AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Asli Erdogan (388)


Asli Erdogan
Chaque jour, une cage emprisonnera un nouvel oiseau, chaque jour...
Commenter  J’apprécie          563
Asli Erdogan
Ils ( le régime turc) ont le contrôle absolu du système judiciaire, dont l’indépendance est la clé de voûte de tout régime démocratique. Seuls les régimes totalitaires ont un système judiciaire aussi corrompu. C’est un peu comme si le pouvoir en Turquie était tenu par des enfants de 5 ans qui jouaient avec des armes très puissantes. Et moi, je suis dans le collimateur... .
Commenter  J’apprécie          540
La liberté est un mot qui refuse de se taire.
Commenter  J’apprécie          460
Autrefois, il y a bien longtemps, en cet âge d'or qu'on ne reverra jamais, alors que l'éternité ne se heurtait pas encore au temps, il y avait de la lumière. Et le verbe. Et le coeur né du verbe. La terre et la forme. Mais rien de tout cela n'était suffisant pour que s'épanouisse le monde des hommes.

p. 133
Commenter  J’apprécie          410
Finalement, elle comprit que la seule personne capable de donner un sens au vide qui l'entourait, c'était elle. Personne d'autre ne pouvait à sa place déchiffrer les énigmes de la vie, ouvrir les cadenas. Elle avait commencé à écrire le jour où elle avait déterminé sa position de défense contre la violence aveugle de la ville.
Commenter  J’apprécie          410
J'écris la vie pour ceux qui peuvent la cueillir dans un souffle, dans un soupir. Comme on cueille un fruit sur une branche, comme on arrache une racine. Il te reste le murmure que tu perçois en plaçant ton oreille contre un coquillage vide. La vie : mot qui s'insinue dans ta moelle et dans tes os, murmure évoquant la douleur, son qu'emplissent les océans.
Commenter  J’apprécie          410
Asli Erdogan
Ma foi dans les mots est inébranlable.

Asli Erdogan - Interview, La grande librairie diffusée le 9/3/2017
Commenter  J’apprécie          341
Les émotions et l’expérience ne nous reviennent qu’ensuite, bien plus tard. Sous une forme méconnaissable, comme du marc de café refroidi…Elles poussent puis chutent, comme des épines n’ayant pas su trouver un coin de notre identité où se ficher.
Commenter  J’apprécie          340
Mais revenons à A.. Personne ne fait attention à lui. Il gît comme un sac vide devant une fenêtre. Il s'est vautré ainsi devant toutes les portes auxquelles il a frappé. Toutes les rues lui appartiennent, mais il ne va nulle part. [...] La vitre crasseuse réfléchit l'image de son existence. Elle est couverte de taches. Son existence est un poème sur l'homme.
Commenter  J’apprécie          310
Je m'étais si bien habituée à la solitude que je ne pouvais envisager l'intérêt de l'autre à mon égard que comme une menace. Une sensation pareille à l'inquiétude qu'éprouve un animal sauvage en face d'un être humain.
Commenter  J’apprécie          290
La vie ne ressemble pas aux contes, elle n'est pas comme eux, un peu amère et un peu triste, elle est comme la folie, comme les rêves, un fatras plein d'absurdités et de pièges. (p. 59)
Commenter  J’apprécie          290
Entrer en contact physique avec un autre corps, une autre créature animée, est le meilleur remède contre la peur de mourir.
Commenter  J’apprécie          280
Je songeai aux centaines de livres que j'avais lus dans ma vie, aux gens que j'avais écoutés, aux concepts que j'avais cherché à comprendre; physique, littérature, philosophie, histoire...le résidu de tout cela ne pesait à présent pas plus lourd qu'une poignée de sable. Pendant vingt-cinq ans je n'avais rien appris sur ce qu'était au fond de vivre. Rien de rien. (p. 73-74)
Commenter  J’apprécie          280
Autrefois, j'ai aimé quelqu'un. Il est parti en me laissant ses yeux. Il n'avait personne à me laisser. Aimer... ce mot-là, je l'ai trouvé dans mon cœur, en sondant inlassablement ces épaisses ténèbres.
Commenter  J’apprécie          280
Asli Erdogan
Lettre de prison de Asli ERDOGAN

