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Critiques de Augusten Burroughs (85)
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Courir avec des ciseaux

Il y a des livres, parfois, qui n'ont aucune éducation : vous les achetez un samedi matin, pensant passer un après-midi tranquille à bouquiner, et au lieu de vous détendre comme tout livre respectable l'aurait fait, ils vous secouent comme un prunier, vous donnent quelques paires de giffles, et vous laissent un peu groggy, à vous demander ce qu'il vient de vous arriver.



Tel est "courir avec des ciseaux", autobiographie d'Augusten Burroughs : sa vie commence déjà sous les meilleurs auspices, avec un père alcoolique, et une mère folle à lier. Après quelques scènes d'insultes et de menaces de mort, les deux parents décident de divorcer. Pour tenter de se construire, la mère d'Augusten consulte un psychiatre, le docteur Finch, et, tout à sa reconstruction émotionnelle, abandonne complètement son fils. Finch devient le tuteur légal d'Augusten, qui s'installe chez lui.



Malheureusement, Finch est beaucoup plus déjanté que les patients qu'il est sensé soigner, et fait des choix douteux. Comme essayer de former des couples avec ses patients. Comme fournir un cokctail d'alcool et de valium à Augusten pour faire croire à une tentative de suicide et lui éviter quelques mois d'école. Comme "offrir" sa fille de treize ans à un de ses patients de quarante ans sous prétexte qu'elle est assez mature pour décider elle-même de sa vie. Ou encore laisser Augusten s'initier à la sexualité à douze ans avec Bookman, jeune homme d'une trentaine d'années, ancien patient et fils adoptif du docteur, avec une relation qui se situe à mi-chemin entre l'abus de mineur et le syndrôme de Stockholm.



Le plus surprenant, c'est que le ton du livre est léger : l'auteur arrive à nous présenter sa vie comme une série de petites anecdotes amusantes à raconter, en un curieux réflexe d'auto-défense :

«[...]écrire mon journal fut un des moyens d'y parvenir. Cela m'a permis d'élever une sorte de mur entre moi et la famille du docteur. Un mur physique, concret, le carnet lui-même, le stylo. Et puis un mur émotionnel, puisque j'étais toujours fourré dans ce journal, en train d'écrire. Ainsi j'ai pu me protéger.»

«Il y a de l'humour même dans la plus terrible des situations. En se focalisant sur cet humour, il est possible de réduire la gravité de la situation. J'ai été émotionnellement arraché à ma vie quand j'étais petit. Sans nécessité. Et ce détachement est rendu dans le livre. L'humour était le seul moyen de survivre au contexte.»



Difficile d'exprimer exactement ce qu'on ressent pendant la lecture : parfois vraiment amusé tellement l'auteur est détaché, parfois horrifié parce que quand même, il y a des viols et des maltraitances émotionnelles terribles, et avec une impression de voyeurisme à se demander s'il va encore lui arriver quelque chose de pire. Dans tous les cas, "courir avec des ciseaux" est un livre qui marque.
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Effets secondaires probables

Hypocondriaque, stressé, capricieux, geignard, peureux,velléitaire, bordélique -et j'en passe- tel est Augusten BURROUGHS dans toute sa splendeur!

Les meilleurs d'entre nous le plaindront, les plus cyniques le détesteront...mais tout n'est pas aussi simple! Augusten est sauvé par un humour ravageur et un sens aigu de l'auto-dérision qui font de ces chroniques un délicieux moment de lecture.

Faut dire qu'il en faut de l'humour quand on a grandi dans la famille Burroughs! Avec une mère artiste peintre parfois,maniaco-dépressive toujours, un père distant, indifférent au point de se laisser insulter par ses enfants sans broncher et un grand frère autiste génial, mégalomane et pervers, il en a fallu du courage à Augusten pour survivre. Alors si il était un enfant terrorisé par la petite souris, un petit rebelle prêt à tout pour être noir, un gamin odieux avec sa grand-mère mais amoureux fou d'une dermatologue grande brûlée, et, plus tard un adulte alcoolique, drogué, accro au Macdo, publicitaire faute de mieux et vivant dans un appartement envahi par les ordures...et bien c'est un moindre mal! D'autant qu'il garde toujours une certaine distance, une conscience de ses faiblesses, une ironie pince-sans-rire qui lui permettront de sortir de son marasme, de trouver une sorte d'équilibre grâce à l'écriture et à l'amour de Dennis, homme solide et réconfortant, prêt à canaliser ses débordements et à tolérer ses manies. Admiré par ses lecteurs, aimé par Dennis, entouré de ses chiens, Augusten reste un doux dingue, certes, mais ça aurait pu être pire!

