À l’école comme au lycée, les jeunes mordaient dans les sandwichs de leurs camarades, buvaient dans la même bouteille et voyaient d’un mauvais œil le fait que je sois à cheval sur ces règles rudimentaires d’hygiène, pourtant élémentaires à mes yeux. Je ne faisais que reproduire ce à quoi j’étais habituée chez moi : manger dans ma propre assiette, avec mes propres couverts et boire dans mon propre verre. Lorsque des camarades de classe me demandaient un bout de mon casse-croûte, je préférais donner le tout, parfois très contrariée. Il m’arrivait de refuser gentiment, mais il était hors de question que je reprenne mon sandwich après qu’un tiers eut mordu dedans.