Chères amies, collègues, journalistes, et membres de la presse,
Je vous écris cette lettre depuis la prison de Bakırköy, au lendemain de l’opération policière à l’encontre du journal Cumhuriyet, un des journaux les plus anciens et voix des sociaux démocrates. Actuellement plus de 10 auteurs de ce journal sont en garde-à-vue. Quatre personnes dont Can Dündar, (ex) rédacteur en chef, sont recherchées par la police. Même moi, je suis sous le choc.
Ceci démontre clairement que la Turquie a décidé de ne respecter aucune de ses lois, ni le droit. En ce moment, plus de 130 journalistes sont en prison. C’est un record mondial. En deux mois, 170 journaux, magazines, radios et télés ont été fermés. Notre gouvernement actuel veut monopoliser la “vérité” et la “réalité”, et toute opinion un tant soit peu différente de celle du pouvoir est réprimée avec violence : la violence policière, des jours et des nuits de garde-à-vue (jusqu’à 30 jours)…
Moi, j’ai été arrêtée seulement parce que j’étais une des conseillères d’Ozgür Gündem, “journal kurde”. Malgré le fait que les conseillères n’ont aucune responsabilité sur le journal, selon l’article n°11 de la Loi de la presse qui le notifie clairement, je n’ai pas été emmenée encore devant un tribunal qui écoutera mon histoire.
Dans ce procès kafkaïen, Necmiye Alpay, scientifique linguiste de 70 ans, a été également arrêtée avec moi, et jugée pour terrorisme.
Cette lettre est un appel d’urgence !
La situation est très grave, terrifiante et extrêmement inquiétante. Je suis convaincue que l’existence d’un régime totalitaire en Turquie, secouerait inévitablement, d’une façon ou d’une autre, aussi l’Europe entière. L’Europe est actuellement focalisée sur la “crise de réfugiés” et semble ne pas se rendre compte des dangers de la disparition de la démocratie en Turquie. Actuellement, nous, -auteurEs, journalistes, Kurdes, AléviEs, et bien sûr les femmes - payons le prix lourd de la “crise de démocratie”. L’Europe doit prendre ses responsabilités, en revenant vers les valeurs qu’elle avait définies, après des siècles de sang versé, et qui font que “l’Europe est l’Europe” : la démocratie, les droits humains, la liberté d’opinion et d’expression…
Nous avons besoin de votre soutien et de solidarité. Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait pour nous, jusqu’à maintenant.
Cordialement.
Aslı Erdoğan, le 1er novembre 2016
Prison Bakırköy Cezaevi, C-9, Istanbul
Traduit du turc par le site Kedistan
Commenter  J’apprécie          273
Ce type s'est tellement occidentalisé, pensai-je alors, que si tu lui parles de torture, de viol et de suicide, il ne tique pas d'un poil, mais la pauvreté, alors là oui il compatit.
Commenter  J’apprécie          250
Il disait que je remplissais toutes les nuits de sa vie et qu'avant nous étions comme deux gants vides, informes comme une masse d'eau qui n'a pas rejoint l'océan.
Il y avait tout un monde composé des roses rouges de Sergio, de ses poèmes, de ses ardents refrains. Aux couleurs de l'arc-en-ciel, plein d'espoir, un monde abritant en toute saison des levers de soleil, des bourgeons et une odeur d'herbe fraîche. (p. 39-40)
Commenter  J’apprécie          250
A chaque mot, ma folie augmentait, se détachait de moi, échappait à mon contrôle. J'écrivais sur des bouts de papier comme on commet un crime. D'ailleurs l'écriture ne me protégeait plus de la folie, de la mort, de moi-même.
"UNE VISITE SURGIE DU PASSE"
Commenter  J’apprécie          240
«  Sobrement, personnellement , simplement : je ne veux pas être complice.Je ne veux pas être complice de ces rafales de balles qui s'abattent sur des femmes, des enfants, des vieillards essayant de s'extirper des décombres, cramponnés à un drapeau blanc. Je ne veux pas être complice de cette mâchoire entièrement brisée qui appartient à un enfant de douze ans retrouvé dans une cave. Ni de ce sac à gravats qu'on dépose en disant «  voici ton père », qu'on dépose en disant « voici ton enfant », « environ cinq kilos d'os et de chair »...Ni du sort atroce qu'on fait subir à une mère qui attend depuis des semaines devant un hôpital en se répétant « un bout d'os calmerait ma peine »...Je ne veux pas être complice de l'assassinat des hommes, ni de celui des mots, c'est à dire de la vérité ».
p38
Commenter  J’apprécie          240
"Je suis sûr au contraire que tu as peur des choses dont tu dis ne pas avoir. Et que tu veux ce que tu dis ne pas vouloir. Ce n'est pas du désespoir, c'est juste de la lassitude. Tout le monde a de l'espoir.
- Non, pas moi. Quand je dis que je n'ai pas peur, je veux dire que rien ne me fait vraiment peur. Tout peut bien m'arriver, c'est comme si je m'en fichais. Comme si je regardais en spectatrice les malheurs de quelqu'un d'autre. Il n'y a peut-être qu'une seule exception, la torture. La douleur physique ,je ne pourrais pas la supporter, ça c'est vrai." (p. 113)
Commenter  J’apprécie          231



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Asli Erdogan (482)Voir plus


{* *}