"Mes amis, mes amours, mes emmerdes" et ma famille, sous la plume de BURROUGHS, donnent un cocktail détonant à lire sans modération!
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Un loup à ma table

Roman largement autobiographique : fils d'un professeur d'université et d'une poétesse, le jeune Augusten vit une enfance dévastée par la peur : la peur de n'être pas aimé, bien sûr ; mais aussi peur de l'agression physique par un père si inquiétant que le petit garçon vit dans une perpétuelle angoisse de mort imminente pour lui, sa mère ou ses animaux de compagnie.

S'étant persuadé que son père est un meurtrier en série, Augusten, devenu adulte, redoute l'héritage de son père et plonge, comme ce dernier, dans l'alcoolisme et des comportements erratiques, jusqu'au jour où il lui est révélé que sa vie lui appartient et que la seule part d'ombre qui lui revienne en propre est celle des séquelles occasionnées par le manque d'amour paternel.

C''est sur ce vortex affectif que se construira l'oeuvre de l'auteur.

Excellent livre sur l'héritage familial.
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Courir avec des ciseaux

Ce livre est un ovni littéraire...non pas sur le style mais plutôt sur le fond. Avec sa liberté de ton et son humour décalé, Augusten Burroughs m'a menée sur une grande palette d'émotions, depuis le sourire jusqu'à la tristesse. Est-ce là un roman ou une autobiographie ? Une fois le doute dissipé, on se rend compte qu'il s'agit bien de sa vie, de son enfance et de son adolescence, relatée sans retenue ni équivoque. A un point tel d'ailleurs que j'en ai été gênée et troublée, comment a-t-il pu s'en sortir indemne ? Comment une enfance aussi chaotique peut-elle être relatée avec tant de détachement, d'intelligence introspective et d'humour ? Car il nous dit tout : la folie de sa mère, l'abandon par le père, la famille d'accueil décalée voire décadente. Il nous confie aussi son homosexualité et la découverte d'une vie intime dans les bras d'un homme plus âgé que lui, dans une relation à la fois sordide et remplie de sentiments.

Ce jeune homme se construit seul, son attention toujours plus portée sur les autres que sur lui-même, apprenant la vie, souvent à ses dépens. Il est livré à lui-même, vivant parfois sa liberté comme une entrave, se structurant par l'écriture de son journal intime et ses rêves de magnat des soins capillaires.

"Le problème, quand on a personne pour vous dire ce qu'il faut faire, c'est qu'il n'y a personne pour vous dire ce qu'il ne faut pas faire"

Passée la surprise, parfois le malaise, l'empathie s'installe, une affection sincère se développe pour cet auteur pas comme les autres, et, arrivée aux dernières lignes, je me suis dit que l'existence même de ce livre était un petit miracle en soi. Et il est arrivé par chance dans ma bibliothèque...
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Pensée magique

Au début, on pense à du Stephen Mc Cauley dont l'univers des romans est proche et on sourit mais...

Florilège de tranches de vie de l'auteur, Augusten Burroughs, ce recueil d'histoires courtes qui ponctuent sa vraie vie, parfois nous amuse, parfois nous ennuie mais jamais ne nous passionne.

Quand on écrit sur son soi, un genre littéraire de plus en plus répandu de nos jours, la "faute" à une société ou le nombrilisme et l'égocentrisme sont désormais des qualités (sic), un genre, d'ailleurs, très répandu habituellement en France (re-sic) encore faut-il avoir quelque chose d'intéressant à raconter.

Pourtant d'habitude les auteurs anglo-saxons sont plus doués à la manoeuvre car possédant souvent un talent d'écriture et surtout de conteur. Ce qui n'est pas le cas ici car il faut le dire : "Augusten ta vie, on s'en fout ! Tes phobies et tes angoisses nous lassent !". Il ne suffit pas d'être trash pour séduire.

