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4.04/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Frédéric Arnoux est intermittent dans l’audiovisuel.

Avant cela, il a été créatif dans la pub, femme de ménage dans une maison de retraite, emballeur de palettes, vendeur de plaquettes publicitaires en porte-à-porte, guetteur d’alarmes dans une usine de pétrochimie, videur de semi-remorque à main nue...

"Cowboy light" (2017) est son premier roman.

Il habite aujourd’hui à Paris.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un jour des journalistes à caméras sont venus. Ils ont filmé Kiki sa mère son père et moi son pote à la guitare. Mais les quatre bâtiments avec au milieu le terrain de foot plein de trous, le petit bois avec ses arbres qui ressemblent à pas grand-chose et les rats qui se dégourdissent les pattes dans les cages d’escalier, ça leur disait trop rien. Ils auraient bien filmé les eaux turquoise du lac artificiel qu’a fait construire l’Association des Dentistes pour Un Monde Meilleur mais pas de bol, une fois de plus, tous les poissons flottaient le ventre à l’air. Ça faisait la quatrième fois depuis qu’il avait été creusé. Y’a des jours comme ça. Comme d’hab’, ils ont préféré aller filmer les sourires scintillants des dentistes, leurs femmes en silicone au volant de cabriolets qu’ont des zéros à la place des roues sans parler de leurs chiens qui passent leur temps à montrer leurs crocs en or derrière les barrières électrifiées des villas.
Au journal du soir, le type des infos à la télé n’a montré que le maire tout sourire. Il répétait encore et encore que quand même, s’il y a autant de gens riches à la ville des dentistes, c’est grâce à lui et sa politique écolomico je sais plus quoi.
C’était la mère à Kiki la plus déçue. Elle s’était faite belle pour les caméras. Comme le jour où elle est allée à la télé pour jouer à une émission où c’est toujours les autres qui gagnent. Comme prévu, ce sont les autres qu’ont gagné. C’est toujours les mêmes qu’ont d’la moule elle avait grogné en remettant sa robe des grandes occasions dans la housse en plastique.
N’empêche, quelques jours plus tard, une longue bagnole a pilé pile poil devant la cage d’escalier de chez Kiki. On sait pas comment elle a fait pour rouler sur les rails sans se faire écrabouiller par un train mais quand on a vu ceux qui en sortaient, on a tout de suite compris. Santiags, chapeaux de cowboy, costards blancs, y a pas à dire, les Ricains c’est des fortiches.
Ils lui ont proposé de devenir le héros d’un jeu vidéo : Fight Kiki J. Le J vient de son vrai nom. Son père avait jamais raté un épisode de Dallas. Un des héros s’appelait John Ross et il avait appelé son fils John Ross Junior. Le père à Kiki avait trouvé ça classe. Pas de bol pour Kiki, le nom de son père c’est Christian. Christian Junior c’est vrai ça fait un peu con mais tous ceux qu’arrivent pas à se retenir de rire devant lui, ils portent tous des dentiers maintenant et leur pif, il tient avec des vis.
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Il a beau recompter et recompter, si le sommeil n’a pas envie de dormir avec lui ces derniers temps, c’est à cause de ses terreurs nocturnes qui reviennent sans cesse. Des visions d’apocalypse. Il les flaire, a l’impression de capter des images cachées au creux d’ondes soufflées par l’air du temps. Il voit des explosions, des flammes, des émeutes où le bétail déferle dans les rues par vagues incessantes. Armées de tringles à rideaux métalliques, de couteaux de cuisine ou de boules de pétanque, des familles entières détruisent tout sur leur passage, dépeçant CRS, banquiers, députés, immigrés… Il ne perçoit que des cris, des hurlements animaux, jamais aucune protestation, plainte ou revendication. Ça fait bien longtemps qu’ils n’ont plus aucun espoir. Pourtant tout est sous contrôle. Câbles numériques, satellites, ondes hertziennes, réseaux sociaux, médias de masse diffusent sans relâche le discours d’experts rémunérés pour être dévoués à la gloire de l’économie inéluctable. Arguments insidieux, conjectures orientées, escroqueries intellectuelles diffusées par vagues pour faire vaciller l’évidence et petit à petit combler les interstices des cerveaux qui osent remettre en cause la vérité, faisant adhérer la grande majorité au consentement, condamnant les récalcitrants à s’aigrir en marge avec leurs médias alternatifs et pour les irréductibles, la machine d’État se met en branle pour les faire passer pour des terroristes. Chômage de masse et chantages aux délocalisations maintiennent le peuple dans