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Critiques de Aura Xilonen (67)
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Gabacho

"Ce qui compte ce n'est pas la force des coups que tu donnes, c'est le nombre des coups que tu encaisses en continuant d'avancer.

C'est ce que tu arrives à endurer tout en continuant d'avancer." Rocky.





Liborio est un enfant des rues et est un peu perdu, pour son 1er combat de boxe.

"-De quels clubs hippiques vous venez, les bourricots? "Demande un vieux.

Un des boxeurs amateurs vient toucher le téton du jeune mexicain, en se moquant, à cause de son short.

Liborio répond par un " jab à la pointe du menton " et l'assomme...





Liborio a la haine et va apprendre à la canaliser, en apprenant la boxe. Car la vie ne lui a pas fait de cadeaux, et que Aireen lui a écrit:

- Je ne veux plus jamais te voir.

"La vie te mettra à genoux et te laissera comme ça en permanence, si tu la laisses faire. Toi, moi, n'importe qui ! " Rocky.





Aireen!

" Aireen s'approche de moi et tout doucement, sans se presser, au milieu de l'eau qui tombe, pose un baiser sur mes lèvres. "

Liborio va faire d'autres combats, pour lui et ses amis, pour une meilleure vie ou pour... Aireen?





"Je n'étais qu'un homme comme les autres. J'avais des faiblesses, comme tout le monde. C'est tout ce que je suis: un homme". Mohamed Ali, déchu de ses titres et interdit de boxe pendant 3 ans et demi, à cause de ses opinions antimitaristes, mais considéré comme un Champion de la cause des Noirs...

"Black lives matter!"
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Gabacho

Après une enfance misérable et maltraitée, sans famille, sans nom et sans âge, le jeune Mexicain Liborio a survécu par miracle à sa terrible traversée clandestine du Rio Grande et du désert américain. Engagé comme homme à tout faire dans une librairie hispanique, il est souvent obligé de jouer des poings pour défendre ses maigres et fragiles acquis, surtout lorsqu'il ose lever les yeux sur Aireen, jeune femme blanche du quartier. Entre le monde des mots qu'il découvre dans les livres et celui des coups qu'il donne et reçoit avec une rage bientôt remarquée par un ancien boxeur déchu, réussira-t-il à échapper à la « migra » et à l'expulsion, et, dans ce cas, à la marginalité violente et miséreuse qui menace d'avoir sa peau ?





Dès les premières lignes, l'on est cueilli par l'écriture mordante, semée de jurons, de mots déformés et inventés. Déroutée au premier abord, je me suis très vite retrouvée subjuguée, totalement séduite par le style de narration aussi inventif que poétique, qui réussit à restituer avec une incroyable véracité les réactions d'un gamin des rues doté d'une vitalité, d'une intelligence et d'une spontanéité irrésistibles, à faire déborder la tendresse des expressions les plus triviales, à nous régaler d'un humour né d'une sincérité décalée, et à nous éblouir de traits et d'images surprenants de justesse et de beauté.





Liborio, le narrateur, frappe autant avec ses poings qu'avec ses mots, laissant le lecteur K.-O. au fil de ses innommables mésaventures, tant contemporaines que passées, les réminiscences de son enfance surgissant constamment pour donner au récit un relief saisissant de réalisme et propre à faire froid dans le dos. J'ai vraiment eu l'impression de toucher du doigt le malheur de ce gamin né au fond de l'enfer, nourri de sa rage de survivre, doté du courage de qui n'a rien à perdre, et qui, après tant de souffrances et d'exploits, se heurte au mur de la clandestinité aux Etats-Unis.





Le dénouement m'a certes semblé un peu trop tendre et positif, suscitant chez moi une infime et toute relative frustration : il m'aurait paru plus crédible de rester jusqu'au bout dans la même tonalité percutante, avec un Liborio toujours sur la brèche d'une vie dramatique, à jamais marquée par un tel parcours.





Ceci n'enlève rien à mon coup de coeur pour ce livre marquant et bluffant, qui m'a tant surprise par son style narratif éblouissant d'inventivité, percutant de réalisme, irrésistible d'humour et de tendresse, et semé de phrases à la beauté d'autant plus déconcertante qu'elles utilisent souvent un vocabulaire pas vraiment académique. Cet extraordinaire premier roman, publié à dix-neuf ans par Aura Xilonen, me fera suivre de près les futurs ouvrages de cette toute jeune écrivain.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Gabacho

Michel Audiard chez les clandestinos !