Pas totalement raté néanmoins car il reste quelques nouvelles plus truculentes que d'autres mais sur 280 pages c'est vain et sans substance. Après l'exercice de la nouvelle est difficile et il faudra tester cet auteur sur l'un de ses romans. A suivre donc. 2,5/5
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Courir avec des ciseaux

Dans son journal, le jeune Augusten un peu gay et fort coincé raconte son arrivée dans la folle maison Finch, celle du psy de sa mère et tout aussi cinglé!



Burroughs est certainement doué pour écrire avec humour et imagination des scénarios de série américaine... C'est agréable mais je regrette que cette usine à gags assez lourds efface toute la sensibilité de la première partie.



(Vous assisterez à tout ce que vous pouvez imaginer de pire dans un hôpital psychiatrique, gosse chiant sur le tapis, grattage de pellicules, ... et il surenchérit avec fellations, mycoses vaginales, sodomie, le père lisant son avenir dans ses étrons et les exposant sur la table de pique-nique...)

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Courir avec des ciseaux

Il est des livres qui vous accrochent : une recommandation enthousiaste, le hasard, une couverture atypique ou un titre déconcertant. Cette autobiographie d'Augusten Burroughs fait partie de ces romans. Une couverture, dérangeante, présentant un enfant aux mains inertes et au visage recouvert d'un simple carton. Ajoutez à cela un titre préoccupant : Courir avec des ciseaux. On l'associe tout de suite à handicap, vilaines coupures, filets de sang sur les mollets, souffrances terribles, tortures.



Le panorama est dressé, instinctivement. Oh, les blessures ne sont pas vraiment physiques, plutôt morales. Imaginez un enfant livré à lui même depuis son plus jeune âge, entouré de parents à la dérive : alcool et raison vacillante. D'où l'intervention inespérée d'un certain Docteur Finch. Psychologue inquiétant, malade, manipulateur, véreux? A vous de choisir.



Devant cette situation familiale plus que critique, ce médecin devient le tuteur d' Augusten qui rentre, malgré lui, dans cette famille déjantée : les oracles se lisent dans la cuvette des toilettes, en se basant sur la forme de l'étron du père surexcité par sa découverte, en analysant la masse sombre et compacte qui affleure, ou encore le velux improvisé posé de façon trop artisanal dans la cuisine qui se transforme en piscine une grande partie de l'année.

Autant d'anecdotes comiques qui ne peuvent néanmoins masquer la terrible et tragique enfance de l'auteur : déscolarisé, découverte prématurée et violente du sexe, laxisme exacerbé qui laisse paradoxalement une profonde et oppressante sensation de ne pas exister, avenir qui ne s'envisage même pas, un univers barré. Plus d'une fois, le cœur chavire à la lecture de ces lignes...

Heureusement, cette autobiographie est le résultat de cette enfance dramatique, une belle note d'espoir, un exemple de résilience par l'écriture.
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Courir avec des ciseaux

Ahh je peux vous assurer que je ne me suis pas ennuyée pendant la lecture de ce roman! C'est à la fois tragique et comique! Et je pense lire d'autres ouvrages de l'auteur.

Voilà une histoire vraiment incroyable! On se dit que cela ne peut être vrai tant les personnages qui sont censés tenir un rôle parental sont loufoques, dérangeants, étranges parfois! On se dit: "non ce n'est pas possible!". L'enfance d'Augustin sera stupéfiante!

Ses parents se séparent et sa maman le confie à son psychiatre, le Dr Finch. N'imaginez pas un psychiatre aux règles éducatives structurées, imaginez plutôt une éducation sans limites, sans retenues, sans contraintes, pour autant je ne pourrais pas écrire le mot "libre" tant il ne me semble pas approprié à la situation.

La vie dans la maison du Dr Finch semble dénuée de règles. Augustin ne veut pas aller à l'école... Hop, son tuteur va imaginer une alternative qui ne va pas louper (mais qui n'est pas sans danger!). Le plafond de la cuisine est trop bas, hop, on s'y attaque pour y faire une grande ouverture sur le ciel. Etc...