le mutisme et la soumission. La dette a le pouvoir magique d’imposer des réformes éviscérant les protections sociales les unes après les autres en laissant croire que ces réformes sont progressistes et assurent un avenir meilleur à chacun. Le hold-up sur le langage se fait sans arme ni violence. Plans de sauvegarde de l’emploi pour licenciements en grand nombre. Résultat net à la place de bénéfice. Retour sur investissement au lieu de profit. Mouvement des Entreprises de France fait moins rapport de classes que Conseil National du Patronat Français. Sans oublier les RGPP, MAP… des abréviations de destruction massive pour mieux saigner l’État jusqu’à l’évider. Mais rien ne se perd tout se transforme. Ce qui est soustrait au bien commun est récupéré par les AXA, Generali, Sodexo, Bouygues… qui peuvent ainsi améliorer résultat net et retour sur investissement. Certaines n’hésitant pas à se servir de ces nouveaux profits pour financer leur plan de sauvegarde de l’emploi. Ni Joss ni les siens n’avaient imaginé combien l’édifice était si bien façonné. Après la crise financière de 2008, les soubresauts des Gilets jaunes dix ans plus tard, elle est plus que jamais l’arme absolue, la Finance toute puissante qui cadenasse la moindre velléité politique contraire aux intérêts des quelques-uns qui insufflent le déroulement du monde. Plus que jamais, tout est organisé pour que le Privé supplante le Public, avec des perspectives de bénéfices bien plus conséquents que le cadran des calculettes. Il est obligé de se rendre à l’évidence, tout est sous contrôle. trop, à son avis. Il l’a déjà dit aux siens, de plus en plus de gens font bien plus que se méfier du système et de ses relais médiatiques, ils les rejettent. Il faut être plus sournois, donner du mou à la propagande, laisser l’illusion d’une ouverture aux idées contraires, le meilleur moyen de légitimer les leurs. Il prêche dans le vide. C’est vrai, il est obligé de reconnaître que tout est sous contrôle. Pour le moment. L’échéance est reculée mais pour combien de temps encore ? La seule chose dont il est certain, lui ne sera plus aux affaires quand le soulèvement se produira. Fatigué de tout ça.
Mais cette nuit, c’est différent.
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Tout autour, des grouillants par milliers à se faufiler dans la boue dans un enchevêtrement de corps gluants. Groggy, douloureux, le cerveau de Bronzo mélange malaxe réordonne en nappes d’images floues, fluctuantes, ne parvient pas à distinguer ce qui est réel, ce qui ne l’est pas. Tout autour de lui, il le sent le devine, un fatras de substances grasses et glissantes touille la boue. Le moindre déplacement des grouillants résonne dans sa tête en autant d’infimes cliquetis métalliques. Sensation de ne pas pouvoir bouger, impression d’être dans une boîte, noir total. Au toucher, ses doigts identifient du plastique. Depuis combien de temps il est là ? Cinq minutes ? Cinq heures ? Essayer de se souvenir lui défonce le crâne. La lumière crue des néons du garage / un sol peint en vert / des taches de voitures grises / noires / une Clio rouge / il discutait avec la voisine, oui… peut-être / le coup sur la tête. Et plus rien. Enterrer vivant et filmer l’agonie pour le montrer à ceux qui seraient tentés de désobéir, trahir ou la jouer solo, c’est signé. Dans un flash de lucidité, il comprend que son tour est arrivé. Se demande pourquoi. Derrière la paroi, le cliquetis métallique se précise, s’amplifie, une vague qui charrie la terreur. Dans son cerveau cherchant à se réactiver, en lutte pour rétablir toutes les connexions, le cliquetis se transforme en un bourdonnement incessant. Bronzo imagine des grouillants par centaines de milliers s’agitant à la recherche du moindre interstice pour s’engouffrer bouches grandes ouvertes dans ses orifices et le ravager lentement de l’intérieur, le bouffer sans fin dans une orgie de bidoche fraîche, et se reproduire à qui mieux mieux dans chacun de ses viscères, pis vomir par trop de nourriture, pis lui chier partout en dedans tellement ils seront terrorisés par les hurlements qu’il crachera du plus profond de sa bouillie. Pour ripailler au calme comme ils en ont l’habitude, ils pourraient commencer par lui ronger la glotte, la langue, les poumons ou le cerveau mais la nature n’a pas prévu que les humains enterrent vivants leurs congénères. Même s’ils la dépouillent depuis des millions d’années, les grouillants n’ont rien appris sur l’anatomie humaine. Cerveau, côlon, tympan, c’est un même tartare. S’ils commençaient par mâchouiller les neurones du