AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.32/5 (sur 213 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1981
Biographie :

Aurélien Delsaux est un écrivain isérois.

Ses études littéraires l’ont mené de La Tour du Pin à Grenoble puis à Paris (mémoire sur "L’Écriture du sel chez Bernanos et Camus").

Il a enseigné pendant dix ans dans les collèges et les lycées professionnels ou généraux en Isère.

Aurélien Delsaux est également comédien et metteur en scène. De 1996 à 1998, il a animé un atelier de clown hebdomadaire à la Villeneuve (école du Lac) à Grenoble, avant de fonder une troupe de théâtre en milieu rural, Rêv’Ayez, et de monter des spectacles pour le compte de diverses associations.

En 2006, il fonde sa propre compagnie de théâtre où il met en scène, ses propres pièces avec des auteurs de renoms, tels que Molière, Shakespeare, Camus ou Corneille, puis "Le Cid" avec un montage de dix marionnettes géantes qui interprètent, "Madame Diogène". Il mène aussi des ateliers théâtre et des projets artistiques et interculturels en Europe et en Algérie.

Son premier roman, "Madame Diogène" (2014), consacré au syndrome de Diogène, est remarqué par la critique, et a reçu plusieurs prix dont le dixième prix Jeune Mousquetaire du premier roman 2015.

Son deuxième roman, "Sangliers" (2017), a reçu le prix Révélation 2017 de la Société des gens de lettres. "Pour Luky" (Noir sur Blanc/Notabilia, 2020), qui narrait le quotidien de trois ados en cité HLM, confrontés à la vie et ses désillusions, est sélectionné pour le prix Ouest-France Etonnants voyageurs et le prix littéraire des lycéens d’Ile-de-France, finaliste du prix Eugène Dabit du roman populiste.

C'est dans la lignée de ces récits, aussi sincères que touchants, que s'inscrit son roman, "Requiem pour la classe moyenne" (2023).

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Aurélien Delsaux   (6)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

VLEEL 222 Rencontre littéraire avec Aurélien Delsaux, Requiem pour la classe moyenne, Notabilia


Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Le problème de Saint-Roch c'est que c'est de plus en plus mort, et début août c'est mort de chez mort. Y a de plus en plus de boutiques qui ferment. Reste la vitrine avec rien derrière, LOCAL À LOUER ou À VENDRE, un numéro de téléphone. On dirait que le vide envahit la ville, comme une sale mode. Sinon c'est surtout des banques, des assurances, des pharmacies, des magasins pour les yeux et les oreilles des vieux.
Y a même pas de gare. Y a bien des cars mais démerde-toi pour trouver où ils vont, quand ils partent. Et puis ça coûte, on sait même pas combien, mais ça coûte.
On dirait que c'est une ville, même pas une ville, une petite ville, un gros village que quelqu'un a chié en route, là, contre la colline, au milieu des champs. A peine quelques routes qui rattachent ça au réel, le reste du monde et la vie.

Page 47, Les éditions Noir sur Blanc, 2020.
Commenter  J’apprécie          354
Pépé c'était peut-être pas quelqu'un, comme ils disent — mais c'était quelque chose quand même. Une force de la nature, reconnaissait Mother. Une vraie bourrique, disait tonton Guy. Un vrai con, disait tonton Jean. Un gros taré, disaient les cousins-cousines. Un gueulard, un qui se laissait pas faire, qui disait quand il était pas content. Qu'était jamais content.
Mother et lui ils y allaient un dimanche tous les quinze jours, Mother s'imposait ça mais ça la faisait suer — elle disait. C'était son père mais il la faisait bien chier — elle disait.
Vers la fin tous avec lui il les a vus devenir aussi durs que dans la vie lui avait été avec eux.
Qu'il meure ça leur avait fait du chagrin, c'est sûr. Mais y a pas eu d'amnistie.

Page 19, Les éditions Noir sur Blanc, 2020.
Commenter  J’apprécie          310
C’était dans les journées les plus longues, quand tout ne va que d’une clarté à l’autre, le lycée les avait enfin lâchés, enfin les grandes vacances, enfin cette éternité de poche leur était rendue, enfin ils pouvaient s’emmerder comme ils voulaient.
Commenter  J’apprécie          302
La mère à Diego elle lui avait dit qu'ils avaient promis de tout réhabiliter, mettre aux normes, isoler. Y faire joli et tout. Mais ça fait un sacré moment.
Elle a trop cru ta mère — dit Luky.
Qu'ils y fassent propre ça s'rait déjà pas mal — dit Abdoul.
Toute façon ça fait des années, elle a dit, elle sait bien ma mère: même pas en rêve, elle a dit.
Y a trente ans, quand ça a été construit, paraît qu'y avait que des profs. C'était tout moderne. C'était pour la classe moyenne. C'était le top.
Aujourd'hui y a des Noirs, du Kurde, du Macédonien, du Rom, de l'Arabe, du Russe et les Blancs italiens portugais roumains, et aussi une handicapée.
Ici c'est les pauvres. Les cas sociaux, les hors-jeu, les pas de chance et les déglingués. Un nid à miséreux.
Ça pourrait faire parc d'attractions pour les bourges — Ah ouais, genre safari dégueu — Ah ouais, trop !

Page 42, Les éditions Noir sur Blanc, 2020.
Commenter  J’apprécie          260
Et puis des magnétiseurs, des sorcières, des exorcistes. Ça a toujours été. C’est pas des choses qu’on va raconter dans les journaux mais ça se sait, ça existe, les gens du coin ils savent.
Commenter  J’apprécie          230
Luky les réconcilie : Portugais, Espagnols, Kabyles, Italiens, Turcs, Roms, tout ça ici c’est des Arabes. Pas la peine de se fâcher.
Commenter  J’apprécie          210
"Elle est de nouveau cette vieille perdue, sale, puante, engluée dans les choses, qui ne sait plus ce qu'elle fut, qui ne sait plus que l'oubli et l'angoisse.
La travaille, comme parfois le plus désespéré des grands singes, le remords d'exister.
Elle a six fois six mille ans."
Commenter  J’apprécie          190
Marchant, il détruisait en lui l’envie de détruire, de tout péter. S’éloignant du lycée, de Saint-Roch, s’élevant au-dessus de la plaine, entrant dans la forêt, il s’éloignait de ces phrases qui, jetées dans sa tête, germaient aussitôt, croissaient en lianes, l’étranglaient.
Commenter  J’apprécie          190
Et le dimanche matin la messe à la radio, le truc qui fout la honte avec les chants et tout, amen, alléluia, ô très saint dieu tu es mon frère, toutes ces conneries. Avec la bénédiction du pape pour Noël et pour Pâques. Top départ de l’apéro vin de noix pour pépé.
Commenter  J’apprécie          190
page 97 [...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]
Commenter  J’apprécie          162

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Aurélien Delsaux (263)Voir plus

Quiz Voir plus

Vers à l'envers.

Comme j’escaladais des montagnes sensibles

Baudelaire
Hugo
Rimbaud
Aragon
Du Bellay

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésieCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..