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Critiques de Avital Ronell (8)
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La plainte

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Max Milo, pour l'envoi de cet essai d'Avital Ronell, La Plainte, dans le cadre d'une Masse Critique.

Ce livre me tentait beaucoup, d'abord par son sujet sur le vaste « registre des plaintes éternelles et occasionnelles ». De plus, l'auteure avait une posture féministe, un surnom, « la dark lady des campus » et un côté « queer », hors-norme, qui me plaisait assez.



Pourtant, dès le prologue et l'introduction, j'ai senti que ce livre ne serait pas pour moi ; le ton était, d'entrée, très polémique et provocateur, souvent familier, grossier même parfois, ce qui me paraît totalement superflu ici. J'ai donc posé ce livre, mis sa lecture en pause ; je l'ai même oublié, puis retrouvé, obligée de demander un délai pour rendre ma chronique…

Cela m'intéressait vraiment d'appréhender Hamlet et Werther et même Derrida ou Arendt que je connais moins à la lumière de la manière dont ils ont pu exposer leurs griefs, mais j'ai fini par abandonner ma lecture : trop de jargon sans doute et de phrases alambiquées, un côté prétentieux, un art de la formule…

L'auteure évoque la plainte pour harcèlement déposée contre elle par un doctorant dont elle dirigeait les recherches, ce qui accentue l'ambiance « politiquement incorrecte » de cet essai ; normalement, ce ne serait pas pour me déplaire, mais ici, précisément, cela m'a un peu gênée.



Je crois avoir bien compris qu'Avital Ronell veut explorer le pouvoir de la plainte, sa résonnance, son langage aussi ; elle aborde le versant réparateur et résilient de la plainte et son penchant opposé stérile et décadent… Mais son exposé est difficilement compréhensible pour moi ; l'écriture à la manière de Nietzsche sans doute, au vu du nombre de fois où ce philosophe est cité, rend l'ensemble peu lisible.



Une grosse déception.

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Test drive : La passion de l'épreuve

Erudite, mais toujours imaginative, Avital Ronell nous introduit à la passion de l’épreuve. A travers un examen de conscience, un test de paternité, ou encore un rapport sexuel non protégé, nous mettons constamment notre identité à l’épreuve. Interrogeant la philosophie antique et contemporaine, l’auteur s’attarde ainsi sur cette étrange compulsion du « test », nous soumettant par là même au mètre-étalon suprême : celui de la vérité.
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La plainte

Il parait que je me plains beaucoup...c'est donc le résumé qui m'a fait me dire "allons vérifier ça !"

Et quelle lecture pénible !!!

L'auteur a un style très fouillis, ses réflexions partent dans tous les sens. On sent aussi un fort amour propre qui crée une très grande distance avec le lecteur. Et surtout, je n'ai pas vu une seconde où elle évoquait le sujet de la plainte, hormis celle qui a été déposée contre elle pour harcèlement (et certains passages tournent très vite au droit de réponse).

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La plainte

Tout d'abord merci beaucoup à la masse critique Babelio et aux éditions Voix Libres pour l'envoi de ce livre !

"La plainte" est un essai philosophique sur le rôle que la plainte à dans notre vie et dans notre société.

Je ne connaissais pas Avital Ronell avant cette lecture et ce-fut donc l'occasion pour moi de faire quelques recherches sur elle et de découvrir cette femme. C'est une philosophe féministe américaine et aussi professeur de littérature. Elle a fait elle-même l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel envers un de ses étudiants au cours de l'écriture de son essai ce qui se ressent beaucoup durant la lecture et se voit comme une sorte de droit de réponse face aux accusations.

Cet essai se découpe, après une dense introduction, en plusieurs parties qui regroupent de nombreuses réflexions philosophiques sur la plainte et son histoire mais aussi sur des sujets plus divers comme la politique ou l'amitié qui occupe une part importante du récit. Cet ouvrage est aussi très riche en références et citations de tout genre. L'autrice cite de très nombreux auteurs et philosophes comme Nietzsche qui est l'une de ces principales inspirations.

Malheureusement ce livre ne l'aura pas du tout fait avec moi... En effet ce qui m'a le plus posé problème durant ma lecture fut le style d'écriture d'Avital Ronell qui est extrêmement particulier. Sa plume est très alambiquée et compliquée ce qui rend difficile la compréhension des idées du texte ainsi que le suivi de son fil de pensées. Les phrases sont longues et je suis donc déçue de ne pas avoir saisi toutes les réflexions que l'autrice pouvait avoir. Le fait de ne pas accrocher avec l'écriture de l'autrice a complètement amoindri mon expérience de lecture me faisant sortir de ce livre désorientée et dans le flou car je ne suis pas sûre d'avoir compris le propos... De plus, n'étant pas très familière avec les philosophes et les auteurs que Avital Ronell citait, je n'ai pas pu appréhender toutes les références qu'elle offrait malgré les recherches que j'ai pu faire.

