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Citations de Arturo Pérez-Reverte (1137)


Pououm-bang ! Le cinquième coup remplit de fierté le capitaine que parcourt une agréable onde de satisfaction. C'est la première fois qu'il écoute de loin tirer les obusiers de la Cabezuela, sans être présent dans la batterie et attentif à chaque détail. Mais tout ce qu'il entend semble parfait. Merveilleusement bien. Le dernier tir est venu de Fanfan : il se différencie par une certaine nuance dans la phase initiale de la détonation, plus grave et plus sèche que les autres. Le reconnaître de si loin émeut Simon Desfosseux, qui ressent une étrange tendresse. Comme un père qui verrait son enfant marcher pour la première fois.
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...César devait bien l'admettre à contre-coeur, rappelant avec nostalgie le temps où la moindre salle de conseil d'administration devait posséder son tableau respectable et comme il faut [...] au lie de ces délires post-industriels tellement adaptés à l'esprit des nouvelles générations - argent de plastique, meubles de plastique, art de plastique - qui occupaient ces mêmes salles après le passage de décorateurs aussi coûteux qu'ils étaient à la mode.
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Il ne laisse pas d'être curieux que, en un temps où la cartographie a connu la plus grande révolution de son histoire, avec la photographie aérienne, les cartes par satellites et l'application de l'électronique et de l'informatique, bien loin des premières cartes rudimentaires tracées par des explorateurs et des navigateurs, les spécialistes aient de plus en plus besoin que quelqu'un maintienne le fragile cordon ombilical qui relie la modernité aux époques reculées de la science, laquelle n'est rien d'autre, en fin de compte, que le mythe démontré.
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Sur mer, ce qui ne peut pas être ne peut pas être ; impossible, point final.
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- Imagine une montre ... Une montre qu'il faudrait absolument arrêter. Toi et moi, nous la stopperions comme le ferait n'importe quel autre homme : à coups de marteau. La femme, non. Quand elle en a la possibilité, elle la démonte pièce par pièce. Elle sort tout, de manière à ce que personne ne soit capable de la remonter. Pour qu'elle ne puisse plus jamais donner l'heure ... Bon Dieu ! Je les ai vues ... Oui. Elles démontent pour toujours le mécanisme d'hommes en parfait état de marche, d'un geste, d'un regard ou d'un simple mot.
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Une confidence, un mot. Entre ces gens pétris de ruse et de diplomatie, un simple silence pouvait être lu comme un message.
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- Ils payeront pour tout ce qu'ils ont fait, avait-il affirmé.
Il n'avait pas la moindre idée de la manière dont il s'y prendrait pour réaliser cette promesse, ni de la manière dont il pourrait aider Tanger, mais il avait trouvé pertinent de dire cela. Il y a des choses, pensait-il, des phrases analgésiques, des conseils, des lieux communs, qui se disent dans les films et dans les romans, et qui sont aussi valables pour la vie réelle.
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- Je passe tous les jours ici, c'est le chemin de chez moi. Parfois, j'achète quelque chose ... C'est bizarre, ce qui se passe avec les vieux livres ... A la différence des autres, ce sont eux qui te choisissent. Ils décident qui sera leur acheteur : hé ! je suis là, emmène-moi. On dirait qu'ils sont vivants.
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Alors il leva les yeux et vit que la vitre lui renvoyait le reflet de Tanger Soto qui se tenait derrière lui. Il la vit là, sans l'avoir entendue arriver, immobile, muette, qui le regardait avec une expression mi-surprise mi-curieuse, aussi irréelle que la première fois. Aussi imprécise qu'une ombre qui aurait été enfermée dans la vitrine, et qui n'aurait pas été elle.
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[...] il est des choses qu'il faut dire quand il se doit, même si on le regrette ensuite amèrement, faute de quoi on risque de se repentir toute la vie de ne pas les avoir dites.

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"Ceux qui avaient soutenu au prix de leur sang et de leur vie la vraie foi, les Etats et les possessions de notre monarque étaient infailliblement enterrés ou oubliés." (p. 72).