C'est avec une verve inventive et revigorante que la toute jeune auteure mexicaine Aura Xilonen fait parler Liborio, un jeune « dos mouillé » fraîchement mais péniblement passé de l'autre côté de la frontière. Embauché comme homme à tout faire dans une improbable librairie hispanique, il se met à dévorer tout ce qui lui tombe sous la main, et tombe éperdument amoureux de la jolie voisine en face. Puis sera recueilli dans un foyer miséreux pour jeunes orphelins, où lui sera insufflée la force de prendre sur le ring un nouvel envol…

Il semble qu'un ange gardien le protège notre chétif Liborio, et son parcours tient du miracle au vu de tous les coups qu'il prend dans la gueule tout au long du roman ! Des coups que ne manque d'ailleurs pas de rendre au centuple notre petit gabacho, tout en nerfs, en mots, instinct de survie et sensibilité à fleur de peau.

Un récit bourré de punch, d'uppercuts verbaux, de détresse, d'humour, porté par une langue ébouriffante qui perd en énergie ce qu'elle gagne en tendresse au fil des aventures de Liborio qui, s'il n'a pas encore gagné à la fin de l'histoire d'Eden américain, ne se sent quand même plus « comme une betterave la bite à l'air ».

Un premier roman primé et prometteur.

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Gabacho

Liborio rêve de devenir un gabacho, un homme du Nord, un gringo, quoi, lui l'Indien, le Mexicain, le dos mouillé. Sans-logis, sans-papiers, ver de terre amoureux d'une étoile, avec les sens concaténassés et des guilis dans les tripes, en chômage technique depuis que la librairie hispanique où il se faisait exploiter par un Boss en mode algorithmique a été dévalisée, Liborio a pourtant des atouts non négligeables: un pied capable de se transformer en bazooka, au point que vos couilles vous remontent dans le cerveau, et une droite qui vous fait dégringoler sans pouvoir vous rattraper à quoi que ce soit, ne serait-ce qu'à l'air.

Liborio traverse le désert avec une hâte épineuse, une couronne de bleus sur la tronche. Il tombe nu, comme une tortue sans carapace, les bras en croix. Pour échapper aux balles il s'enterre avant de retrouver l'air libre, tel un ressuscité de la tombe. Une gisquette (Marie-Madeleine?) lui lave les pieds. Quand il met pour la première fois des Nike, il a l'impression de ne plus marcher sur la terre mais de flotter dans l'espace densifié. Il a une conscience triumvirat (le Père, le Fils, le Saint-Esprit?). Bref, Liborio est un Jesus de notre temps, mais qui file des torgnoles au lieu de tendre l'autre joue. Du coup, les paralytiques ne marchent pas mais elles deviennent avocates (et c'est bien aussi) grâce aux aides miraculeuses apportées par les victoires express du nouveau champion (Qui s’exprime moins sur le mode du « Lève-toi et marche », que sur celui de « Couche-toi et tourne de l'oeil »).

Quand les victimes deviennent des super-héros, c'est jouissif. Quand un roman est capable d'énumérer les églises presbytériennes, évangélistes, baptistes, chrétiennes, mahométanes, bouddhistes, zoroastriennes, scientologiques, androgynes, bluesesques, , jazzesques, soulesques, arabesques, thermopylo-jupitériennes, mythologiques, catholiques, orthodoxes, hétérodoxes, pédoxes, irrévérends, pasteurs, curés, prêtres, abbés, docteurs, philosophes, musiciens, barbituriques métaphorisants, oeilnoir, oeilblanc, oeilaveugle, oeil-de-boeuf, athées, mécréants, chanteurs adrénalinophiles, récitants et comédiens rois de l'arnaque et de la magouille, c'est jubilatoire. Et quand on apprend que l'auteur de cette prose ébouriffante vient juste d'avoir 20 ans, on se dit qu'on n'a pas fini d'en prendre plein la tronche. Alleluia ! Ou plutôt, comme le dit Liborio, Fuck!
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Gabacho