cortex, ils pourraient se délecter de ses souvenirs, des exploits même pas classés secret défense puisque ses missions étaient commanditées par un invisible qui agit lui-même pour des hommes de l’ombre au service de démocraties, dictatures, multinationales, fonds d’investissement… pour tous ceux qui ne peuvent pas prendre le risque que leur nom ou ceux qu’ils représentent soient reliés à des opérations illégales. Dans les méandres des tissus cérébraux, les grouillants se retrouveraient face à l’image de Kadhafi, visage tuméfié par la horde vengeresse qui lui fait payer à mains nues ces décennies d’oppression, d’exaction… puis soudain, les yeux exorbités quand, en un quart de seconde, le Guide de la révolution comprend sa fin tragique, inéluctable. Le canon du revolver s’approche de son front, le doigt de Bronzo sur la gâchette, à cet instant plus que jamais le Guide de plus rien du tout voudrait fister Sarkozy ou empaler Cameron sur Big Ben ou embrasser une dernière fois ceux qu’il aime. Trop tard. La déflagration emporte avec elle amour, haine, colère de l’homme vaincu… les projette un peu plus loin, éclaboussant le capot du 4×4 et le pare-brise des restes de cervelle imprégnée des secrets qui attendaient leur heure pour faire trembler quelques présidents occidentaux un peu moins vertueux qu’ils ne le prétendent.
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Les fragrances d’un N°5 de Chanel,
Les effluves d’algues vertes qui étouffent
les Côtes d’Armor l’été,
Les émanations de napalm embrasant un village
perdu au bout du monde,
Les arômes de banane ou de fraise qui chaque année
subliment le Beaujolais nouveau,
Les flatulences des millions de bovins engraissés
à la va-vite,
La putréfaction des corps des suicidés
de France Télécom…
Qui a dit que je n’avais pas d’odeur ?
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Ses deux poings, c’est tout son savoir-faire. Deux étoiles filantes en plein jour. Même pas le temps de faire un vœu tellement ça va vite. Direct uppercut crochet, peu importe, Kiki c’est un autodidacte, il a jamais étudié les classiques. Droite ou gauche, ça fait aussi mal des deux. Difficile de deviner qui va s’en prendre une, ça part au hasard. Jamais à la tête du client parce qu’il déteste personne en particulier. Pourtant il a l’œil. Il le sait, s’il tape droit devant lui, y’a rien à voir, le type part raide à la renverse comme un manche à balai. S’il cogne sur le côté, droit ou gauche on s’en fout, les dents giclent de la bouche comme un coup de fusil. La première fois, même lui a eu peur. Maintenant, il prévient pour que les gens autour s’écartent. Il veut pas les blesser. Pas comme ça en tout cas. Là forcément, ce ne sont pas les dents qui font le spectacle. Le type tourne sur lui-même, fait un pas sur le côté, deux trois autres en zigzag, un petit pas chassé, vacille, refait un pas en arrière et s’écroule sur lui-même les yeux complètement à la retourne. C’est pas tout le temps dans cet ordre mais y a toujours un peu de tout ça.
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Je n’ai pas eu le temps de dire un mot. La Zote m’a agrippé la tignasse et m’a traîné derrière les clapiers de l’autre côté de la rue. La Raclure, lui, me faisait décoller du sol à coups de manivelle dans les côtes.
– Alors, tête de fion ? a commencé la Zote.
Impossible de sortir un son, j’avais le souffle coupé.
– T’entends c’qu’o’dit ? s’égosillait la Raclure.
J’ouvrais la bouche pour essayer d’avaler de l’air. Même respirer faisait mal.
– Tape dessus, Raclure, comme pour la télé.
Deux grandes gifles.
– Et là, t’as le son ?
– Quoi ? Bordel de merde ! j’ai gueulé.
– Dis donc, Raclure, mieux qu’avec la télé de la mère ! Et ils se sont tapé dans les mains comme les beaufs.
– Paraît que tu deales ? a entamé la Zote.
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Avec Kiki, on reste à l’ombre, tranquille dans un pneu qui nous sert de fauteuil et je le regarde sucer sa bouteille d’alcool à 90°. Je me lasse pas du spectacle. Faut les voir les moustiques sur les bras à Kiki depuis qu’ils s’en servent de comptoir. Entre ceux qui tombent raides par terre, ceux qui se rentrent dedans, ceux qui piquent droit sur le sol certains de monter droit en l’air, ceux qui se bagarrent parce qu’ils se sont fait piquer les fesses par un autre qui savait plus trop où était le bras à Kiki, franchement, là assis à l’ombre de notre baraque en tôle ondulée, c’est la fête tous les jours. Sans parler de ceux qui sont tellement chargés d’alcool à 90°, s’ils zigzaguent trop longtemps au soleil, ils explosent.
