AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.12/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Les Ateliers de l’Antémonde est un collectif d’auteurs composé "de personnes engagées dans les luttes anticapitalistes et féministes" et "passionnées par la bidouille".

En 2018, ils publient "Bâtir aussi, Fragments d’un monde révolutionné", un recueil de nouvelles d’anticipation qui partent d’une même hypothèse : en 2011, les printemps arabes ont inspiré d’autres révoltes et le Monde tout entier s’embrase-bienvenue à l’ère de l’Haraka, c’est à dire après "l’Antémonde".

son site : https://antemonde.org/
Twitter : https://twitter.com/antemonde?lang=fr

Ajouter des informations
Bibliographie de Ateliers de l`Antémonde   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Le métal, c'est autre chose que ces salles de sport climatisées de l'Antémonde. Elle se remémore la vitrine du club en rez-de-chaussée de son immeuble, les coachs s'égosillant dans un micro « et un, deux, et trois », pour couvrir la dance poussée à dix mille décibels. Comme si devenir sourd rendait plus beau... Le « sport » de ces années-là, Théo ne l'a pas connu. Pas de jogging dans le parc avec les autres coureusEs aux baskets Adidas ou Nike, l'iPhone scotché au-dessus du coude. Pas de longueurs en piscine couverte avec bonnet de bain et moule-bite obligatoires, pas de soirée Coupe du monde de foot à la télé, pas de file d'attente en combis colorées aux remontées mécaniques, pas de vélos d'appartement... Enfin si, des vélos, il y en a partout et pour tout ! On pédale pour remplacer l'électricité ou l'essence. Les jambes sont finalement le moteur le plus répandu.
Commenter  J’apprécie          200
- Je suis carrément d'accord, acquiesce Karim. On a laissé les commissions "VIe République" prendre le monopole du futur, faut qu'on trace d'autres lignes, une sorte de programme.

- Pas un programme, précise Thierry, un champ de réflexion. Je veux dire, il faut que tout le monde se prenne au jeu, réfléchisse à ce qu'iel voudrait pour l'avenir, à court et à long terme. On pourrait aussi parler de comment se structurent nos collectifs, de nos manières de résoudre des conflits sans police, donner des exemples concrets. C'est ça qui nous aidera à sortir de la peur, cette peur qui mène aux urnes aussi bien qu'aux fusils. Il ne s'agit pas de mettre nos craintes sous le tapis, de dire aux gens qu'iels sont crétinEs de flipper. Il ne s'agit pas non plus d'avoir un programme tout bouclé. C'est l'histoire de reprise en main : sentir qu'on peut agir sans représentantEs, et à partir de là, entrevoir des futurs souhaitables, abordables...

L'intervention de Thierry plonge chacunE dans le silence le temps d'une réflexion.

- Vous refusez toujours de poser les questions stratégiques pour de vrai, grommelle Gasp. Vous espérez que la révolution va se faire toute seule.

- Tu as raison sur un point, Gasp, concède Karim. Il faut qu'on se donne les moyens de la faire, cette révolution. C'est le moment d'y aller plus fort, plus concrètement, de manière plus radicale dans nos actions. Mais ce n'est pas incompatible avec le fait de projeter des possibles, comme dit Thierry, de penser des formes d'auto-organisation et de production à petite et grande échelle...
Commenter  J’apprécie          180
- Il va jusqu'où votre délire ? Quand vous aurez un avion qui tiendra la route, vous voudrez en fabriquer dix, puis cent ! Vous les produirez à la chaîne ? Vous remettrez en route les raffineries, l'aluminium et les centrales nucléaires. Vous délirez avec vos idées géniales sans penser aux conséquences. Occupez-vous plutôt des déchets que l'Antémonde nous a laissés sur les bras !

Les trois jeunes fulminent plus rouge que leur combinaison. Axel, celui dont le visage est de loin le plus congestionné, réplique :

- L'Antémonde par-ci, l'Antémonde par-là. Vous n'avez que ce mot à la bouche ! Nous ne l'avons presque pas connu, votre Antémonde. Par contre le froid, le manque de nourriture, le chaos et la guerre, ça, on a bien enduré ! Nous voulons contribuer à aménager le monde dans lequel nous vivons comme chaque personne ici. Multiplier les liens avec les autres régions c'est un vrai besoin. Et nous avons cette possibilité géniale qu'est le transport aérien. Nous voulons avancer et non régresser !

Nesrine persiste :

- Mais avancer toujours plus, c'est à la base du capitalisme. On n'a pas fait un trait sur tout ça pour y revenir six mois plus tard !

