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3.52/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : La Plata, Buenos Aires , le 20/12/1922
Mort(e) à : Buenos Aires , le 24/11/2015
Biographie :

Psychologue, amie d'Eva Peron, exilée pendant vingt-cinq ans en France et en Europe, Aurora Venturini a été très proche de Violette Leduc, Eugène Ionesco, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

Traductrice, poète, essayiste, elle a publié une trentaine de textes. Les Cousines est son premier livre traduit en français.

Elle a été marié à l'historien Fermin Chavez. A éte professeur de philosophie à l'école normale de Banfield (prov. de Buenos Aires) Elle a traduit et écrit des éssais critiques sur Isidore Ducasse: comte de Lautréamont, François Villon et Arthur Rimbaud, traductions pour les quelles elle a reçu "la Croix de Fer" donnée par le gouvernement français. En 2007 elle a reçu el Premio de Nueva Novela Pagina 12 pour son livre Les Cousines.

Source : écrivains argentins, amazon.fr
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Diffusée en direct le 30 mai 2021 ¿Por qué leer a Aurora Venturini? Hoy junto a Laura y Nati de "La solapa" lo averiguaremos.


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Je crois que le dictionnaire me fait du bien, je crois que je vais surmonter des difficultés qui me semblaient auparavant insurmontables et je ne parle pas de ce que j'ai en tête : si je surmonte vraiment mon handicap, j'irai vivre seule parce que tous ces gens sont fatigants je vois en profondeur tout autant que je parle en surface ce que je vois en profondeur ne me plaît pas et de loin ça me fera moins mal ou ça ne me dérangera pas parce que je m'éloigne chaque minute davantage de ce qu'on appelle famille et je m'occupe de plus en plus de moi. p.96
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Pendant que tante Nené allait de la cuisine au séjour où elle mettait la table et à la cuisine où elle faisait bouillir des pommes de terre, des patates douces et des œufs, avec d’autres légumes et un peu de viande qui restait du dernier ragoût, je posai deux cartons - j’en emportai toujours avec moi - et comme l’inspiration me vint, je peignis à grands coups de brosse hâtifs tout ce qui s’était passé pendant cette semaine tragique, riche et digne des cauchemars de Goya. J’ai déjà dit qu’à l’intérieur de mon esprit je connaissais des détails et des formes, que j’étais très différente de la sotte de l’extérieur qui parlait sans points ni virgules, car si elle les mettait elle perdait la parole. J’en mettais parfois pour respirer mais cela me convenait de communiquer à voix haute rapidement pour qu’on me comprenne et éviter les lacunes silencieuses qui découvraient mon incapacité à la communication verbale car en m’écoutant moi-même j’étais confondue par les bruits de l’intérieur de ma tête et le flux sifflant de la parole et je restais bouche bée en pensant qu’il existait des mots épais et des mots maigres, des mots noirs et blancs, des mots fous et sensés, des mots qui dormaient dans le dictionnaire et que personne n’utilisait. Ici par exemple j’ai utilisé des virgules. Et des points. Mais maintenant je dois sortir respirer et monologuer intérieurement dans la cour près des plates-bandes latérales où poussent ces plantes aux multiples fleurs rouges, nombreuses, nombreuses, nombreuses et qui s’appellent joie du foyer et un après-midi je voulus en cueillir un petit bouquet pour le mettre dans le vase du séjour de grand-mère qui appartenait maintenant à tante Nené et elles me dirent que ces fleurs ne leur plaisaient pas car c’étaient des fleurs des champs qui n’allaient pas à l’intérieur et tante Nené les jeta dans les plates-bandes avec l’eau, laissant le vase vide sur la table. (page 50)
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Peu de temps après, tante Nené eu un fiancé argentin venu de Córdoba. J’aimais l’entendre parler et je peignis quelque chose à ce sujet.
Avec ce fiancé, ils chantaient et elle jouait de la guitare et une amie préparait le maté. Cela ne dura pas. Ce monsieur ne construisit pas de meubles ni rien. Un soir de juin où la nuit tombe tôt, il la serra contre un mur et elle cria comme le coq à l’aube et le garde posté au coin de la rue vint arracher l’effronté – Il dû l’arracher car il était collé contre le corps de ma tante - et il l’emmena au commissariat.
Ce fut une romance brève et scandaleuse. Je crois qu’elle en a eu d’autres, mais juste en échangeant des regards, avant l’arrivée de don Sancho qui fit sa conquête.
J’adorais don Sancho, un républicain espagnol, car il ressemblait à Don Quichotte de la Manche.
J’avais un livre broché avec la silhouette du chevalier chevauchant Rossinante et de Sancho Panza en couverture, mais le fiancé de ma tante n’avait pas de ventre, il était maigre comme un clou et il parlait si bien que j’attendais qu’ils arrivent à la maison pour prendre le thé avec des petits gâteaux qu’achetait le fiancé. Ce n’étaient pas les petits gâteaux ni le thé, mais d’entendre la voix de monsieur Sancho qui m’intéressait. Il racontait des aventures de sa lointaine patrie qui me donnait envie de peindre et il ravit mes oreilles de noms de lieux tels que promenade de l’Infante, rivière Manzanares et je croyais voir une fillette en blanc avec une petite couronne et des fleurs dans les bras, les serrant, et les eaux du Manzanares remplies de pommes dansant dans les ondes comme de petites têtes joufflues d’anges, que je peignis. (page 34)
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Je crois que le dictionnaire me fait du bien, je crois que je vais surmonter des difficultés qui me semblaient auparavant insurmontables et je ne parle pas de ce que j’ai en tête : si je surmonte vraiment mon handicap, j’irai vivre seule parce que tous ces gens sont fatigants je vois en profondeur tout autant que je parle en surface ce que je vois en profondeur ne me plaît pas et de loin ça me fera moins mal ou ça ne me dérangera pas parce que je m’éloigne chaque minute davantage de ce qu’on appelle famille et je m’occupe de plus en plus de moi.

J’achetai une grande toile pour peindre mon monde.
Le jaune me porte malheur et je suis superstitieuse mais ici il va m’être indispensable (dictionnaire) comme à certains peintres qui ont ensuite souffert de crises de folie et de suicide mais dans mon cas le premier point serait inévitable parce que ma famille laisse beaucoup à désirer et le deuxième dépend de moi il ne m’attire pas.
Pour inaugurer le gril, don José choisit le jour de l’anniversaire de Betina qui est le 20 septembre le dernier jour de l’hiver car le 21 c’est le début du printemps. Betina commença être quelqu’un à partir de ce choix.
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(...) je porte tant d'ombres en moi que lorsqu'elles m'asphyxient, je les expulse dans mes tableaux (...) (p.118)
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J'avoue que ses six doigts et sa stupidité me dégoutaient
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