaisie de ces deux oiseaux marche à pleins tubes. A l’étranger, j’adore Louis CK que j’ai eu la chance de voir à l’Olympia. Il ose tout, il est grossier, provocateur mais il reste tendre et surtout il ne s’épargne pas. Il se met de grosses cartouches dans les dents, ce qui permet de prendre un peu de recul par rapport à la façon dont il allume ses contemporains. Les gens qui me connaissent un peu, savent que dans le fond de sauce de mes histoires, il y a toujours une part de situations que j’ai vécues. Cet ancrage-là me permet d’être sincère et de passer à la sulfateuse ceux qui se baladent dans mes pages.

 

Capitaine frites est aussi l’histoire d’une escalade. Comment s`opère la transformation d`une affaire domestique - la séparation d`Arthur et Morgane - en guerre civile à l`échelle du Konghia ?

 

C’est un peu comme un môme qui joue au Kapla. Je fais monter un petit édifice biscornu aussi haut que possible en évitant que ça se casse trop vite la bobine. Il y cette euphorie du « cap/pas cap » qui me motive pas mal quand j’écris. J’aime la vision décalée de 2 degrés. Le petit pas de côté qui fait que la réalité devient un peu différente, un peu augmentée. Souvent dans la vie, on se dit : « Si je raconte ça, personne ne me croira ». Si ça vous arrive, écrivez-moi ! Je vous crois !

 

« Palu pas pris », « Montée de laids », « Poissons pas nets » etc. Les titres de chapitre font preuve d’un art consommé et assumé du calembour. Y a-t-il un plaisir coupable du calembour ?

 

Bien sûr. C’est une humeur. Une tradition. Le calembour pourri, c’est la chevalerie du troquet. « Troquet des brumes », si j’osais.

 
 

A commencer par le capitaine, poisson qui donne son titre au roman, votre livre est rempli d’animaux : tamanoirs, piranhas, pirarucus, insectes, animalerie etc. Quel est leur rôle ?

 

Les animaux, c’est là où ça bascule. C’est l‘inconnu si proche. Eux et nous, on partage des bouts de route en gardant de belles parts de mystère. On n’a pas de langage en commun alors on interagit comme on peut. Cela dit, une discussion avec un chien, un singe, ou un chat, ça serait pas forcément gratifiant. « Je veux pisser », « Donne-moi une banane », « J’aime pas le Whiskas, pauvre burne »… Je pense qu’on serait déçu.

 
Cette maladresse, cette mignonnerie, cette façon de prêter des sentiments ou des réactions aux animaux, c’est une source infinie de situations comiques. Quand on voit les millions de vues sur les vidéos de chats, on se dit que le lien entre l’humain et l’animal est loin de se briser. A titre perso, je suis en empathie complète avec toutes les bestioles. J’ai arrêté il y a plus de 10 ans de manger de la viande, et désormais je peux regarder une vache ou un cochon dans les yeux, et lui dire, la conscience tranquille : « je te jure que je n’ai pas mangé ta mère ».
 
 

Les rastas blancs en prennent pour leur grade. Menez-vous une croisade personnelle contre le djembé ?

 

Non. Pas plus que ça. Il me fallait des souffre-douleurs et ils ont payé pour tout le monde. Ils m’ont pourri quelques après-midi au parc et deux ou trois festivals d’été avec leur tatapoums. C’est une vengeance un peu mesquine. Mais je l’assume !

 

La vie amoureuse d’Arthur, passée et présente, est particulièrement catastrophique. Seules éclaircies dans ce fiasco constant, quelques belles amitiés sur lesquelles il peut compter pour respirer. La morale de Capitaine frites, c’est qu’il est plus sage de faire une croix l’amour et de mettre ses jetons sur l’amitié ?

 

Il faut avoir un peu de chance. La rencontre se fait ou pas. Au départ il faut du bol mais il faut très vite réaliser que l’amour et l’amitié nécessitent une véritable part de travail. C’est un job à plein temps. Il faut entretenir le feu, s’oublier un peu, envoyer des preuves de vie même quand le quotidien vous prend en otage. Et puis surtout, fuir ceux qui réclament votre présence pour de mauvaises raisons. Ceux qui se nourrissent de vous, et qui ne voient les échanges humains que d’une manière unilatérale. Conseil d’ami : dans ces cas-là, contre ces vampires, si l’ail et le pieu dans le cœur ne suffisent pas, il reste les piranhas.

 

Arnaud Le Guilcher et ses lectures :

 

Quel est le livre qui vous a donné envie d’écrire ?

 

Quel est l’auteur qui vous a donné envie d’arrêter d’écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

 

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les livres d’Émile Zola. Au collège, j’en ai enquillé un sérieux nombre. Ça me retournait complètement.

 

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Rapport sur moi de Grégoire Bouillier et certains passages de Port-Soudan d`Olivier Rolin, que je connais presque par coeur.
 

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

 

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Polichinelle de Pierric Bailly. Un acte de poésie primale, enfantine et toute cassée. La lecture est terrifiante et inconfortable, mais j’en garde un souvenir inoubliable.

 

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je ne suis pas tellement en position de juger les classiques. Je trouve juste que Marcel Proust aurait pu développer un peu plus ces personnages. A peine 10 millions de caractères pour A la recherche du temps perdu, ça fait pas très sérieux.

 

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Je crois en rien, je ne vaux pas grand chose et pourtant tous les matins, je me lève » de Jean-Paul Dubois.

 

Et en ce moment que lisez-vous ?

