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Note moyenne 3.84 /5 (sur 159 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Soissons , 1984
Biographie :

Audrey Pleynet est une auteure qui vit en Vendée.

Diplômée d’une Grande École de Commerce à Lyon, elle s'engage dans une carrière internationale au service d'ONG et d'associations. Le féminisme, tout particulièrement, fait partie des causes humanitaires et sociales qui l'animent.

Friande de voyages, elle a quitté Paris pour le Sri Lanka, Haïti, le Japon, Cuba et le Tadjikistan qui ont nourri son amour de la fiction, vivifié son imagination et encouragé son désir d'écrire.

En août 2017, à l'âge de 33 ans, elle publie grâce à la plate-forme d'auto-édition d'Amazon son premier livre : "Noosphère". Ce roman philosophique de science-fiction interroge les notions de connaissance et de certitude.

En 2018, elle fait partie de l'équipe "amatrice" victorieuse du concours d'écriture du festival des Imaginales face à des écrivaines dites "professionnels" et son texte reçoit le 3e prix. L'été de la même année, elle offre gratuitement la lecture de sa nouvelle "Citoyen+", téléchargeable sur Amazon (lisible sur Kindle et Kobo).

son site : https://audreypleynet.wordpress.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/AudreyPleynetAuteur/
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Source : Blog professionnel + Amazon
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Audrey Pleynet : primée en science-fiction Avec « Quelques gouttes de thé », Audrey Pleynet a remporté le Prix Rosny Aîné 2020 catégorie Nouvelle. La science-fiction est son domaine de prédilection, propre à extrapoler les thématiques d’aujourd’hui et à amener beaucoup de réflexion sur notre société. Elle est l'invitée d'Alex Guirec.


Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Joshua est maintenant en âge de comprendre beaucoup de choses. Quelle version de l’histoire a-t-il entendue ?
Pendant que Krale décrit la peur qui s’immisce dans les couloirs, je pense à celle que peut ressentir Joshua. Il se tournera vers ma mère et je sais qu’elle le rassurera, prendra soin de lui. Plus qu’elle ne l’a fait de moi. Elle l’a toujours regardé comme un trésor. Quand il titubait maladroitement sur le sol de notre cabine, tout occupé à son apprentissage, avec son visage si sérieux. Et ma mère qui me tendait distraitement une boisson, sans tension entre nous, sans reproche, juste comme ça, naturellement, alors qu’elle dévorait des yeux le petit être à nos pieds.
Mais cet amour ne garantissait pas qu’elle allait changer. Si elle devait l’élever sans moi, allait-elle lui expliquer, comme elle me l’avait fait, vers mes seize ans, ce qu’être Humania signifiait ? Allait-elle lui montrer les zones de limites de la station ? Lui dire qu’il y avait nous et qu’il y avait les autres ? Que ferait-elle des 32 % de gènes Mino de mon fils, qui semblaient moins compter que mes 18 % ?
Pendant longtemps, elle ne s’en était pas souciée. Ce n’était pas un tabou, pas vraiment. Ni une honte. Ma mère s’occupait alors d’autres choses, et moi je grandissais dans la station. J’étais en bonne santé, je rentrais en fin de cycle. À ses yeux, je ne pouvais pas vraiment avoir une autre enfance que la sienne, chérir d’autres choses qu’elle. Mais l’influence de Lou’Ny’Ha avait tout changé.
Pour me remettre dans le droit chemin, ma mère me présenta à ses collègues et à leurs enfants. N’ayant pas encore abandonné l’espoir de la rendre fière, j’avais été polie… Les jeunes Humanias étaient sympathiques, mais ils ne connaissaient rien de la station. Les salles que j’évoquais, les musiques, la Crai et le Nos. Rien. Ils n’avaient pas de lieux à eux, pas de mouvement, pas d’ondulation.
Sur le chemin du retour, tout en traversant les artères tourbillonnantes du cœur de notre secteur, évitant les conteneurs automatiques des livreurs qui nous frôlaient en sifflant ou les vapeurs des décanteurs des Majos Tarn, ma mère babillait sur la visite, sur la façon dont ces gens étaient si Humanias, sur leur accoutrement, leur attitude, leur vocabulaire. Elle m’invitait à m’extasier, et je trouvais cela encore plus difficile que de faire semblant de ressentir les effets du Nos ou de la Crai. Elle continuait sur un trait de personnalité particulier, le liant à notre espèce dominante, à ce pourcentage majoritaire qui constituait, selon elle, qui nous étions vraiment.
Elle monopolisait ainsi des valeurs de courage, d’intelligence et de droiture. Les refusant aux autres, alors que j’avais été témoin, comme elle, comme tous, d’autant d’actes de bravoures ou d’ignominie de la part de toutes les espèces de la station, dans le plus large spectre possible de pourcentages.
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Leur planète d’origine était un immense désert de roches et de falaises ponctué d’oasis luxuriants, mais où les habitants ne s’attardaient pas. Les ’Ha prisaient les étendues de cailloux et de sable, les rayons des soleils qui grillaient leurs écailles. Fins, intelligents, civilisés, terriblement empathiques et bienveillants, ils aimaient leur planète et en prenaient soin. Ils vivaient de peu.
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Cela faisait six mois maintenant qu’Alain était devenu un « Citoyen+ ». Il avait franchi la porte d'une des agences du gouvernement après avoir appris qu’un couple de ses amis déménageait pour un quartier très en vue de la capitale. Ils avaient adhéré au programme trois ans plus tôt et, depuis, leur situation s'était énormément améliorée : ils payaient moins d'impôts, avaient accès à des tarifs préférentiels auprès de leur assurance, pouvaient inscrire leurs enfants dans de meilleures écoles, avaient obtenu un prêt avantageux, gagné un rabais pour la salle de sport. Ils avaient même le droit de prendre les files prioritaires dans les gares et les aéroports. Pour tenter d’obtenir lui aussi tous ces avantages, il avait suffi à Alain de remplir quelques questionnaires, de donner accès à son téléphone et à ses profils sur internet, et de se laisser implanter une petite puce dans la main. Le bracelet, lui, était offert.
