Citations de Azaël Jhelil (110)
_ A mon avis, et avec tout le respect que je vous dois, c'est de la fierté mal placée. Sauvez-vous, Madame !
_ Je n'ai qu'une parole. J'irai.
Meldaïn comprit qu'elle demeurerait inflexible. Ce n'était pas pour rien que les gens d'honneur étaient en voie de disparition... (p.169)
La prison de Nhermar. En cas d'exécution, un échafaud était momentanément dressé sur l'esplanade qui lui faisait face. Avec l'avènement du Prophète vindicateur, le momentané était devenu permanent, attirant en ces lieux un grand nombre de corneilles qui depuis nichaient dans dans le vieux pigeonnier en ruine - au point que les habitants de la cité appelaient désormais l'endroit Le Colombier rauque.(p.283)
Dans la main du chasseur de la Sylve, la poignée de sa lame se mit à chauffer étrangement. Ce n'était ni la moiteur de sa paume, ni la chaleur alentour. Cela venait du cimeterre, comme un avertissement. Les poils de sa nuque se dressèrent. Ses instincts sauvages se firent de plus en plus pressants, vibrant en lui de plus en plus vite.
[...] Son pelage était hérissé tout au long de son échine. Son coeur s'emballait. Sa bouche se desséchait. Des relents de charogne lui envahirent soudain le nez et la gorge. Sa vision s'étrécit, se focalisa devant lui. Les sons se firent... étouffés... Il avait peur. Lui, l'émissaire du peuple féroce d'el Yima Yobtola, il avait peur... (p. 331)
-Rien n’existe spontanément qui ne procède du milieu dans lequel il évolue. Observe-toi bien. A chaque instant, à chaque souffle, tu exerces de nombreuses actions sur ton entourage, qui en même temps exerce de nombreuses actions sur toi. Sans toi, il n’existe pas. Sans lui, tu n’existes pas.
Oh ! Il aurait aimé se laisser aller à la poésie de l'onde infinie, mais rien n'y faisait. Consumé de hargne, il ne cessait de fulminer contre la présence du prêtre borgne. Trois jours! Trois jours déjà qu'il supportait cette engeance de Feen ! Un grand possédé ! L'incarnation de tout ce qu'un rrënkïn rejetait ! Égarement, aliénation, désinvolture, égoïsme, démence, sorcellerie... !
Ces instants de communion avec le lac Lumineux étaient essentiels pour un sanchaï.
Pure l'eau.
Pure l'âme.
Baignées de lumière.
Serpent de Lune était en paix. (p. 99)
_ N'éprouves-tu jamais de pitié ? insista leur adversaire. N'aimerais-tu pas que l'on en éprouve pour toi si tu étais en difficulté ?N'aimerais-tu pas être épargné si tu étais vaincu en combat?
Troublé, le décurion serra plus fort la poignée de son sabre. Devant cet homme qu'il ne parvenait pas à impressionner, sa résolution commençait à faiblir. Il ne pouvait cependant le laisser paraître devant la foule, devant ses subordonnés. Il y allait de son autorité.
_ Tu te crois sans doute de taille à terrasser un migou, humain ?
_ La réponse à cette question ne pourrait apporter que souffrance et rancoeur, pour l'un comme pour l'autre. Pourquoi courir ce risque, soldat ? (p. 253)
_ J'enseigne la philosophie. Je conçois que mes cours soient peu académiques mais je crois qu'ils portent leurs fruits. J'entre chez les gens et dérobe quelques valeurs, en fait, afin de rappeler à ceux qui y étaient trop attachés que seule leur vie importe, que la richesse matérielle n'est rien comparée au bonheur, à la santé... Les gens ont tendance à l'oublier. (p. 138)
Maître Geinkys n'est pa un mauvais bougre mais...c'est un sorcier, quoi. Il a l'air...spécial. Votre gars, il aurait pas envie de mettre le pied chez lui, moi, je vous le dis. Y en a même qui racontent que le manoir est...vivant, comme qui dirait. Les murs bougent, à ce qu'on dit. Remarquez, ça ne m'étonne pas chez un sorcier. Mais quand même. En tout cas, moi, à la place de votre gars, j'irais pas. (p. 58)
_ Shwyss...awiéomaaschemyss ? demanda timidement la jeune femme, craignant de dire une bêtise.
_ Tout juste ! s'exclama le dragon. Du moins, est-ce presque mon nom...Je salue l'effort mais il vous sera sans doute plus commode de m'appeler Shwyss, comme tous les vôtres.