Ce livre reste donc intéressant mais n'est, à mon sens, pas assez accessible, ce qui est vraiment dommage de part son sujet universel qui peut parler à tout le monde.
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American philo - Entretiens avec Avital Ron..

"Ce sur quoi je veux insister, c'est l'interaction entre l'Allemagne et la France et les textes qui se sont croisés. Il n'y aurait pas de "French theory" sans les textes allemands, par le truchement de Heidegger, Husserl, Habermas, via Sartre, Beaufret, Kojève, Deleuze, Derrida, Lyotard et d'autres. Il y a eu des croisements constants, des refoulements, des dénis, dont nous héritons tardivement, aux États-Unis. Et je me sens comme un DJ qui aurait deux disques."

DJ, palindrome de JD - Jacques Derrida…

Avital Ronell, DJ de la philosophie

Je ne connais pas d'autre penseur qui ose, aussi frontalement, s'attaquer au pseudo dualisme du corps et de l'esprit dans notre culture. Il y aurait énormément à en dire, mais tenter de le faire, là juste après l'avoir lu, serait à mes yeux et présomptueux et une erreur tant l'après-coup importe dans ce type de lecture dont les traits ne cessent de revenir, à des moments où l'on ne s'y attend pas. Dépassé donc, par le volume et la circonférence de l'entonnoir des grains à moudre intellectuellement, je prendrai ce dernier par le petit bout pour n'en dire qu'un seul mot : libérateur !

Avital Ronell est la figure, raison gardée, d'un Nietzsche qui oserait une Zarathoustra femme...
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Addict : Fixions et narcotextes

Certaines œuvres, certains livres peuvent avoir sur le regardeur ou le lecteur un puissant effet dont la palette peut aller du bouleversement au dessillement en passant par l’inquiétante - familière - étrangeté (Unheimlichkeit). Ce livre dessille, absolument ! La philosophe et critique littéraire Avital Ronell y adopte Emma Bovary - qui, décidément, n’aura jamais dit son dernier mot pour la plus grande joie du lecteur – pour la faire dialoguer avec la philosophie, le politique, le social et l’individuel. Ce n’est pas un ouvrage facile, mais pour le lecteur qui s’en donne la peine, il me paraît dévoiler un pan - abyssal – de notre réalité. Je tenterai d’en résumer la thèse sous la forme d’une question : et si le plus puissant ressort du capitalisme jusqu’à nos comportements individuels quotidiens, en passant même par notre vie sentimentale relevait de l’addiction ? Et pour bien marquer la force de la question, je dois préciser de suite que l’addiction ne saurait être abordée soit du point de vue somatique soit du point de vue psychologique, l’un à l’exclusion de l’autre. Non, l’addiction fait échec à notre fausse dualité occidentale du corps et de l’esprit ; l’addiction concerne ce que Freud, en allemand, appelle d’un mot : « Seele », l’âme entendue comme corps & esprit. La course, par exemple, peut devenir une addiction. Or personnellement je n’ai encore jamais vu de corps ou d’esprit courir l’un sans l’autre ! A bien y regarder, notre dualisme corps/esprit ressemble fort à une religion qui nous aveugle.

Le livre terminé, on peut, avec un regard dessillé, considérer la marche du monde, l’économie... voire les addictions qui ont motivé notre propre vie. C’est renversant, car alors se pose la question de notre liberté. Dans un cours sur Descartes donné à l’université Paris VIII, le philosophe Jean-Michel Rey ( "L’Enjeu des signes", 1971 ; "Parcours de Freud", 1974...) concluait que le doute était certainement notre seule véritable liberté ; pour le reste cherchez bien, vous trouverez toujours des déterminations.
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Losers : Les figures perdues de l'autorité

Avital Ronell passe l’autorité et le pouvoir au prisme des fils perdants, de Kafka à George Bush Junior.
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Test drive : La passion de l'épreuve

