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4.14/5 (sur 135 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Hambourg , le 18/01/1914
Mort(e) à : Celle , le 03/06/1979
Biographie :

Arno Otto Schmidt est un écrivain allemand.

En 1928, après le décès de son père agent de police, sa mère ramène la famille à Lauban, en Silésie, d'où elle est originaire. Il écrit ses premiers poèmes en 1933 et entame des études de commerce à Görlitz qui le mènent à travailler dans les bureaux d’une grande fabrique de vêtements où il fait la rencontre d’Alice Murawski, avec qui il se mariera en 1937.

Durant la Seconde Guerre mondiale, on l’intègre d’abord à l’artillerie légère en Alsace, puis il est muté en Norvège, comme commis aux écritures. En 1945, il demande à être affecté à une unité combattante pour pouvoir bénéficier d'une permission qui lui permettra, en février, d’aider sa femme à fuir vers l’ouest l’avance des troupes russes. Il se rend aux Britanniques en avril et devient interprète au camp de prisonniers de Munster. Il est libéré fin décembre et est logé d’office, avec son épouse (en tant que réfugié de Silésie), à Cordingen.

Il publie sa première nouvelle, "Léviathan", en 1949. À peine un an plus tard, il prend la décision de se consacrer entièrement à l’écriture.

C’est à partir du milieu des années cinquante que son travail commence à rencontrer son public et à lui apporter des moyens de subsistance, qu'il lui faut néanmoins compléter par des travaux de traduction. Il écrit aussi pour la radio, notamment pour une série d’émissions sur de grands écrivains, tout en continuant à publier romans et nouvelles, et obtient des prix de plus en plus prestigieux:
1951 : Grand prix de littérature de l'Académie des sciences et des lettres de Mayence
1964 : Prix Fontane
1965: Grand cadeau honorifique pour la littérature du groupe culturel de la Fédération des industries allemandes
1973 : Prix Goethe de la Ville de Francfort-sur-le-Main

En 1958, il publie enfin sa biographie de Fouqué, et achète une maison à Bargfeld, dans la Lande de Lunebourg, une région dans laquelle il puisera son inspiration pour le roman "On a marché sur la lande" (1960). Il n’a de cesse de perfectionner son écriture et développe une pratique tout à fait unique, érudite, impertinente, et toujours plus novatrice.

Dans une approche à la fois impertinente et rigoureuse de l’écriture, il a révolutionné la littérature allemande de la seconde moitié du XXe siècle.