Ivres de carnage, les nobles âmes de Trogine s'étaient transformées en véritable machines à tuer. Les rangs des légionnaires cédèrent dans un vent de panique. Dans un sauve-qui-peut général, les soldats du semi-lacertys s'égayèrent dans toutes les directions. Les plus intelligents tentèrent de gagner le couvert des bois proches. Les plus effrayés furent fauchés en pleine débandade par les lames rougies de sang des cavaliers ou les flèches vengeresses de ceux qu'ils avaient acculés.
-La voix des fées chante puissamment ce soir, constata l’elfe, admiratif devant le pelage d’or étincelant du rrënkïn. –La voix des fauves en savoure l’enchantement, confirma l’émissaire d’el Yima Yobtola.
Alors que Qumar allait croiser la route des autres lunes dans sa course rétrograde, les deux gardiens partagèrent un instant de grâce, saisis d’émerveillement devant le spectacle de la forêt nimbée de lumière sélène.
_ "On ne s'élève que par la connaissance", récita Meldaïn . C'est l'une des premières choses qu'apprend le novice de Xaïmel. La curiosité n'est pas un si vilain défaut...
... Pour l'instant il est en pleine communion avec Feen, mais lorsque ça va exploser...
_ Parce qu'il va vraiment essayer de se les faire tout seul ? s'étonna Burumrak.
Le forgeron regarda son ami d'un air dubitatif Ne vaudrait-il pas mieux prêter main forte au prêtre borgne ?.
Le dragon n'avait pas trouvé le repos en mourant devant sa porte. Sa détermination avait été si forte qu'il hantait toujours la pyramide dans l'attente d'emmener avec lui son ennemi dans la tombe. Il l'appelait, le harcelait, le terrorisait depuis quinze siècles, sans relâche, sans pitié... L'acharnement de Ssiawwyr avait été tel que Hatsourbahotep avait dû se résoudre à se séparer de l'Œuf de Tanglemhor dont l'envahissante aura perturbait l'équilibre de l'enceinte thaumaturgique suscitée par ses glyphes de protection.
Pourtant, votre vérité sera mensonge chez d'autres peuples. Vos constantes ne sont que les variables que vous chérissez le plus, celles dont la perte bouleverserait trop votre univers pour que vous puissiez le supporter. (p. 718)
_ J'estime avoir le droit de savoir à qui j'accorde refuge, objecta le notable.
_ Au Fléau de Feen et ses copains, l'informa Mharnör entre deux bouchées.
Meldaïn retomba lourdement sur sa chaise en se frappant le front, consterné. Sonnez buccins, clairons et trompettes : voilà le Fléau de Feen ! Moerdenar se redressa, délaissant son déjeuner. Vaguement inquiet, il ne savait que penser.
_Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas drôle, mon gars, fit-il en s'adressant au grand possédé.
_Ch'uis pas ton gars et ch'est pas une plaijanterie, répondit ce dernier en enfournant un beau morceau de poisson. (p. 602)
Vos problèmes ne cesseront de se répéter tant que chacun ne sera pas décidé à se corriger soi-même au lieu de vouloir changer les autres. Même animé des meilleures intentions, tout gouvernement qui n'a pas compris cela est promis à l'échec.
L'archer funeste qui s'était introduit dans Gangyyrn se drapa dans sa cape noire et disparut au détour d'une ruelle. Il tirerait les leçons de cet échec pour mieux préparer la prochaine Flèche mhûrnite.
La mort était sacrée.
Le Vindicateur ne pouvait impunément la souiller.
_ Qu'avons-nous fait ? reprit Yarhem-Rhoor, le regard perdu dans la brume. A en croire Serpent de Lune, la civilisation ctasharre a créé son propre malheur en menant depuis depuis des siècles une politique de plus en plus agressive à l'encontre des nations nomades, repoussées toujours plus loin vers l'ouest, et en écrasant économiquement les cités isolées du Grand Aghar. Cette hégémonie toute puissante et vexatoire a nourri un profond ressentiment qui s'est incarné dans la personne du Premier vindicateur. Mais vous pourriez également me demander ce que nous n'avons pas fait ? Tous les rapports étaient clairs. L'Alliance savait ce qui se passait dans les terres sauvages. Néanmoins, elle n'a pas voulu intervenir. Les problèmes des barbares ne la concernaient pas. Par peur, par égoïsme, elle a fermé les yeux et n'a pas vu se rassembler les légions du semi-lacertys à ses frontières.Et lorsqu'elle les a enfin ouverts, il était trop tard. (p. 528)