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Citations de Ayesha Harruna Attah (14)


- Encore un puits ! s'exclama Wumpini.
- Salaga est la ville aux cent puits, répondit Wurche.
- Pourquoi y en a-t-il autant? demanda Aminah.
- Ils ont été creusés pour qu'on puisse laver les esclaves après leurs longs voyages.
Une ville créée pour vendre les êtres humains, pensa Aminah. Pareille ville ne pouvait prospérer. Voilà pourquoi Salaga avait subi tant de guerre.
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Un troupeau de bœufs paissait sur la berge, leurs longues cornes tel un jardin d'épines.
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Les Allemands avaient tué la ville. Même au cours de son bref séjour à Salaga, elle avait été intriguée par les quantités de choses qui s’y échangeaient ici. Elle avait le cœur lourd, et pourtant, l’instant d’après, il devint léger. C’était un nouveau départ. Elle se prit à rêver d’un atelier de cordonnerie, qu’elle bâtirait avec Moro et qu’elle décorerait en souvenir de Botu. Elle fabriquerait des souliers qu’elle vendrait, tandis que Moro travaillerait la terre, et leurs enfants grandiraient en apprenant à créer des objets et à cultiver le sol. Enfin, un jour, son père arriverait juché sur son âne albinos en disant qu’il avait perdu son chemin.
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J'aime beaucoup l'histoire du philosophe et du vieillard. Le philosophe dit au vieillard : "j'ai un oiseau dans la main : est-il mort ou vivant? " Le vieillard lui répond :"Tu tiens la vie de cet oiseau entre tes mains."
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- En réalité, depuis que les Européens ont vaincu les Ashantis, la plupart d'entre nous parvenons à dormir. L'époque où nous devions leur envoyer des tributs de milliers d'esclaves fut terrible pour nous. Ton voisin pouvait décider de te vendre sur un coup de tête.
Wurche eut envie de dire à son père qu'il n'avait pas interdit l'esclavage, et qu'il ne courrait aucunement le risque d'être lui-même vendu comme esclave un jour. Elle voulut lui décrire les gens qu'elle avait croisés dans la pièce du fond chez Maigida.
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Eh oui, c'est ça le problème : tout le monde veut être roi. Même moi. Au moment où Namba a quitté son frère, il a crée une division. A sa mort, il a laissé derrière lui plusieurs lignées. Nous ne nous considérons pas comme un peuple uni, mais comme des Kanyases, des Lepos ou des Singbungs. Si nous ne mettons pas fin à ce processus, nous resterons divisés.
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-Très bien. il dit que les chrétiens ont certaines idées qui sont bonnes. Ils nous apportent toutes sortes d’améliorations, par exemple avoir plus d’écoles, plus de sécurité, des routes plus larges. Et ils veulent mettre fin à l’esclavage. Alhaji Umar dit que les chrétiens, mais aussi les musulmans, ont pris part à la traite pendant des siècles, ils ont encouragé les raids de gens tels que Babatu et notre ami Moro, mais soudain ils ont décidé qu’il fallait y mettre fin. Sur la Côte-de-l’Or, d’où vient ce journal – j’apprends la langue anglaise, tu vois – l’esclavage a été interdit. Imagine, juste de l’autre côté de ce fleuve. Ça s’appelle l’émancipation.
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Aminah regarda sa robe chiffonnée, en tas sur l’herbe, voulant plus que tout la rattraper. Mais la poigne de Maigida était de fer. Au lieu de la ramener chez lui, ils s’arrêtèrent au marché. Il conduisit Aminah jusqu’à un arbre, l’attacha par la cheville, et lui désigna une large pierre. Elle essaya de croiser son regard, mais il refusait de la regarder.

« Je vous en prie », le supplia-t-elle. Je vous en prie, rhabillez-moi. Pas ça, je vous en supplie. Il ne dit rien d eplus. D’autres chasseurs amenèrent leurs captifs, qui s’assirent auprès d’elle. Elle baissa la tête et vit ses seins, son triangle noir. Jamais elle ne s’était sentie aussi exposée depuis qu’on l’avait arrachée à Botu. Même avec une robe, elle attirait des gens comme Wofa-Sarpong et l’homme au turban de la caravane. Qu’en serait-il, nue? Qu’était devenu cet homme qui voulait l’acheter? Pourquoi ne lui arrivait-il rien de bon ?

Elle se recroquevilla par terre, enroula les bras autour de ses jambes, et enfouit sa tête entre ses genoux. Quand cela va-t-il finir ? aurait-elle voulu crier. Mais elle se contenta de se bercer d’avant en arrière, essayant d’ignorer les rayons du soleil qui s’abattaient sur son dos.
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Quinze minutes plus tard, elles arrivèrent à une autre ville, plus petite et plus solennelle que Salaga. Il y manquait les bruits qui donnaient à Salaga son caractère particulier et qui faisait battre son cœur: l’appel du muezzin, les chiens qui aboyaient, l’ivrogne – il y avait toujours un ivrogne quelque part – qui chantait en rentrant chez lui, les cloches, les tambours, les coqs paresseux qui poussaient leurs cocoricos alors que la matinée était déjà bien entamée, d’autres muezzins, les éclats de rire, les voix des gens qui achetaient et vendaient, tout cela, sans arrêt, jusqu’au soir.
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On ne l’avait pas baptisée Wurche pour rien. Reine. La Wurche des origines avait mené un bataillon de trois cents hommes en toute sécurité. Qu’une telle femme ait existé trois siècles plus tôt aurait dû lui donner de l’espoir.
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Les caravanes. Elles arrivaient à l’aube. Elles arrivaient quand le soleil atteignait le zénith dans le ciel. Elles arrivaient quand minuit enveloppait le monde de son velours bleu. La seule certitude, c’était que la caravane de Sokoto viendrait avant la fin de la saison sèche. Pourtant aujourd’hui, les choses avaient changé. Pendant des semaines, Aminah et le reste des habitants de Botu avaient même douté que la caravane vienne. Les nuages qui apportaient la pluie n’avaient pas encore crevé, mais déjà les éclairs illuminaient le ciel au loin et le tonnerre résonnait. L’herbe était haute. Et on parlait de cavaliers qui se rapprochaient. Des cavaliers qui rasaient tout sur leur passage. Des cavaliers qui effrayaient les caravanes. Des cavaliers qui enlevaient les gens. Ce n’était pas bon signe. Le père d’Aminah devait aller à Jenne vendre ses chaussures. La famille d’Aminah devait vendre sa nourriture.
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Les caravanes. Elles arrivaient à l'aube. Elles arrivaient quand le soleil atteignait le zénith dans le ciel. Elles arrivaient quand minuit enveloppait le monde de son velours bleu.
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Otienu avait sculpté son corps. Il aurait pu décider de donner son esprit à un arbre. Elle n'avait pas choisi son corps, ni créé sa beauté, voilà pourquoi elle trouvait presque malhonnête de remercier les gens pour quelque chose dont elle n'était pas responsable.
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Elle essaya de ressusciter des images, mais sa mémoire était aussi asséchée que la moitié des puits de Salaga.
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