Citations de Audrey Niffenegger (41)
Quand j'erre là-bas, dans le temps, je me trouve inversé, une version désespérée de moi-même. Je deviens un voleur, un vagabond, un animal qui se terre. J'épouvante les villes dames et je fascine les enfants. Je suis un tour de magie, une illusion de premier ordre, si incroyable qu'elle me rend tout à fait érel.
Il y a dix minutes le ciel était d'un bleu cuivré et il faisait une chaleur lourde, on aurait dit que tout était déformé, comme si on se trouvait sous une grosse cloche en verre, les bruits autour de moi étouffés par la chaleur tandis que s'élevait le bourdonnement d'un chœur d'insectes.
Mais la lecon la plus rude, c`est la solitude de Claire. En rentrant, je la trouve parfois irritée ; j`ai rompu le fil de ses pensées, en brisant le silence réveur de sa journée. Parfois l`expression de son visage m`évoque une porte fermée. Elle se retranche dans la chambre de son esprit pour y faire du tricot ou je ne sais quoi. J`ai découvert que Claire aime etre seule.
Les rêves sont différents de la réalité mais aussi importants.
Les choses paraissent simples jusqu'à ce qu'on commence à les analyser
Je montre à Henry quelques autres techniques : comment pêcher un portefeuille dans la poche intérieure d'une veste ; comment soustraire sa main aux regards pendant qu'elle visite un sac de femme ; six manières différentes de détourner l'attention de la cible pendant qu'on la déleste ; comment amener quelqu'un à exposer malgré lui où se trouve son argent.
[...] nous sommes ici et maintenant, et rien ne peut gâcher cet état fr grâce ou ternir la joie de ce moment parfait
Pourquoi l'amour est-il magnifié par l'absence ?
Pui elle se souvient, et à cet instant je l'aime encore plus que la vie
"Y a-t-il un besoin plus fondamental que celui d'être connu de l'autre ? cette connaissance, c'est l'essence de l'intimité, l'elixir de l'amour"
Je comprends la raison d'être du Paradis et de l'Enfer, de la récompense et de la punition, mais si ce sont les limbes, à quoi cela rime-t-il? Qu'est-ce que l'équivalent spirituel de l'assignation à résidence peut bien m'apprendre? Chaque disparu est-il relégué dans son ancien domicile, condamné à le hanter? Dans ce cas, où sont tous les gens qui ont vécu ici avant moi et sont morts depuis? Est-ce un oubli de la part des autorités célestes ?
Les mots me font défaut : je suis amoureuse de cet homme qui n'a aucun souvenir de moi, notre histoire appartient encore au futur en ce qui le concerne
« Pour mon nouvel amour j’ai fait
Un autre jardin,
Laissant la rose morte intouchée
Sous celle qui vient.
Pourquoi l’été tarde t-il tant ?
Pourquoi mon cœur bat-il si peu ?
Elle est venue l’aimée d’antant
Et a détruit ce lieu.
Elle avait son sourire doux,
Comme autrefois ;
Elle s’est promenée un peu partout
Glacée de froid :
Avec elle la mort est passée,
Ses yeux ont tout flétri ;
La rose blanche s’est effeuillée
Et la rouge a blanchi »
-Est-ce qu’il t’arrive parfois de rester éveillée à te demander si je ne suis pas une espèce de plaisanterie que te jouerait Dieu ?
-Non. Je reste éveillée à craindre que tu disparaisses et ne reviennes jamais. Je reste éveillée à ruminer les brides d’informations que j’ai glanées sur le futur. Mais j’ai une foi totale dans l’idée que nous sommes destinés à être ensemble.
Je m'avise que tous les menus cadeaux et les souvenirs qui peuplent ce musée de notre passé sont autant dfe lettres d'amour entre les mains d'un illétré
J'avale une gorgée de mon café et m'efforce de sentir le temps refluer, m'efforce d'effacer la différence entre maintenant et alors. Seule ma mémoire me retient ici. Temps, laisse-moi disparaître. "Et ce que la présence même sépare pourra être réuni. (p 519)
Claire : C’est difficile d’être abandonnée ainsi. J’attends Henry sans savoir où il est, en me demandant s’il va bien. C’est difficile d’être celle qui reste.
Je m’occupe. Le temps passe plus vite de cette façon.
Je me couche seule et me réveille seule aussi. Je me balade. Je travaille et ne m’arrête pas avant d’être fatiguée. Je regarde le vent jouer avec les détritus qui ont été ensevelis sous la neige tout l’hiver. Les choses paraissent simples jusqu’à ce qu’on commence à les analyser. Pourquoi l’amour est-il magnifié par l’absence ?
Autrefois, les hommes partaient en mer et les femmes les attendaient, debout sur la jetée, guettant à l’horizon l’apparition de leur minuscule bateau. À présent, j’attends Henry. Il se volatilise malgré lui, sans jamais prévenir. Je l’attends. L’attente, chaque fois, semble durer une année, une éternité. Chaque instant s’écoule lentement, transparent comme du verre. À travers chacun de ses instants, j’entrevois une infinité de moments identiques, prêts à se succéder. Pourquoi est-il parti là où je ne peux le suivre ?
L’appartement était baigné de lumière. Les jumelles escortèrent Robert jusqu’au piano, puis reculèrent. Il découvrit alors l’écriture d’Elspeth :
BONJOUR VALENTINA ET JULIA,
JE SUIS ICI,
AFFECTUEUSEMENT, ELSPETH
Et puis :
ROBERT - 22 juin 1992 – E
Quand on partage la vie d'une artiste, chaque jour est une surprise.
Notre amour a été le fil dans le labyrinthe, le filet sous l'équilibriste, la seule chose réelle dans cette vie étrange à laquelle j'ai pu me raccrocher.