L’idée m’est venue suite à la lecture d’un ouvrage Rescapé du camp 14 : De l`enfer nord-coréen à la liberté, qui raconte l’histoire d’un homme né dans un camps de travail nord coréen, autant dire le pire endroit du monde. N’ayant jamais rien connu d’autre que cet enfer, sa situation est devenue sa norme et c’est précisément cet aspect de sa vie qui m’a intéressé. Cet homme a finalement réussi à s’enfuir et un journaliste américain a raconté sa vie dans l’ouvrage mentionné plus haut. Lorsque j’ai découvert ce dramatique récit, je me suis demandé si après-tout, la situation d’un petit coréen du Nord né sous la dictature ne pouvait pas, dans une certaine mesure, être comparable à cette situation.
Ma source principale consiste en la lecture de nombreux témoignages de coréens du nord, car je m’intéressais avant tout aux petites choses du quotidien de cette population : à quoi jouent les enfants à l’école, ce que les familles mangent au dîner… Le petit personnage est né tout seul, de l’accumulation de ces anecdotes du quotidien. Nous ne voulions pas lui donner de destin héroïque, cela aurait fait dévier notre propos.
Pour être tout à fait honnête, j’ai été très surpris lorsque j’ai appris que l’album avait été nommé pour le salon de Montreuil, dans un prix pour la jeunesse. A vrai dire, si le dessin suppose une lecture plutôt optimiste de la situation, je n’ai jamais imaginé écrire un album pour les enfants, le sujet n’a du moins pas été pensé comme tel. Lorsque j’ai décidé d’écrire cette histoire, je ne me suis pas du tout posé la question de son public. [A propos des enfants, je pense qu’ils peuvent tout entendre et que la littérature jeunesse peut tout traiter. La seule question à se poser est sur "comment leur raconter, avec quels outils...]
J’ai effectivement été photo reporter et journaliste et j’ai souvent traité des sujets très difficiles comme les albinos en Afrique ou les réfugiés des camps en ex Yougoslavie. Le reportage a ses limites sur ce genre de sujet et la fiction permet beaucoup plus de choses, dans ces zones où la réalité ne permet pas d’aller. On peut tout se permettre avec la fiction, on peut tout faire ; la seule contrainte étant de ne pas le faire n’importe comment. Si jamais un petit coréen du nord lisait mon album, j’espère qu’il s’y reconnaîtrait et pas qu’il crierait à la caricature.
A vrai dire, je ne me pose pas de question. C’est l’histoire qui me vient en tête qui choisit son étiquette, pas moi. Je n’accorde aucune importance aux genres et aux cases… Pour être plus exact, je dirai plutôt que j’aime les cases car on peut les détourner.
Par exemple, j’ai écrit un album de SF, qui porte en réalité sur mes questionnements en papa.
Stigmates de Lorenzo Mattotti.
Je dirai Louis-Ferdinand Céline, évidemment pas pour ses pamphlets, mais bien pour son apport à la littérature du XXe siècle.
Il s’agit d’un vieux livre que j’avais découvert à l’époque chez mes grands-parents : Pinocchio en Afrique. J’ai adoré cette histoire, ce qui m’a ensuite poussé vers la vraie version de Pinocchio, connue du grand public et qui reste aujourd’hui l’une de mes histoires préférées.
Un peu plus tard cela a été Croc-Blanc.
Pas un livre, mais un film, Taxi Driver de Martin Scorsese.
Absolument, les Contes originaux de Grimm dans leur toute première traduction aux éditions Princeton : cela n’a rien à voir avec toutes les versions édulcorées que l’on a pu nous faire lire après. Les contes de Grimm sont effrayant et bien plus efficaces que n’importe quel film d’horreur.
Je pourrais faire semblant de lire quelque chose de sérieux, mais je vais être honnête : je lis un comics Marvel sur Le surfeur d’argent et c’est vraiment très beau.
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