Critique de Maxime Rovere pour le Magazine Littéraire



Qu'on se le dise ! Avital Ronell est inspirée. Bien sûr, son habileté conceptuelle tient du jonglage. Bien sûr, sa langue fluide, précise, vivante, a des éclairs admirables. Mais sa plus grande audace est de recourir à des possibilités jamais exploitées (ou, pour mieux dire, inconnues) dans les essais philosophiques. D'où un résultat, ni plus ni moins, hors du commun. Pour commencer, l'implication personnelle de l'auteur a trouvé un équilibre en deux temps. Par moments, le texte, en italique, parle comme en rêve. Avital (comment ne pas l'appeler par son prénom ?) laisse alors affleurer en surface la source désirante de la pensée - tenant sans impudeur un discours personnel qui laisse dire ses associations. En texte droit, cette force passe en souterrain et guide le lecteur à travers cette enquête. Cependant, la distinction entre celle qui raconte et celle qui étudie est aussitôt brouillée. Ainsi, le chapitre consacré à Husserl est entièrement écrit à la première personne (moi, Edmund...), ce qui installe la très sérieuse analyse de la Krisis dans un jeu troublant. Enfin, lorsqu'elle recourt à la seconde personne, Avital transfigure ce qui pourrait n'être qu'un procédé en une formidable impulsion à penser.

Le livre part d'un constat : notre époque est celle de l'expérimentation, de l'épreuve, de l'examen, du test ou de l'essai. Les lieux et les protocoles de l'évaluation ne cessent de se multiplier. Pourquoi l'épreuve en est-elle venue à définir notre rapport à la vérité, posant à nouveaux frais le problème de la connaissance et même de la réalité ? Pour y répondre, Avital pourrait mettre au jour, cachée derrière tout cela, une « pulsion de l'épreuve » (« test drive »). Mais elle se révèle bien plus subtile : loin d'en faire un principe métaphysique d'explication universelle, elle aborde son objet par approches successives, aussi délicates que les touches du pinceau entre les mains d'un peintre. Dans des champs sémantiques très différents, elle peut ainsi étudier simultanément le recto et le verso de cette affaire : d'une part, la relation nouvelle entre technè et épistémè ; de l'autre, la reconfiguration inépuisable de ce que nous appelons le sujet. Son guide, dans l'enquête, a la forme d'une hypothèse. Cette pulsion du test pourrait n'être rien de moins qu'une « résistance à la présence ». Comment fonctionne-t-elle ? « La disposition expérimentale, segmentée, fracturée, aux protocoles par essence incomplets, ne peut compter pour s'orienter sur des frontières infranchissables ; elle doit se fonder sur l'excès, l'intrusion, l'instabilité essentielle » (p. 25). Autrement dit, notre volonté de faire l'épreuve de nos pensées, de nos hypothèses scientifiques ou de nos amours, se nourrit précisément de ne pouvoir jamais se satisfaire, parce qu'elle vise surtout à « conjurer ». Pourtant, l'épreuve implique également une certaine tolérance du risque. D'où la nécessité de la « contrôler ».

Sur ces bases, Avital se met à rayonner. Elle puise des outils théoriques chez Freud, des modèles de description chez Kafka, examine avec Lyotard les insuffisances du discours, fait escale chez les Grecs, pour une lecture éclairante de la torture à Athènes (qui seule rend recevable le témoignage d'un esclave). Dans les termes du féminisme le plus convaincant, elle prolonge la pensée de Nietzsche (oui !) : « Par-delà le bien et le mal signifie aussi par-delà l'homme et la femme » (p. 209). Tandis que se déploient les analyses, leur cohérence est d'autant plus éclatante que les méthodes sont variées. Les pages consacrées à la connaissance scientifique sont lumineuses. Avital remarque, dans la théorie de Popper, une intelligente anticipation des mécanismes de défense. En effet, si le critère de démarcation entre les théories scientifiques et les autres tient, selon Popper, à leur falsifiabilité, c'est qu'il s'est rendu compte que la science était un espace de partage : « Communiquer, c'est être prêt à être renversé » (p. 56). En somme, la théorie de la falsifiabilité est une manière de laisser la discussion ouverte, autrement dit d'anticiper les attaques dont une théorie peut et même doit faire l'objet. Avital montre encore que, après le chimiste Robert Boyle, « l'écriture expérimentale » envahit le lexique de la pensée. Pourquoi ? Parce que Boyle a placé l'expérimentateur en position d'humilité et de défense : il n'est plus le sujet rationnel dispensant son savoir. La forme littéraire de l'essai est elle-même le reflet de cette « politesse de l'entreprise cognitive » (p. 146).

Peut-être le dernier chapitre se rapporte-t-il aux autres de manière moins évidente. Qu'importe : même à considérer que Test Drive est suivi d'un bel essai intitulé « De la rupture », on y gagne encore. Car, à partir du lien rompu entre Nietzsche et Wagner, Avital montre efficacement que « la rupture est elle-même un contrat. Elle n'échappe pas aux limites du devoir éthique » (p. 270). On retient du livre, outre une sensation de jouissance électrique, des intuitions géniales, des manières virtuoses, et une implacable exigence de sincérité. « Il va vous falloir changer de voie et essayer encore une fois. [...] Personne n'a jamais dit que cela serait simple. »
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