J’ai retenu ce livre d’Aura Xilonen grâce au challenge ABC : il me manquait un auteur dont le nom commence par un X. Selon Wikipédia, « Le mot "gabacho" est parfois employé de nos jours au Mexique pour désigner des personnes venant d'Europe, souvent dans le sens de mal éduqué, mal habillé. Il peut signifier aussi de manière plus générale un étranger […] » Le roman se déroule dans le Sud des États-Unis, et si Liborio, le gabacho en question, n’est pas Européen, il est effectivement mal éduqué, mal habillé et étranger. Le jeune garçon a fui le Mexique et il est passé au États-Unis dans des conditions dramatiques. Au tout début du roman, il tombe amoureux fou d’une très jolie fille. L’attention qu’il lui porte provoquera une bagarre qui sera largement diffusée sur les réseaux sociaux et qui attirera l’attention sur lui.

***

La narration au présent nous montre Liborio aux prises avec le Boss, un libraire au langage ordurier qui traite son employé comme un esclave. Il offre cependant au garçon (17 ou 19 ans, on ne sait trop) un gîte et la possibilité de lire ce qu’il veut. Mais la librairie est vandalisée, détruite, et Liborio se retrouve à la rue dès la 7e page… Une partie de son enfance, ses terribles aventures et sa vie dramatique de clandestin sont racontées dans les passages entre crochets et en italique. Je suis bien en peine de dire si la langue très riche et très originale qu’Aura Xilonen prête à Liborio est un atout ou un point faible : j’ai changé plusieurs fois d’avis au cours de ma lecture. Le jeune homme s’exprime dans un mélange de spanglish, d’argot parfois désuet (la gisquette) ou contemporain, de verlan et de quantité de jurons et d’expressions scatologiques. Il a lu le dictionnaire et il emploie des mots savants, mais fréquemment à mauvais escient. Il construit des adverbes à partir de verbes ou de noms, il crée souvent des néologismes qui peuvent être aussi vulgaires que drôles, voire poétiques. Je salue le travail de la traductrice Julia Chardavoine ! Ce feu d’artifice se calme un peu au fil de la narration, mais sans disparaître. La rage de vivre du personnage attire la sympathie ainsi que sa naïveté et sa bonté sous ses airs de brute. J’avoue cependant que mon intérêt s’est émoussé vers la fin : j’ai trouvé que l’histoire perdait de sa force.

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Gabacho

Le thème de ce roman n'est pas vraiment dans ma zone de confort : beaucoup de violence, pas spécialement gore, loin de là, mais il faut bien le dire, le personnage principal se bagarre souvent, il faut dire qu'il semble attirer la castagne, et quand ça va mieux, il se met à la boxe ! En général je n'aime pas trop le style argot parlé à l'écrit : rares sont les gens qui ne parlent qu'argot et en fait les auteurs accentuent l'argot pour communiquer aux lecteurs des éléments qui à l'oral passent par l'intonation, l'accent et pas seulement par le vocabulaire et la syntaxe. Souvent je trouve que le résultat a quelque chose qui manque de naturel, de spontanéité. Mais là, ça m'a plu ou en tout cas pas gêné du tout, j'ai beaucoup aimé le mélange d'argot vieillot et d'argot jeunes. On a tous en tête des expressions qui nous viennent de grands-parents et que l'on comprend plus ou moins. le personnage de Liborio, orphelin mexicain de seize ans, parti tenter sa chance de l'autre côté du Rio Grande, est très attachant. Sa façon d'aborder la vie et d'affronter les galères est pleine de philosophie même si ça ne le sert pas toujours (il faut dire que par moment il a aussi la naïveté de son âge). J'ai adoré son parcours littéraire : parti de zéro, il se met à lire tout ce qui lui tombe sous la main dans la librairie où il travaille (y compris le dictionnaire!). Comme il n'a pas sa langue dans sa poche, son langage (et celui de l'auteur) se retrouve émaillé de vocabulaire savant, à contre-emploi, mais pas à contre-sens. Son libraire de patron, bien plus grossier que Liborio, fait de son côté plutôt dans le néologisme. Ajoutez à cela un brin d'anglais et un soupçon de vocabulaire typiquement mexicain, et vous avez une vague idée de la langue de ce livre. Cela peut sembler ardu à lire, mais en fait il suffit de se laisser (em)porter par la langue, ce qui est d'autant plus facile qu'il y a du rythme. Il faut dire que la vie de ce jeune migrant n'a rien d'un long fleuve tranquille jusqu'à ce qu'il se pose dans un refuge. A partir de là, c'est plus calme, presque trop vers la fin que je trouve un peu trop fade à mon goût. Mais c'est peut-être parce que je n'aime pas trop les romances. C'est un excellent roman d'apprentissage très contemporain et pour un premier roman c'est un coup de maître ! Aura Xilonen est une auteur à suivre !
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Gabacho