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Soleil ou pas, la lumière s’affalait sur le plexi du toit plus dégueulasse que transparent et restait là-haut jusqu’au soir. Y avait bien des néons mais ils claquaient les uns après les autres et personne ne les remplaçait. Le matin, je traversais le hangar à tâtons en me repérant à l’immense colonne de plastique blanc, livide, raide, à côté de la machine.
À sept heures cinq, le premier Fenwick arrivait face à moi avec une palette chargée de cartons remplis de je-sais-pas-quoi. Il la déposait sur la plate-forme, je tirais sur le rouleau pour coincer le plastique sous les cartons du bas.
J’appuyais sur le bouton vert. Des centaines de fois par jour. La plate-forme tournait sur elle-même et le plastique s’enroulait autour. Trois semaines déjà, je n’arrivais pas à m’habituer. En s’étirant, la matière expulsait des râles qui s’étiraient eux-mêmes au fur et à mesure que la rotation écartelait une à une ces milliards de particules avec la lenteur du bon vieux bourreau moyenâgeux.
Ça me donnait la chair de poule.
Certains jours, je faisais des contorsions tellement ça me tiraillait. Il suffisait de six tours pour conditionner une palette entière. Avec un cutter, je faisais un accroc dans le film qui se déchirait en une longue balafre et je le rabattais contre les cartons. Ça collait tout seul.
J’appuyais sur le bouton rouge. Stop. Le Fenwick enfourchait la palette, reculait, et l’emportait dans un camion qui attendait la remorque au ras du quai.
Un autre Fenwick arrivait.
Et ça repartait pour six tours. On n’avait pas trop le temps de se parler avec les conducteurs. Le matin, un petit signe de la main lorsqu’ils déposaient la première palette. Ils étaient salariés par une autre société et un Algeco leur servait de vestiaire sur le parking. Le soir, on se faisait un doigt d’honneur. Pas besoin de causer beaucoup pour sentir qu’on s’aime bien.
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Avant de sortir des bâtiments il faut toujours regarder en l’air. C’est une habitude à prendre. Ça arrive qu’on oublie et des fois un voisin vous tombe sur les pieds. Ou juste derrière. La chance quoi. D’autres fois il se passe rien, ça arrive. Mais le plus prudent, c’est quand même de lever le nez. Ce qu’a oublié de faire le mari de madame Fofana un jour de chasse aux rats. À la vue de son coupe-coupe, la bestiole a détalé dans les escaliers. Du troisième au rez-de-chaussée en moins de dix secondes, un rat a peut-être des petites pattes mais c’est sacrément nerveux. Monsieur Fofana avait beau l’avoir à la pointe de son coupe-coupe, à chaque fois il lui manquait un chouia pour le trucider. En bas, le rat s’est pas posé de question, il s’est taillé dehors. Monsieur Fofana, dans le feu de l’action, il a pas levé le nez. Il s’est pris la dame du premier étage. Elle s’était pas jetée de chez elle, elle était montée sur le toit pour être sûre de pas se louper. Monsieur Fofana est mort. Le rat, on l’a jamais retrouvé. Elle, elle peut plus marcher.
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Kiki, je crois qu’il a pas de rêve. Allonger les figures artistiques sur le trottoir, cogner au hasard, c’est sûr il en a jamais rêvé, c’est arrivé comme ça, pas vraiment par hasard parce que si on habitait pas là-où-on-habite, il serait jamais devenu comme ça. Ici, y’a pas de route. D’un côté, le lac artificiel, de l’autre la montagne. Certains disent que si on creusait dans la montagne, on trouverait des frigos troués, des machines à laver défoncées, des bidons remplis de produits qui font boum sans allumettes et même des cuves pleines d’ondes invisibles qui désintègrent net n’importe quelle bestiole qui s’approcherait trop près. Une sorte de caverne d’Ali Bobo. Mais toute moisite. Et du côté du lac, on peut pas dire que les poissons respirent la santé. Kiki, son grand voyage, c’est quand il se fait assommer par l’alcool à 90°. Mais quand il revient à lui, il se rappelle jamais de rien. C’est quand même dommage.
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