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Poète : si le peuple t’applaudit, interroge-toi : qu’ai-je mal fait ?! S’il t’applaudit aussi pour ton second livre : jamais tu ne seras un grand.
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Arno Schmidt
En tout cas, l'axe du fauteuil pivotant du Sous-Préfet n'est pas celui de la terre.
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Mon cœur pompait et vidait la nuit : quelle installation idiote que cette saloperie gluante rouge laque qui doit en permanence tourner et s'engraisser à l'intérieur de nous ! C'en est un de pierre qu'il faudrait avoir.
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Le coin de lune fut enfoncé dans un nuage, qui s’écartela lentement ; une lumière ténue, margarinienne, tomba sur la photo de sous-officier à côté de la porte : le remerciement de la mère patrie : en ce bon vieux temps après la Première Guerre mondiale, cela signifiait : un orgue de Barbarie, et un écriteau au cou . (Mais par deux fois les Allemands réclamèrent de nouveau à grands cris des « Garde à vous ! » et des « Qu’il est beau d’être soldat ! » : they asked for it, and they got it !)
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12e jour
Vent de nord et ses bourrasques de sable (on dirait un menu). Dans la tourmente, ombres furtives. – J’ai ordonné une marge d’erreur de près de 4 stades : n’ayant pas vu le soleil pour la plus grande partie de la journée, j’étais obligé de deviner où était le Sud. Eh oui ! Nous fonçons au jugé ; tout à la gloire d’Ératosthène. – Je souhaite de tous mes vœux que l’humanité trouve au plus vite les moyens de s’anéantir ; certes, il est à craindre que cela mette pas mal de temps, mais ils y parviendront, j’en suis sûr. Ils devraient apprendre à voler dans les airs : ils pourraient ainsi lancer des brandons sur les villes en toute sûreté (belle image : une nef au gros ventre d’airain avec une poignée d’hommes en armure qui jettent en ricanant des bûches brûlantes, tandis que d’en bas hurle un tir nourri de flèches vers les monstres caparaçonnés. Des jarres d’acier aussi qui déversent de l’huile enflammée. Et du poison. Dans les fontaines. La nuit.) Oh, ils finiront par trouver (avec tout ce qui me vient à l’esprit !) Car ils pervertissent tout. L’écriture : elle était destinée à conserver pour l’éternité des poèmes, des sagesses et des souvenirs – mais, eux, ils vous tartinent des myriades de romans de pacotille et des appels à la haine. Les métaux ? En un tournemain, ils vous ont fait des épées et des pointes de flèches. – Le feu ? L’instant d’après les villes flambent. Et sur l’agora se presse la foule des joueurs de passe-passe, des spadassins, des écorcheurs, des entremetteurs, des charlatans et des putains. Et dans le meilleur des cas, ce sont des imbéciles, des freluquets ou des vociférateurs sans cervelle. Et tout ce beau monde est suffisant, joue la respectabilité, fait des courbettes, se rengorge, fait des moulinets avec les bras, roule les yeux, caquette, croasse. (Ils ne manquent pas d’expressions : >Il a vécu< traduisez par : c’en est un qui a fait son plein de crapuleries. – >Il s’est forgé un caractère< : s’est enfin débarrassé de tout idéal. – >Il a de l’aisance< : arrogant et mûr pour la potence.) Voilà pour les petits ; quant aux > grands < : les hommes d’État, les politiciens, les orateurs ; les princes, les généraux, les officiers, étranglez-les sur-le-champ, avant qu’ils aient eu le temps ou l’occasion de conquérir le titre de > grand < aux dépens de l’humanité. – Seuls méritent ce titre : les artistes et les savants ! Et sinon personne ! Le plus modeste d’entre eux, s’il est honnête, est mille fois plus grand que le grand Xerxès. – Si les dieux m’accordaient 3 vœux, mon premier serait qu’ils débarrassent immédiatement la terre de l’humanité. Et des animaux (eux aussi sont trop méchants déjà). Et surtout des plantes (sauf les insectivores). – Le vent souffle plus fort. (« Enthymésis ou C.J.V.H. »)
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À Bergen-Belsen : (comme SS, il avait été affecté au personnel du camp, ce gros porc). "Ah, là-bas, ils travaillent tous, faut voir ça !", sourire hargneux maison de maître : "Les Juifs." Une pause. Il rapprocha la fiche de ses yeux bleu-bouffi ; mais fallait que ça sorte : "Et s’ils mouftent – au poteau" – ?!!? – : "Au gibet spécial."
Rien ! Je ne sais rien ! J’me mêle de rien ! (Mais il y a une chose que je sais : Tous les politiques, tous les généraux, tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, commandent, donnent les ordres, sont des pourris ! Sans exception ! Tous ! Je me rappelle encore très bien les grands pogroms ; j’oublierai pas la fois où les types de la SA, chez le Dr fränkel, ont fracassé à coups de hache sa machine à écrire et les cris aigus de son piano quand ils le lui ont balancé par la fenêtre, le poussant au suicide ! : Mais viendra le jour, messieurs les salopards. Et malheur à celui qui "vous donne une nouvelle chance" !)
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Discussion: les hommes ne seraient ils pas meilleurs s'ils ne croyaient pas à l'immortalité?!
"Si de tout temps,les hommes n'avaient rien su ni cru d'autre que la mort marquait la fin réelle de leur vie:cette croyance aurait renforcé tous les liens de l'amour et de l'amitié.Ici peut nous servir de critère ce que nous éprouvons lorsque nous sommes en passe d'être séparé sans espoir aucun de revoir l'être très -cher;ou quand nous prévoyons avec une certitude irrémédiable que la mort va nous enlever sous peu une personne aimée:comme notre état d'esprit est différent alors de jadis,quand nous nous bercions de l'illusion de vivre d'innombrables années en leur compagnie!! Combien l'intérêt que nous portons à ces personnes et à tout ce qu'elles disent entreprennent est changé désormais!Combien nous semble important à présent la moindre preuve d'amour que nous leur donnons!Avec quel soin ne recherchons-nous pas chaque minute qui nous importe désormais davantage qu'un jour entier naguère,pour deviner le plus infime désir de la personne aimée;pour lui épargner le moindre déplaisir;la soulager de la moindre incommodité!Mais combien nous rend négligent l'hypothèse fameuse suggérée avec une légèreté irresponsable qui veut que nous continuerons de vivre après avec ces êtres chers pour une durée qui n'aura pas de fin!Si nous étions fermement convaincu que nos relations les plus tendres sont bornées dans la durée étroite et très incertaine de cette vie et qu'elles prennent fin définitivement avec la mort,tous nos sentiments de sympathie y gagneraient infiniment!Et combien cette conviction nous rendrait plus économe avec le bien le plus précieux ,le temps?!"(Donc aussi contre la formule lénifiante ,si admirée,de Lessing,"L'éternité n'est elle pas mienne tout entière?"!)
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La fenêtre à guillotine se rebella en claquant dans son cadre ; le soleil vidait son pus au-dessus de la forêt ; un garçon de ferme bleu labourait la terre gluante. Une herse faisait la harpe (un non-sens absolu, acoustiquement parlant !) : « Êtes-vous bien conscient, Herr Peters, que tout ça peut finir par nous apporter la guerre ? » Mais il n’avait pas connu la Grande Guerre et grattait l’occiput de sa tête dure, l’air buté : « Le Führer ne veut pas la guerre ! »
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Ma vie ? ! ; n’est pas un continuum ! (pas seulement qu’elle se présente en segments blancs et noirs, fragmentés par l’alternance jour, nuit ! Car même de jour, chez moi, c’est pas le même qui va à la gare ; qui fait ses heures de bureau ; qui bouquine ; arpente la lande ; copule ; bavarde ; écrit ; polypenseur ; tiroirs qui dégringolent éparpillant leur contenu ; qui court ; fume ; défèque ; écoutelaradio ; qui dit "monsieur le Sous-préfet" : that’s me !) : un plein plateau de snapshots brillants.
Pas un continuum, pas un continuum ! : tel est le cours de ma vie, tel celui des souvenirs (de la façon qu’un spasmophile peut voir un orage la nuit) :
Flash : une maison nue de cité ouvrière grince des dents dans la broussaille d’un vert toxique : la nuit.
Flash : des faces blanches qui zyeutent, des langues dentellent au fuseau, des doigts font leurs dents : la nuit.
Flash : membres d’arbres dressés ; gamins poussant leur cerceau ; des femmes coquinent ; des filles taquinent à corsage ouvert : la nuit.
Flash : pauvre de moi : la nuit !!
Mais moi, dire que ma vie m’apparaisse comme le fleuve majestueux d’une chaîne de production, ça non, je peux pas dire ! (et les raisons).
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Il me faut exhiber mes papiers séance tenante: carte d'identité avec photo, empreintes digitales, implantation des dents, variations d'amplitude du pénis. Le permis de séjour en République des Savants, portant huit cachets différents (ceux de toutes les puissances mondiales).
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