Les évènements s'enchaînent, parfois graves, parfois amusants. Augusten deviendra donc écrivain et franchement, on se dit que l'esprit humain a sacrément de ressources et d'élasticité!
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Déboire

Augusten Burroughs est jeune, talentueux dans son domaine (la publicité), mais il est un insatisfait permanent, et il a un lourd passif. Du coup, il boit comme d'autres feraient du sport, pour garder la forme...

Augusten a eu un passé mouvementé qui lui a laissé un gout immodéré pour l'alcool et la libre-pensée. Il s'est découvert homosexuel aussi, très jeune.

Ces amours, plus sexuelles qu'amoureuses, lui laissent un goût amer. Il boit de plus en plus, se laisse aller complètement, jusqu'à manquer de mourir par empoisonnement à l'alcool !

Il se bât, contre lui-même, contre l'alcool. Rien n'est gagné, jamais.

Et en s'obstinant à boire comme un puits sans fonds et à suivre son instinct d'autodestruction, Augusten passe à côté de l'amour de sa vie... Il sera trop tard quand il le réalisera.

Ce livre est l'histoire d'un combat quotidien pas banal. L'alcoolisme reste un sujet encore tabou. Même à notre époque si décomplexée quand il s'agit de parler de ses bobos et de son nombril, l'alcoolisme reste un secret honteux, dont les gens ont du mal à parler sans fioritures pour emballer le tout, pour ne pas choquer.

Quelle hypocrisie !

Quand on sait que l'alcoolisme est l'une des plus grande cause de mortalité au monde, sans compter les dommages collatéraux... Malgré tout, les gens continuent de se voiler la face devant l'alcool, minimisant leur consommation, ou niant l'évidence.

Augusten Burroughs, lui, est honnête, sans complaisance. Il va au fond du problème, de Son Problème avec l'alcool. Car chaque personne alcoolique a sa propre histoire, et devra se battre avec ses propres armes. C'est ce que nous dit Augusten, en même temps qu'il nous met en garde, sans donner de leçons, sans morale à deux balles, il nous dit de regarder ce que nous avons, au lieu de courir après quelque chose qu'on n'aura jamais.

A lire, sans modération !
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Courir avec des ciseaux

"Oh, tu vas adorer Burroughs !" "Courir avec des ciseaux c'est mon préféré !" "Ça me fait penser un peu à du Sedaris !".



Bon, à la réflexion, ce tout dernier conseil aurait du me faire reposer le bouquin sur son étagère aux Mots à la Bouche, tandis qu'on me conseillait plus que vivement de le lire, me promettant le paradis du lecteur homosexuel.



Je n'ai pas aimé ce livre, parce qu'il est invraisemblable. Il est peut-être basé sur la réalité, voire complètement authentique, pourtant je le trouve démesuré, fou. Disons que j'avais l'impression de relire La conjuration des imbéciles, écrit sous la plume de David Sedaris.



L'abracadabrant est perpétuel, et aucun moment de "normalité" ne se fraye de passage dans l'histoire, au risque de l'enterrer dans le domaine du délire fantasmagorique. J'attendais avec impatience de retomber sur mes pattes, et chaque chapitre semblait essayer de surpasser le précédent dans la divagation.



Je ne raconterai pas l'histoire, faisant de mon mieux pour l'oublier afin de pouvoir passer à autre chose, mais je serai peut-être celui qui vous aura mis en garde : n'écoutez pas forcément ceux qui vous disent que ce bouquin est formidable.
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Courir avec des ciseaux

ça aurait pu être lourd, glauque, insupportable mais Augusten Burroughs en a fait un livre drôle et enlevé.

Etrangement, de savoir que ce roman est inspiré de sa propre vie, Augusten m'en a rendu la lecture plus supportable. Et pourtant quelles violences dans les réactions des adultes que cet enfant ne demande qu'à aimer, quel abandon cruel à lui même. Comment peut on grandir dans une telle saleté ? Que de questions ? et une seule réponse : la vie est plus forte que tout et Augusten s'en sort avec ses propres moyens, avec des frères et soeurs d'adoption.