Le jeune Liborio, mexicain, survit grâce à des petits boulots et à son sens de la débrouille...A seize ans, en situation illégale, il nous conte son histoire ou plutôt ses histoires, son travail chez un libraire hispanique - le Boss - qui l'exploite, le maltraite mais lui permet d'accéder aux livres qu'il va dévorer lors des moments de repos planqué sur la mezzanine de la boutique, les passages à tabac par les gars du quartier, et puis Aireen, l'amour platonique du gamin, qui habite avec son grand-père handicapé, en face de la librairie. Quand le Boss disparaît, le gamin doit trouver à la fois le gîte et le couvert, l'occasion de vivre des évènements et de faire des rencontres qui vont transformer Liborio.

Gabacho est un roman d'apprentissage, un roman picaresque où l'on fait la connaissance de Liborio 16 ans mexicain qui a fui son pays, débrouillard et futé, pouvant en découdre avec les poings si nécessaire. Entre sa vie de jeune migrant installé dans cette ville frontalière où il prend ses marques, et les réminiscences de son passage de frontière difficile et sa survie, Liborio laisse parler à la fois son cœur et sa colère. Au fur et à mesure des aventures, c'est l'occasion de découvrir une galerie de personnages entre le patron grossier mais protecteur, la journaliste exubérante, les boxeurs et leurs entraîneurs, ou la petite Naomi, autant de rencontres tantôt truculentes, tantôt tragiques ou violentes.

Avec une narration très vive, intelligente, utilisant des néologismes, des déformations de mots renouvelant une prose toute rabelaisienne, Aura Xilonen nous fait partager le quotidien de ce gamin plein de ressources, d'énergie, qui se bat pour survivre et rebondit intelligemment en saisissant les mains qui se tendent dans un parcours de vie plus qu'initiatique.

Gabacho est un roman intelligent écrit alors qu'Aura Xilonen n'avait que 19 ans...

Picaresque, trash et poétique...un coup de coeur

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Gabacho

Dès la première phrase, je me suis pris un uppercut en pleine face !

Je n'ai pu m'empêcher de faire une certaine analogie avec les "San Antonio" de ma jeunesse, version latino. Cette langue truculente et inventive, les néologismes, l'humour... Mais l'écriture d'Aura Xilonen est plus moderne, plus fraiche, et gouleyante à souhait.

Gabacho est l'histoire d'un clandestin mexicain de 17 ans à peine, qui a trouvé refuge dans une librairie dont le patron ne se gène pas pour l'exploiter. Il a passé sa vie à fuir, à prendre des coups et à en donner. Il n'a rien à perdre. Il va tomber amoureux d'une belle gisquette et faire d’inattendues rencontres qui vont lui ouvrir de nouveaux horizons.

Je range Aura Xilonen dans mes auteurs à suivre...
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Gabacho

Ah, quelle purée de bois de bon bouquin, avec du gaz dedans et de l’électricité à tous les étages. On court avec Liborio, on fait les roulés-boulés avec lui, on se fait péter le cœur à aimer la belle Aireen avec lui. Et cette langue étonnante, où les gens ne peuvent pas se parler sans se pourrir, un dialogue digne de ce nom nécessite quelques bonnes insultes , le savoir-vivre. Fuck fuck fuck! Mixant à l’improviste le langage de charretier mexicain et la langue flûtée d’une anthologie espagnole, tout ça avec le plus grand naturel et pour aboutir à des métaphores punchy qu’on n’aurait jamais pensé lire. Un livre qui permet de s’immerger totalement dans un univers ultra speed et coloré, qui nous tient toujours sur la corde, drôle aussi, et où chaque goutte de vie est passée en revue, sucée, resucée et recyclée pour finir. Parce que Liborio en a tellement bavé qu’à la fin, l’univers se contracte dans les choses les plus infimes dès qu’elles sont un poil bonnes.

