Citations de Aurélie Valognes (1518)
De même, les écrivains sont réputés égoïstes. Mais ils n'écrivent pas pour eux. Ils écrivent pour les autres. Pour être lus et faire avancer le monde.
Parce que lire peut changer les choses. Lire, ce n'est pas un état d'esprit, c'est un état d'espoir. Une génération qui lit est une génération qui pense, réfléchit, questionne le monde, doute, écoute, veut comprendre, est prête à changer d'avis, respecte les différences, montre de l'empathie et de la sensibilité. De l'humanité tout simplement.
On écrit parce qu'on ne sait pas dire. Ce livre, soi-disant courageux, je l'ai écrit par lâcheté. Parce que je n'arrivais pas à trouver la force de directement changer de vie, de tout faire exploser, de tout envoyer valser. Il y avait les enfants, alors il fallait de bonnes raisons, des raisons écrites et objectives.
Mon mari a lu le livre et nous avons divorcé. Les hommes demandent en mariage, les femmes demandent le divorce. C'est la répartition des rôles à réinventer.
On ne change pas. Si on ne veut pas changer.
Quand on nous demandait qui voulait être délégué de classe, je mourais d’envie de me proposer, mais je n’osais pas. « Et si je n’étais pas élue ? Et si je découvrais que je n’étais pas du tout aimée ? » Il en faut du courage pour accepter de se décevoir.
P199
Et c'est par la solitude que l'on apprend à s'extraire du regard des autres, à ne pas attendre de validation, à se donner ce pouvoir-là à soi. Parce que les freins ne sont que ceux que l'on se met à soi-même.
Madeleine
P183
Je sens que je suis faite pour cela depuis toujours, mais une fois certains choix de vie faits - travail, mariage, enfants - a-t-on encore le droit d'être soi? A-t-on encore le droit de ne pas se résigner à être celle que l'on devait être, le droit d'avoir une ambition individuelle ? Ou doit-on être toujours présente, disponible, à faire passer les autres en priorité?
La base du couple et d'une famille, c'est I'amour. Aimer, c'est vouloir que l'autre s'épanouisse aussi, c'est se donner cet espace à chacun pour grandir à deux, à quatre.
Et lui de conclure :« Loving you is a losing game. » Louise
La vie se résume en trois temps. Hier, aujourd'hui, demain. Les trois temps d'une courte valse. La valse de la vie.
La vie nous rattrape toujours et la mort gagne chaque fois, alors il faut savoir brûler la vie par les deux bouts, mais ne pas la brûler trop vite.
On devrait toujours avoir le droit d'être soi.
J'en ai marre d'être une personne décevante, marre de ne pas être à la hauteur, marre que ce ne soit jamais suffisant, marre de ne pas pouvoir être juste moi, marre d'avoir peur de me faire réprimander comme une enfant, marre de me faire engueuler comme si j'avais fait une bêtise, marre d'avoir l'impression de n'avoir que des défauts.
Personne n'a le temps. Ni vous ni moi. Nous sommes tous en sursis.
Faites très attention, vous croyez que vous avez le temps, mais la vie ne nous est pas donnée, elle nous est prêtée, et ça va vite, très vite même, et on ne sait pas à quel moment cela peut s'arrêter, ni comment.
L'art, la beauté et la nature nous sauveront toujours.
Je vous rassure tout de suite: nous avons tous une petite voix dans notre tête, un juge ou un démon qui critique, commente, freine ou empêche.
Mon fils Jules m'a demandé hier : « Dis, Maman, pourquoi tu aimes inventer des livres ? » Après quelques secondes de réflexion, j'ai répondu : «L'enfance, c'est faire des bêtises. Écrire, c'est continuer à en faire. >
Partout. Le gris béton, le gris « fumée », le gris souris, le gris carrosserie sale, le gris cime- tière. Le gris avalait tout. « Avec tout ce gris, pas étonnant que les gens deviennent aigris », avait-il dit un matin à sa seur, alors qu'is étaient accou- dés à la rambarde de leur balcon. Joséphine lui avait répondu en murnmurant : « Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d'hier, des millions d'hommes s'éveillent, déjà exténués d'aujourd'hui. »
P.141
Écrire ce que l'on n'arrive pas à dire, Ce que l'on a peur de dire. Fut un temps, je pensais n'avoir peur de rien, mais en fait non. J'ai peur de tout. Et si j'analyse l'intégralité de ma vie, j'ai été habitée « par la peur »: la peur d'être malpolie, la peur d'être en retard, la peur de mal faire, la peur de déranger, la peur de la peur rater, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de décevoir, la peur que tout s'arrête, la peur d'être abandonnée. Tout est lié.
Je dois sans cesse surmonter ces peurs. A l'intérieur de moi c'est un chaos continuel que je fais taire à coup de travail acharné.
P.28
Chère Louise,
Vous avez vu juste. On ne naît pas « femme qui doute », on le devient.
P24
Je ne sais pas si je vais être capable d'aller au bout. Touchant au but, je me vois faire demi-tour. Baisser les bras est définitivement ma spécialité.
P.18
Il faut laisser le temps au temps et persévérer. Quand on échoue, on apprend toujours. Et comme disait Beckett : rater, rater encore, rater mieux.