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D’immenses portes en métal noir, aussi hautes que larges, placardées de barres en reliefs, un étrange quadrillage, s’ouvraient et se fermaient à un rythme soutenu telles des bouches affamées. Les dockers entreposaient dans les pièces qu’elles révélaient une montagne de marchandises, aussi bien du métal brut que des denrées, ou les bijoux scintillants des cérémonies Sat Rez. Derrière certaines on amassait du vent, du mouvement, pour les expédier vers des mondes immobiles. Une odeur de soufre trahissait un envoi pour la planète Pory, dont ses habitants étaient friands. Les portes se rouvraient sur des salles vides, et je pensais à toutes ces choses qui avaient traversé l’espace en un instant, n’existant déjà plus pour moi. Accroupie près de Lou’Ny’Ha, j’admirais, fascinée, cette valse ingénieuse et fluide. Quant à mon amie, elle attendait le faux-pas : lorsque les caisses ne partaient pas. Alors Lou’Ny’Ha frémissait. Le contremaître arrivait, retentait la manœuvre. La tension montait sur les docks, le malaise aussi. On appelait divers ingénieurs à la rescousse, repoussant le moment d’avoir recours à des vaisseaux long-courriers. Parfois, les cargaisons disparaissaient enfin, sinon ils haussaient les épaules. Il fallait attendre, essayer lors d’un autre cycle. Puis abandonner. Personne ne savait comment fonctionnait le portail d’expédition. Les premiers stationniens l’avaient su, à une époque où le système était simple. Mais avec les ajouts et les modifications d’une espèce, le départ d’une autre, la technologie s’était complexifiée en même temps que sa maîtrise s’était perdue. C’est ce que m’expliqua Bren lors de l’une de nos discussions.
Aux docks, on trouvait de tout, Crai et Nos, très populaires chez les ’Ha, et des substances plus rares que Lou’ Ny’Ha et moi testâmes dans une euphorie idiote afin de dénicher celle qui nous permettrait d’onduler ensemble.
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Nous passons tous nos vie en prison.
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Je n’ai jamais apprécié la solitude. Elle ne m’a jamais convenu, et il paraît évident qu’elle ne m’appréciait pas non plus. Ensemble, nous devenions folles. Moi morose, elle crispante. Tout sauf un havre de paix.
Plus jeune, on m’avait prévenue. « Tu ne devrais pas être seule, seule avec toi-même. Tu as cette personnalité qui ne s’allume qu’avec les autres. »
L’absence de regard m’engloutissait dans un noir profond. « Seule, tu ne brilles pas. » Terne. Transparente. Éteinte. La logique de leurs mots m’échappait. Curieuse, je regardais ma peau, n’y trouvant aucune de ces teintes, textures ou degrés de luminosité qu’ils évoquaient. Ni le chatoiement des Percal d’Oripon, ni la fluorescence des Reep des hauts-fonds. Juste du rose légèrement zébré d’or. De la peau d’Humania, commune mais familière.
Je haussais les épaules, détournais les yeux, prétendant que cela ne me touchait pas, évitant de dire qu’eux aussi manquaient de lumière. Et je glissais de nouveau, lentement, dans la station. Nul besoin de se presser. Je voulais montrer au monde — à moi — que je ne les avais pas écoutés, que mon haussement d’épaules n’avait pas été feint.
À petits pas, je remontais les coursives, passais devant les jardins suspendus de Triah et plongeais jusqu’au quartier médian. Alors, doucement, le pied à peine posé sur le rebord des chutes gravitationnelles, je m’approchais d’un stationnien, en frôlais un autre. Même les Spexlos dont les antennes plumeuses faisaient naître en moi l’écho vide de leurs voix et de leurs pensées vagabondes… Quel qu’il soit, je tremblais, puis repartais vers un autre groupe, ouvrant mon esprit aux télépathies, aux odeurs suaves, à leurs vibrations invisibles que ma peau captait dans un frisson glacé.
Je déambulais, nonchalamment, petite Humania ayant l’air de rien. L’air de tout. Un signe de suffisance caractéristique de mon espèce.
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Ils avaient parlé pendant des heures. Pas de tout et de rien, mais de choses ; des choses importantes. Des sujets dont il n'avait pas discuté depuis des mois. Pourquoi ? Il ne savait plus très bien. Parce qu'il n'avait plus le temps de s'en préoccuper. Parce qu'on ne lui suggérait pas d'articles à ce sujet. Parce que ça ne lui faisait pas gagner de points.
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Un instant le scientifique, seul, vit et comprit les résultats de l’expérience. L’instant suivant les centaines de personnes présentes dans la salle le surent également. Au même moment d’ailleurs, toute personne sur la planète qui le désirait pouvait avoir cette même connaissance.
Comme il l’avait déjà observé les fois précédentes, la foule frémit. Une vague parcourut l’assemblée, un frisson de connaissance et de plaisir, mêlé à une bouffée d’orgueil et de contentement. La surprise, la tension des corps, les mouvements de tête engendraient un frémissement à peine perceptible dans tout le théâtre. Puis les épaules s’affaissèrent. La chose était sue : elle était émise sur la Noosphère par le scientifique. Le moment était passé.
Quand les lumières se rallumèrent dans la salle, Tellano se leva et sortit dans un monde dans lequel on guérissait du cancer.
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Malgré nos différences génétiques, ou de psychés, nous partageons tous ce même sentiment, celui qui nous fait frisonner quand nous nous tenons face aux étoiles, qui nous rapproche de l'individu à nos côtés dans le lit. Cette angoisse ancestrale et éternelle d'être seul, seul et insignifiant.
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