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Citations de Arthur Miller (169)


PARRIS - Va-t-il falloir que je jette cette croix?
HALE - Pas du tout! Il suffira de la purifier et rien n'est plus simple. On saupoudre l'endroit souillé avec de la corne de boeuf râpée en chantant : Allons à Jésus.
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Dans nos âmes, les routes du bien et du mal se coupent et se recoupent à l'infini.
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KENNETH
Larry, tu crois qu'on pourra faire laver ces fenêtres un jour ? J'ai toujours pensé que, si on pouvait voir un morceau du ciel, les choses n’iraient pas plus mal.
LARRY
Je ne les ai jamais vues lavées, depuis que je suis là.
KENNETH
Je le ferais bien moi-même, mais tout le monde me prendrait pour un fou. (Il regarde à travers une fenêtre ouverte de quelques centimètres.) On pourrait regarder les nuages, le temps qu'il fait, les orages. On verrait quelquefois des oiseaux.
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WILLY
[...] J’aurais pu faire des affaires en or si j'étais resté en route... Mais je grillais... Il fallait que je rentre pour le match !
LINDA
Tout le quartier y va, à ce match ! Tu as fait de bonnes affaires ?
WILLY
Cinq cents grosses à Providence, sept cents à Boston.
LINDA
Quoi ? Non ? C'est vrai ? Mais ça fait... Attends, je prends un crayon ! (Dans la poche de son tablier, un carnet et un crayon.) Ça fait... Ça fait 200 dollars de commission... Mon Dieu... 212 dollars !
WILLY
Je n'ai pas encore revu exactement les ordres que j'ai passés, tu sais, mais je crois bien que...
LINDA
Ah ! (Elle comprend tout de suite.) Qu'est-ce que tu as fait... exactement ?
WILLY
Eh bien... mais je... Environ cent quatre-vingts grosses à Providence. Et... Non ! Moins que ça... Enfin, à vue de nez... Deux cents grosses en tout... Pour toute la journée...
LINDA, aucun signe d'étonnement. Aucune hésitation.
Deux cents grosses. Ça fait...
(Elle calcule.)
WILLY, il s'excuse comme si elle l'accusait.
C'est idiot... Trois magasins fermés à Boston... des histoires d'inventaire... Est-ce que je sais, moi... Sinon, tu penses... j'aurais battu tous les records !
LINDA
Bien sûr. Ça fait 68 dollars et quelques cents. (Un petit soupir.) C'est très bien.

Acte premier
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CHRIS
[...] Moi, je les voyais tomber, jour après jour. Chaque fois, j'avais l'impression qu'on m'arrachait un morceau de moi-même. Jour après jour, tout craquait, tout croulait autour de moi. Alors, soudain, il m'a semblé que quelque chose de nouveau venait d'apparaître... une sorte de lien... de responsabilité de l'homme envers l'homme... et j’avais l'impression qu'il suffirait d'en parler après, de sortir des tombes cette évidence pour que chacun se sente réconforté, transformé, meilleur. (Pause.) Puis je suis revenu. C'était incroyable ! Tu me vois retrouvant ici les gens exactement pareils avec leurs petites manies, leurs petites préoccupations... comme s'il ne s'était rien passé. Oui, bien sûr il y avait eu la guerre... Mais eux voyaient ça de loin... un peu comme on s'imagine les catastrophes dans les journaux. Si bien que les gars qui pourrissaient là-bas faisaient figure de bien pauvres types.
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L’esprit engourdi, elle décida qu’elle n’essaierait pas d’arrêter la force qui l’emportait et l’arrachait à une existence morte. Lionel s’était abattu sur elle comme une énorme vague, il l’avait culbutée, l’avait entraînée, avait pulvérisé tout son passé. Elle avait oublié ces pointes de désir assoupies dans ses reins, oublié la puissance des sensations qui pouvaient submerger sa conscience.
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PROCTOR- Pour une fille chrétienne, c'est sûrement une tâche nécessaire et honorable que celle qui consiste à faire pendre une vieille femme.
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Arthur Miller
La mission du théâtre, en fin de compte, est de transformer et même de faire naître chez les gens la conscience de leur potentiel en tant qu'êtres humains.
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Il sirotait sa bière en parlant d’Hitler, de l’intolérable chaleur d’été, et de l’immobilier.
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WILLY : Quarante dollars, Howard, quarante dollars par semaine, pas un sou de plus et vous l'avez à vous des pieds à la tête, jusqu'à quatre-vingt-quatre ans !
HOWARD : Comment voulez-vous, mon vieux, faire jaillir du lait d'un bœuf ? Je n'ai pas la moindre place ! [...] Willy, des gens m'attendent !
[...]
WILLY : Ne me dites pas que des gens vous attendent, moi j'ai placé trente-quatre ans de ma vie dans le capital de cette société, et aujourd'hui Howard, après trente-quatre ans, je ne peux même pas faire face à l'échéance trimestrielle de mon assurance-vie ! On ne peut pas presser un homme comme un citron, un homme n'est pas un citron Howard, on ne peut pas en jeter la pelure après usage !