Dans un style cru et imagé, qui ne nous épargne aucun détail même les plus insupportables, Augusten nous livre un livre fort dont on ne ressort pas indemne.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Déboire

Je ne connaissais pas Augusten Burroughs et ai découvert l'auteur grâce à Liz, une copine, qui au détour d'une soirée raclette a bien voulu me prêter ce livre. Merci Liz ! Je n'ai donc pas lu le tome précédent "Courir avec des ciseaux" et me suis plongée dans cette lecture comme un voyage vers l'inconnu. Et j'ai beaucoup aimé.



Augusten Burroughs aborde un thème lourd, l'alcoolisme, qu'il nous décrit à travers sa propre expérience, avec sincérité et brutalité parfois, sans jamais s'apitoyer sur lui-même. Attachant et touchant, il nous embarque dans sa vie, ses souvenirs, ses relations amoureuses, ses doutes et on suit son évolution, ses rechutes, ses remontées avec intensité. L'immersion dans ses émotions qui le tiraillent, le dialogue interne qu'il tient avec ses démons, les flashbacks viennent apporter profondeur et densité au personnage et nous aident à le cerner davantage. Derrière l'alcoolisme se cache un être qui aurait bien besoin d'une psychothérapie et qui exorcise ses traumatismes, sa peur de l'attachement, sa peur de la mort dans ce compagnon au fort degré qui ne lui veut pas que du bien. Augusten se dévoile progressivement et on a envie de toujours le découvrir davantage, de l'accompagner. Le chemin qu'il nous fait prendre est le même que celui d'une amitié naissante : il nous intrigue d'abord par ses remarques, se confie, nous donne envie de d'en savoir plus mais aussi et surtout de l'aider, une fois que toute sa fragilité se montre au grand jour.



Une lecture sombre à vue de nez que ce sobre livre vous demandez-vous ? Ce serait réducteur, très réducteur. Augusten n'offre pas dans ce livre que la mise en scène de la détresse d'un homme. Loin de là. Comme autant de couleurs variées et pétillantes, il distille beaucoup d'humour et de cynisme, d'autodérision aussi, qui vient agréablement soutenir et relancer la lecture. Augusten a un sens de la répartie et des expressions qui m'ont beaucoup plu, notamment quand il s'agit de son travail, qui occupe une grande place dans sa vie. A l'agence, ceux qui l'entourent participent à l'accélération du rythme du récit, qui s'étend un peu par moments. Greer, la DA (directrice artistique) avec qui il bosse en duo, a toujours une remarque acerbe ou superficielle à lancer, mais qui nous fait souvent rire. A ses personnages clichés de la pub se cumulent des êtres issus des rencontres dans son centre, aux AA. Vifs et perturbants comme des bourrasques de vent, ils vont tous tour à tour le bousculer, le ramener sur terre, le dérouter, lui redonner l'envie de se battre.



Par ailleurs, la description de l'univers impitoyable et des rouages d'une agence de pub, de l'intérieur de la vie des campagnes réalisées sont des temps de freinage assez amusants qui permettent ensuite de mieux redémarrer sur le thème majeur de la lutte contre l'alcool de notre héros. De même, son histoire d'amour - et d'amitié - avec Pighead vient en arrière-fond, en touche légère mais persistante, envoûtante, et représente finalement la clé de voûte de sa guérison, bien plus que toutes les réunions des AA.



Augusten Burroughs offre un témoignage courageux en se livrant à nous comme à un proche. A chacun son interprétation, mais j'ai trouvé un beau message d'espoir dans cette histoire. Et je garde en tête la musique d'un ton détaché, drôle et dynamique qui vient donner à ce récit beaucoup de saveur.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-io
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Courir avec des ciseaux

Il m'est toujours difficile de donner son avis sur une autobiographie, car j'ai l'impression de juger une vie plutôt qu'un livre. Et c'est encore plus le cas avec "Courir avec des ciseaux" car ce que l'on y lit nous semble incroyable - pour ne pas dire improbable. Ce qu'aura vécu le jeune Augusten est une série de situations de plus en plus folles, alternant le scandaleux et le burlesque. Et c'est là que la plume d'Augusten Burroughs ressort et fait son effet, car là ou il aurait pus basculer dans le pathos, il nous offre l'autodérision nécessaire. Nécessaire à notre lecture, mais aussi à sa propre santé mentale je crois. Comment survivre dans un tel environnement sans basculer soi-même dans la folie, comment vivre dans un asile? Avec du détachement et de l'autodérision.



