La langue française est vivante! Donc elle évolue. Mais elle mène une drôle de vie : le brouhaha quotidien charrie des mots, des expressions qui nous chatouillent l’oreille et nous gratouillent l’entendent.
Chez les politiques, les penseurs professionnels, la panne d’idées, les concepts creux, l’absence d’imagination sont des marqueurs […]. Et que dire quand on n’a rien à dire ? Brasser du vent, mais rafraîchi par la modernité ambiante – que nous appellerons modernitude.
Ces gesticulations langagières s’anglicisent volontiers ([…]), ce qui donne du volume à un discours souvent maigrelet, voire peut-être et surtout, à celui qui parle. […]
Et puis il y a le français des bobos, ou l’entre-soi anglicisant et chic ; celui des sportifs, très pauvre mais tout aussi ridicule; le langage informatique et ses kyrielles de néologismes; celui des automobilistes, des transhumanistes, des journalistes reprenant la langue de bois politique mais parsemant leur prose de syllepses réjouissantes et d’affligeants clichés...
(extrait de l' "Avant-propos")