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Citations de Arnaud Rykner (48)


trop d’amour elle disait trop d’amour il y en a trop ça
pèse ça
m’écrase ça
pèse trop lourd sur moi trop lourd pour moi
m’avait dit ton amour
trop lourd
mon amour ton amour
Je n’en peux plus de toi je n’en
veux plus de toi
tu pèses sur moi m’écrase
ton amour
m’écrase
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J'ai toujours haï ceux qui regardent, haï les badauds qui s'arrêtent en pleine rue, haï ceux qui se repaissent des accidents de la route, jouissent de pouvoir de dire, devant la carcasse calcinée, la civière qu'on emporte, "Je n'en suis pas", "Ce ne m'est pas arrivé à moi"' en même temps qu'ils jouissent de ce qu'ils pourront raconter plus tard, comme s'ils étaient partie prenante d'une grande aventure.
Tout ce peuple à vomir, de la compassion nombriliste, ce peuple auquel je n'échappe pas.
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Un casier c'est d'abord une case où l'on vous met, une autre prison dont on ne sort jamais.
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Je m'aperçois qu'il m'a donné la chance de cet echange écrit que j'aurais rêvé avec toi, que l'amour même a rendu impossible. On n'écrit que parce qu'on edit loin. Proches, l'ecriture devient mensonge, artifice. Fiction. Il faut de la distance pour pouvoir tendre le bras vers l'autre. Proches, il n'y a plus que le manque à dire, comme dans ces Romans d'amour par lettres ou le roman s'arrête quand les amants sont réunis. Car alors tout est fini.
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Il m'invente, je l'invente. C'est comme ça que nous existons.
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C'est la sanction la plus juste qu'ils recherchent comme si je n'avais pas été assez sanctionné. En fait, ils sont morts de peur à l'idée que l'opinion, les parents d'élèves, les politiques, les journalistes,n'importe qui, si j'étais réintégré, " découvre mon" passé" ou plutôt mon passif.
"Un ancien taulard fait la classe à nos enfants", ils s'imaginent déjà les gros titres.
Comme si ils ne pouvaient faire face à ça, comme si ce n'était pas leur devoir d'apprendre aux autres ce qu'est la justice, et qu'un crime ne peut être commis deux fois.
Mais ce n'est Pas la justice qui les intéresse,il n'y avait qu'à les voir brandir le code administratif. Ils ne jugent pas. Ils administrent.
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Je me fais penser à ces états virtuels dont vous m'avez parlé à propos de la littérature, comme ce personnage que vous vouliez creer d'après moi : ni vrai, ni faux, ni présent, ni absent, seulement possible, entre deux eaux.
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(extrait de "L'homme enfermé"
le personnage en scène est "LUI")

étrangler ma
vie
appuyer mes doigts sur ma
vie pour la faire sortir comme
un abcès ma
vie

http://wp.me/p5DYAB-1rw
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A présent il n'y a qu'à se laisser porter par le chemin.
Ce qui t'est promis, tu le sais, t'attendra, et rien ne t'empêchera de le rejoindre sinon
toi-même. Alors tu marches.
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Il se jette sur son lit. Dernière station.
Se dit seulement : Il n'a pas plu.
Mais c'est en lui que ça pleut, que ça colle. Il sait ça.
Que sa colère.
Il sombre.
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On peut m'enlever le droit de bouger à ma guise, d'aller et venir, de voyager, de disparaître au milieu de la foule. Peut-être est-ce juste, peut-être est-ce normal. Mais comment a-t-on pu me forcer à rester là, visible au milieu de tous, sans le donner de quoi justifier ma propre vie, sans rien qui donne un sens à mon enfermement? Le rien, voilà ce dans quoi on m'a jeté.
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Elle parle encore de son mari. Elle dit clairement qu'elle n'a pas honte de t'aimer, et que pourtant elle l'aime, lui, l'autre homme à la peau pâle et au corps lisse, tout autant. T'aimer toi n'enlève rien à son amour pour lui. Elle le croit, elle en est sûre, peut-être elle ne l'a jamais autant aimé qu'en t'aimant, qu'en faisant l'amour à ton corps.
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Il reste.
Il flotte. Et ça flotte dans sa tête. Ca ne s'arrête qu'avec le froid trop vif qui l'engourdit enfin. Il faut rentrer. Se rhabille sans penser. Retourne à l'hospice. C'est fini. Plus de lac.
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Ce qui chante à présent, c’est la flûte des commencements, son son unique, à nouveau repris, tenu, jusqu’à épuisement du souffle dans le bambou.

Quand il se tait, on l’entend encore. On l’entend même mieux une fois qu’il s’est tu.

Il se prolonge indéfiniment, en chaque chose, chaque poutre du ponton, de la maison, chaque arbre de l’île, chaque fleur, chaque bambou autour de l’île. C’est en soi qu’on l’entend surtout.
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C’est vrai pourtant, j’ai aimé son image de la bouteille à la mer. Je m’y suis retrouvé. Et si ça n’avait pas été le cas, il n’aurait pas eu moins de raison de m’inventer, comme il dit. C’est un juste retour des choses. Qu’est-ce que je fais d’autre, en écrivant, que me mettre "dans la peau" d’autrui, faute de pouvoir vraiment habiter la mienne ? Qu’est-ce que je fais d’autre, qu’inventer cette figure de "bagnard" que je fantasme à partir de clichés, de peurs, d’images plus ou moins éculées, plus ou moins justes. Et puis, faisons-nous autre chose, jamais, qu’inventer ceux que nous côtoyons, leur coller des identités ? Qui peut dire qu’il atteint l’autre, en face de soi, l’autre à côté de soi, au plus près de soi, et jusqu’à qui partage son lit ?
Je sais que je suis étranger à tous ceux que j’aime. Peut-être surtout à ceux que j’aime plus que tout. Ils me sont inaccessibles. Je leur suis inaccessible. Tous perdus. Désespérément lointains. On se tend la main, au-delà des miroirs qui nous séparent, mais qu’est-ce qu’on attrape ? qui l’on touche ? à qui l’on parle ?
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Comment dire à l'autre qu'on le comprend, sans parler de soi?
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Nos mots sont nos pires ennemis.
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C’est extraordinaire.
Il y a devant nous trois femmes en uniforme d’infirmières. […]
Mais dans ces six yeux braqués sur nous, c’est la vérité de ce que nous sommes devenus qui nous regarde, et nous sommes capables de la regarder en face.
Ça ne dure qu’un instant. Le temps de se dire qu’il aurait mieux valu ne rien voir.
Ça ne dure qu’un instant, mais ça nous saute dessus.
Et l’on voudrait fermer les yeux. Nous comme elles.
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Je ne sais pas ce qui restera de nous d'ici un jour, un mois, un an. D'ici un siècle. Quelle trace restera de ce qui nous arrive. Qui sera là pour le dire. Mais même s'ils essaient de nous effacer, nous serons là, plantés au milieu d'eux. Je serai de ceux-là qui ne les quitteront plus, de ceux-là qui leur rappelleront à tout jamais que nous ne sommes pas eux. Que nous ne sommes pas de la même race, pas de la même espèce. Que nous résisterons toujours à ce qu'ils sont. Même morts. Surtout morts.
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«Je ne pourrai plus jamais me défaire de lui. Il a scellé nos vies, nos histoires. Me voilà enfermé avec lui à tout jamais.
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