Je dirais qu’on rêve tous d’un couple synonyme d’amour fou, de complicité, de tendresse et de mots doux, qu’à la limite s’il y a une petite balade à Etretat avec un chien sur les épaules et un pull en laisse, pourquoi pas… et bien là c’est l’inverse. C’est le couple dans ce qu’il contient de plus barbare, de plus minable. J’ai essayé de forcer le trait pour que ça en devienne comique. J’ai joué l’outrance pour que ça devienne burlesque… Et pour tout arranger, j’ai fait évoluer mes personnages en Afrique, un territoire qui est à mille lieues de leur zone de confort. Je ne les ai pas épargnés. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop.
Que l’on parle d’Afrique ou d’ailleurs, c’est très compliqué de faire coller la fiction à la réalité d’un lieu, d’une situation politique, ou d’une époque. La plupart des endroits où je développe mes histoires sont des endroits imaginaires. Sandpiper, le théâtre, d’En moins bien, se trouvait quelque part aux US, La Sourle, le village de Ric-Rac quelque part en France… La géopolitique en Afrique est très complexe et je ne voulais pas ancrer mon histoire dans une réalité avec laquelle, de toute façon, mes personnages n’avaient pas grand-chose à voir. Je préfère évoquer des sensations, peindre les villes ou les environnements en creux… Pour Capitaine frites, j’ai mélangé mes souvenirs d’un voyage à Tombouctou et à Bamako, aux témoignages de copains qui ont un rapport privilégié à l’Afrique. Quand Charles Berbérian m’a fait suivre les illustrations qu’il avait faites pour le livre, j’ai été surpris par sa vision. Il avait imaginé Yabaranga, la capitale de ce pays, de manière beaucoup plus « ligne claire » que moi. Ca m’a beaucoup plu. Je trouve que nos deux visions de ce monde qui n’existe pas, lui donnent du coffre, presque une existence…
J’aime Michel Audiard. Beaucoup. Cette joie érudite de jongler avec les mots. Le panache de ses personnages. Et cette façon de faire dire des phrases définitives même aux plus nuls d’entre eux. C’est admirable. Il y a beaucoup de respect chez Audiard pour les gens à qui il donne sa voix. J’aime les Podalydès et leur poésie un peu lunaire. Dans Comme un avion, Adieu Berthe… Il y a des instants où la réalité pose un peu les gants et où la fantaisie de ces deux oiseaux marche à pleins tubes. A l’étranger, j’adore Louis CK que j’ai eu la chance de voir à l’Olympia. Il ose tout, il est grossier, provocateur mais il reste tendre et surtout il ne s’épargne pas. Il se met de grosses cartouches dans les dents, ce qui permet de prendre un peu de recul par rapport à la façon dont il allume ses contemporains. Les gens qui me connaissent un peu, savent que dans le fond de sauce de mes histoires, il y a toujours une part de situations que j’ai vécues. Cet ancrage-là me permet d’être sincère et de passer à la sulfateuse ceux qui se baladent dans mes pages.
C’est un peu comme un môme qui joue au Kapla. Je fais monter un petit édifice biscornu aussi haut que possible en évitant que ça se casse trop vite la bobine. Il y cette euphorie du « cap/pas cap » qui me motive pas mal quand j’écris. J’aime la vision décalée de 2 degrés. Le petit pas de côté qui fait que la réalité devient un peu différente, un peu augmentée. Souvent dans la vie, on se dit : « Si je raconte ça, personne ne me croira ». Si ça vous arrive, écrivez-moi ! Je vous crois !
Bien sûr. C’est une humeur. Une tradition. Le calembour pourri, c’est la chevalerie du troquet. « Troquet des brumes », si j’osais.
Les animaux, c’est là où ça bascule. C’est l‘inconnu si proche. Eux et nous, on partage des bouts de route en gardant de belles parts de mystère. On n’a pas de langage en commun alors on interagit comme on peut. Cela dit, une discussion avec un chien, un singe, ou un chat, ça serait pas forcément gratifiant. « Je veux pisser », « Donne-moi une banane », « J’aime pas le Whiskas, pauvre burne »… Je pense qu’on serait déçu.
Non. Pas plus que ça. Il me fallait des souffre-douleurs et ils ont payé pour tout le monde. Ils m’ont pourri quelques après-midi au parc et deux ou trois festivals d’été avec leur tatapoums. C’est une vengeance un peu mesquine. Mais je l’assume !
Il faut avoir un peu de chance. La rencontre se fait ou pas. Au départ il faut du bol mais il faut très vite réaliser que l’amour et l’amitié nécessitent une véritable part de travail. C’est un job à plein temps. Il faut entretenir le feu, s’oublier un peu, envoyer des preuves de vie même quand le quotidien vous prend en otage. Et puis surtout, fuir ceux qui réclament votre présence pour de mauvaises raisons. Ceux qui se nourrissent de vous, et qui ne voient les échanges humains que d’une manière unilatérale. Conseil d’ami : dans ces cas-là, contre ces vampires, si l’ail et le pieu dans le cœur ne suffisent pas, il reste les piranhas.
Chuck Palahniuk, Charles Bukowski ou Robert McLiam Wilson me donnent le vertige.
Les livres d’Émile Zola. Au collège, j’en ai enquillé un sérieux nombre. Ça me retournait complètement.
Polichinelle de Pierric Bailly. Un acte de poésie primale, enfantine et toute cassée. La lecture est terrifiante et inconfortable, mais j’en garde un souvenir inoubliable.
Je ne suis pas tellement en position de juger les classiques. Je trouve juste que Marcel Proust aurait pu développer un peu plus ces personnages. A peine 10 millions de caractères pour A la recherche du temps perdu, ça fait pas très sérieux.
« Je crois en rien, je ne vaux pas grand chose et pourtant tous les matins, je me lève » de Jean-Paul Dubois.
A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, la journaliste Mélanie Morin recevait sur la scène de la Griffe Noire deux auteurs auteurs français Arnaud le Guilcher et Nicolas Robin... Une folie passagère de Nicolas Robin aux éditions Anne Carrière https://www.lagriffenoire.com/144001-divers-litterature-une-folie-passagere.html Roland est mort de Nicolas Robin aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/79241-divers-litterature-roland-est-mort.html Du tout au tout de Arnaud le Guilcher aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=102122&id_rubrique=338 Pas mieux de Arnaud le Guilcher aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/21718-poche-pas-mieux.html La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoiretv/featured (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com #soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel
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