Les scènes de boxe où Liborio dégomme en 2-2, d’une simple pichenette, tous les malabars du coin sont parfaitement improbables, mais ça n’a aucune importance, car on est tellement à fond avec lui qu’on ne veut qu’une chose à tout prix : qu’il ait un peu de bol et de bonheur.

J’ai adoré ce livre !

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Gabacho

COUP DE POING



Je me souviens de peu de débuts de livre aussi incroyables que celui-ci. J'avoue que j'ai lu les premières pages incrédule, pensant qu'il était impossible d'avoir autant d'imagination dans le langage, autant d'habileté à retranscrire l’oralité. L’auteur, Aura Xilonen a 19 ans et cette jeunesse se ressent dans la verve inventive qu’elle glisse dans la bouche du héros. Un spanglish, une profusion de jurons et des mots inventés qui se déploient si parfaitement que chaque paragraphe devient poésie (au passage on peut saluer le travail de traduction). Voilà pour le style.



Pour l’histoire, vous allez rencontrer Liborio. 17 ans, immigré mexicain, sans-papiers. il a comme tant d’autres traversé le Rio Grande pour fuir sa terre qui ne lui a offert que misère, violence et atteindre la terre promise. Dans un quartier indéfini de n'importe quelle ville gringo, Liborio nous raconte son histoire, alternant souvenirs de sa vie mexicaine et moments présents de sa vie américaine.

Il nous raconte la clandestinité, la peur, la violence, la lutte pour survivre, la lutte pour ne pas être expulsé, la solitude, ses rencontres, son envie de s'intégrer, sa découverte des livres et des mots, la force de ses poings et enfin l'amour d'une « gisquette ». Une vie cruelle et éblouissante pour un roman brut, parfois drôle, toujours touchant.



La rage au corps et au cœur, Liborio est un personnage mémorable et je vous défie de ne pas l’aimer.

Je vous défie aussi de ne pas être en colère après tout ceux qui veulent construire des murs, des barrières, inventer des quotas…



« En fin de compte, je suis né mort et je n'ai pas la moindre peur. »



« Faut pas grand-chose pour survivre. Pour vivre par contre, je sais pas."
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Gabacho

Je conseille à tous ceux qui ont aimé ce roman de ne pas lire ce commentaire. Je ne prétends pas à une quelconque objectivité, mais je vais juste me défouler un peu après une lecture qui pour moi a été des plus pénibles, très loin des livres que j'aime.



Liborio est originaire du Mexique, mais à une époque indéterminée (lui-même il ignore son âge) il est venu aux USA ; il revient dans le roman sur des épisodes de ce voyage. Il est à la fin de l'adolescence, est il vit dans sur la mezzanine de la librairie où il a trouvé un emploi. Il prend la défense d'une jeune femme à l'arrêt du bus devant la librairie, ce qui provoque des représailles de la bande des petits truands du quartier : Liborio est violemment tabassé, et la librairie saccagée. Liborio se retrouve à la rue, et galère. Mais cela lui permet de se rapprocher d'Aireen, qui habite en face de librairie, et dont il est tombé amoureux, et de se trouver un nouveau foyer, dans un centre pour enfants déshérités. Pour aider le centre, il se lance dans la boxe, pour laquelle il se révèle avoir un talent hors du commun.



J'ai tout détesté dans ce roman. L'écriture, dans un langage sensé être le langage des vrais gens. Un mélange de grossièretés (fuck est incontestablement le mot le plus utilisé) et d'insultes, un mélange de mots anglais à tout bout de champ, une syntaxe incertaine. Avec au final un répertoire très réduit, c'est toujours les mêmes expressions qui reviennent. Mais, affectation suprême, vient de temps en temps un mot vraiment très peu utilisé, pour lequel beaucoup de gens devront utiliser un dictionnaire. Un chic type (ou une brave fille) se reconnaissent à la quantité de gros mots utilisés : les personnes parlant un langage qui en serait dépourvu sont d'avance jugées et condamnées.



