Pour elle, il est prêt à quitter le service diplomatique. "J'ai fait quelques économies, lui déclare-t-il, je pourrais peut-être ouvrir ici..." Il ne sait pas quoi. "Un commerce. Ou une agence de voyages."
Plus elle se moque de lui, plus il parle avec enthousiasme de ses projets.
"Nous pourrions habiter ensemble quelque part, dit-il. Peu importe où, dans un taudis s'il le faut.
- Oui, ce serait beau, dit-elle, mais pourquoi un taudis ?"
De temps à autre, elle l'emmène à l'appartement et lui demande d'envoyer un petit paquet et il est déçu qu'elle ne lui en demande pas davantage.
Il aimerait tant l'aider vraiment, la sauver vraiment. La sauver dans les règles de l'art. La sauver entièrement pour faire d'elle un être nouveau.
tu n'as aucun goût. concernant les femmes, tu n'en as jamais eu. Parce que tu as toujours recherché des femmes qui t'écrasaient et abusaient de toi. Tu n'as pas de caractère. Tu étais un garçon sans caractère. Aujourd'hui, tu es un homme sans caractère. Et tant que tu n'en auras pas, je ne pourrai pas mourir
"Tout n'est qu'un besoin désespéré d'amour",avait écrit Warnke dans un poème pour Maléna.
Ma naïveté, que mon entourage me reprochait régulièrement, était à mes yeux une vertu.Et je n'ai toujours pas changé d'avis; je trouve qu'un certain degré de naïveté est une vertu, tandis que le cynisme est l'arme des vaincus
C'est ainsi que l'on fait carrière : apaiser, enjôler, se taire et développer un sens tactique du pardon.
Les gens fantasment à propos des autres, pas seulement sur le plan sexuel, en fait pratiquement pas sur le plan sexuel. Il entretient volontiers les fantasmes des autres. Il aimerait être celui que l’autre voit en lui. Pourquoi s’éreinter à devenir qui on est, quand on peut aussi devenir celui que l’autre veut que l’on soit ? Jusqu’à certaines limites bien sûr.
Il ne s’est jamais considéré comme un merveilleux amant. S’il ne perd pas pour autant sa confiance en lui, c’est qu’il sait que l’ambition d’être celui que l’on ne peut pas être n’entraîne que de la souffrance.
Il était devenu l'homme de la maison, un rôle qui ne lui convenait pas et qu'il avait accepté à contrecoeur. Il n'aimait pas les conflits. (p.13)
Elle déteste les abréviations ou les fautes de grammaire dans les textos. Un homme qu’elle avait rencontré dans un parc à Brooklyn lui avait envoyé un texto rempli de fautes. Le texto était censé la séduire, de toute évidence, mais elle n’y avait vu que les fautes. À partir de ce moment-là, elle n’a pas pu prendre l’homme au sérieux et elle a effacé son numéro de son téléphone.
Plus encore que son physique indien […] la chose qui constitue le cœur de son identité est la suivante : l’absence de maladie. Il n’a besoin ni de fauteuil roulant, ni de soins permanents ; il est seigneur et maître de son propre corps. Aussi fut-il d’abord l’enfant, puis le garçon, et maintenant l’homme sans maladie. Quoi qu’il soit et devienne par ailleurs, l’essentiel est sa bonne santé, à la fois physique et mentale.