- Mais c'est quoi, le capitalisme ?! À chaque fois qu'un truc ne vous plaît pas, vous dites que c'est capitaliste.
Commenter  J’apprécie          170
Nous sommes hostiles à la sacralisation de la Nature, particulièrement répandue au sein des mouvements critiques du capitalisme industriel. Ce phénomène valorise les notions d'authenticité, d'harmonie humainEs/nature, de binarité entre les processus dits « naturels » (forcément bons) et ceux « artificiels » (et donc corrompus). Cette approche sous-entend qu'il existerait une nature humaine originelle, aliénée par la technique et le capitalisme, que l'on pourrait retrouver en brisant nos chaînes... Au contraire, nous considérons qu'il n'y a pas de forme pure ou authentique d'être humainE mais que nous sommes le fruit d'une continuelle construction sociale, imbriquant les contraintes de nos environnements, de nos histoires et de nos luttes, toujours conditionnéEs par nos imaginations subjectives et collectives. Nous rejetons l'idée d'une division Nature/Culture qui dicte ce qui est normal ou anormal en s'appuyant sur un argument d'autorité qui interdit toute subversion de l'ordre établi, le fameux « c'est la nature qui veut ça ».
Commenter  J’apprécie          170
« Eh oh, ça suffit Gasp ! coupe Dunya. Tu amalgames tout et n'importe quoi. Tu recommences à bloquer sur cette question des identités. Mais tu n'as rien compris à la fierté des luttes communautaires. Je suis kurde, mon identité est réprimée par le gouvernement turc. Je ne suis pas particulièrement fière mais je ne suis pas honteuse, car ils voudraient m'assigner à la honte. Et ça n'a rien à voir avec la fierté nationale portée par des identitaires de droite ou par le gouvernement d'Erdogan. Tu ne peux pas comparer, Gasp. Il faut prendre en compte les rapports de force en jeu au départ. Les Kurdes, comme les PalestiennEs, sont niéEs dans leur possibilité même d'exister, de décider de leur manière de vivre et de s'organiser. Alors forcément, pour lutter et résister, les gens ont besoin de renforcer le commun qui est renié par le pouvoir en place. Il n'y a pas jeu égal entre ces formes de fiertés. L'une est encouragée et exacerbée par le pouvoir, l'autre est discréditée, tu ne peux pas mettre ces dynamiques en parallèle. »
Commenter  J’apprécie          170
En 2012, j'avais quinze ans et j'étais coincée chez mes parents. Ma vie se déroulait sur un petit nuage. Chouchoutée par mon papa et ma maman, famille protestante bien sous tous rapports, élève à l'École Internationale, je rêvais d'un beau mariage et d'une carrière comme diplomate. J'avais une salle de bains, un dressing personnel et une vision très naïve du monde... Je n'ai pas vu venir la révolution. Je ne comprenais rien à ces grèves et ces blocages et je zappais quand ça en parlait à la télé. De toute manière, je n'étais en lien avec personne d'impliquéE et ça ne m'intéressait pas spécialement. C'est seulement après l'été 2012, avec l'annulation de la rentrée scolaire sur toute la Suisse romande, que j'avais tilté : la vie normale, c'était fini. J'avais brusquement réalisé qu'il se passait ce machin historique dans le monde et dans ma vie, un changement sans retour en arrière possible. Ça avait été une découverte soudaine, violente, archiconfuse.
Commenter  J’apprécie          10
À l'automne 2011, les éditions Tahin party envisagent une réédition de l'article « Vers une technologie libératrice », écrit par Murray Bookchin en 1965 et publié une première fois dans son recueil Pour une société écologique. Pour compléter ce texte avec des réflexions plus actuelles, nous nous penchons à quelques-unEs sur cet imaginaire qui décrit une société autogestionnaire, écologique et postcapitaliste, et sommes particulièrement touchéEs par l'enthousiasme de l'auteur pour les questions techniques. Un enthousiasme à détailler les solutions matérielles déployées par ses Communes, pour produire les nombreuses choses dont chacunE a besoin. Un enthousiasme pour décrire l'imbrication de la production agricole et artistique, du travail et de la vie, depuis la mise en place de petites usines métallurgiques... jusqu'aux microcentrales nucléaires.
Commenter  J’apprécie          10
L'utilisation de perceuses, tronçonneuses, scies circulaires ou autres nécessite souvent deux personnes : c'est l'alliance de la dextérité des mains pour manier la machine et de la force des jambes comme moteur. Une personne seule se rabat généralement sur des outils manuels, chignoles et scies.
Faire du sport ? L'activité physique, chacunE en a bien assez dans son quotidien, alors s'en rajouter une dose...
Commenter  J’apprécie          10
Tragique ironie, la pénurie alimentaire avait été un moyen radical de décimer les troupeaux et d'enterrer l'industrie animale, en quelques mois. Un gros tiers des terres destinées jusque-là à l'alimentation animale était ainsi libéré.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ateliers de l`Antémonde (52)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
188 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}