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La géométrie du chaos sur le visage serein d'une jeune fille mourante.
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- L’escrime est comme la communion, l’admonesta-t-il avec un sourire. Il faut s’y rendre dans une convenable disposition de corps et d’esprit. Contrevenir à cette loi suprême implique le châtiment.
- Diable, maître, il faut que je note ceci.
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C'était un regard exercé au combat, pour lequel il était fait. Le regard d'aigle d'un meneur-né. Quand cet hidalgo de Castille regardait autour de lui, il ne voyait pas la même chose que les autres. Ses yeux étaient la guerre.
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- Vous avez dû avoir, dit-elle soudain, une vie hors du commun.
Le peintre de batailles sourit de nouveau, cette fois pour lui même. Et voilà : la vision des Ivo Markovic et des Faulques, les rétines impressionnées de longue date, n'avaient aucune valeur pour un regard extérieur. C'était ainsi que ceux qui n'avaient jamais été dans cette fresque la verrait. Ou plutôt - rectifia-t-il en regardant les tours de béton et de verre à moitié peintes sur le mur -, ceux qui croyait à tort de na pas être dedans.
- Pas plus hors du commun que la vôtre ou celle de n'importe qui d'autre.
Elle médita sa réponse, surprise, hocha la tête. Elle semblait refuser une proposition intolérable.
- Je n'ai jamais vu ça.
- Que vous ne l'ayez pas vu ne veut pas dire que ça n'existe pas. (p.238)
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Couché sur le dos, mains derrière la nuque, yeux fermés, il se rappelait leur premier baiser. Pour le lui donner, il était monté sur son balcon en se tenant aux plantes grimpantes, avec la hardiesse de tout jeune homme en pleine vigueur. Et ce baiser avait été unique. Le suivant avait longtemps tardé à venir. Entre-temps s’était dressée entre eux l’opposition du père, le comte Lozano, fier descendant des rois d’Oviedo ; puis l’offense faite au père de Ruy Díaz, le vieux Diego Laínez, quand celui-ci était allé demander la main de Jimena pour son fils : le soufflet donné dans la chaleur de la dispute, ineffaçable et irréparable. Et enfin le défi lancé par Ruy Díaz au père de son aimée, le combat du comte asturien et de l’hidalgo de Vivar, lance contre lance, selon les règles de l’honneur. La charge, le choc, le comte Lozano tombé sur l’herbe, désorienté par le coup, levant une main devant son heaume pour protéger son visage, cette même main qui avait offensé tout Vivar en humiliant les ans chenus du vieil hidalgo. Et Ruy Díaz, maintenant pied à terre, s’avançant l’épée au poing pour la couper d’un coup. Le jour même, il la mettait dans une escarcelle, la présentait à son père, puis au roi.
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Manger chaud et avoir un abri pour l’hiver, avait dit Minaya.
Tout ne tenait qu’à ça, en réalité. Et, pardieu, ce n’était pas rien.
Deux cents féaux et deux cents vies.
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Ce jour-là, pendant qu’avec trois cents cavaliers il baissait sa lance, serrait les dents et piquait sa monture en priant Dieu de le sortir de là vivant, il avait éprouvé pour la première fois, dans les innervations de ses cuisses et de son ventre, la sensation pareille à celle que produit le son d’une lame d’épée dont on avive le tranchant sur une pierre à aiguiser : le profond et subtil effroi, que les mots ne peuvent rendre, de la chair consciente de sa vulnérabilité quand se présente l’acier qui peut la percer, la trancher et la donner en pâture aux vers.
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- Commander n’est pas facile, Tello Luengo.
- Il n’est pas non plus toujours facile d’obéir, sire.
- Je sais… Voilà pourquoi commander des hommes comme toi est un honneur. Autre chose ?
Les yeux du prisonnier, réconforté par la fierté, brillaient.
- Souhaitez-moi de bien mourir.
- Adieu, soldat.
- Adieu, Sidi.
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La vie, le hasard, le diable ou n’importe qui d’autre, conclut Ruy Díaz, peut-être même Dieu, avait un curieux sens de l’humour. Une façon retorse de jeter les dés.
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