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Critiques de Astrid Fontaine (4)
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Le Peuple des Tunnels

Fan de l'histoire du métro parisien, j'ai évidemment ajouté le peuple des tunnels à ma bibliothèque, tout particulièrement parce que les documents sur le Nord-Sud ne sont pas légion.

Au premier abord, le livre est séduisant, riche en documents et en photographies, bien imprimé et tout simplement beau.

En l'entamant, je m'attendais à une étude de sociologue sur les hommes et les femmes qui ont fait le Nord-Sud, et qui l'ont fait vivre jusqu'à ce 1er janvier 1930, date à laquelle la compagnie du chemin de fer électrique souterrain du Nord-Sud de Paris fut absorbée par sa grande voisine, la compagnie du métropolitain de Paris, devenue plus tard la RATP.

Loin d'une production d'universitaire, j'ai découvert un livre foisonnant d'informations, écrit dans un style particulièrement alerte et plaisant, qui m'a entraîné dans les souterrains des lignes A et B du Nord-Sud, aux côtés de centaines de personnes qui y passèrent de nombreuses années, exerçant des métiers de toutes sortes, du conducteur à la nettoyeuse, en passant par les garde-freins ou les poinçonneurs.

Astrid Fontaine nous offre avec ce livre une véritable galerie de portraits, faisant passer tous ces gens de l'anonymat à une certaine proximité avec le lecteur.

Parfois, même, ce sont eux qui prennent la parole pour nous conter leur vie, leurs origines, souvent rurales, leur entrée au Nord-Sud, et parfois leur mort au front ou la lente déchéance que leur imposèrent des maladies aujourd'hui disparues, heureusement.

J'ai pris un plaisir immense à partager ces moments avec ces personnes, à faire la connaissance de Jean-Baptiste Berlier, le père du Nord-Sud, dont il est bien difficile de retrouver la trace, et même à lire l'histoire de la compagnie racontée par elle-même.

Outre les moments de partage qu'on trouve dans le peuple des tunnels, on apprend aussi beaucoup de chose sur une époque, celle qu'on appelle la Belle Époque, et on y découvre un portrait loin des images idéalisées habituelles : injustices, dureté des moeurs, alcoolisme, mais aussi début de la protection sociale et des luttes syndicales.

L'après-guerre n'est pas plus facile pour le peuple des tunnels : explosion des prix, handicaps des blessés de guerre, salaires insuffisants.

J'ai pris un immense plaisir à lire ce livre qui complète particulièrement bien les autres ouvrages sur l'histoire du métro. Une référence pour moi.
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Le Peuple des Tunnels

Dans l’attente d’un colis en provenance d’une session de Masse Critique, il y a toujours une certaine impatience. Mais que dire lorsqu’il arrive avec plusieurs mois de retard. Enfin ça y est, il est là.



Au premier regard, la facture du livre est attrayante. Visuel constitué d’une mosaïque de photos d’époque, couverture souple et papier de belle qualité. En le feuilletant, je constate rapidement que le contenu éditorial touffu est agrémenté de documents iconographiques de toutes natures, reproduits avec soin.



L’introduction qui ne fait pas moins de 40 pages est rédigée à la première personne du singulier. Elle raconte les difficultés pour l’auteur à mettre la main sur l’objet de sa convoitise, c'est-à-dire des archives suffisamment riches et susceptibles d’alimenter ses recherches. Si certaines anecdotes sont intéressantes, le propos traîne en longueur et aurait mérité d’être plus concis. Certes, il donne une idée des obstacles à franchir lorsqu’on mène des recherches mais n’apporte guère plus et retarde le moment d’entré dans le vif du sujet. Dommage.



La substance même de ce livre est constituée de témoignages touchants livrés par les documents de la compagnie de chemin de fer suburbain appelé Nord-Sud de 1887 à 1930. Par la suite, cette petite compagnie sera absorbée par sa rivale, la très puissante CMP (Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris), avant de devenir la RATP en 1949.



A l’époque, les dossiers du personnel sont alimentés par de nombreuses lettres personnelles, fiches, photos d’identité et courriers professionnels qui révèlent des rapports houleux entre une société toute puissante à l’organisation quasi-militaire et des employés bien souvent dans la misère. Le paternalisme est de rigueur. En conséquence, les agents du Nord-Sud jouent souvent le jeu de la soumission afin de s’attirer les bons sentiments et les faveurs de leur hiérarchie. C’est vrai qu’il existe des avantages non négligeables à se soumettre aux bons vouloirs des cadres. L’ensemble des services sociaux dont nous faisons usage aujourd’hui n’existe pas encore. La compagnie tiendra un rôle de précurseur dans le domaine de la santé notamment. On verra aussi sa conduite durant la grande guerre. Mais ce qui est le plus intéressant, au-delà de l’entreprise et de ses rapports avec ses salariés, c’est l’instantané de tout un pan de notre histoire qui est livré à notre curiosité.



Les documents photographiés sont passionnants et arrivent à propos pour étayer le contenu éditoriale. Ils illustrent à merveille les différents chapitres et permettent de donner corps à tous ces ouvriers et petites gens.