Acte II.
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HAPPY : D'ailleurs puisqu'on en cause, autant que tu saches une chose, beaucoup de gens ici dans le monde des affaires avaient fini par te considérer comme un véritable petit sauteur, oui un sauteur !
BIFF : T'as fini ? [...] Si jamais tu rencontres ton fameux monde des affaires, dis-lui bien de ma part qu'il aille se faire foutre !

Acte I.
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KENNETH, à Larry.
On ne peut pas lui faire de reproches. Il y a seize ans qu'il est dans la maison.
LARRY
Tu as raison.
KENNETH
C'est une vie bien monotone, tu ne crois pas ?
LARRY
Très monotone.
KENNETH
Seize ans, ça en fait des lundis matins. Et rien dans la tête pour faire passer le temps.
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KELLER
Je ne sais pas, je ne lis pas les informations. Je ne m'intéresse qu'aux petites annonces.
FRANCK
Pourquoi, vous voulez acheter quelque chose ?
KELLER
Non, par curiosité. (Silence.) Pour voir ce que les gens recherchent. Par exemple, il y a là un type qui veut acheter deux saint-bernard. Non mais, voulez-vous me dire ce qu'on peut bien faire de deux saint-bernard ?
FRANCK
Oui, c'est bizarre.
KELLER
En voilà une autre, tenez... "Achète très cher vieux dictionnaires". Non, mais pourquoi des vieux dictionnaires ?
FRANCK
Probablement un bouquiniste.
KELLER
Vous voulez dire qu'il gagne sa vie avec ça ?
FRANCK
Bien sûr, c'est courant.
KELLER, secouant la tête.
Il y a vraiment des métiers baroques ! De mon temps, on était ou bien avocat, ou bien ouvrier-monteur. Maintenant...
FRANCK
Moi, je voulais être agronome, à un certain moment.
KELLER
Hum !... Voyez, c’est bien c e que je disais ! (Il parcourt la page d'un coup d’œil et balaie son contenu d'un revers de main.) C'est en regardant une simple page de journal qu'on voit combien on sait peu de choses. (Il secoue la tête avec une expression d'étonnement enfantin.) Pssss...

Acte premier
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WILLY : Ce brave Bernard... On l'aime bien quand même non ? Il est populaire au collège ?
BIFF : Les gens l'aiment papa, mais pas trop.
WILLY : Voilà, voilà ! Et ça, les enfants, c'est la clef, la clef ! Bernard a les meilleures notes possibles non ? C'est un bûcheur, incontestablement un bûcheur, les professeurs l'estiment, mais quand vous vous retrouvez tous dehors dans la vie, vous, mes enfants, vous aurez plusieurs longueurs d'avance sur lui, et ce retard, il ne pourra jamais, jamais le combler, parce que dans les affaires, le type qui est taillé en athlète, le type qui inspire confiance, le type qui sait sourire de toutes ses dents, celui-là mes enfants, pourra vendre des cubes de glace aux Esquimaux, du bois de chauffage aux Papous, et même leur arracher des réassorts à la mi-saison ! Parce que les affaires, il faut être aimé pour soi-même, c'est ça le sésame du représentant.