Avec un tel parti pris stylistique, on pourrait s'attendre à un contenu noir, pessimiste, une vision de la société critique et mettant en cause. Mais que nenni : entre une amourette fleur bleue digne d'un Harlequin des années 50 du siècle dernier, et des bons sentiments dégoulinants, nous sommes loin d'une quelconque satire sociale ou dénonciation, ou même tout simplement d'un tableau de la vie d'un jeune immigré isolé qui puisse prétendre à une forme de véracité. Tout ceux que nous apprenons de la vie de Liborio au Mexique et des raisons de sa venu aux USA est des plus flous, et tire au possible sur la corde sensible. Suite à la mort de sa mère (à la naissance, comme il se doit), il est élevé par une « marraine » à côté de laquelle la mère Thénardier est une sainte, et qui ressemble terriblement à l'affreuse marâtre de Cendrillon. Un malheureux accident où un gars qui agressait Liborio trouve la mort est l'élément déclencheur de son départ, un hasard en somme. Nous n'apprendrons riens sur les conditions économiques, sociales ou autre de l'immigration, juste quelques brèves scènes lacrymales. Mais malgré tous ses malheurs, notre héros est un brave garçon, qui a le cœur sur la main, travailleur et prêt à aider les autres. Et il trouve très vite sa place au foyer, où il devient l'idole des enfants. La boxe devient une possibilité de se sortir de sa situation et d'aider les bonnes gens qui l'ont aidé. Il trouve des entraîneurs prêts à le coacher, mais franchement il n'en a pas réellement besoin : en quelques secondes il met KO tous ses adversaires pourtant bien plus aguerris que lui. Les réseaux sociaux, comme il se doit, ont une part dans ses succès, et le roman s'achève dans une promesse pour le futur, auquel est liée une petite fille en fauteuil roulant...



Ce fut une lecture éprouvante entre le style (si on peut dire) de l'auteur, les bons sentiments dégoulinants, les invraisemblances, sans oublier les interminables scènes de boxe. L'auteur redit à plusieurs reprises que les livres sont très loin de la vie, enfin certains. Je pense que l'on peut ranger le sien dans cette catégorie, le langage « familier » censé assuré la véridicité de l'histoire, est juste un cache-sexe pour une histoire sentimentale et totalement improbable.
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Gabacho

Difficile de rester indifférent à la lecture d’un tel roman. Entre le style d’écriture percutant retranscrivant très bien l’oral et le parlé de la rue, le vocabulaire déroutant oscillant entre l’argot et le registre soutenu avec des mots inventés apportant une touche de poésie et enfin l’histoire de ce jeune Liborio immigré clandestin aux Etats-Unis, tout est réuni pour nous offrir un livre d’une étonnante originalité.



Liborio nous raconte son quotidien aux Etat-Unis pour tenter de survivre tout en se souvenant de son enfance au Mexique, de sa traversée improbable de la frontière et de ses aventures pour échapper aux hommes des services de la migration. Ses meilleures armes pour se sortir de tous les mauvais coups où il se fourre ce sont ses poings pour cogner et ses jambes pour courir. On ne peut que s’attacher à ce personnage qui sait à la fois nous émouvoir et nous toucher par sa force de caractère et sa volonté et nous faire rire par sa naïveté et sa spontanéité.



Après une première partie de roman intéressante mais un peu lente, j’ai vraiment adoré la deuxième moitié dans laquelle j’ai trouvé que le rythme s’accélérait et que l’histoire gagnait en intensité et suspens pour savoir comment va s’en sortir notre héros. La fin peut paraître un peu trop heureuse mais elle ne m’a pas dérangée car j’ai trouvé qu’elle laissait voir une ouverture pour l’avenir sans tomber dans le mièvre.

Un très bon premier roman. J’espère que d’autres suivront avec la même qualité littéraire. Quand on pense qu’en plus l’auteure n’était âgée que de 19 ans lorsqu’elle l’a écrit, chapeau !
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Gabacho

J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire car les grossièretés toutes les deux phrases et le parler de rue ne sont pas des choses qui me plaisent dans un livre, sauf dans le cas où l’humour est présent, ce qui n’est pas le cas ici.



Je me suis accrochée fortement mais le fait que le libraire, employeur de Liborio l’insulte dans chacune de ses phrases m’a prodigieusement énervée, je doute que cela ait eu une quelconque utilité !



Les retours en arrière de Liborio sur ce qu’il a vécu depuis qu’il est parti du Mexique sont émouvants, son histoire d’amour en devenir est gentillette mais le final est par trop empli de bons sentiments ! Quant au côté hilarant noté dans le résumé il reste pour moi inconnu !



Je ne suis donc pas exaltée par ce premier ouvrage dont je trouve l’écriture malhabile et passant à côté de ce qu’elle visait ou pas d'ailleurs !