Que dire de plus ? J’ai terminé l’ouvrage. Je l’ai lu avec plaisir mais j’en sors aussi avec une certaine frustration. Un goût d’inachevé. Soyons honnête, le travail fournit est considérable. Mais toute cette documentation décortiquée, analysée, mise bout à bout manque encore un peu d’âme. J’aurais aimé une mise en perspective plus poussée de toute cette micro-société plutôt qu’une simple juxtaposition de destins classés par thème (candidatures, mœurs, guerre, médecine du travail…).



Par ailleurs, le ton d’abord très agréable devient vite prétexte à des digressions de peu d’intérêt comme celles concernant les caméras de surveillance londoniennes, Déclic le chat de l’auteur ou encore les goûts naissant de celle-ci pour les talons hauts de couleur pourpre. Il y a trop de commentaires hors sujet, anachroniques. Quoi qu’il en soit ce travail a le mérite de ramener au jour une entreprise humaine étonnante qui fait partie intégrante de notre histoire et qui a été complètement occulté. Et rien que pour cela, ce bel ouvrage mérite d’être lu.

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Le Peuple des Tunnels

Le Peuple des tunnel est un curieux ouvrage. Écrit par une anthropologue, on s'attend tout d'abord à une étude universitaire complexe et opaque mais dès les premières pages, le propos est clair, simple, agréable à lire. L'auteur explique sa démarche, son travail de recherche. Le livre en lui même est beau, agréable à feuilleter, très bien illustré : photos, documents d'époque. Dans ce livre très abordable, on découvre donc à partir des dossiers personnels des employés de la compagnie nord-sud, le quotidien de ce peuple des tunnels. Des chapitres thématiques alternent avec de très beaux portraits. Rien de sensationnel, pas de grandes affaires criminelles ou de secrets sordides mais une multitudes d'informations sur la vie quotidienne qui une fois regroupée nous donne une vision claire des conditions de travail : problèmes d'alcoolisme, de santé, l'épreuve de la guerre , une compagnie qui oscille entre avec ses employés entre une surveillance constante et une certaine forme de paternalisme.

Le peuple des Tunnels est donc un livre qui se lit vite et facilement. Ce que l'on peut peut-être regretter c'est que l'on a parfois l'impression que l'auteur pour rendre vivant son travail de recherche nous fait trop souvent part de ses commentaires et de ses propres impressions. Ce qui peut déranger, et qui m'a personnellement déranger ce n'est donc pas le fond mais la forme. Trop de bavardages pour masqué un manque d'analyse, une texte rédigé dans l'urgence peut être ... Quoi qu'il en soit, le Peuple des Tunnels reste un livre original et agréable, une belle plongée dans le Paris du début du siècle.
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Le Peuple des Tunnels

On raconte qu’il n’y a pas de soleil sous la terre, que l’on croise des gars que l’on ne reconnait pas. Bienvenue parmi le Peuple des tunnels.



Astrid Fontaine nous guide dans les couloirs du souterrain pour remonter dans les années folles. Au travers des petites gens qui font la grande histoire, elle nous raconte l’histoire de la compagnie Nord-Sud. L’ère héroïque de la construction du métropolitain.



Il était une fois Goliath, j’ai nommé la Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris (CMP) qui avait acquis une concession de la ville de Paris pour concevoir une ligne de transports en commun pour la ville.

L’histoire n’aura retenu qu’eux, et les travaux de l’ingénieur Fulgence Bienvenüe.

Mais face à eux se dressait David, la compagnie nord-Sud et l’ingénieur Jean-Baptiste Berlier. La société exploitait deux lignes de métro, notamment la célèbre Montmartre-Montparnasse. Elle a également traversé la Seine, exploit fameux de l’époque.



Cette fois-ci, David a perdu. La fronde aura vécu et la CMP absorbera sa petite sœur pour finalement se voir elle-même nationalisée et devenir la pachydermique Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP).



Il reste cependant des traces de la « Nord-Sud » qui s’offrent à l’œil exercé. Ces lettres NS entremêlée dans le fer forgé ou bien gravées sur la faïence ou encore la rotonde de la gare Saint-Lazare en sont les témoignages bien vivants.



En dehors de cela, pas grand-chose. L’histoire n’est qu’un char sans rétroviseurs. Il fallait bien les talents d’ethnologue d’Astrid Fontaine pour faire revivre la compagnie oubliée. Comment ? Au travers des paperasses soigneusement archivées par la RATP.



On trouve dans ces formulaires et ses matricules l’écho de la vie d’autrefois. Les courriers de retards, les dossiers médicaux, les lettres aux collègues et tant d’autres fragments d’histoires.

C’est l’approche de l’auteur, nous raconter l’histoire de la compagnie en recréant la vie de ses employés par leurs traces administratives.

On n’y trouve que des petites gens et bien des malheurs. Les années folles et insouciantes sont réservées à l’élite. Tandis que sous la terre, le peuple des tunnels souffre. On y parle de la misère et de la faim. Les hommes disparaissent à la guerre, les femmes meurent de l’enfantement. Tandis que l’alcoolisme, la syphilis ou la violence s’occupe des survivants. La comparaison avec l’Assommoir de Zola est flagrante. Sauf qu’il ne s’agit ici plus de fiction ni de roman.



Le livre se termine par une mise en perspective de l’histoire du métro à Paris. Comment cette audace technologique, ce projet fou a pu voir le jour et transformer radicalement la vie des parisiens. Metro-boulot-dodo ont une histoire et au fond des tunnels plus d’un siècle nous regarde.


Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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