"Courir avec des ciseaux" est un livre montagnes russes, qui nous fait passer du rire "Nooooon, c'est pas vrai! Ils sont fous" au choc émotionnel "Noooon, c'est pas vrai! Ils sont fous". Le tout entrecoupé des pensées, des écrits d'Augusten à qui on ne peut pas ne pas s'attacher; le seul personnage auquel on peut s'identifier dans ce monde de fou. Augusten, c'est Alice tombée dans le terrier du lapin. Le père Noël Finch dans le rôle de la Reine de coeur, Hope et Nathalie en chapelier toqué et lièvre de mars, Deirdre serait la cuisinière-mère de l'enfant-cochon en qui on pourrait voit Poo et Agnès en chat de Cheeshire, moitié folle, moitié absente. Sauf que pour Alice, il ne s'agissait que d'un rêve, duquel on sort en se réveillant. Le réveil d'Augusten sera plus long, plus difficile à trouver.

Un livre que je conseille donc, mais pas à tous, et il est incontestable que je me replongerais dans l'univers d'Augusten Burroughs d'ici peu.
Lien : http://vadaeme.blogspot.be/2..
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Courir avec des ciseaux

L'enfance d'Augusten, puis son adolescence, sont décrites dans ce livre avec un réalisme cru et stupéfiant. Quasi-abandonné par sa mère aux bons soins de son psy, il grandit dans la maison de ce dernier, au milieu de sa famille de doux dingues, où les enfants deviennent adultes à 10 ans. Très étrange dans ce roman, rien ne choque vraiment car tout est présenté sans jugement, et au bout d'un moment on se dit "mais mince alors, c'est atroce ce qu'il vit ce gosse !!!" Une écriture qui colle parfaitement à l'ambiance, j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, qui m'a ramené des souvenirs de mes lectures de Salinger et du Monde selon Garp d'Irving...
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Courir avec des ciseaux

Augusten Burroughs nous raconte dans ce roman son enfance hors du commun. Avec un père alcoolique et une mère folle qui se déchirent et s’insultent chaque jour, le jeune Augusten comprend très vite que sa vie s’annonce différente de celle des autres. Quand ses parents se séparent et que son père les abandonne, Augusten se voit confié par sa mère à son psychiatre, le docteur Finch, qui deviendra son tuteur légal. La première visite chez les Finch s’apparente à un cauchemar, le désordre et la folie règnent. Pourtant, très vite, Augusten trouvera sa place dans cette nouvelle famille, notamment auprès de Hope et Nathalie, deux des filles du docteur. Pendant que le jeune garçon fait des expériences inédites, se rêve coiffeur, entre dans une relation des plus malsaines avec un homme de 20 ans son aîné, lit l’avenir dans les excréments ou dans la Bible, sa mère enchaîne les épisodes psychotiques. Livré au monde sans aucune limite ni interdit, partagé entre deux familles tout aussi folles l’une que l’autre, Augusten écrit tous les jours dans des carnets, ce qui lui permet de livrer des années plus tard le récit de cette enfance et cette adolescence incroyables…



Voilà un roman qui, selon moi, ne peut laisser indifférent ! Que ce soit les personnages (dont on a du mal à croire qu’ils sont de véritables personnes tant ils sont hauts en couleur), le décor de la maison des Finch (plus proche d’une maison hantée que d’une charmante villa), tout dans ce livre respire l’exubérance, la loufoquerie, la folie même. Les faits, eux, amusent parfois, choquent le plus souvent. Quand on ne rit pas, on se retrouve avec un sentiment très fort de malaise. Certaines scènes, racontées de façon très crue, sont d’une grande violence, notamment dans la relation qu’entretient Augusten avec Bookman, ancien patient et fils adoptif du docteur Finch, dès l’âge de 12 ans. Le malaise est entier et rendu plus fort encore par le ton léger, presque amusé. Augusten Burrough fait parler l’enfant et l’adolescent qu’il était alors, d’où une certaine naïveté et l’autodérision. L’humour renforce pourtant le drame. Il y a du désespoir partout, chez les Finch, chez la mère, et surtout pour Augusten qui, conscient de bénéficier d’une liberté incroyable, se sent piégé par cette éducation qui n’en est pas une, et comme voué à finir lui aussi fou, contaminé par son entourage (ce dont il sera a priori sauvé, certainement en partie grâce à l’écriture).

