(...) par-dessus tout, je déteste ce qui est faux. (...) Quand on me reproche de ne pas avoir dit "Merci Madame" pour le chocolat, c'est faux, parce que j'avais dit merci avec les yeux, et j'ai vu que la dame avait compris.
(p. 15)
Les « leçons du passé »
« A la question « à quoi sert l’histoire ? », il est des jours où l’on est tenté de répondre : à rien ! Pourtant, un lieu commun voudrait que les historiens fassent de l’histoire pour éviter à leurs contemporains les turpitudes de leurs ancêtres. Ainsi comprise, elle aurait une fonction d’hygiène sociale, d’immuniser l’humanité contre les rechutes du Mal.
A vrai dire, il est bien difficile de mesurer à quoi l’apprentissage de l’histoire a été bénéfique à notre siècle, qui a probablement battu tous les records en matière de massacres et de calamités diverses à l’heure et au kilomètre carré. L’histoire mène donc à tout , y compris à Auschwitz et au Goulag. » (page 82)