 
 
Entretien réalisé par Guillaume
 
Découvrez Capitaine frites  de Arnaud Le Guilcher  aux éditions Robert Laffont :


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Vidéo de

A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, la journaliste Mélanie Morin recevait sur la scène de la Griffe Noire deux auteurs auteurs français Arnaud le Guilcher et Nicolas Robin... Une folie passagère de Nicolas Robin aux éditions Anne Carrière https://www.lagriffenoire.com/144001-divers-litterature-une-folie-passagere.html Roland est mort de Nicolas Robin aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/79241-divers-litterature-roland-est-mort.html Du tout au tout de Arnaud le Guilcher aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=102122&id_rubrique=338 Pas mieux de Arnaud le Guilcher aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/21718-poche-pas-mieux.html La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoiretv/featured (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com #soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel

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Citations et extraits (352) Voir plus Ajouter une citation
–Vous pleurez parce que vous êtes triste ?
–Non, je pleure parce que c’est beau et que Jacque Rel ne triche pas. Jamais. Quand il est triste, il l’est à crever, et quand il est heureux, il est fou de bonheur. J’adore.
–Ça vous fait ça souvent ?
–À chaque fois que je suis devant quelque chose de sincère, je me mets à pigner. Je suis un vrai cochon truffier. Je rate jamais une pépite, même si elle est cachée sous des charibotées de bouse.
–Vous pleurez en écoutant de la musique?
–Oui.
–Devant un film ?
–Bien sûr.
–Un livre ?
–Évidemment.
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Arrivée à destination, elle caresse le chat de son index, tout en effleurant mes doigts.

Je suis électrifié. Cloquez - moi une ampoule dans le bec et j’eclaire tout le bidonville. c’est le premier geste tendre d’Isis. Entre elle et moi, avant de regarder notre aîné partir en échange linguistique au Québec, il va encore se passer quelques lunes, mais c’est un début.
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Installer quatre-cent ordis et organiser deux étages ... tout seul... je vois pas.
- T’en as parlé à Perol ?
- Bien sur. Il m’a dit qu’il comprenait mon claim et qu’il allait faire un benchmarking avec les autres filiales du groupe. S’il estimait que j’avais besoin d’helpers il me ferait un feed-back.
- Et donc ?
- J’attends de savoir ce que ça veut dire...
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Ma mère était belle. Mon père avait raté le coche, j’aurais pu être beau. Pas beau et intelligent. Non, faut pas charrier, mais au moins présentable… Le jour de la giclée fatidique, il a dû penser à une vieille tante moustachue, et pan, un spermatozoïde blindé de gènes de thon a conquis le saint Graal. Bilan des courses : ma gueule. Merci du cadeau.
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Je ne vais pas vous demander de me faire la planche ou des tractions. Vous êtes tonique et souple comme une prostate de grabataire. Quelle est votre fleur préférée ?
- le myosotis.
- Voyez-vous ça... Et pourquoi donc ?
- Parce que le myosotis est fragile et beau. Et que quand il fleurit au printemps, on dirait que des petits bouts de ciel sont tombés sur la prairie.
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On dit "quitter" quand on trouve que "est morte" ça donne trop de chagrin. "Quitter", ça laisse au moins l'espoir de se revoir un jour.
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Quand je suis face à des gens super sûrs d'eux, j'ai toujours envie de retourner chez moi douter un bon coup.
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– ça a un nom de bâtiment… Je l’ai là, sur le bout de la langue…
– Une maison ?
– Non. Plus vieux…
– Une vieille maison ?
– Non. Un nom chiant à écrire.
– Le Parthénon ?
– C’est quoi ce truc ? Non… Un bidule avec des mecs de profil et en perruque.
– Une pyramide ?
– C’EST CA !
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... un chien, c'est déjà pas finaud mais l'otarie c'est pire... Pardon, mon pote, mais mets-toi deux secondes dans la peau de Darwin. Tu essaies de faire un truc un peu carré. Tu ranges tout bien : Les poissons avec les poissons. Les mammifères avec les mammifères. Les oiseaux avec les oiseaux. T'es claqué et tu bâcles un peu la fin, en faisant un gros tas avec le reste... Les insectes et tous les trucs merdiques. Et puis, quand t'as vraiment fini, juste avant de boire une bière bien méritée, tu te retrouves avec l'otarie sur les bras. Et juste là, tu fonds en larmes devant ce machin mi-thon mi-cochon, impossible à garer... L'otarie, t'avoueras que c'est quand même un peu la honte. C'est les fonds de tiroir de la création, cette bestiole. C'est ni fait ni à faire.
– Oui, mais c'est gentil.
– Gentille, une otarie ? Gentille, mon cul ! Dans l'imaginaire gnangnan, c'est une chouette bestiole, avec une trogne craquante qui joue à la baballe ! Mais, mon vieux, ça pèse trois cents kilos, cette merde ! Et ça a des dents comme des sécateurs ! "Gentil" ? Mais de quoi tu parles ? Ça passe son temps à trucider les bébés manchots pour le fun, à déchiqueter des familles entières de maquereaux... Si tu veux le fond de ma pensée, une otarie, c'est un serial killer déguisé en peluche.
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Y avait une grosse mouche à merde qui tournait autour de la lampe. Je l'aimais bien, moi, cette mouche. Cette mou-mouche. Cette biiiizzbizziii avec des gros yeuyeux. La mouche à babouche qui faisait des tours et des détours autour de la grosse lumière jolie...Je suis monté sur son dos, et on est passé en piqué tout près de la tête de mon copain Richard. Oulalalala la grosse tête qu'il avait! La honte! On a survolé la mienne aussi. Comme j'étais sur la mouche, la mouche elle en a profité pour se poser sur mes cheveux. C'est dingue comme j'ai des cheveux gros comme des lampadaires vus de dans moi. Mon amie la mouche m'a déposé sur mon crâne, on a papoté assis sur un tapis de pellicule, puis on s'est fait la bise et elle est repartie en chantant New-York, New York...

Il était fort quand même ce joint
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