Tout s’enchaîne très vite dans ce roman, le lecteur n’a pas le temps de souffler que la mère d’Augusten refait une crise de folie, Nathalie trouve une nouvelle occupation tout à fait absurde, le docteur Finch trouve un nouveau moyen de lire l’avenir, etc. L’auteur parvient à faire osciller le lecteur à un rythme fou entre des scènes rendues drôles par le comique de situation, et des scènes cruelles, violentes, qui provoquent un fort sentiment de malaise. Au final, on reste avec un sentiment bizarre, avec l’impression que l’on ne pourra jamais oublier l’enfance d’Augusten et les Finch, même après avoir tourné la dernière page. Je dois aussi avouer que la page de remerciements m’a émue, ce qui parait absurde, c’est vrai ! Peut-être que c’est parce qu’elle vient rappeler que tout ça est réel (il y a débat bien sûr, mais c’est en tout cas de cette façon que l’auteur présente son roman), ou peut-être parce que l’on ressent une tendresse de la part de l’auteur à l’égard de ceux qui lui ont inspiré ce best-seller.



Un roman que je conseille donc, mais à un public averti, avec une grande ouverture d’esprit, et prêt à entrer dans le royaume de la folie !

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Courir avec des ciseaux

Augusten Burroughs raconte ici son enfance hors du commun. Sa mère écrivaine ratée, dépressive et démissionnaire, le confie à son psy et à sa famille de cinglés, qui eux, à défaut d'être équilibrés, ont au moins le mérite d'être présents et de donner à Augusten un semblant de famille. A 13 ans, il va être amener à découvrir son homosexualité par la force, mais aussi à se découvrir en tant qu'être humain à part entière, qui peut décider de sa vie.

Cette autobiographie intelligente, sur l'enfance de l'auteur, sans complaisance, est dure, cruelle, pleine d'humour et de sagesse.

Déboires, du même auteur, est la suite de la vie d'Augusten... Il est très intéressant de lire ce que peut donner une telle éducation...
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Courir avec des ciseaux

Un détour bien chtarbé dans les Etats Unis d'une famille désunie par les fils décousues de la psycho. Point de vue d'un fils qui cultive sa particularité dans ce milieu. Ou commence la fiction? Assez incroyable comme prise au cerveau.
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Courir avec des ciseaux

Burroughs raconte son enfance et son adolescence de la façon la plus simple qui soit - et c'en est presque scandaleux. Fils d'une poétesse lesbienne et d'un alcoolo, il est "donné" à l'âge de 12 ans, au psy de sa mère, Finch, qui l'élève au sein de sa famille. Entre alors en scène Neil, de 20 ans son aîné, qui l'initie à la fellation et finit par le sodomiser plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il éprouve du plaisir. augusten consomme des psychotropes comme des bonbons, jour avec une machine à électrochocs et finit par comprendre que la fac de médecine n'est pas pour lui.

un récit qui évite le lyrisme et la psychologie, servi par une écriture volontairement dépouillée et pourtant sophistiquée. La fin révèle une vérité cruelle qui projette Augusten dans la solitude et l'écriture.
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Courir avec des ciseaux

Que dire de ce livre ? C'est tout simplement génial !!! Le petit Augusten a un père assez absent, un frère qu'il connaît à peine, une mère totalement folle qui décide de le confier à son psy. Le psy en question semble lui-même être le plus dingue de tous. Notre héros se retrouve donc catapulté dans une famille totalement déjantée, visiblement très influencée par les années hippies. Autant vous dire que cette enfance "différente" a laissé des traces et que l'auteur est totalement ravagé.

Un humour grinçant, un art de l'exagération et une mauvaise foi qui me ravissent. Une vraie bouffée d'air frais, une cure de bonne humeur. C'est une véritable drogue, je suis déjà accro !
Lien : http://madimado.com/2012/03/..
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Courir avec des ciseaux

Un bouquin surprenant, voire dérangeant parfois... Toujours borderline... Une chose est sure, il ne laisse pas indifférent.

J'avais ressenti ces mêmes émotions à la lecture de la trilogie d'Agota Kristof...
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