Les Siciliens de Tunis aimaient la Tunisie parce qu'ils considéraient ce pays comme le leur. La plupart d'entre eux y étaient nés, ils y avaient enterré leurs pères, s'y étaient mariés, y avaient fait des enfants, des investissements. Ce pays, les Panzone s'apprêtaient à le quitter parce que les événements les y obligeaient, parce qu'on les y obligeait. Ces Siciliens de Tunis, ni Siciliens, ni Tunisiens, ni Français, ni rien, réalisaient pour la première fois le déracinement qu'on leur imposait. Ils rejoignaient l'histoire sans le savoir.