#interview #débat #IA #humanity
A l'occasion de ce nouveau débat en ligne, Paul Sugy accueille Aurélie Jean, scientifique numéricienne et entrepreneuse, ainsi qu'Etienne de Rocquigny, Président OpérationData SAS et administrateur d'une demi-douzaine de sociétés algorithmiques.
Chapitrage :
00:00 L' Intelligence Artificielle peut-elle remplacer l'homme ?
00:57 Introduction
06:15 L'IA est-elle réellement une révolution ?
12:22 Une conscience future ?
15:00 La capacité de jugement
22:57 L'IA pourra-t-elle croire en Dieu ?
27:12 de quoi avons-nous peur ? Pourquoi existe-il aujourd'hui une certaine crainte envers l'IA ?
28:12 La question de l'asservissement
30:15 La question du travail : le grand remplacement ?
54:30 Quels choix face à l'IA ?
Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme.
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Oona aimait tant la liberté, respectait les désirs d'incarnation de chacun, elle avait du mal à comprendre le besoin des autres à faire plier les gens dans leur vision du monde.
Paradoxalement, les biais algorithmiques sont, je pense, la meilleure chose qui pouvait nous arriver, à nous, les scientifiques. Savoir que ces biais existent, et qu'ils sont inévitables, nous fournit de nouvelles manières de regarder et de construire nos modèles et nos algorithmes, en nous appuyant sur de nouvelles perspectives et en considérant encore davantage le polymorphisme de la société, et donc sa complexité.
Comme le disait le professeur Richard Feynman : "Si vous ne savez pas expliquer quelque chose simplement, c'est que vous ne l'avez pas compris." J'ajouterai : Si personne ne vous pose de questions suite à votre explication, c'est que vous n'avez pas été suffisamment clair !". La curiosité est l'une des plus belle qualité : la déclencher chez les autres est, pour moi, une source de joie immense et une satisfaction personnelle.
Maintenant que ma simulation fonctionne dans les grandes lignes, me voici à présent à l'étape de la calibration: c'est l'étape où je dois identifier avec précision la valeur de tous les paramètres de mon algorithme.
A cette étape, on fonctionne encore par tâtonnement, en faisant évoluer les paramètres et en observant les résultats obtenus, pour faire petit à petit coîncider les mesures virtuelles aux mesures observées dans la réalité. Cette étape de grande précision est elle aussi réalisée grâce à un algorithme, dit "d'optimisation", qui réalise des simulations en faisant varier les paramètres jusqu'à obtenir les valeurs les plus justes.
Si je n'ai découvert et écrit mon premier algorithme qu'en 2001, la disciplind algorithmique ne m'avait pas attendue pour exister. Car le pays des algorimes a une histoire-une longue histoire, même, qui remonte jusqu'avant notre ère...
Et pourtant, la plupart des gens (comme moi-même au debut) croient queles algorithmes sont nés dans la Silicon Vallée avec Facebook et Google. En vérité, l'algorithme numérique-celui qui est destiné à être exécuté par un ordinateur-n'est qu'un type d'algorithme ...
Tout d'abord, j'ai du mal à obtenir des données sur des pays réputés très instables politiquement, tels que l'Iran ou le Soudan - soit parce que l'usage de certains réseaux sociaux y est interdit par l'État, soit en raison d'une autocensure des utilisateurs. C'est un gros problème. Comment puis-je développer un algorithme de corrélation des instabilités politiques et économiques d'un pays si je ne peux le calibrer que sur les données de pays stables ?!
Toute personne non équipée d'une puce cérébrale est inadaptée à la vie sociale su pays (...). La scission est née du refus d'une partie de la population de s'équiper d'une puce cérébrale malgré ses nombreuses vertus sanitaires dont le contrôle de maladies neurodégénératives, et sa capacité à augmenter sensiblement intelligence et perception.
comment savoir si la mesure que je réalise ne perturbe pas le phénomène que je souhaite analyser et quantifier?
Parce qu'ils sont inévitables, les biais nous forcent à développer notre esprit critique. Ils sont, en quelque sorte, l'ingrédient magique de l'autodéfense intellectuelle chez le numéricien: ils nous posent à remettre sans cesse en question les résultats d'autrui, mais aussi nos propres idées.
La force arrive avec la nuit. Des percées de lumière douce strient le ciel puis elle échange avec la population en silence. Les gens comprennent ce qui arrive, non pas avec leur bon sens ni même par déduction, mais d'un façon télépathique. Cela n'a rien à voir avec les informations que certains connectés sont habitués à recevoir directement dans le cerceau par le biais de leurs puces. Ce n'est pas une attaque non plus, ça ressemble à une sorte de main tendue qu'on traduirait par : "Nous venons en paix. Laissez-vous faire." Telle une injonction douce mais ferme, sans mot prononcé, sans arme, sans moyen de savoir par quel miracle elle arrive en l'âme de chacun ni comment elle touche au plus profond des êtres et s'installe dans une part jusqu'alors inconnue d'eux-mêmes.