CHALLENGE ABC 2019/2020

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Gabacho

Véritable phénomène littéraire au Mexique où cette jeune femme de 19 ans obtient le plus fameux prix littéraire du pays et un succès foudroyant, en 2015

L’ histoire d’un jeune qui traverse avec courage et pas mal de chance le Rio Grande pour rejoindre la » terre promise », les USA. Le jeune Liborio est très sympathique et son histoire attachante si vous arrivez à la déchiffrer

Aura Xilonen fait le choix d’inventer une langue nouvelle , mélange d’argot , de verlan , de néologismes , en anglais ou en espagnol reprenant le langage de rue des quartier pauvres du Mexique. J’ ai eu beaucoup de mal à passer les 50 premières pages , j’ai poursuivi car l’histoire était intéressante mais je n’ ai pas réussi à aller jusqu’au bout. La traductrice avoue qu’elle a du inventer de nouveaux mots ex nihilo . L’ajout de mot savants que découvre Liborio dans un dictionnaire est parfois incongru, exemple anaphylactique employé hors de propos.

Bref, c’est comme traduire du San Antonio, l’ humour en moins. A réserver , peut être , aux hispanophones . Sinon, à oublier
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Gabacho

Attention chef d'oeuvre !

"Pourquoi ces pingres d'écrivains, ils inventent rien de nouveau sous le soleil ? Juste des mots qui ont déjà été mis en boîte dans le dictionnaire" se demande le narrateur. Lui, la langue il la recrée, à sa sauce, en réinventant les mots ou en les employant à un certain escient: même déplacés ils donnent un sens nouveau à ses phrases. L'auteure est remarquable et la traductrice, Julia Chardavoine, ne l'est pas moins. En général et à de rares exceptions, j'ai beaucoup de mal avec l'argot littéraire mais là, la langue d'Aura Xilonen m'a complètement séduite.

L'histoire maintenant. Oui, il y en a une: une histoire de clandestino qui a réussi à traverser la frontière entre Mexique et Etats-Unis. Une histoire de douleur et qu'est-ce qu'il encaisse, Liborio ! Mais tout commence lorsqu'il défend l'élue de son coeur face à des voyous: la construction du récit se met en place en faisant intervenir à ce moment les protagonistes qui vont tous jouer un rôle dans sa vie. Pas de miracle mais des rencontres plus ou moins bienvenues qui vont orienter sa vie.

Aura Xilonen, Emile Ajar mexicaine... En sera-t-elle le Romain Gary?

A lire absolument.

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Gabacho

Les challenges Babelio nous permettent et/ou nous obligent à sortir de nos zones de confort… Trouver Un auteur dont le nom commence par un X et voilà que je fais connaissance avec le jeune Liborio, migrant mexicain, employé chez un libraire haut en couleur, qui manie l’insulte et le juron avec brio.



Maltraité par une marraine qui ressemble plus à une sorcière qu’à une bonne fée, Liborio a fui un Mexique qui ne lui promettait que pauvreté et soumission. Il a atterri chez le « boss » après un long voyage semé d’embûches, de rencontres parfois violentes, avec la nécessité toujours et encore de fuir dans un désert hostile, au risque de l’insolation et de la déshydratation.



Liborio découvre dans la librairie tout un monde d’idées, de mots, d’auteurs qui contribuent à donner de l’épaisseur à un quotidien un peu rétréci : il s’éloigne peu de son lieu de travail et dort dans une mezzanine au-dessus des étagères de livres. Seule la vision de la jolie voisine lui procure un peu de rêve. Aussi, quand elle se fait bousculer par une bande d’abrutis, n’hésite-t-il pas à traverser la rue pour la défendre. S’il y a bien quelque chose qui n’effraie pas Liborio c’est de jouer des poings… Il a une détente féroce et laisse au tapis tous ceux qui s’y frottent.



Lorsque la libraire se fait braquer, Liborio se retrouve à nouveau à la rue, livré à lui-même. Des adultes vont lui offrir leur aide, parfois très intéressée d’autres fois plus bienveillante. Le jeune homme aura à faire des choix, à apprendre à faire confiance.