Acte I.
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Comment pourrais-je vivre sans mon nom ? Je vous ai donné mon âme, laissez- moi mon nom.
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GELLBURG. Ça bouleverse beaucoup ma femme.
HYMAN. Je sais, c'est pour ça que je vous en parle. (Un temps.) Et vous ?
GELLBURG. Bien sûr, c'est horrible ! Pourquoi vous me posez cette question ?
HYMAN. Je ne sais pas. J'ai simplement l'impression qu'elle a peur de vous agacer lorsqu'elle vous parle de ça.
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Si l’accueil fait à Ils étaient tous mes fils et à La Mort d'un commis voyageur m'avait adouci le monde, certains événements des premières années 1950 firent de cette douceur une illusion. Ce n'était pas seulement la poussée du mac-carthysme qui m'ébranlait, mais quelque chose qui semblait plus étrange et plus mystérieux ; c'était le fait qu'une campagne politique, objectivement et sciemment menée de l'extrême-droite, pût engendrer non seulement la terreur, mais une nouvelle réalité subjective, une véritable mystique qui prenait même peu à peu un caractère sacré. J'étais frappé de ce fait incroyable qu'une cause si prosaïque et si mesquine, promue par des hommes si évidemment risibles, pût paralyser la pensée elle-même, et, pire encore, amonceler au cœur des gens de telles nuées persuasives de sentiments mystérieux. Ou aurait dit que tout le pays recommençait une nouvelle existence, sans même garder le souvenir de certaines convenances élémentaires, dont, un an ou deux auparavant, personne n'imaginait qu'elles pussent être modifiées, ni surtout oubliées. Stupéfait, je regardais passer sans me saluer des hommes que j'avais bien connus pendant des années ; et de nouveau, cette stupeur naissait en moi, de la certitude, dont je ne pouvais me détacher, que l'on échafaudait sciemment et entretenait consciencieusement la peur chez ces gens. Qu'un sentiment aussi profond et aussi subjectif ait pu être si manifestement engendré de l'extérieur me confondait. C'est ce qui s'exprime en filigrane derrière chaque mot des Sorcières de Salem.

[Arthur Miller, à propos des "Sorcières de Salem"]
Introduction
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KELLER
C'était pour vous. Pour mes fils. Pour toi !
CHRIS, emporté par la fureur aveugle.
Pour moi ! Mais d'où sors-tu donc ! Dans quelle planète vis-tu ? Moi qui mourais chaque fois que tu tuais un camarade. C'était pour moi que tu le faisais ? Quand je pense que j'étais fier de toi ! Et tu faisais ça pour moi ! Mais à quoi t'imagines-tu que je pensais, nom de Dieu ! À ton affaire, peut-être ? Ta cervelle n'est donc pas capable de concevoir autre chose que ta maudite affaire ? Qu'est-ce que tu as donc dans le ventre ? Des billets de banque ! C'était pour moi !... Tu n'as donc pas de pays ? Tu ne vis donc pas sur terre ? Mais, bon Dieu, qu'est-ce que tu es au juste ?

Acte II
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WILLY : C'est drôle hein, après toute cette vie passée à rouler en train, puis en voiture, à baratiner des clients, jour après jour, à noter des milliers de commandes, on finit quand même par valoir plus mort que vif, beaucoup plus !
[...]
Ben, il s'agit d'une affaire de vingt mille dollars, payés cash, dès réception du corps de la bête, tu vois le truc ?
BEN : Et s'ils refusent de payer ?
WILLY : Refuser, impossible ! J'ai trimé moi pour leur verser chaque échéance rubis sur l'ongle, et maintenant ils... Non non, impossible, la peau de la bête vaut vingt mille dollars net, c'est tout !
BEN : On te traitera de lâche William mon petit...
WILLY : Pourquoi ? Il s'agit d'une transaction commerciale Ben ! D'un côté je ne vaux plus un clou, zéro, bon, mais de l'autre, je rapporte encore vingt mille dollars à ma famille, où est le courage Ben, où est le courage ?

Acte II.
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LINDA : Willy chéri, nous nous en tirons très bien ici !
BEN : Si " s'en tirer " suffit...
LINDA : Nous avons suffisamment pour être heureux, ici et maintenant, oui ! Willy, les gens ici t'apprécient et un jour... Son patron le vieux Frank Wagner lui a même dit que s'il continuait comme ça, il se pourrait qu'un jour il l'associe, n'est-ce pas, Willy ?
WILLY : Euh, oui, oui, c'est vrai Ben, je suis en train, dans cette compagnie, de, de, de construire quelque chose de...
BEN : Et que construis-tu ? Pose la main dessus, où est-ce ? Montre-moi ça du doigt ?
WILLY : Là Ben a raison Linda, c'est, c'est, c'est vague !

Acte II.
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