Citations de Aya Ling (21)
Edward allait m'embrasser ! Mais il ne le faut pas, bon sang, je suis la vilaine belle-fille !
Personne ne m'empêchera jamais de devenir reine.
Il y a une raison pour laquelle les contes de Grimm nous disent rarement ce qu'il se passe après le mariage du prince et de la princesse. La vie après le mariage est rarement un conte de fées.
Chaque fois qu’il me sourit, chaque fois qu’il me touche, chaque fois qu’il essaye de montrer qu’il tient à moi, mon coeur fond un peu plus. Je l’aime.
“— Pas encore. Tu ne peux pas t’arrêter au bal, quand elle s’enfuit et laisse sa pantoufle. Tu dois suivre l’histoire jusqu’à la fin. Elle ne se terminera que quand ils seront mariés, quand les cloches des noces retentiront et que les colombes blanches s’envoleront.
Waouh.
— Alors, quand a lieu le bal ?
— Aucune idée.
— Où est la fée marraine ?
— Aucune idée.
J’en reste bouche bée.
— Euh… ? Tu es en train de me dire que je dois tout trouver toute seule pendant que tu restes là à planer en l’air sans rien faire ?
Il hausse les épaules.
— C’est parce que tu as tout déchiré, hormis la première page. La malédiction débute là où tu t’es arrêtée.
— Et si je ne fais rien ? Et si le prince n’organise pas le bal ? Et si je ne peux pas trouver la fée marraine ?
Krev laisse échapper un rire démoniaque. J’ai le pressentiment que le pire reste à venir.
— Alors tu resteras dans ce livre. Pour toujours.”
“Je choisis Cendrillon. Les pages sont jaunies, les bords de la couverture s’écaillent et la reliure est en train de lâcher. Avec précaution, je tourne une page. La première image montre une femme de chambre agenouillée devant une cheminée.
« Il était une fois… »
Bien sûr. Quel conte de fées ne débute pas avec cette fameuse phrase ?”
Je savais que c’était une erreur de demander à être transportée là où se trouvait Edward.
Quand j’ouvre les yeux, je suis dans un endroit étrange que je ne connais pas. J’aurais dû demander quelque chose comme la maison de Poppy, la maison d’Elle ou même l’Institut Princesse. Mais comme je ne sais pas si Katriona Bradshaw est sur le trône, je ne peux pas aller au palais. Que diraient les serviteurs en me voyant ? J’aurais dû attendre l’occasion d’envoyer un message à Edward d’abord, puis décider du prochain plan d’action.
« Impulsive comme d’habitude », dirait Edward. « Mais c’est pour cela que je t’aime. »
Où est-elle?
La voix d' Edward est urgente, autoritaire, comme s'il était prêt à faire mettre aux arrêts ceux qui l'empêcheraient de me voir. La porte s'ouvre à la volée et il entre tout à coup, ignorant les cris derrière lui, qui lui soufflent :
Mais elle est indécente !
Il s'assoit sur le lit qui s'affaisse sous son poids. Il scrute mon visage, son regard rempli d'inquiétude.
Est-ce que tu te sens bien ? Des blessures ? Est-ce qu'on a envoyé chercher le docteur ?
Une fois le livre achevé, il le reste pour toujours. C'est permanent.
Krev, j'ai besoin d'un tapis volant. Ou d'un portoloin. Ou d'une armoire de Narnia. Quelque chose qui me permette de voyager sur une longue distance, pas seulement avec un cheval et un carrosse.
-Vos pieds, dit-il en regardant mon gros orteil avec insistance. Ils saignent.
Mec, je marche depuis des heures avec ces talons, à cause de ton château tellement énorme que c'en est ridicule. Je me contente de lever les yeux au ciel.
-Bien sûr. Essayez donc de marcher avec ces talons depuis l'entrée du château, de rester debout pendant des heures à attendre la présentation, et on verra si vos pieds ne saignent pas.
Comment pouvez-vous vous montrer aussi passionnée quand vous parlez pour les enfants, mais froide comme un concombre quand il s'agit de vous-même ?
- Katriona ? Est-ce que tu te sens bien ? demande la reine quand je baille pour la troisième fois.
- Je vais bien, dis-je sans réfléchir. C'est juste qu'Edward m'a empêchée de dormir hier soir...
Je ferme la bouche tout à coup, me rendant compte de l'implication de mes paroles. Le roi laisse tomber sa fourchette et la reine renverse son thé. Edward, par contre, essaie de retenir son rire à en juger par la façon dont ses épaules tremblent.
Maintenant je comprends pourquoi nous avions besoin de la fée marraine. Certaines choses ne peuvent être réalisées que par magie.
Même dans le Monde des Contes il existe des cliques. Bianca et Claire représentent le groupe des gens beaux et populaires, le groupe des aspirantes aimerait le devenir, et Poppy et moi, les geeks, se rassemblent en marge et lancent des commentaires sarcastiques mais inutiles.
- Vous voulez que je reste ?
Pourquoi doit-il formuler ça comme si j'étais l'une de ses fans transies ?
- Apparemment, nous partageons un sentiment similaire, dit-il en souriant. Le désir d'un endroit où s'échapper et rêver.
- Où être vraiment soi-même.
Imaginez un groupe d'hommes solennels et vieux jeu, en train de voter : "Levez la main si vous êtes en faveur d'un bal pour que le prince puisse trouver une épouse."
Si la Bête m'offrait une bibliothèque comme il l'a fait pour Belle, je l'épouserais aussi.
— Et désormais, je vous déclare mari et femme.
Je relève les yeux et souris à Edward, qui se penche et retire mon voile blanc, puis m’embrasse. C’est un long baiser langoureux… Je ne veux pas qu’il prenne fin. Je glisse mes doigts dans ses cheveux et l’attire contre moi ; il entrelace ses mains dans mon dos et me serre contre lui. J’entends une femme de la noblesse faire une remarque désapprobatrice sur cette façon d’exposer notre passion effrénée en public.
Aucun de nous deux ne s’en inquiète. J’ignore cette sensation de vide dans mon ventre, déglutis et essaie de paraître aussi radieuse que je devrais l’être aujourd’hui, une mariée heureuse.
— Je t’aime.
Nous le disons en même temps. Il sourit ; je glousse. Les cloches de la chapelle retentissent.
Puis le monde se met à tourner, de plus en plus vite, comme si j’étais sur un carrousel lancé à toute allure. Dans mon esprit, j’entends la voix de Krev.
« Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. »