C’est le roman d’une jeune auteur(e) mexicaine – elle a 19 ans lorsqu’elle écrit Gabacho – au style dense, émaillé d’argot, de néologismes. Ce qui en fait son charme mais le dessert aussi parfois quand il faut relire plusieurs fois certains passages 😊. La narration mêle passé (chapitres en italique) et présent ; le rythme est soutenu et les personnages hauts en couleur. On se prend vite d’affection pour cet adolescent qui a déjà beaucoup galéré, c’est un euphémisme, mais qui tient au bout de ses poings son destin. Très joli roman sur une thématique dramatique et d’actualité.



Challenge ABC 2021/2022



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Gabacho

Un roman surprenant sur ce jeune garçon, Liborio, né au Mexique il y a 16? 17? ans sans en être bien sûr puisque sa mère est morte en le mettant au monde et il a été élevé par sa tante/marraine ... Rien ne fut simple pour lui et c'est la raison pour laquelle il fuit aux États-Unis et découvre que la vie n'y est pas simple non plus. Précarité, danger constant de se faire expulser, violence ...

J'ai eu beaucoup mal avec le début du roman : les premiers chapitres sont truffés de grossièretés et d'argot, ce qui m'a un peu refroidie! En revanche, une fois que le personnage principal se pose, se calme, s'installe dans son foyer, la langue se calme aussi et le roman devient plus intéressant. On accède au récit de son enfance, de sa traversée du Rio Grande et du désert, de ses difficultés de vie aux États Unis et de son coup de foudre!

J'ai au final plutôt bien aimé ce premier roman prometteur.
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Gabacho

Mélange de vulgarités et de mots sophistiqués, de trivialités et de fulgurances poétiques, avec des références littéraires et culturelles (petit glossaire de termes mexicains à la fin - que moi j'aurais apprécié en note de bas de page) : la langue de ce roman est époustouflante (bravo à la traductrice Julia Chardavoine), sans que la lecture soit particulièrement difficile : la forme de narration permet des pauses.

Pourtant, quel sentiment de ne pas avancer ! J'ai dû faire un détour par une BD et un autre livre pour arriver au bout, ce qui était une bonne idée : l'entrée en scène de Naomi, la petite en fauteuil, est une bouffée d'air, et j'ai vraiment aimé la dernière partie. L'histoire de ce jeune Mexicain jamais aimé, à la force herculéenne non canalisée, clandestin perdu et n'ayant rien à perdre, est un roman d'apprentissage original.
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Gabacho

En cherchant un autrice mexicaine , je suis tombée par hasard sur Aura Xilonen.

Et ça fait mal ! (c’est constructif et positif ce que je dis). Aura Xilonen fait mal en mettant en scène l’histoire de ce jeune mexicain qui traverse le Rio Grande pour essayer de survivre aux Usa. Parce qu’il crevait au Mexique …

Liborio, le narrateur, raconte sa vie actuelle – homme à tout faire dans une librairie – en relatant, dans des chapitres en italique, sa vie au Mexique et le début de sa clandestinité aux States…

Sa vie actuelle est compliquée, très compliquée : il se retrouve sans domicile car il a voulu aider une jeune femme harcelée dans la rue. Des gangs lui tombent dessus, le tabassent, des policiers le rançonnent.

Il croit un moment trouver de l’aide auprès d’une femme étrange, jusqu’à la trahison (selon lui)...

Bref, le style est percutant, l’écriture orale, on se prend un direct au coin d’une page … puis on croit qu’il va s’en sortir … et puis ça part dans une autre direction …

J’ai cru au début que ce jeune homme avait une vingtaine d’années mais finalement il a plutôt seize-dix sept ans mais, ce qu’il a vécu, l’a fait mûrir vite. Je me rends compte aussi que l’auteure avait 19 ans à la parution de ce livre : quelle force dans la narration….une claque, je vous dis…

Je décerne une « Mention spéciale» au courage de Naomi 10 ans (et en fauteuil roulant) qui devient l’amie de Liborio.



La fin « rose bonbon » m’a paru cependant un peu « facile » même si cela ne retire rien à ce roman qui m’a fait alterner des larmes au rire … (larmes au début, rire à la fin du roman)
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Gabacho

Le premier mot qui me vient est "époustouflant".

Une écriture moderne, fleurie, inventée, à la fois argotique et poétique.

On ressent les malheurs de Liborio, que j'ai eu l'impression de les vivre avec lui.

Le style narratif est inventif.

C'est tendre, drôle et innovant.

Ce n'est pas un coup de cœur mais c'était pas loin.
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